Blue Card: mieux vaut être bien payé
Les seuils des salaires minimums requis pour l’obtention d’une carte bleue européenne ont été relevés. Les travailleurs doivent désormais gagner 1,5 fois plus que le salaire brut moyen.
Le règlement grand-ducal du 15 mars 2024 augmente le niveau de rémunération minimale nécessaire afin d’acquérir une carte bleue européenne. Ce dernier est entré en vigueur le 24 mars dernier. La rémunération doit désormais être 1,5 fois supérieure au salaire brut moyen pour obtenir ce titre de séjour. Ou 1,2 fois supérieure pour les professions pour lesquelles un besoin particulier de travailleurs ressortissants de pays tiers est constaté par le gouvernement.
Pour rappel, le salaire moyen brut était de 58.968 euros pour l’année 2022. Ce qui ramène les salaires minimums nécessaires respectivement à 88.452 euros et 70.762 euros.
Après une diminution drastique due à la crise du Covid-19 en 2020, le nombre de demandes était en augmentation en 2021 et 2022. On constate une légère baisse du nombre de titres de séjour délivrés pour des premières demandes en 2023.
En 2023, les délivrances de carte bleue étaient principalement accordées à des travailleurs «spécialistes des technologies de l’information et des communications» et «spécialistes en administration d’entreprises». Les Indiens, les Russes et les Turcs font partie des trois nationalités qui ont reçu le plus de cartes bleues européennes pour une première demande en 2023. À eux trois, ils représentent quasiment 50% des nouvelles premières délivrances. Contacté, le ministère des Affaires intérieures affirme que le délai moyen de traitement d’une demande d’autorisation de séjour temporaire «carte bleue européenne» était de 38 jours en 2023.
La très grande majorité des demandes de cartes bleues ont été validées. Les rares refus sont souvent la cause de dossiers incomplets ou de salaire inférieur au seuil requis. Il n’existe pas de statistiques exactes quant au refus des demandes, car certaines sont renvoyées vers d’autres catégories de titres de séjour (par exemple: travailleur salarié) qui, elles, sont acceptées.
Selon le rapport d’activité du ministère de l’Intérieur, la Direction générale de l’immigration a émis en 2023 un total de 20.528 titres de séjour, dont 9.407 premiers titres de séjour, 1.020 titres de séjour en qualité de résident de longue durée et 10.101 titres de séjour renouvelés.
La Chambre de commerce déplore ces nouvelles dispositions et demande l’abaissement du seuil de rémunération du travailleur hautement qualifié de 1,5 à 1,0 fois le salaire annuel brut moyen. Elle rappelle que le Luxembourg a le plus haut coût horaire moyen de l’UE en ce qui concerne la main-d’œuvre.
La carte bleue européenne est un permis de travail et de séjour qui permet aux ressortissants de pays non membres de l’Union européenne, de l’Espace économique européen ou de la Suisse, hautement qualifiés, de vivre et travailler dans un pays de l’UE. Elle a pour but de faciliter l’attraction des compétences et des talents nécessaires à l’économie de l’UE en proposant une procédure simplifiée et des conditions avantageuses pour les titulaires et leurs familles. Les critères d’éligibilité incluent généralement un niveau d’éducation élevé, comme un diplôme universitaire, et une offre d’emploi d’une durée égale ou supérieure à un an avec un salaire minimum spécifié. La carte offre certains droits supplémentaires par rapport à d’autres titres de séjour, comme une mobilité accrue au sein de l’UE après une période déterminée et une durée de validité de quatre ans.