Soutenir l’inclusion financière des réfugiés
Les obstacles à surmonter pour un primo-arrivant, notamment réfugié, restent nombreux, rappelle l’association Touchpoints, qui a récemment tenu une table ronde. «Un nouveau résident qui souhaite créer son entreprise doit surmonter de nombreux défis dans un système qui lui est inconnu avant même de pouvoir se consacrer à son activité», comme le fait de devoir prouver ses qualifications, mettre à jour son titre de séjour, etc. L’accès à un compte bancaire professionnel en particulier a pris «une ampleur inattendue depuis 2017». Touchpoints rapporte que «de nombreux porteurs de projet se voient systématiquement refuser l’ouverture d’un compte courant professionnel pour leur activité, et ce, souvent sans aucune explication.» Car une banque n’a aucune obligation à informer sur les raisons d’un refus, qu’il soit lié à la politique commerciale de l’établissement ou à la personne, a précisé l’Association des banques et banquiers, Luxembourg lors de la table ronde. «Il existe bien le droit à un compte courant personnel, mais il n’existe pas de droit à un compte professionnel», selon la direction «Lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme» du ministère de la Justice. Il faut au préalable constituer un dossier solide et «un vrai travail de préparation de la part du porteur de projet».
La table ronde visait d’une part à informer les participants sur les bonnes pratiques à adopter pour monter leur dossier et, d’autre part, à sensibiliser le secteur bancaire luxembourgeois et les instances publiques sur une problématique «qui freine considérablement l’entrepreneuriat» au Grand-Duché. Si une banque n’a donc pas d’obligation à faciliter l’accès à l’information, souligne Touchpoints, elle peut en revanche «faire le choix de soutenir l’inclusion financière». Ainsi, deux banques de détail ont accepté de participer à l’événement et de montrer leur appui, dont un représentant de Post Finance, partenaire de l’association. Les interlocuteurs se sont aussi prêtés aux questions du public, témoignant de «toute la détresse que peut entraîner la désaffiliation bancaire».