Affaire Caritas : le Lëtzebuerger Flüchtlingsrot inquiet pour les réfugiés

  • L QUOTIDIEN  3o juillet 2024

    Des migrants n’ayant trouvé comme solution d’hébergement que des tentes, en 2023, sous le pont Adolphe.

    Photo : archives lq

Le Lëtzebuerger Flüchtlingsrot (LFR) alerte sur la situation des personnes qui cherchent refuge au Luxembourg et qui pourraient être moins bien accueillies dans le contexte de la récente «affaire» Caritas.

Depuis que le détournement de fonds de 61 millions d’euros chez Caritas a été découvert, les réactions affluent. Toutes condamnent cet acte et en tirent des conclusions, comme le gouvernement qui a déclaré que la confiance étant rompue avec l’organisation, il ne l’aiderait pas tant que la lumière ne serait pas entièrement faite sur les malversations.

Des inquiétudes sont apparues aussi, comme celles des syndicats qui s’interrogent sur l’avenir des salariés ou celle du Cercle de coopération qui a tenu à manifester publiquement sa solidarité et toute sa sympathie au personnel bénévole et salarié de l’ONG. Hier matin, c’était au tour de Lëtzebuerger Flüchtlingsrot (LFR), le Collectif réfugiés, de prendre la parole, par voie de communiqué, sur cette affaire. Affaire dont il ne veut pas commenter le fond, mais plutôt mettre l’accent sur ses éventuelles conséquences pour les réfugiés pris en charge par Caritas – non sans avoir exprimé son soutien aux bénévoles et salariés de l’ONG.

Déjà des refus d’hébergement

Que le gouvernement ne veuille plus aider financièrement Caritas ne doit pas détériorer les missions d’accueil et d’intégration des réfugiés, alerte le LFR. «Ces missions que l’État a confiées à des organisations comme Caritas étaient et restent essentielles vu le manque de ressources étatiques nécessaires pour assurer ce travail important et le manque d’efficacité de la part de l’État à l’assurer sur le terrain», rappelle le LFR. Et de donner l’exemple récent «du refus d’hébergement opposé à certains demandeurs d’asile malgré leurs droits légaux au motif d’une saturation du réseau». Cela démontre, poursuit le LFR «que, même avec les ONG, l’État a du mal à remplir ses obligations. Une défaillance de la Caritas risque donc d’aggraver cette situation malgré les promesses de ne pas “laisser tomber” les réfugiés».

Le LFR précise encore que «tout changement de gestion ou de soutien financier (…) doit considérer l’intérêt supérieur des personnes demandant ou obtenant une protection au Luxembourg». L’association assure qu’elle restera «vigilante dans la transposition des accords internationaux afin de garantir les droits et la meilleure intégration possible de ces populations».