Pourquoi les foyers délabrés pour réfugiés ne sont pas fermés
Résumé de l’excellent article du 14.4 de Luc Caregari sur reporter.lu
Au Luxembourg, la situation de l’hébergement des réfugiés reste problématique. Le foyer Don Bosco, à Limpertsberg, devait fermer fin 2023, mais reste en activité en 2025 malgré son état déplorable : fenêtres murées, sanitaires dans des containers, pannes d’eau et d’électricité. Le bâtiment, datant de 1992, est décrit comme insalubre et dangereux, mais continue d’accueillir des familles réfugiées.
Les résidents doivent payer un loyer à l’Office national de l’accueil (ONA), qui n’hésite pas à les poursuivre en justice s’ils ne paient pas – y compris des familles sans ressources. En parallèle, un nouveau foyer moderne (Foyer Lily Unden) a été construit à côté, mais les deux structures coexistent encore.
Les autorités se renvoient la responsabilité : l’ONA, les anciens ministres (Jean Asselborn, Max Hahn), la Croix-Rouge et les services de secours (CGDIS) évoquent tous des responsabilités limitées ou des absences de rapports officiels sur les risques (comme l’absence de conformité aux normes de sécurité incendie).
Un autre foyer, dans l’ancien bâtiment Creos à Mersch, est aussi critiqué depuis des années, notamment pour l’absence de fenêtres.
En l’absence d’actions concrètes, la responsabilité de la sécurité est partiellement transférée aux réfugiés eux-mêmes, qui doivent respecter un règlement strict : choix limité des chambres, accès libre du personnel de sécurité à leurs affaires, interdiction de cuisiner ou de posséder certains objets.
Malgré les promesses politiques, ces foyers restent ouverts, faute d’alternatives suffisantes, de volonté politique claire et de coordination entre les institutions.