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Une même façon d’analyser les demandes d’asile ?

” Notre défi, c’est que les demandes d’asile soient traitées de la même façon en Europe “
Le directeur du bureau européen de l’asile plaide pour une harmonisation des procédures

Le Monde 25 octobre 2018

Jamil Addou est directeur du Bureau européen d’appui en matière d’asile (EASO), basé à Malte. Il revient sur la politique migratoire européenne alors que le Conseil du 18 octobre n’a pas permis de réduire les divergences sur le sujet.

Pourquoi les Vingt-Huit n’arrivent-ils pas à progresser en matière migratoire ?

Le contexte politique est directement influencé par l’approche des élections européennes, mais on peut espérer que les gouvernements prennent leurs responsabilités. On peut, par exemple, être pessimiste sur l’adoption d’un nouveau règlement Dublin à court terme mais si les Etats membres veulent voir se réaliser les centres contrôlés – de traitement partagé de la demande d’asile des migrants secourus en mer – tels que portés par la France et Emmanuel Macron, il faut des outils pour les mettre en œuvre.

Or, la situation de l’asile dans les différents Etats membres reste trop disparate, en matière de procédures, d’interprétation du droit d’asile et d’appréciation de la situation dans les pays d’origine. Un des textes clés du ” paquet asile ” – législations en discussion réformant le régime européen d’asile – a vocation à transformer EASO en une agence directement opérationnelle, pour favoriser cette harmonisation et renforcer le soutien au traitement de l’asile dans les pays.

Quelles sont les distorsions entre Etats en matière d’asile ?

A situation comparable, une personne n’a pas les mêmes chances d’obtenir une protection selon le pays qui examine sa demande. Par exemple, sur le premier semestre 2018, le taux de reconnaissance moyen en Europe était de 47 % pour les Afghans, mais il montait à 88 % en Italie et n’était que de 30 % en Suède.

Notre plus grand défi est que les demandes d’asile soient traitées de la même façon. En juin, nous avons produit une position commune sur la façon d’instruire des demandes en provenance d’Afghanistan, qui définit la situation et les risques, province par province, avec une analyse fine du degré de violence dans ces provinces et des profils particuliers. C’est la première fois que les Etats européens développent ensemble des lignes directrices sur un pays d’origine. En 2019, nous allons faire la même chose pour le Nigeria et l’Irak.

Peut-on parler d'” asylum shopping ” en Europe ?

Il y a une réalité de ce qu’on appelle les mouvements secondaires dans l’Union, c’est-à-dire des gens enregistrés dans un Etat et qui demandent ou redemandent l’asile dans un autre pays. En France, par exemple, l’Afghanistan est à ce jour la première nationalité des demandeurs d’asile en 2018 et un certain nombre ont déjà été signalés dans d’autres pays européens. C’est un phénomène qui est clair mais, pour l’instant, il n’y a pas de preuve objective que les taux d’accord et les conditions d’accueil ont une influence directe et durable sur les mouvements secondaires.

Pendant la crise de 2016, la demande d’asile a ainsi explosé en Suède et restait stable et faible en Norvège alors même que les conditions d’accueil y étaient à l’époque plus favorables. En revanche, la présence de diasporas afghanes, irakiennes, installées en Suède, a eu un effet déterminant.

Depuis la fermeture des ports italiens, les solutions de débarquement trouvées au coup par coup peuvent-elles encore durer ?

On connaît une crise humanitaire en Méditerranée. Il faut s’assurer que les personnes en détresse soient secourues, débarquées dans un lieu sûr, et que leur demande d’asile soit traitée. Des Etats membres ont fait preuve de solidarité et accueilli des gens qui avaient vocation à demander l’asile. Ce système ad hoc a touché à ses limites. Il y a un essoufflement de la volonté des Etats membres et il n’est pas souhaitable par ailleurs que ces opérations continuent en dehors de tout cadre juridique.

Les pays dits de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie)ne -souhaitent pas participer d’une répartition des migrants secourus en mer. Faut-il faire sans eux ?

La solidarité européenne est prévue par les traités et s’impose à tous. Est-ce qu’elle ne s’exprime que par la répartition des personnes accueillies ? C’est tout l’enjeu du débat aujourd’hui. On peut imaginer, par exemple, que la relocalisation des réfugiés se fasse vers les pays volontaires, tels que la France, l’Allemagne, l’Irlande, le Portugal, les Pays-Bas ou encore la Belgique, et que les pays qui ne sont pas volontaires fassent l’objet d’une contribution financière ou en personnels.

propos recueillis par Julia Pascual

EXPRESSIONS OF HUMANITY – A MIGRANT’S JOURNEY

Time for Equality et WISE invitent à

mardi 23 octobre, 19 heures (accueil à partir de 18.30)

ROTONDES – Place des Rotondes, Luxembourg

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Il n’y a pas une crise de migrants, il y a plutôt une crise de l’accueil

Damien Carême, maire de Grande-Synthe

 “A migrant’s journey” donne continuité aux initiatives de sensibilisation et solidarité réalisées en partenariat avec l’association Walking in the Streets’ Essence (WISE) sur les thèmes de la crise humanitaire et de la situation des personnes exilées, notamment dans le nord de la France.

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EXPOSES 

Damien Carême, maire de Grande-Synthe
Paul Delaunois, directeur général de Médecins Sans Frontières Luxembourg,
Aleksandra Melesko, ancienne référendaire au Tribunal de l’Union européenne

POESIE ET MUSIQUE 

PASSAPORT, récité par l’écrivain et poète maltais Antoine Cassar.

CONCERT : « PORTS D’ITALIE – HISTOIRES DE MER ET DE TERRE »

Massimo Donno (guitare et voix) et Alessandro D’Alessandro (accordéon).

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Billets: prévente (cliquer ici) et caisse du soir. Info et réservation: info@timeforequality.org  50% des recettes des entrées sera reversé à l’association WISE (assowise@yahoo.fr)

Langues : français, anglais. Interprétation vers l’anglais.

Télécharger le flyer – suivre la page facebook de l’évènement – www.timeforequality.org

Premier évènement du cycle “Expressions of Humanity” proposé par Time For Equality en collaboration avec les Rotondes, avec le soutien de l’Oeuvre Nationale de Secours Grande-Duchesse Charlotte. Concert en partenariat avec Folktrip et Passaparola Magazine.

Stand d’information et signature de l’Initiative Citoyenne Européenne #welcomingeurope – Signer ici: www.weareawelcomingeurope.eu

Avant de voter, pensez solidarité !

COMMUNIQUE DE PRESSE du Letzebuerger Flüchtlingsrot

Avant de voter, pensez solidarité !
Les électeurs luxembourgeois sont appelés dimanche aux urnes pour choisir le nouveau

Parlement.

De nombreux pays européens sont confrontés à la croissance de partis xénophobes, Au Luxembourg, nous avons aussi assisté pendant la campagne électorale à l’utilisation des questions des migrations et de l’asile comme arme électorale.

Il est tout à fait louable – et même recommandable – de réfléchir, proposer et discuter les questions en lien avec l’accueil et l’intégration de ceux qui fuient les guerres et les persécutions. C’est ce que le Lëtzebuerger Flüchtlingsrot – LFR a fait avec tous les partis représentés à la Chambre des Députés en amont des élections.

Il est par contre regrettable et condamnable de manipuler le sujet, en affichant par exemple, des slogans du genre « contre l’abus du droit d’asile », laissant supposer qu’il y a un abus. Ces discours populistes voire extrémistes sont inacceptables et somme toute, rétrogrades.

Le LFR déplore les discours qui contribuent à une inexactitude de la perception qu’ont les citoyens de l’immigration.

Le LFR, par son travail de sensibilisation et d’information, avec ses professionnels et ses bénévoles sur le terrain, considère que le débat, loin d’être populiste, doit porter sur les réelles problématiques actuelles. Parmi elles, le respect des délais légaux pour le traitement des demandes de protection internationale, l’interdiction formelle de la rétention des enfants, la facilitation de l’accès au marché de l’emploi, la création et la mise en place effective de mécanismes d’intégration et d’autonomisation des demandeurs et bénéficiaires de protection internationale.

L’existence d’un débat public dans lequel une véritable information est donnée constitue la condition sine qua non de tout régime démocratique. En son absence, préjugés et populisme sont voués à l’emporter.

Il n’appartient pas au LFR de dire aux électeurs pour qui voter. Nous lançons néanmoins un appel et un défi à ceux qui iront déposer leur bulletin dans les urnes le 14 octobre : avant de voter, pensez solidarité

Luxembourg, le 10 octobre 2018

Grand H dans les salles

Ne râtez pas Grand H :

à Utopia à partir du 10 octobre

Grand H – Notre humanité dans les questions migratoires: pourquoi, pour quoi, jusqu’où?

Ne manquez pas la sortie en salle du documentaire luxembourgeois Grand H dès le 10 octobre à l’Utopia! Pour sa 1ere semaine de programmation il y aura une seance par jour du 10 au 16.10. Reservations: www.kinepolis.lu

Film choral, Grand H éclaire via des témoignages-croisés l’engagement des citoyens bénévoles, des activistes d’Ong’s, de professionnels qui accompagnent les exilés. À travers les témoignages se dégage le thème sous-jacent du film: le conflit entre la politique migratoire et l’humanité. Un film sur la parole libre, le courage citoyen et l’attachement.

Infos, trailers et presse

Réalisation: Frédérique Buck avec Marianne Donven (Oppent Haus-Open Home), Claudie Reyland (citoyenne engagée), Dolfie Fischbach (citoyenne eng.), Cassie Adélaïde (Passerell asbl), DeeDee Ostrowska-Abdulhusein (Sportunity), Li Schiltz (Catch a Smile), Karolina Markiewicz (enseignante en classe d’accueil), Dr Paul Hentgen (psychiatre), Dr Abdu Gnaba (anthropologue), Laurence Bervard, Salam Jabbar, Michel Reckinger, Frank Wies (avocat en droit d’asile) et Jean Asselborn.