Opération Sophia – combattre la criminalité sans protéger les victimes ?
(…) l’Union Européenne condamne des milliers de victimes à rester entre les mains des trafiquants en Libye. L’été dernier, l’augmentation du périmètre de la zone de recherche et de secours des garde-côtes libyens avec le soutien de l’UE a eu pour conséquence que les migrants qui étaient secourus dans cette zone étaient dès lors renvoyés vers la Libye. Le 20 décembre 2018, le Bureau de la Mission des Nations Unies en Libye a publié un document[1] dans lequel il est rapporté que l’écrasante majorité des migrants et réfugiés sont détenus arbitrairement sans aucune base légale. Beaucoup de ceux détenus dans les centres de rétention dits « officiels » sont les survivants d’abus terribles alors qu’ils ont été de manière systématique tenus captifs, affamés, passés à tabac quotidiennement, torturés et/ou violés à des fins d’extorsion.
En outre, l’actualité rappelle combien la situation est instable et dangereuse en Libye. Les menaces d’attaques sur Tripoli du maréchal Khalifa Haftar contre le gouvernement dit «d’ union nationale » font craindre une nouvelle escalade de violence. (…)