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«Le virus est une épreuve pour nos libertés»

«On a fait bouger des lignes blanches en restreignant certaines de nos libertés parce que cela était nécessaire et proportionné pour combattre le virus», estime Gilbert Pregno.

Depuis le début de la crise sanitaire liée au Covid-19, la Commission consultative des droits de l’homme (CCDH) a émis des avis sur les différents règlements et lois entrés en vigueur pour faire face au virus. Son président, Gilbert Pregno, évoque les restrictions aux libertés dues au Covid-19. Il parle aussi du travail passé et à venir de la CCDH, qui fêtera son 20e anniversaire le 10 décembre.

En mars dernier, le confinement avait été décrété pour faire face à la crise sanitaire du Covid-19. Comment le président de la CCDH a-t-il accueilli cette mesure?
Gilbert Pregno : Tout le monde était en état de choc face à une situation inconnue. Personne, à ce moment-là, ne savait exactement ce qui devait être fait. Je trouve qu’il y a eu beaucoup d’engagement de la part du gouvernement luxembourgeois, du Parlement, pour prendre les rênes en main et parer au plus pressé. Il n’y avait pas de radar et le gouvernement pilotait à vue. Je pense que les mesures prises en mars étaient adaptées par rapport aux connaissances que nous avions et nous avons également trouvé que déclarer l’état de crise était une mesure qui permettait au gouvernement d’agir dans le court terme. Nous sommes restés très vigilants tout au long de cette pandémie et nous le sommes encore maintenant

Vous dites “des mesures adaptées” à la crise sanitaire. Est-ce qu’elles étaient également adaptées aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales?
Pour des défenseurs des droits humains, il est possible d’introduire des restrictions aux libertés individuelles pour autant qu’elles soient légitimes, nécessaires et proportionnelles pour utiliser les termes des juristes. Elles doivent toujours être limitées dans le temps. L’objectif poursuivi était de contrôler la pandémie et de garantir la santé de la collectivité. Je dois souligner que ces atteintes aux libertés n’étaient pas anodines.

Donc, la santé collective passe au-dessus des libertés individuelles?
Dans une certaine mesure oui, de façon limitée. Et il faut que cela soit toujours proportionnel par rapport aux objectifs que nous poursuivons. Cela a été un axe d’analyse des juristes de la CCDH. Ils ont toujours essayé de trouver la balance entre les nécessités dictées par la pandémie et l’impact des règlements et des lois sur nos droits et nos libertés.

L’état de crise a duré trois mois. Ensuite il y a eu la loi Covid-19. Sur cette dernière, la CCDH a émis plusieurs avis au fil des différentes adaptations qu’elle a connues…
Je rappelle également que chacun des règlements promulgués pendant l’état de crise a été analysé par la commission. Et il y en a eu plus d’une centaine. Ensuite, à chaque fois que la loi Covid-19 a été modifiée, nous avons également émis un avis sur les différentes mesures prises. Nous avons dû beaucoup travailler dans l’urgence. Notre idée était que toutes les mesures prises devaient être cohérentes et se fonder sur des données scientifiques, qui néanmoins ont fait souvent défaut. Un autre axe d’analyse était d’évaluer la précision des textes promulgués. Et là aussi, ces textes n’étaient pas toujours très précis, des procédures n’étaient pas clarifiées alors que la précision des textes législatifs et des procédures est une garantie pour les libertés des individus.

Dans la dernière version de la loi Covid-19, en vigueur jusqu’au 30 novembre, on trouve le couvrefeu, la limitation des rassemblements… Quel regard portez-vous sur ces différentes mesures?
Déjà, je n’aime pas le terme de couvre-feu qui nous rappelle les temps de guerre. Nous nous sommes posé la question : à quoi sert-il? Nous n’avons pas bien compris concrètement. Nous avions, comme d’ailleurs aussi le Conseil d’État, toujours le souci de demander des textes précis, fondés sur des données scientifiques, de demander des mesures qui soient limitées dans le temps et proportionnelles par rapport aux objectifs poursuivis. La limitation des rassemblements est aussi une mesure attentatoire aux droits humains qui doit être limitée dans le temps.

Vous êtes également membre du comité consultatif mis en place au début de la crise sanitaire. Comment se déroulent les réunions de ce groupe ad hoc?
La dernière réunion a eu lieu il y a une dizaine de jours. C’était la cinquième depuis le début de la crise sanitaire. Nous nous réunissons avec le Premier ministre (Xavier Bettel) et la ministre de la Santé (Paulette Lenert). Lors du dernier échange et compte tenu des nombreuses infections, madame Lenert a parlé de l’ éprouvante incertitude dans laquelle nous étions et monsieur Bettel a insisté sur le fait qu’il était important de ne pas agir dans la précipitation. Le constat est que ces réunions ont lieu alors que les décisions ont été prises. On peut dire que c’est plutôt un groupe d’échange qui permet l’approfondissement de certains sujets. Personnellement, j’ai beaucoup parlé des personnes handicapées et âgées vivant en institution, de façon générale de toutes les personnes vulnérables et discriminées. Aussi sur le fait que la gestion de cette crise n’a pris en compte que son impact sur la santé physique, alors que l’aspect psychiquen’apasétéprisenconsidération. D’autres membres du groupe ad hoc ont évoqué la souffrance des petites entreprises et des restaurateurs, des salariés, des familles… Ces réunions sont l’occasion de mettre en avant la réalité du terrain. De toute façon, la CCDH estime que cette crise va encore augmenter la discrimination des personnes déjà en souffrance. Les personnes pauvres, les sans-abri, les réfugiés, les sans-papiers, les gens qui n’avaient pas de sécurité sociale et qui n’en ont toujours pas, la situation des femmes et des enfants aussi… Cette crise va encore creuser des fossés. Ce qui est troublant, c’est l’incertitude dans laquelle nous vivons et qui est insupportable pour les êtres humains. Personnellement, il y a bien longtemps, j’ai décidé d’être optimiste et je le reste aujourd’hui. Je me dis toujours que nous allons nous en sortir. On va s’en sortir, mais je crains que cette crise fasse beaucoup de dégâts. La convalescence risque d’être longue.

Et comment le psychologue que vous êtes analyse cette crise?
L’impact de la crise sur le psychisme? C’est une question qui doit être prise en compte. La réponse à cette crise a été une réponse en termes de santé physique. On combat le virus pour que les gens ne soient pas infectés, on veille à ce qu’ils en guérissent, voire qu’ils n’en meurent pas. Mais ce qu’on a oublié, c’est l’impact psychique et social de cette crise. Je pense que quand on aura vaincu le virus, ce qui prendra du temps, d’autres conséquences de cette pandémie vont perdurer. Et pour la santé mentale et sociale, la crise va durer plus longtemps. La sortie de la crise ne se limitera pas à la fin de la pandémie. Notre société aura changé à la fin de cette crise. Au début de la crise, je pensais que notre société serait meilleure une fois que nous aurions vaincu ce virus. Mais aujourd’hui, je pense que cela ne sera pas nécessairement le cas. Il faudra réapprendre notre vivre ensemble, renouer nos relations sociales, les familles devront se réorganiser, il faudra revisiter beaucoup de repères. Et je crois qu’il y aura beaucoup de deuils à faire : par rapport aux personnes décédées, mais aussi face à la prise en compte de notre vulnérabilité et la perte d’une certaine idée de toute-puissance

Le Covid-19 met-il à mal le vivre ensemble?
Cette notionde vivreensemble implique celle du partage. Tout cela a été bouleversé,fragilisédanslesfamilles, dans les relations et dans la société dans son ensemble. Des clivages ont vulejourdansnotresociétéàcausedu virus alors que nous devrions continuer de faire preuve d’une solidarité collective. Une société qui se veut juste combat les discriminations. Il nousfautfaireattentionànepaschercherdesboucsémissaires.Chaquecitoyen et chaque citoyenne sont responsables d’un engagement envers la société, c’est pourquoi la responsabilité individuelle pour l’ensemble est centrale. Aujourd’hui, le virus fragilise notre démocratie. Il nous montre qu’elle ne tient pas uniquement à nos lois et règlements, mais aussi à notre attitude. Ce virus est une épreuvepournotredémocratieetnos libertés. On a fait bouger des lignes blanches en restreignant certainesde noslibertésparcequecelaétaitnécessaireetproportionnépourcombattre le virus. Comment va se passer le retour? Cela reste à voir et il y aura des changements notables.


Gilbert Pregno définit la CCDH comme «un syndicat qui veille et s’engage pour les libertés fondamentales et pour les personnes qui sont discriminées dans notre société».

Créée le 10 décembre 2000, la CCDH fêtera ses 20 ans dans quelques jours. Quel regard portez-vous sur son évolution?
Elle a été créée par Nic Klecker à l’image de la grande sœur en France. Son objectif est d’être un organe consultatif pour le gouver-nement et de faire la promotion des droits humains. On s’est beaucoup développé et aujourd’hui nous avons un secrétariat avec une se-crétaire générale et deux juristes, qui sont la cheville ouvrière de la commission. Dans la commission, qui est composée de 21 membres, il nous arrive de discuter longue-ment avant de trouver un consen-sus. Nous avons une haute exi-gence en termes de droits humains. Je conçois la commission un peu comme un empêcheur de tour-ner en rond, une écharde dans une main ou un caillou dans une chaus-sure. C’est notre rôle de pointer les atteintes aux droits humains. Nous sommes quelque part comme un syndicat qui veille et s’engage pour les libertés fondamentales et pour les personnes qui sont discrimi-nées dans notre société. Nous dé-fendons tous les droits humains et parmi tous ces droits, nous por-tons notre atten-tion sur des ques-tions qui doivent préoccuper : la pauvreté, les vic-times de la traite, les discrimina-tions liées à la nationalité, l’origine ethnique, le sexe et l’orientation sexuelle, la re-ligion ou les convictions, le handi-cap et l’âge.

La CCDH a-t-elle réussi à faire avancer des droits humains ces 20 dernières années?
Je pense que oui. La promotion des droits humains nous réussit bien et la commission a acquis une certaine visibilité. Nous sommes beaucoup plus dans l’interaction avec les ministères, le Parlement et les échanges sont beaucoup plus nombreux. Mais nous ne sommes pas seuls. Il y a d’autres organismes comme le Centre pour l’égalité de traitement, l’Ombuds-man, l’ORK… et de nom-breuses ONG et associa-tions. Sans oublier toutes ces per-sonnes qui défendent les droits humains “sans le savoir”. Les per-sonnes qui écrivent des lettres pour des illettrés, celles qui accueillent des réfugiés chez elles ou qui ac-compagnent des personnes mou-rantes… Cela fait chaud au cœur quand je vois ce que j’appelle la banalité du bien. C’est un enga-gement citoyen dans le sens de la fraternité. Et ces personnes méri-teraient plus de visibilité.

L’éducation est le vaccin contre les atteintes aux droits de l’homme

Le pays a-t-il en-core des progrès à faire sur cer-tains sujets?
Oui, il y a encore beaucoup de la-cunes. Par exemple, nous fêtons ac-tuellement le 25 e anniversaire du mi-nistère de l’Égalité des chances, mais l’égalité est-elle réelle aujourd’hui? Peu de progrès ont été faits pour mieux respecter le droit des femmes et pour créer une plus grande égalité entre les hommes, les femmes et les autres. En ce qui concerne la protec-tion de la jeunesse, nous sommes de-vant un changement de paradigme. L’accueil et les conditions de vie des réfugiés dans notre payssontun autre sujet de préoccupation. Concernant la traite des êtres humains, des pro-grès ont été réalisés, mais beau-coup de choses doivent encore être faites. Dans les statis-tiques incom-plètes que nous rece-vons, nous avons constaté qu’il y a beaucoup de cas de traite d’êtres humains dans le monde du travail. Quand la CCDH a commencé à en parler il y a main-tenant deux ans, nous avons trouvé en face de nous, d’une part, une mé-connaissance du sujet et, d’autre part, une forme de déni. Entretemps cela a changé. Nous sommes également en train de travailler sur la bioéthique : nous réfléchissons sur la PMA, la GPA, l’accès aux origines… Nous allons présenter un rapport dans les mois à venir. Je suis déjà fier du travail qui est accompli. Mais il nous en reste en-core beaucoup.

La CCDH vient de déménager et partage désormais des locaux, route d’Arlon à Luxembourg, avec le Centre pour l’égalité de traitement et le défenseur des droits des enfants…
C’est la Maison des droits de l’homme. C’est un symbole fort, je trouve, que d’avoir imaginé cette maison qui a été voulue par mon prédécesseur, Jean-Paul Lehners.

On a fait le tour de la question?
Je voulais dire encore une chose… L’éducation, c’est le vaccin contre les atteintes aux droits de l’homme. L’éducation dans les familles, dans les écoles et les institutions. Et j’ai été très bouleversé par l’assassinat en France du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty… Si l’assassin l’avait eu comme enseignant, peut-être ne serait-il jamais devenu un assassin. L’éducation est centrale et tellement importante. Il faut vraiment mettre l’accent sur l’éducation, celle dans la famille mais aussi celle dans les écoles. Les enseignants et les éducateurs y jouent un rôle central.

Lancement de l’appel à projets 2021 dans le cadre du Plan d’action national d’intégration

Le Département de l’intégration du ministère de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région lance un appel à projets pour le financement de projets favorisant l’intégration au Grand-Duché de Luxembourg pour l’année 2021.

L’appel s’inscrit dans la stratégie de mise en œuvre du Plan d’action national d’intégration (PAN intégration).

L’appel à projets 2021 s’articule autour de deux axes d’intervention:

  • Diversité et lutte contre les discriminations: Projets visant à prévenir et à lutter contre les discriminations. Un accent particulier est mis sur les activités visant et faisant participer directement les jeunes, en veillant à une mixité sociale et culturelle.
    Dans ce contexte, sont particulièrement visés:

    • les projets promouvant le dialogue interculturel, la diversité et la lutte contre les préjugés et les stéréotypes;
    • les projets visant à créer un débat et une réflexion autour de la diversité et de la lutte contre les discriminations;
    • les projets pilotes développant des outils et supports, notamment digitaux, en matière d’information, de prévention et de sensibilisation aux phénomènes discriminatoires
  • Apprentissage et pratique des langues: Projets visant à favoriser l’intégration par des activités d’apprentissage et de pratique des langues. Un accent particulier est mis sur les projets favorisant la promotion et la découverte de la culture et du patrimoine.
    Dans ce contexte, sont particulièrement visés:

    • les projets promouvant des approches innovatrices de l’apprentissage et de la pratique des langues usuelles du Luxembourg et notamment de la langue luxembourgeoise;
    • les projets innovants au niveau local et/ou régional promouvant la participation et les échanges interculturels;
    • les projets visant à faire découvrir le pays, sa culture et son patrimoine et à créer des échanges autour de la connaissance, la valorisation et la transmission d’un patrimoine matériel et immatériel.

L’appel prévoit le financement de projets à partir d’un montant de 25.000€ par projet.

Deux séances d’information en ligne seront organisées le vendredi 20 novembre 2020 à 10h00 et le mercredi 25 novembre 2020 à 15h00.

Les associations, les organismes privés, les établissements publics, les chambres professionnelles et les instituts de formation/les centres de recherche sont priés de confirmer leur participation à pan@integration.etat.lu, en indiquant la séance à laquelle ils souhaitent participer.

Les détails de l’appel à projets ainsi que les formulaires peuvent être consultés sur le site Internet www.famille.gouvernement.lu

La date limite pour la soumission des demandes de financement de projets est fixée au 6 janvier 2021 à 12h00 (midi).

Projets du Plan d’action national intégration 2020

Dans le cadre du Plan d’action national d’intégration (PAN Intégration), le Département de l’intégration du ministère de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région soutient chaque année des projets phares.

Cette année-ci, le département a choisi 13 projets qui s’engagent dans la recherche et les études, à la promotion de la participation à la vie sociale, politique culturelle et économique ou qui visent à renforcer les compétences afin de favoriser l’intégration.

Trouvez ici la liste des projets PAN retenus dans le cadre de l’appel à projets 2020  ici

Luxemburgs paradoxe Asylpolitik

Hürden der Integration

„Refugees welcome“: Vor allem aus Syrien und Afghanistan kamen seit 2015 verstärkt Schutzsuchende nach Luxemburg. Gesetzliche Barrieren, Wohnungsnot und ein restriktiver Arbeitsmarkt machen die Integration der Geflüchteten nicht leicht. Eine Zwischenbilanz.

Flüchtlingsboote, die von der griechischen Küstenwache gewaltsam zurück in türkisches Gewässer gedrängt werden. Schüsse auf Migranten an der Grenze zwischen Griechenland und der Türkei. Rechtswidrige „Push-Backs“ auf der Balkanroute. Und schließlich der Brand im Flüchtlingslager von Moria. Auch mehr als fünf Jahre nach der „Flüchtlingswelle“ im Sommer 2015 beschäftigt der Umgang mit Schutzsuchenden die EU-Staaten.

Luxemburg gilt international als Vertreter einer „humanistischen Asylpolitik“ – ein Image, das insbesondere von Außenminister Jean Asselborn (LSAP) auf EU-Ebene und in den Medien gepflegt wird. Ähnliche Grundsätze beansprucht allerdings auch die Europäische Kommission für sich. Der im September vorgestellte „New Pact on Migration and Asylum“ verspricht „einen menschlichen und menschenwürdigen Ansatz“ zu verfolgen. Menschenrechtsorganisationen kritisieren den Pakt jedoch als Dokument der politischen Scheinheiligkeit.

Zwischen Rhetorik und politischer Praxis

Der EU-Migrationspakt verdeutliche auch die Widersprüche der Luxemburger Asylpolitik, analysiert die „Association de Soutien aux Travailleurs Immigrés“ (ASTI) in ihrer Stellungnahme. „Wir wissen, dass Luxemburg alleine keine humanistischere, europäische Migrations- und Asylpolitik anstoßen kann“, heißt es in dem Dokument. Umso wichtiger sei es, dass Luxemburg „in seiner nationalen Gesetzgebung Kohärenz zeigt und Gesetze verabschiedet, die unserer humanistischen und fortschrittlichen Rhetorik entsprechen.“

Anstatt Menschen in Not bestmöglich zu unterstützen, ist die Priorität des Asylgesetzes, Missbrauch zu verhindern.“Marc Piron, ASTI

Nicht nur die ASTI erkennt das Spannungsverhältnis, das sich als roter Faden durch die Migrationspolitik des Großherzogtums zieht: Einerseits ein zuständiger Minister, der oft klare Worte findet, um an mehr Solidarität und Menschlichkeit zu appellieren und anders eingestellte EU-Staaten wie Österreich oder Ungarn scharf zu kritisieren. Andererseits beruht die Asylpolitik auch in Luxemburg auf legalen Restriktionen und administrativer Willkür, wie mehrere Experten kritisieren.

„Das ist nicht kohärent“, sagt Marc Piron von der ASTI im Gespräch mit Reporter.lu. In seinen Augen verfolgt das Luxemburger Asylgesetz von 2008 einen falschen Ansatz, denn es funktioniere nach dem Motto „cherchez l’intrus“ – also: Wer gehört nicht dazu? Oder: Wer fällt hier aus der Reihe? „Anstatt Menschen in Not bestmöglich zu unterstützen, ist die Priorität des Gesetzes, Missbrauch zu verhindern“, bemängelt Marc Piron.

Systematische Verletzung von Grundrechten

„Jean Asselborns Image als letzter Humanist in Europa ist aufgesetzt“, findet auch Frank Wies. Der Anwalt berät und begleitet seit langer Zeit Asylbewerber auf ihrem Weg durch den Luxemburger Verwaltungsdschungel. „Jahrelang Sonntagsreden, die gleiche Strategie und so gut wie kein Einfluss auf EU-Ebene“, bescheinigt er Luxemburgs Außen-, Immigrations- und Asylminister. Asselborns Mantra „Ich würde ja gerne, aber ich kann nicht“, sei nicht mehr glaubwürdig, so das Mitglied des Flüchtlingsrates.

Zwischen humanistischer Rhetorik auf EU-Ebene und politischen Versäumnissen zu Hause: Außenminister Jean Asselborn im vergangenen April bei der Begrüßung von Flüchtlingen aus Syrien und Afghanistan am Flughafen in Findel. (Foto: SIP / Jean-Christophe Verhaegen)

Erst im August hatte der Luxemburger Flüchtlingsrat in einer Pressemitteilung auf Fälle von Grundrechtsverletzungen bei der Einreichung von Asylanträgen hingewiesen. In dem Schreiben wird den Mitarbeitern der Einwanderungsbehörde vorgeworfen, Schutzsuchende einzuschüchtern und sie davon abzuhalten, überhaupt einen Antrag zu stellen. „Es ist nicht Sache der Verwaltung, hier auszusortieren“, erklärt Frank Wies. Denn selbst wenn ein Antrag wenig Aussicht auf Erfolg habe, „das Recht, ihn zu stellen, ist grundlegend.“

„Besonders mit Menschen, die nach Luxemburg kommen, obwohl sie in einem anderen Mitgliedstaat bereits Asyl beantragt und vielleicht sogar auch erhalten haben, will Luxemburg nichts zu tun haben“, sagt Cassie Adélaide vom Verein „Passerell“. In Griechenland oder auch Italien sei der Schutzstatus mittlerweile bedeutungslos, da er Schutzsuchenden lediglich „ein Recht auf zutiefst unwürdige Lebensbedingungen gewährt“, heißt es in einem Schreiben der Organisation. Jene Anträge würde Luxemburg dennoch konsequent für „unzulässig“ erklären. Nicht selten binnen eines Tages. Die Folge: „Selbst Familien mit Kindern landen auf der Straße“, sagt Cassie Adélaide.

Überfüllte Heime und generelle Wohnungsnot

Die strikte Anwendung der „Dublin III“-Verordnung, die dafür sorgen soll, dass jeder Asylantrag innerhalb der EU nur einmal geprüft wird, hat für die Luxemburger Behörden vor allem einen Grund: Es soll vermieden werden, „dass die Unterkünfte des Office national de l’accueil (ONA) noch mehr überbelegt werden“, werden die Verantwortlichen in einer Erklärung von „Passerell“ zitiert. Die Wohnungsnot wird für immer mehr Menschen in der Luxemburger Gesellschaft zum Hauptproblem. Da ist es offensichtlich, dass die Schwächsten von ihr besonders hart getroffen werden.

3.186 Menschen leben derzeit in den Unterkünften des ONA (Stand: Mitte Oktober), die damit zu 81,7 Prozent ausgelastet sind. Doch diese Zahl trügt, da sich die Einrichtungen nicht bei 100, sondern spätestens ab 80 Prozent an der Belastungsgrenze befinden. Mehr Auslastung sei nicht zu erreichen, da sonst die Familieneinheit nicht mehr respektiert werden könne, heißt es hierzu aus dem Außenministerium.

Jean Asselborns Image als letzter Humanist in Europa ist aufgesetzt. Jahrelang Sonntagsreden, die gleiche Strategie und so gut wie kein Einfluss auf EU-Ebene.“Frank Wies, Anwalt und Experte für Asylrecht

Obwohl 2020 aufgrund der Pandemie nur etwa halb so viele Schutzsuchenden nach Luxemburg gekommen sind als noch in den Jahren zuvor, sind die Flüchtlingsheime voll ausgelastet. Dies liegt vor allem daran, dass viele Menschen, trotz anerkanntem Flüchtlingsstatus, weiterhin auf die Unterkunft in einem Heim angewiesen sind. 42,6 Prozent der Bewohner der Flüchtlingsheime wurde der internationale Schutz bereits zuerkannt. Doch den Allermeisten bleibt der reguläre Wohnungsmarkt weiterhin versperrt.

Je länger ein Geflüchteter in einem Flüchtlingsheim festsitzt, desto gravierender sind die Folgen für seinen Integrationsprozess. „Die Menschen werden weiter gebremst, Kommunitarismus wird begünstigt“, schreibt Passerell. Eine weitere Konsequenz der Überbelastung ist, dass in den Heimen für Neuankömmlinge kein Platz ist. Durch Mangel an Kapazitäten stößt Luxemburg bei der Aufnahme von Geflüchteten schnell an die eigenen Grenzen. Rhetorische Großzügigkeit hin oder her.

Integration „auf dem Abstellgleis“

„Als die Flüchtlingsheime noch unter die Zuständigkeit von Ministerin Corinne Cahen fielen, konnte Jean Asselborn sich großzügiger zeigen“, sagt der im Asylrecht spezialisierte Anwalt Frank Wies. Seit Januar 2020 gilt jedoch ein Gesetz, welches die Aufnahmestelle und damit auch die Organisation der Flüchtlingsunterkünfte unter die Verantwortung des Außenministeriums stellt, statt, wie zuvor, unter jene des Familienministeriums. Geflüchteten soll dadurch die Möglichkeit gegeben werden, „sich während der gesamten Bearbeitungszeit der Anträge auf internationalen Schutz und für alle Aspekte der Aufnahme (…) an einen einzigen Ansprechpartner zu wenden“, wie die Regierung die Entscheidung Anfang Januar in einer Pressemitteilung begründete.

Nicht nur die Traumata von Krieg und Flucht, sondern auch der lange Aufenthalt und zum Teil negative Erlebnisse in Luxemburgs Flüchtlingsheimen setzen den Betroffenen zu. (Foto: Croix-Rouge luxembourgeoise)

Allerdings: Integration bleibt die Zuständigkeit des Familienministeriums. Die Einschätzung von Frank Wies ist eindeutig: „Seit die Integration vom Aufnahmebüro getrennt ist, steht sie auf dem Abstellgleis.“ Die ohnehin viel zu „paternalistische Betreuung“ von Asylbewerbern – Dach über dem Kopf, Essenslieferung, Einkaufsgutscheine – habe sich dadurch noch verschärft: „Eine Vermischung der Gesellschaft findet in der Zeit der Antragsstellung kaum statt“, sagt Frank Wies. Hier verspiele Luxemburg wertvolle Monate, manchmal gar Jahre. „Integration muss am ersten Tag nach der Ankunft beginnen“, sagt der Anwalt, Integration dürfe nicht nach dem Motto „Survival of the fittest“ funktionieren.

„Es sollen keine falschen Hoffnungen geweckt werden“, sagt Jacques Brosius, Abteilungsleiter für Integration aus dem Familienministerium. Die neue Verteilung der Zuständigkeiten und die Konzentration auf Menschen mit Bleiberecht böten seiner Abteilung nun die Möglichkeit, „Geflüchtete nicht getrennt zu behandeln, sondern alle Mitbürger in den Integrationsprozess mit einzubinden.“ Der nationale Aktionsplan für Integration stelle hierfür einen allgemeinen Rahmen dar, ein „Skelett, das nun mit Fleisch“ behängt werden müsse. Das soll durch konkrete Aktionen geschehen, für die Jacques Brosius besonders auch die Gemeinden in die Verantwortung nehmen möchte.

Begleitender Integrationsprozess gescheitert

Am 26. Oktober verschickte das Ministerium für Integration einen Brief an 24 Organisationen und 102 Gemeinden, um nach Ideen und Vorschlägen für eine fortschrittlichere Integrationspolitik zu suchen. Das Ministerium habe erkannt, dass das Gesetz vom Dezember 2008 durchaus reformbedürftig sei, wie es in dem Schreiben heißt. Wie bereits im Koalitionsvertrag festgehalten, sollen die beiden Instrumente, die dem Ministerium für Integration maßgeblich zur Verfügung stehen, angepasst werden.

Zum einen handelt es sich hierbei um den Aufnahme- und Eingliederungsvertrag (CAI), der sich an alle Ausländer mit Wohnsitz in Luxemburg richtet und der Zugezogenen neben einem Orientierungstag vor allem den ermäßigten Zugang zu Sprachkursen ermöglicht. Zum anderen soll der begleitende Integrationsprozess (PIA), der ursprünglich in drei Phasen unterteilt ist, weiterentwickelt werden.

Luxemburgs Asylpolitik in Zahlen

  • Zwischen dem 1. Januar 2015 und dem 30. September 2020 wurden in Luxemburg 11.842 Anträge auf Asyl gestellt. Von diesen Personen haben 3.723 einen Schutzstatus erhalten.
  • Im Jahr 2020 kamen die Schutzsuchenden vor allem aus folgenden Ländern: Syrien (23,3 Prozent), Eritrea (13,1 Prozent), Afghanistan (9,3 Prozent), Irak (5,1 Prozent) und Venezuela (5 Prozent).
  • Zwischen dem 1. Januar 2015 und dem 30. September 2020 konnten rund 700 Personen mit Schutzstatus von der Möglichkeit der Familienzusammenführung Gebrauch machen.
  • 3.186 Personen leben in den Unterkunftseinrichtungen des ONA (Stand: 15.10). Die Einrichtungen sind ausgelastet. 42,6 Prozent der Bewohner wurde bereits ein Schutzstatus zuerkannt.

Gerade einmal 10.000 Menschen haben den Aufnahmevertrag seit 2011 unterschrieben – bei einer Zuwanderung von etwa 25.000 Menschen jährlich. Es ist weder verpflichtend, noch werden Menschen aktiv dazu ermutigt, ihn zu unterschreiben. „Wir funktionieren nach der Philosophie der Freiwilligkeit“, sagt Jacques Brosius aus dem Familienministerium.

Das Programm des begleitenden Integrationsprozess sei aus der Pilotprojektphase 2017 nie wirklich herausgekommen, findet Marc Piron von der ASTI. Die Politik zeige Geflüchteten zu wenig Perspektiven auf und könne sie „während der Prozedur regelrecht blockieren.“ Der PIA, der ursprünglich vor allem den Zugang zum Arbeitsmarkt erleichtern sollte, „existiert höchstens in Ansätzen“, so die nüchterne Schlussfolgerung von Marc Piron.

Schwierige Integration in den Arbeitsmarkt

Dabei findet die tatsächliche Integration vor allem durch Arbeit statt. Was für geflüchtete Kinder und Jugendliche in den Schulen weitgehend gut zu funktionieren scheint – Sprachenerwerb, Unabhängigkeit, Teilhabe an der Gesellschaft – bleibt auf dem Arbeitsmarkt in Luxemburg weiterhin die Ausnahme. Die Zahlen sprechen eine klare Sprache: In den letzten sechs Jahren wurden 11.842 Anträge auf Asyl gestellt und 3.723 bewilligt. Doch nur 737 bei der ADEM eingeschriebene Asylbewerber konnten von Januar 2015 bis Mai 2020 in den regulären Arbeitsmarkt integriert werden.

Die Erleichterung war vielen Geflüchteten bei ihrer Ankunft in Luxemburg ins Gesicht geschrieben. Doch die erste Zeit in der neuen Heimat stellt sie zum Teil vor große Herausforderungen. (Foto: SIP / Charles Caratini)

Unter anderem die hohen Sprachanforderungen, fehlende Industrieberufe und geringe Fortbildungsmöglichkeiten für Quereinsteiger führen zu einem restriktiven Arbeitsmarkt. „Auf der einen Seite stehen die Menschen, die Kompetenzen haben und arbeiten möchten, auf der anderen Seite gibt es die Bedürfnisse des Arbeitsmarktes“, sagt Marc Piron von der ASTI. „Doch die beiden Enden kommen einfach nicht zusammen.“ Das sei besorgniserregend, zumal die Grenzgänger, die zum Teil täglich aus hundert Kilometer entfernten Wohnorten anreisen, eindrucksvoll zeigen, dass Luxemburgs Arbeitsmarkt durchaus weitere Arbeitskräfte braucht.

Die Situation wirke sich letztlich auf die gesamten Integrationschancen aus, schlussfolgert Marc Piron. Nach meist Jahren der Flucht, einer mittlerweile durchschnittlich 18 Monate andauernden Asylprozedur und durch den beschwerlichen Zugang zum Wohnungs- und Arbeitsmarkt werde es immer schwieriger, sich ein eigenständiges Leben aufzubauen. Ohne Eigenständigkeit sei Integration auf Augenhöhe jedoch kaum vorstellbar. Die Einschätzung deckt sich auch mit den Schilderungen mehrerer Betroffener, wie sie im REPORTER-Dossier „Geflüchtete im Porträt“ nachzulesen sind.

Politische Krise, Wohnungskrise, sanitäre Krise

„Natürlich beschweren wir uns hier auf hohem Niveau“, sagt Cassie Adélaide vom Verein „Passerell“. „Alle Antragsteller in Luxemburg haben ein Dach über dem Kopf“, sagt die Menschrechtsaktivistin, das sei europaweit leider nicht selbstverständlich. Sie verweist auf die desolaten Zustände in Griechenland, aber auch Italien, wo Asylbewerber nicht selten in Lagern oder auf der Straße leben. Trotz aller Baustellen sei das Leben in Luxemburg für Asylsuchende sicher besser als in vielen anderen europäischen Ländern. Doch das entlässt Luxemburg nicht aus der Verantwortung, sowohl im Land als auch auf EU-Ebene weiter für eine fortschrittliche Asylpolitik einzutreten.

„Das, was einige seit 2015 als Flüchtlingskrise bezeichnen, ist in erster Linie eine Krise der Wertvorstellungen und der Funktionsweise der Europäischen Union, zu der im Großherzogtum noch die Wohnungskrise hinzukommt“, schrieb die zivilgesellschaftliche Initiative „De Ronnen Dësch“ bereits im Juli 2017 in einem Positionspapier. Hinzu kommt nun, 2020, auch noch eine flächendeckende sanitäre Krise. Mit ihr verschlechtern sich die Lebensbedingungen, und damit auch die Integrationschancen von Schutzsuchenden weiter. Besonders an den Außengrenzen der EU, aber auch in Luxemburg.