Le vivre-ensemble doit être réel
CARTE BLANCHE DE L’ASSOCIATION KWENI ASBL
tageblatt 7 mars 2025
„Je suis née de nouveau après mon divorce. Je n’avais jamais loué de ma vie. Je suis sortie de chez ma mère pour vivre avec mon exmari. J’ai dû apprendre à gérer un loyer après avoir été expulsée, de façon humiliante, d’un logement pris précipitamment pour éviter une cohabitation difficile avec mon ex-mari. J’ai demandé une adresse de référence de six mois, le temps de me retourner, elle m’a été refusée, malgré le fait que j’ai donné tous les documents qui m’avaient été demandés. Sans adresse au Luxembourg, vous n’existez plus! On vous coupe vos droits au chômage, on vous coupe les prestations familiales, vous vous retrouvez vraiment à la rue!“ Voici le témoignage d’une femme divorcée.

Photo: Julien Garroy/archives Editpress
Prôner le vivreensemble ne suffit pas, le mettre dans des chartes, dans des accords écrits, ou faire la une des journaux ne suffit pas!
Ce type de témoignage, vous pouvez en avoir à toutes les sauces. Qui prépare le mental de ces femmes qui se retrouvent seules? Au lieu de les accompagner à se reconstruire, elles se retrouvent à la rue. Difficile pour une femme seule et trois enfants de se loger au Luxembourg. Elle n’a pas le salaire qu’il faut pour se loger et se nourrir dignement. 50 pour cent de leur revenu sont consacrés au logement! Et dans certains cas 65 pour cent. Il ne reste plus qu’à manger des tomates et des tartines!

Ghislaine Tchuisseu est présidente de l’association Kweni ASBL
Nous avons des femmes qui volent des fiches de paies de leur ex-mari pour faire passer un dossier afin d’acquérir un appartement vivable avec leurs enfants. Que fait le service de logement au Luxembourg? Quelles sont les personnes prioritaires pour ces logements sociaux?
Une précarité sans précédent
La précarité dans laquelle sombrent les familles monoparentales est sans précédent. Nous ne pouvons pas laisser ça continuer! Une des revendications de la JIF est la protection des femmes et de leurs enfants. Il faut: faciliter l’accès aux logements sociaux; augmenter le salaire social minimum; revoir les procédures de gestion des offices sociaux dans chaque commune. Une aide ne doit pas être synonyme d’incapacité à vivre dignement. Une aide devrait être synonyme d’accompagnement pour permettre à la personne dans le besoin de se relever et redevenir autonome.
Prôner le vivre-ensemble ne suffit pas, le mettre dans des chartes, dans des accords écrits, ou faire la une des journaux ne suffit pas! Ça doit être réel! Passons réellement à l’action pour pouvoir voir émerger ce vivre-ensemble que nous désirons tous! Ce samedi 8 mars 2025, nous vous attendons nombreux à 15.00 h à la place de Paris, pour une société plus juste! Chacun à sa partition à jouer!

