Pour en savoir un peu plus sur le PIA: réponse à la question parlementaire de Marc Angel
Question parlementaire 3314
à Madame la Ministre de la Famille et de l’Intégration et à Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse
par Marc Angel, député
La venue de demandeurs de protection internationale (DPI) a fait éclore de nombreuses initiatives de la société civile, dont certaines sont soutenues par l’Œuvre Nationale de Secours Grande Duchesse Charlotte dans son programme ” Mateneen “.
Parmi ces initiatives, plusieurs proposent des cours de langue qui viennent compléter l’offre de l’Institut National des Langues (INL), en mobilisant de nombreux bénévoles et en mettant en œuvre des projets innovatifs.
Dans ce contexte. J’aimerais poser les questions suivantes à Madame et Monsieur les Ministres :
– Madame et Monsieur les Ministres disposent-ils d’un relevé des cours de langue proposés dans le cadre de ” Mateneen ” ?
Réponse commune des Ministres de l’Intégration et de l’Education :
L’appel à projets ” Mateneen ” lancé par l’Œuvre Nationale de Secours Grande-Duchesse Charlotte est une démarche destinée aux associations et aux initiatives privées.
Les ministères et administrations étatiques concernés par la problématique touchée par l’appel à projet ” Mateneen ” suivent ces initiatives avec grand intérêt. Il n’est cependant pas de leur compétence d’intervenir de quelque manière que ce soit dans la gestion et la coordination de ces projets.
Ceci étant, l’Office luxembourgeois de l’Accueil et de l’Intégration (OLAI) conseille ponctuellement l’Œuvre quant à la faisabilité et à la mise en œuvre de projets ; l’OLAI est d’ailleurs aussi régulièrement informé par l’Œuvre de l’avancement des projets. Un représentant de l’OLAI fait partie du jury de sélection des projets dans le cadre de ” Mateneen “. Par ailleurs, il existe un échange régulier entre l’équipe de l’Œuvre qui suit les projets, l’Institut national des langues (INL) et le Service de la formation des adultes (SFA). Concernant les nombreuses initiatives de la société civile et notamment les cours de langues financés dans le cadre du projet ” Mateneen “, il importe de relever que le Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse a pris connaissance des projets financés et de leurs promoteurs. Il s’agit pour une grande partie d’associations qui travaillent depuis des années en étroite collaboration avec le SFA dans le cadre des cours conventionnés pour adultes.
Une liste des projets en cours est également disponible sur le site internet de l’Œuvre.
Les quatorze projets financés par l’Œuvre Nationale de Secours Grande-Duchesse Charlotte, centrés sur l’apprentissage des langues, s’articulent autour de trois types d’action :
– élaboration d’outils de formation et de matériel didactique (4 parmi les 14 projets financés par l’Œuvre : dictionnaires multilingues, outils en ligne, adaptation de matériel existant) ;
– des cours périodiques et ciblés ainsi que des actions de support linguistique (6 projets : coaching, cours d’été, cours pour arabophones) ;
– une offre de cours régulière et ouverts à tous les DPI (4 projets).
La plus-value du projet ” Mateneen ” se situe au niveau des outils et méthodes développés pour des personnes qui ne maîtrisent, ni les langues du pays, ni l’alphabet latin. À titre d’exemple, on peut citer les dictionnaires (arabe / luxembourgeois / français et farsi / luxembourgeois / français) élaborés par une association et édités et diffusés par l’Éducation nationale ainsi que les méthodes pour enseigner l’alphabet latin et le français langue étrangère pérennisées dans le cadre du développement des cours obligatoires pour les DPI. Il faut également relever la complémentarité entre les cours offerts par les acteurs de la formation des adultes et les actions de la société civile tels que les cours d’été, les tandems de langues, le coaching et les activités socioculturelles qui, par l’immersion linguistique, accélèrent le processus d’apprentissage des langues du pays.
– Dans quelle mesure le Ministère de la Famille et de l’Intégration et le Ministère de l’Education nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse Jouent ou pourraient Jouer un rôle de coordinateur, respectivement d’évaluateur de ces cours ?
– Plus particulièrement, ne serait-il pas favorable au bon fonctionnement si les ministères en question pouvaient assurer une coordination entre les projets et un échange de pratiques ?
– Notamment dans la perspective d’une pérennisation de certaines initiatives en matière d’apprentissage linguistique pour DPI, quels sont les projets qui retiennent l’attention de Madame et Monsieur les Ministres ?
Déjà en avril 2017, Madame la Ministre de la Famille et de l’Intégration avait annoncé que les cours de langues deviendront obligatoires pour les DPI. Dans ce contexte. J’aimerais encore poser les questions suivantes :
– Quand est-ce que les cours de langues obligatoires démarreront ?
– Est-ce que Madame et Monsieur les Ministres estiment que des cours de langue obligatoires peuvent être organisés en nombre suffisant par l’INL, ou est-ce qu’il faudra compter également sur les cours organisés dans le cadre de ” Mateneen ” ?
– Quelles langues et quels niveaux linguistiques est-il envisagé d’offrir dans le cadre des cours obligatoires ?
– Quelle formation spéciale pour les enseignants de pareils cours est prévue ?
Réponse commune des Ministres de l’Intégration et de l’Education :
Les cours de langues obligatoires à l’attention des DPI font partie intégrante du Parcours d’Intégration accompagné (PIA). La phase 1 du PIA et le cours obligatoire de langue luxembourgeoise “Meng 100 éischt Wierder Lëtzebuergesch” ont débuté en septembre 2017.
Les cours de langue obligatoires du PIA 2 débuteront en janvier 2018 et sont organisés en général par le SFA. Des formateurs ont été recrutés spécialement pour assurer les cours d’intégration linguistique. Selon les capacités et la disponibilité des apprenants, les cours s’étaleront sur six semaines à raison de 20 heures par semaine ou sur douze semaines à raison de 10 heures par semaine.
Pour les jeunes adultes de 18 à 24 ans, qui maitrisent l’alphabet latin, l’intégration dans une classe d’accueil est proposée. Pour les adultes qui ont déjà un niveau confirmé en français, l’INL offrira des cours avancés ou des cours dans une des deux autres langues du pays.
À la fin des 120 heures de cours obligatoires, respectivement des deux autres offres mentionnées, un bilan des apprentissages sera réalisé et les adultes seront guidés vers des offres de formation d’adultes appropriées, leur permettant de poursuivre le processus d’intégration linguistique et de préparer l’intégration professionnelle. En fin de parcours, un niveau de français B1 respectivement B2 est visé. Ce niveau est requis pour s’intégrer sur le marché de l’emploi, pour apprendre une profession (apprentissage des adultes) ou pour entamer voire poursuivre des études supérieures au Luxembourg. Pour les personnes ayant été scolarisées dans leur pays d’origine au-delà de l’obligation scolaire (enseignement secondaire ou supérieur), une période de deux ans semble réaliste pour atteindre le niveau visé. Pour les personnes pas ou peu scolarisées dans leur pays d’origine, le niveau à atteindre sera plus modeste, notamment au niveau de l’expression écrite.
Afin de permettre une cohérence dans les messages et un encadrement de qualité, le personnel et éventuellement les partenaires impliqués dans le futur dispositif d’intégration suivent des formations communes. Ces formations portent notamment aussi sur les compétences interculturelles voire transculturelles.
Finalement, le siège de l’INL se situe actuellement à Luxembourg-Kirchberg dans une infrastructure provisoire en attendant la rénovation du site Luxembourg-Limpertsberg. Ces travaux devraient être achevés sous peu et les installations provisoires au Kirchberg seront libérées par la suite. Je voudrais encore demander à Madame et Monsieur les Ministres s’ils estiment que cette infrastructure pourrait accueillir par la suite des DPI ?
Réponse commune des Ministres de l’Intégration et de l’Education :
Le Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse prévoit d’installer, entre autres, les cours de langues pour DPI organisés par le SFA dans les locaux libérés par l’INL au Kirchberg.