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Lettre ouverte aux Ministres Asselborn, Cahen, Lenert et Schneider

Les associations regroupées au sein du groupe de travail SANTE du Ronnen Desch ont adressé une lettre ouverte aux 4 Ministres directement concernés par la Couverture Sanitaire Universelle.

Elles y présentent leur propositions et renouvellent leur disponibilité de dialogue.

Echos de presse :

Sech aktiv mat der Flüchtlingsthematik befaasst

Minsbesch. Obwuel 2020 keng Kleeserchersfeier méiglech war, konnt d’Schoul mat der Ënnerstëtzung vun der Gemeng trotzdeem en Don un eng Associatioun maachen.
Am Kader vun enger Projetswoch huet de Cycle 4 sech mam Thema Flüchtlinge beschäftegt. D’Narin, d’Meedchen, no dem dës Associatioun benannt gouf, koum op Schëtter an d’Schoul. Inspiréiert vu senger Liewensgeschicht a senger Flucht aus Syrien, hunn d’Kanner aus dem Cycle 4 mat Hëllef vun hiren Enseignanten, e flott Buch zesummegestallt. A Presenz vum Buergermeeschter an dem Schäfferot, huet de Cycle 4 der Associatioun Narin e Scheck vun 2 500 Euro iwwerreecht, fir d’Flüchtlinge bei hirem Neiufank zu Lëtzebuerg ze ënnerstëtzen.

De Cycle 4 iwwerreecht 2 500 Euro un d’Associatioun Narin

Gemeng Schëtter via mywort.lu (Luxemburger Wort 3. Juli 2021 )

Qui sont les sans-papiers du Luxembourg?

Assistante sociale à l’Association de soutien aux travailleurs immigrés (ASTI), c’est elle qui a recueilli la parole de la jeune femme en situation irrégulière, victime de violences et exploitée par son patron (lire ci-contre) dont toute la presse a parlé cette semaine. Jessica Lopes l’a accompagnée pour déposer plainte, ce qui a valu à sa protégée une confiscation de son passeport et l’ordre de quitter le territoire dans les 30 jours. Une injustice à l’origine d’une vague d’indignation.

De quoi troubler la jeune assistante sociale engagée de longue date auprès des plus vulnérables : elle a, en effet, du mal à comprendre que cette histoire fasse l’objet de tant d’émoi alors qu’elle voit ça tous les jours. Dans un long entretien, elle lève le voile sur la réalité du terrain, loin des salons feutrés des ministères, sur les drames humains qui se jouent et sur les obstacles avec lesquels elle est forcée de composer.

Beaucoup d’idées fausses circulent à propos des sans-papiers. Qui sont-ils vraiment?

Jessica Lopes : Pour commencer, une personne sans papiers n’est pas une personne qui n’a pas de papiers! Pour pouvoir vivre au Luxembourg en tant qu’étranger, il faut des papiers d’identité et des papiers de séjour. Les ressortissants de pays tiers doivent les demander à la direction de l’Immigration, tandis que les citoyens européens doivent s’enregistrer auprès de la commune : quand on parle de sans-papiers, on désigne des personnes qui ne détiennent pas de titre de séjour valide. Rien à voir avec des gens sans identité dont on ignorerait les origines et le parcours.

En ce qui concerne les raisons pour lesquelles ils se retrouvent sans papiers : le plus souvent, ils sont entrés légalement sur le territoire, avec un visa touristique ou un titre de séjour temporaire (étudiant, jeune au pair, raisons privées, membre d’une famille), mais leur situation a changé et ne correspond plus aux conditions pour un renouvellement de leur titre de séjour. Typiquement : une personne avec un titre de séjour de travailleur salarié qui perd son emploi ou une personne dont le titre de séjour est lié à un mariage qui divorce.

Au moment où ils perdent leur droit de séjour, quitter le Luxembourg n’est pas une option. Il y a aussi les demandeurs d’asile, qui parfois sont en procédure pendant trois, quatre ans, et qui soudain écopent d’un refus définitif : ces familles décident souvent de rester, malgré la clandestinité. Un sans-papiers, c’est une personne qui, au moment où on parle, ne détient pas de titre de séjour valide. Cela ne veut pas dire qu’elle n’a jamais été en règle.

Logement, aides sociales, revenu minimum : là aussi, bon nombre de fantasmes existent. À quoi les personnes en situation irrégulière ont-elles droit au Luxembourg?

À rien du tout. De par leur statut, ce sont des personnes qui n’existent pas, elles sont comme des fantômes. Ces gens, ces familles, vivent ici depuis des années, mais n’ont absolument aucun droit. Ils sont exclus de toute aide sociale comme des foyers d’hébergement d’urgence ou des épiceries sociales.

C’est d’ailleurs pourquoi l’ASTI s’est mobilisée dès le début de la crise l’an dernier, car ils ont tous perdu leur travail dans les secteurs de l’Horeca et du bâtiment et, bien sûr, ils n’ont pu bénéficier d’aucun soutien. On a donc financé, sur dons privés, des bons alimentaires leur permettant de fréquenter les épiceries sociales. Plus de 100 000 euros ont été distribués à 500 bénéficiaires réguliers, dont 150 enfants. La plupart sont des familles originaires des pays de l’ex-Yougoslavie, du Brésil, du Pérou, du Sénégal, du Togo et du Cap-Vert.

Sans accès aux foyers, la seule solution, c’est les marchands de sommeil?

Exactement. On voit deux cas de figure : les hommes seuls errent dans les rues. La Wanteraktioun, qui vient de se terminer, étant l’unique refuge qui accepte les personnes en situation de séjour irrégulier, ils sont désormais sans toit et se retrouvent dans des squats ou s’adressent à des marchands de sommeil. Et puis, il y a les familles qui sont hébergées par d’autres personnes de la communauté, ce qui crée énormément de dépendance et donc de risque d’abus. Je pense à une femme avec enfants hébergée chez un monsieur qui est bienveillant pour l’instant, mais ça peut changer, et elle n’aura pas d’autre choix que de rester.

Est-ce qu’on sait combien ils sont?

Au Luxembourg, comme dans les autres pays, c’est quasiment impossible à chiffrer, puisqu’ils se cachent. Mais avec la pandémie, de nouveaux bénéficiaires se sont adressés à nous, pour arriver à ce nombre de 500 personnes rien qu’à l’ASTI. Maintenant, on est en train d’établir des listes pour ceux qui souhaitent se faire vacciner – puisque les sans-papiers ont été exclus des tests à grande échelle et de la campagne de vaccination –, et là encore, on voit apparaître de nouvelles personnes.

Leur situation les expose à toutes sortes d’abus. Que voyez-vous sur le terrain?

Ils subissent toutes formes de violence, à commencer par l’exploitation au travail. Typiquement, les femmes sont engagées pour s’occuper de personnes âgées ou malades, ou pour assurer les tâches ménagères dans des familles luxembourgeoises, à une rémunération bien inférieure par rapport à quelqu’un sous contrat.

Cette semaine, j’ai reçu une femme du Pérou qui est ici depuis 2016 et qui souhaitait s’affilier elle-même à la CNS pour 123 euros mensuels. Un compte bancaire est nécessaire bien sûr, mais sans papiers, impossible d’en ouvrir un. Elle a trouvé une femme luxembourgeoise qui a accepté de “l’aider” : elle lui a proposé de payer pour elle cette cotisation en échange de huit heures hebdomadaires de ménage dans sa maison de trois étages. Vous voyez, c’est ce genre de situations dans lesquelles les personnes sans papiers vont se retrouver, parfois sans même comprendre qu’elles sont exploitées.

Les responsables politiques ne sont pas à la hauteur?

Je ressens un manque de volonté de leur part de savoir ce qu’il se passe vraiment sur le terrain. Le ministre Jean Asselborn, qui fait souvent preuve d’humanité, est peut-être trop éloigné du terrain pour avoir conscience de ces situations. On a demandé un entretien avec lui pour lui faire part de ce qu’on voit tous les jours.

On est dans une logique qui consiste à suivre les règles établies, les lois : mais ces personnes sont là, alors qu’est-ce qu’on fait? Comment les aider si elles ne peuvent pas en parler? On doit sortir de cette bulle luxembourgeoise où on veut croire que tout va bien.

Les régulariser serait un vrai signe de solidarité de la part du Luxembourg qui se dit un pays d’accueil. Je pense que c’est le moment, avec cette pandémie, de remettre les compteurs à zéro et d’arrêter de faire l’autruche.

Vous plaidez pour une régularisation massive?

Ce serait un premier pas. Cela a été fait en 2013, où une grande partie des sans-papiers a été régularisée et cela n’a pas engendré d'”appel d’air” pour autant. Un autre pas serait d’analyser, dans nos lois, ce qui génère des situations irrégulières : encore hier, on a reçu un monsieur qui travaille dans une grande entreprise, avec un contrat de 30 heures. Il n’a pas pu renouveler son titre de séjour car il fallait un CDI de 40 heures, et du coup, privé de papiers, son employeur n’a pas pu le garder. Et il va lui être impossible de se faire embaucher ailleurs.

Cette condition qui, au départ, est censée le protéger et lui permettre de subvenir à ses besoins, crée des situations intenables dans les faits. Le Luxembourg doit être ouvert à la régularisation. La refuser n’empêche pas ces personnes d’être là et les maintient dans des conditions de vie qui ne sont pas dignes.

La jeune femme menacée d’expulsion toujours dans l’impasse

Convoquée ce jeudi à la direction de l’Immigration, la Brésilienne en situation irrégulière qui a dénoncé les violences de son patron est toujours dans une position incertaine : «Elle a pu récupérer son passeport et va maintenant introduire une demande de sursis à l’éloignement. Les autorités l’ont déjà informée qu’il sera accordé pour une durée de six mois», rapporte Jessica Lopes. «Elle est donc dans une sorte d’impasse, puisqu’elle n’est pas régularisée.»

Elle souhaite désormais que sa plainte aboutisse et être reconnue en tant que victime. «C’est le plus important pour elle», confie celle qui l’a accompagnée au commissariat. «Elle attend aussi d’être rémunérée pour tout le travail presté et jamais payé. Pour l’avenir, elle espère pouvoir rester au Luxembourg alors que son pays s’enfonce dans la crise sanitaire et économique.» Une demande de titre de séjour pour raisons privées a été déposée, avec une personne qui a signé pour elle un engagement de prise en charge, mais c’est «un titre difficile à obtenir», prévient l’assistante sociale.

Justiz-Debakel: Als Opfer rein, als Täterin raus

«Ce cas doit tous nous alerter» Le Quotidien 1 juillet 2021

In Luxemburg meldete ein Missbrauchsopfer ohne Aufenthaltsgenehmigung ihren gewalttätigen Arbeitgeber der Polizei. Statt Opferschutz zu erhalten, drohte ihr danach die Abschiebung. Mehrere Organisationen schlugen letzten Donnerstag in einem offenen Brief Alarm. Jetzt rudern die zuständigen Behörden zurück.

Fälle wie der von Letícia bestätigen die Furcht vieler Missbrauchsopfer ohne gültige Aufenthaltsgenehmigung: Aus Angst vor der Abschiebung ziehen sie es vor, über Ausbeutung und Gewalt zu schweigen. (Bildquelle: Kat Jayne/Pexels)

„Das Leben ist zu kurz, um es nicht zu genießen“, sagte Letícia* sich 2019. Das war, nachdem ihr Bruder bei einem Familiendrama ums Leben gekommen war. Ein Wendepunkt im Leben der jungen Brasilianerin. Sie kündigte ihren Job, um die Welt zu bereisen. Letícia hatte was auf der hohen Kante. Sie brach nach Paris auf, machte Urlaub in Kroatien und Deutschland. Im Großherzogtum landete sie Ende 2019, kurz vor Ausbruch der Pandemie – dann überschlugen sich die Ereignisse.

Letícias Aufenthalt in Luxemburg zog sich aufgrund der Krise hin. Ihre Reiseversicherung lief aus und sie hatte keine gültige Aufenthaltsgenehmigung. Zurück nach Brasilien zu fliegen, kam für sie trotzdem nicht in Frage: Die Situation dort verschlechterte sich zunehmend. Letícia schloss eine Assurance de maladie volontaire bei der luxemburgischen CNS ab, für 123 Euro monatlich. Eine Option für alle, die nicht über andere Wege krankenversichert sind. Ihre Nächte verbrachte Letícia zunächst in Hotels, doch dann wurde das Geld langsam knapp. Sie suchte Arbeit.

Jemand empfahl ihr ein Café im Süden des Landes: Der Arbeitgeber nehme das mit der Arbeitserlaubnis nicht so ernst. Letícia kellnerte schon bald für zehn Euro die Stunde, oft zehn bis zwölf Tage am Stück. Ohne Arbeitsvertrag. Freitage oder eine Dispens für Arztbesuche erlaubte ihr Arbeitgeber nicht. Ihre Anfragen lehnte er aggressiv ab. Dasselbe tat er mit anderen Angestellten. Niemand in dem Laden verfüge über einen Arbeitsvertrag, berichtet Letícia.

Missbrauch am Arbeitsplatz

Im Gegensatz zu ihren Kolleg*innen, fügte sie sich ihrem Chef nicht. Sie sprach ihren Arbeitgeber auf die Umstände an: Warum entlohnte er Sonntagsarbeit nicht höher? Warum gab es keine Ruhetage? Die Antwort fiel klar aus. „So ist das, wenn du Kellnerin bist. Daran wirst du nichts ändern. Du hast keine Rechte“, zitiert ihn Letícia. Sie wusste, dass sie ausgebeutet wurde, musste aber über die Runden kommen und blieb. Inzwischen mietete sie ein Zimmer an.

Der Ton ihres Chefs verschärfte sich nach ersten Auseinandersetzungen. Er griff sie verbal an und forderte ihre Zuneigung ein. Er fragte, ob ihr Partner es ihr richtig besorge, begrapschte sie am Hintern und an der Taille. Auf ihre Ablehnung reagierte er mit Beleidigungen. „Er sagte: ‚Brasilianische Frauen sind alles Prostituierte. Stell dich nicht so an.‘ Das hat mich zutiefst verletzt“, erinnert sich Letícia. „Meine Mutter ist Brasilianerin. Meine Nichte ist Brasilianerin. Sie sind keine Prostituierten.“ Als sie später nach einem Streit um einen ausgebliebenen Monatslohn die Polizei anrufen wollte, wurde er handgreiflich und schlug ihr das Handy aus der Hand. Anschließend bedrohte er sie per SMS und schüchterte sie ein.

Mehrere Zeug*innen der Ereignisse weigerten sich aus Angst vor dem Arbeitgeber, Letícia bei einer Anzeige zu unterstützen. Erst Jessica Lopes, Sozialarbeiterin bei der Asti, begleitete sie zu einem Kommissariat. Die Ermittler*innen interessierte dort aber vor allem eins: die fehlende Aufenthaltsgenehmigung und Arbeitserlaubnis der Brasilianerin.

Die junge Frau wurde stundenlang verhört und zu ihren Absichten befragt. Lopes übersetzte vom Portugiesischen ins Luxemburgische und umgekehrt. Man wollte wissen, ob Letícia ihre Familie nach Luxemburg holen will. Nach ihrem Befinden oder ihrer Sicherheit fragte niemand. Letícia war enttäuscht, dass selbst eine weibliche, Schwarze Ermittlerin, die sich dem Fall annahm, keinerlei Empathie zeigte. „Als ich sie gesehen habe, hatte ich die Hoffnung, dass sie weniger machohaft und rassistisch ist als ihre männlichen, weißen Kollegen“, sagt sie.

Würde gegen Papiere

Die Polizei kontaktierte die Direction de l’Immigration und beschlagnahmte ihren Pass. Letícia stand eine Rückführung bevor. Auf ihre Anzeige ging man, so Lopes und Letícia, nicht weiter ein. „Ich ging als Opfer rein und kam als Täterin wieder raus“, sagt Letícia. Plötzlich machte es für sie Sinn, dass ihr Chef seine Spielchen schon seit zwanzig Jahren – das erfuhr sie von einem seiner besten Freunde, der ihr im Café „nur zum Spaß“ eine Messerklinge an den Hintern hielt – ungestört treiben konnte: Er kam damit durch, weil die Betroffenen sich zu Recht vor der Polizei fürchteten und von einer Anzeige absahen.

Dabei gibt es durchaus Gesetze, nach denen Arbeitgeber*innen sowohl für die illegale Beschäftigung von Angestellten als auch für die Einstellung von Drittstaatsangehörigen ohne gültige Aufenthaltsgenehmigung bestraft werden. Jessica Lopes schüttelt im Gespräch mit der woxx beim Verweis auf die Rechtslage den Kopf: „Diese Gesetze werden nicht umgesetzt. Es gibt auch nicht ausreichend Kontrollen von der ITM (Anm.d.R.: Inspection du travail et des mines).“ Fälle wie den von Letícia kennt sie viele. Oft sind es Frauen, die in solchen Abhängigkeitsverhältnissen feststecken.

Die EU-Richtlinien vermitteln im Hinblick auf die Rechte der Betroffenen widersprüchliche Informationen. Nach den Mindeststandards für die Rechte, die Unterstützung und den Schutz von Opfern von Straftaten müssen Opfer, die der Gefahr einer „sekundären und wiederholten Viktimisierung, Einschüchterung und Vergeltung“ ausgesetzt sind, besonders geschützt werden. Wenige Artikel weiter heißt es, dass die Rechte gemäß der Richtlinie unabhängig vom Aufenthaltsstatus, der Staatsbürgerschaft oder der Nationalität des Opfers sein soll – und weiter: „Die Anzeige einer Straftat und das Auftreten in Strafprozessen verleihen keine Rechte in Bezug auf den Aufenthaltsstatus des Opfers.“

Foto: CC BY Wolfram Burner NC 2.0

In der Employers Sanctions Directive steht hingegen unmissverständlich in Artikel 14: „Mit Blick auf die Straftaten nach Artikel 10 (…) gewähren die Mitgliedstaaten Drittstaatsangehörigen, die ausbeuterischen Arbeitsbedingungen ausgesetzt sind oder waren und in Verfahren gegen den Arbeitgeber Kooperationsbereitschaft zeigen (…) befristete Aufenthaltserlaubnisse entsprechend der Dauer der betreffenden innerstaatlichen Verfahren.“ Hierauf beruft sich auch die Agentur der Europäischen Union für Grundrechte (FRA) in ihrem kürzlich erschienenen Bericht „Protecting migrants in an irregular situation from labour exploitation. Role of the Employers Sanctions Directive“. Laut FRA wird der Artikel in Luxemburg angewandt.

Umso unverständlicher ist das, was Letícia und Jessica Lopes auf dem Kommissariat erlebt haben. Auf Nachfrage wurde den Frauen mitgeteilt, der Arbeitgeber müsse sich demnächst zu den Vorfällen äußern. Das war’s. Fünf luxemburgische Organisationen – Asti, CID Fraen an Gender, Finkapé – Réseau afro-descendant Luxembourg, CLAE und Time for Equality – gingen sofort mit einem offenen Brief an die Öffentlichkeit und kontaktierten die zuständigen Minister*innen. Die woxx berichtete – und hakte vergangenen Freitag ebenfalls bei mehreren Minister*innen nach: Taina Bofferding (Innenministerin), Corinne Cahen (Ministerin für Integration), Jean Asselborn (Außenminister) und Henri Kox (Minister für Innere Sicherheit).

Knapp und beleidigt

Cahen ist die Einzige, die persönlich mit der woxx sprach. Sie betonte, der Fall betreffe ihr Ministerium zwar nicht, zeigte sich jedoch erschüttert. „Diese Frau darf nicht für ihren Mut bezahlen. Opfer gehören geschützt. Ich finde außerdem, dass ein Arbeitsverhältnis Grund genug für die Ausstellung einer Aufenthaltsgenehmigung ist“, sagte sie. Seit dem Gespräch mit Cahen haben sich auch Asselborn und Kox per Pressemitteilung zu Wort gemeldet.

Asselborn teilte am Dienstag mit, dass die angekündigte Rückführung inzwischen aufgehoben wurde. Er sei offen für Gespräche. Eine knappe Stellungnahme, der sich Bofferding nach Aussagen einer ihrer Pressesprecherinnen anschließt. Ein offizielles Statement ihrerseits – zum Beispiel ein klares Zeichen gegen die Einschüchterung von Opfern sexualisierter Gewalt und für ihren Schutz, unter anderem gemäß der Istanbul Konvention – blieb aus.

Kox’ Kommentar wirkt beleidigt: „[A]ucune prise de contact n’avait été entreprise préalablement à la publication du communiqué de presse conjoint des associations (…), le ministère de la Sécurité intérieure s’est concerté sans attendre avec la police grand-ducale, en vue d’analyser les faits avancés.“ Ein Gespräch der Organisationen mit dem Ministerium hätte vor der Veröffentlichung des Briefes jedoch auch nichts an der Tatsache geändert, dass Letícia auf dem Kommissariat offensichtlich Fehlinformationen über ihre Rechte und keinen angemessenen Opferschutz erhielt. Letícias Fall hätte sich allerdings gut unter dem Teppich gemacht, unter den Fehltritte staatlicher Institutionen generell gern gekehrt werden, nachdem sie unter Ausschluss der Öffentlichkeit geklärt wurden.

Kox gibt ferner an, dass die Analyse des Aufenthaltsstatus einer Person ohne Papiere nicht in den Zuständigkeitsbereich der Polizei fällt. Räumt er damit Fehler vonseiten der Polizei ein? Kox’ Pressesprecherin zeigt auf Nachfrage mit dem Finger auf das Außenministerium: „Die Pässe werden sehr wohl von der Polizei abgenommen, aber auf Anordnung des Außenministeriums.“ Bei wem der Fehler in Letícias Fall am Ende lag, bleibt demnach unklar. Derweil versichert Kox in seiner Mitteilung, dass die Zusammenarbeit und der Austausch zwischen den Instanzen wichtig seien.

Und was ist mit dem Opfer? Letícia verschwindet zwischen den Zeilen der Minister – und mit ihr alle anderen, die Ähnliches durchmachen. Kox und Asselborn unterstreichen beide, dass sie bis zu dieser Woche nichts von dem Fall wussten. Für Jessica Lopes wirft das Fragen auf: „Wie kann es sein, dass die Direction de l’Immigration erst jetzt von der Anzeige weiß? Hat die Polizei die Informationen falsch weitergegeben? Als Sozialarbeiterin brauche ich eine schriftliche Versicherung, dass ich in Zukunft weiterhin mit Opfern von Straftaten zur Polizei gehen kann, ohne dass ihre Ausweisdokumente beschlagnahmt werden.“

Immerhin zeigte sich Letícias Vermieter kulant: Die ausstehende Monatsmiete muss sie nicht begleichen. Mithilfe der Asti will sie jetzt einen Titre de séjour pour raisons privés anfragen.


«Ce cas doit tous nous alerter»
L’ordre d’éloignement visant la jeune femme en situation irrégulière qui a dénoncé les abus de son patron est suspendu : le dialogue est ouvert entre associations et autorités.

Le Quotidien 01-07-2021

Sergio Ferreira de l’ASTI : «Seule la régularisation de ces personnes peut mettre fin aux abus.»

L’affaire fait grand bruit et les réactions pleuvent depuis que cinq associations – ASTI, CLAE, Finkapé, Time for Equality et CID Fraen a Gender – ont décidé de la porter sur la place publique : une jeune Brésilienne en situation irrégulière est menacée d’expulsion après avoir dénoncé le harcèlement sexuel et les violences infligés par son patron.

Alors que la jeune femme est convoquée à la direction de l’Immigration aujourd’hui, le ministre Jean Asselborn a d’ores et déjà annoncé que l’ordre d’éloignement était suspendu pour le moment et s’est dit «ouvert à toute suggestion améliorant la protection des victimes visées»,dans sa réponse à une question parlementaire urgente du député Paul Galles (CSV). De quoi apaiser les esprits.

«C’est une première bonne nouvelle», commente Sergio Ferreira, porte-parole de l’ASTI (Association de soutien aux travailleurs immigrés). «Elle ne sera pas expulsée immédiatement et la direction de l’Immigration est prête à dialoguer pour déterminer quel titre de séjour peut lui être accordé ou pas, et voir quelles solutions peuvent être trouvées», explique-t-il.

Des drames se jouent en coulisse

Car au-delà du cas particulier de cette jeune femme, c’est toute la question du traitement des personnes sans papier victimes d’abus qui est sur la table. Et «il y a de sérieux dysfonctionnements», pointe Sergio Ferreira, évoquant par exemple le fait que, dans un premier temps, la direction de l’Immigration a seulement reçu le signalement de la situation irrégulière de la victime, mais pas sa plainte. «Nous allons formuler des propositions, avec les autres associations, pour que cela ne se répète pas, car si notre assistante sociale n’était pas intervenue, cette femme aurait déjà été expulsée du territoire et son patron ne serait pas inquiété», déplore le porte-parole.

Ce scénario, les associations veulent à tout prix l’éviter : «Il est important pour nous que les autres victimes d’abus comprennent qu’il y a une possibilité de dénoncer ces faits sans subir de trop lourdes conséquences», insiste-t-il.

Si ce n’est pas la première fois que les équipes de l’ASTI font face à ce genre de violences sur des personnes vulnérables, le flagrant délit est rare : «Ici, les messages reçus par la victime sur son téléphone de la part de son patron ne laissent pas de place au doute. Malheureusement, on ne dispose pas souvent de preuves dans ce genre de cas.»

De quoi renforcer la défense de cette Brésilienne. Arrivée au Luxembourg en février 2020 avec un visa touristique, puis bloquée sur le territoire par la crise sanitaire, elle manque d’argent et accepte un emploi de serveuse, payé sous le manteau. Son chef ne tarde pas à profiter de la situation. Elle subit attouchements, violence verbale, physique et menaces. Après des mois de harcèlement, elle trouve enfin le courage de parler à une assistante sociale de l’ASTI. C’est elle qui l’accompagnera au commissariat pour porter plainte, avec la suite qu’on connaît.

«C’est un cas qui doit tous nous alerter», prévient Sergio Ferreira. «On doit être conscients que derrière les bistrots et les terrasses qu’on aime tant, se jouent parfois des drames humains. Seule la régularisation de ces personnes peut mettre fin aux abus. C’est ce que nous demandons.»

Les cinq associations qui ont alerté l’opinion publique espèrent maintenant que cet exemple, très médiatisé, servira de déclencheur pour obtenir des mesures politiques fortes en matière de protection des migrants en situation irrégulière.

Der Bessermacher

Besuch in Flandern bei Bart Somers, dem besten Bürgermeister der Welt

Süddeutsche Zeitung 1. Juli 2021

(In Flandern :vom Bürgermeister zum Integrationsminister, in Luxemburg demnächst laut bt in Letzebuerger Land andersrum? s.k)

 

Der Thalys von Paris nach Brüssel hat Verspätung, also direkt vom Zug zum Innenministerium von Flandern. Die Chefprotokollantin gibt einem fein aber doch eindeutig zu verstehen, dass kurze Hosen, T-Shirt und vor allem dieser Rucksack eher kein ministeriumskompatibler Look sind. Bart Somers aber ist das schnurz. Interrail! Gibt’s das noch? Was war das schön, damals als Schüler! „In den spanischen Dünen wurde uns das Gepäck geklaut. Wir hatten nur noch Pass und Ticket. Also heimfahren in Badehose, neu packen und sofort weiter, bis an den Polarkreis. Am liebsten würd ich nachher mit Ihnen mitkommen. Vor allem weil einen unterwegs niemand erkennt.“

Der 57-jährige Bart Somers ist in Belgien weltberühmt. Weil er ein politisches Wunder geschafft hat. Und weil sie jetzt in ganz Flandern hoffen, dass er in großem Maßstab wiederholen kann, was ihm im kleinen Mechelen gelungen ist.

Mechelen galt um die Jahrtausendwende als dreckigste Stadt Belgiens. 80 000 Einwohner aus 138 Nationen. Drogenkriminalität, bankrotte Geschäfte, die Mittelschicht floh aus der Stadt. Am Tag nach dem Ministeriumsbesuch wird die Vizebürgermeisterin Gabriella de Francesco beim Gang durchs Zentrum von Mechelen sagen, sie habe sich damals abends nicht rausgetraut. „Aber heute“ – und dabei zeigt sie auf die schicken Shops und einige der prächtig restaurierten Renaissancehäuser –, heute sei das hier „nachts so sicher wie auf dem Dorf“.

Somers wurde 2000 Bürgermeister der Stadt. Damals wählten 32 Prozent den rechtsextremen Vlaams Belang. 16 Jahre später schaffte Mechelen es im Ranking „European Cities of the Future“ unter die Top Ten der europäischen Kleinstädte. Der Vlaams Belang kam noch auf neun Prozent. Somers wurde im selben Jahr beim World Mayor Prize zum besten Bürgermeister der Welt gewählt. Wie geht so was?

Somers hat eine vielleicht einmalige Mischung aus Law and Order und sorgsamer Integrationspolitik verfolgt, die gegen Diskriminierung genauso konsequent vorgeht wie gegen Gewalt und Extremismus. Erst mal wurden die Polizeikräfte verstärkt und viele Kameras im öffentlichen Raum angebracht. „Jeder muss sich erst mal sicher fühlen in seiner eigenen Stadt“, sagt Somers.

Er hat aber gleichzeitig auf allen Ebenen versucht, „ein Gemeinschaftsgefühl“ zu erzeugen. Schon beim Hinschreiben des Wortes wird einem ja schlecht. Nur Authentizität ist noch abgenudelter. Also lieber Beispiele als Politphrasen. „Sie wollen Beispiele?“ Somers wirkt hinter dem Schreibtisch wie eine festgespannte Feder, die jetzt nur noch, klick, losgelassen werden muss: „Es gab nur Ghettoschulen. Wir wussten, wir müssen das mischen. Alle so: Unmöglich.“ Er fuchtelt mit den Händen, als müsse er panisch einen Schwarm Fliegen vertreiben. „Geht nicht. Träum weiter.“

Somers’ Leute haben alle weißen Eltern, deren Kinder in die Schule kamen, zu eigenen Abenden eingeladen, auf denen sie ihnen sagten: Euer Kind soll kein soziales Experiment für vage Multikultiträumereien sein. Wir garantieren euch, dass wir die Qualität eurer Sprengelschule verbessern, es wird dort ab sofort genau dieselben Museumsbesuche, Schulreisen, Intensivkurse geben wie an anderen Schulen auch. Und wenn ihr das macht und euer Nachbar ebenfalls, dann sind eure Kinder auch nicht allein, sondern zu viert oder fünft.“

Sie haben auf die Art zehn segregierte Schulen aufgebrochen, 350 Eltern haben sich im ersten Jahr überzeugen lassen, ihr Kind auf die „Ghettoschule“ zu schicken, die dadurch plötzlich keine mehr war. Aber, und jetzt kommt für Somers der Clou, „weiße Schulen sind ja auch segregiert“. Weshalb sie in den besseren Vierteln bei allen Migrantenfamilien geklingelt haben, um sie zu überzeugen, ihre Kinder auf diese bis dahin rein weißen Schulen zu schicken. „Wenn eure Nachbarn das auch machen, wird euer Kind nicht allein unter Weißen sein. Wir garantieren euch, dass sie nicht diskriminiert werden.“ Es hat funktioniert.

Belgien hat ein riesiges Islamismus-Problem. Allein aus Brüssel sind über 200 Menschen für den sogenannten Islamischen Staat in den Nahen Osten gezogen. Rund 100 aus Antwerpen. Aus Mechelen kein einziger.

Es gibt nicht das eine Zauberprojekt, das aus einem düsteren Problemknoten eine lebenswerte Stadt macht, aber es gibt viele weitere Initiativen, die Mechelen haben zusammenwachsen lassen: interkulturelle Tandems, bei denen jeder Neuankömmling einen Altmechelener zugewiesen bekommt. Die beiden verpflichten sich dazu, einander 40-mal zu treffen, eine Art Crashkurs, wo gibt’s gute Kindergärten, wo geh’ ich einkaufen. Dazu ist es eine Intensivschulung in Flämisch und eine Lebensfreundschaftsbörse. Die Universität von Leuwen begleitet das Projekt und stellte fest, dass sich die Chancen auf dem Arbeits- und Wohnungsmarkt für die Teilnehmer verdoppelten.

Drittes Beispiel: 50 Berufsanfängern aus sozialen Berufen wurden Sozialwohnungen überlassen, für die sie mit ihrem Einkommen keine Berechtigung gehabt hätten. Für die jungen Leute ist das attraktiv, weil sie kaum Miete zahlen. Für die Stadt aber ist es noch viel attraktiver, weil sich diese Sozialprofis dazu verpflichten, sich über drei Jahre lang zehn Stunden wöchentlich in ihrer Nachbarschaft zu engagieren.

All das hat so gut funktioniert, dass Somers jetzt in seiner neuen Funktion als Minister für innere Angelegenheiten, Integration und Chancengleichheit sein Modell in allen umliegenden Städten Flanderns implementieren soll.

Da er aber beides so gut kennt, die Arbeit als Minister wie auch die als Bürgermeister, noch eine Frage zum Verhältnis von Städten und Landesregierungen. 2016, da war er gerade frisch zum „World Mayor“ gewählt, sagte er etwas vollmundig, nationale Politiker seien vor allem mit Ideologie beschäftigt und damit, einander möglichst eindrucksvoll zu widersprechen, während Kommunalpolitiker pragmatischer, lösungsorientierter arbeiten würden. Jetzt, da er als Minister beide Seiten kennt, würde er das doch sicher korrigieren, oder?

„Im Gegenteil. Ich würde das noch emphatischer vertreten. Gebt den Städten mehr Macht. Die Kommunen sind am besten gerüstet für die Herausforderungen der Zukunft.“

Hmm. Vielleicht noch mal ein Beispiel? Die Feder springt sofort wieder los: „Paris schreibt 40 Prozent Emissionsminderung bis 2030 vor. Die flämische Regierung sagte, mehr als 32 Prozent kriegen wir nicht hin. Also haben wir alle 300 Städte zusammengebracht. Jede einzelne hat sich zu 40 Prozent Reduktion verpflichtet. Jede Stadt pflanzt bis 2030 für jeden Bürger einen Baum, baut einen Meter Radweg pro Bewohner und reduziert pro Bürger die bebaute Fläche um einen Quadratmeter.“

Letzte Frage an den Problemlöser: Wie geht man mit Populisten um? „Oh, das ist einfach. Es geht vielen Menschen wirklich schlecht. Frag die Armen, was sie brauchen, statt ihnen zu sagen, was sie zu tun haben. Aber nie, hören Sie, niemals auch nur einen Meter mit den Populisten gehen. Dann verkaufst du deine Seele an den Teufel.“ Alex Rühle