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Deux avocats accusent l’UE de crimes contre l’humanité envers les migrants de Libye

Des migrants ayant été arrêtés par des garde-côtes libyens après un accident au large de Garabulli, à 60 kilomètres à l’est de Tripoli, le 2 juin 2019.Deux avocats accusent l’UE de crimes contre l’humanité envers les migrants de Libye

Pour Omer Shatz et Juan Branco, l’UE aurait « orchestré l’interception et la détention de 40 000 personnes » qui cherchaient à fuir le pays.

Par Publié aujourd’hui à 10h01, mis à jour à 11h27 Le Monde  (3.6.2019)

Deux avocats accusent l’Union européenne et ses Etats membres de crimes contre l’humanité pour meurtre, torture, traitements inhumains et déplacements forcés, commis à l’encontre de migrants tentant de fuir la Libye. Dans une plainte, qui devrait être transmise lundi 3 juin à la procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, ils dénoncent des politiques « visant à enrayer à tout prix les flux migratoires vers l’Europe, y compris par le meurtre de milliers de civils innocents fuyant une zone de conflit armé ». L’issue de la plainte est incertaine. La procureure n’est légalement pas tenue par les communications reçues d’individus ou d’organisations non gouvernementales (ONG).

Pour Omer Shatz, membre du Global Legal Action Network (GLAN – Réseau mondial d’action juridique), une ONG qui a déjà engagé plusieurs procédures au nom des victimes de la politique migratoire de l’UE, et Juan Branco, avocat et polémiste, et ancien assistant du premier procureur de la CPI, la politique migratoire de l’Union européenne « a ignoré le sort des migrants en détresse en mer, afin de dissuader les personnes se trouvant dans une situation similaire de rechercher un refuge sûr en Europe ». Depuis 2016, l’UE aurait, en outre, par son soutien aux garde-côtes libyens, « orchestré, directement et indirectement, l’interception et la détention des 40 000 personnes qui avaient réussi à échapper à l’enfer que la Libye était devenue pour elles ».

Des dizaines de déclarations publiques analysées

La plainte analyse cinq années de politique migratoire européenne, dans laquelle toutes les mesures prises viseraient, selon eux, un objectif unique : dissuader ceux qui veulent rejoindre l’Europe. Omer Shatz et Juan Branco n’ont pas enquêté et n’apportent pas de nouvelles preuves à la procureure de la CPI, mais analysent des dizaines de déclarations publiques, de décisions et de rapports émanant de l’UE elle-même et de ses responsables. Ainsi, en 2014, la police européenne des frontières, Frontex, prévoyait que la fin de l’opération de sauvetage italienne  »Mare Nostrum », aurait un impact tel qu’il pourrait « constituer un moyen de dissuasion pour les réseaux de facilitation et les migrants (…) compte tenu du fait que le bateau doit maintenant naviguer pendant plusieurs jours avant d’être sauvé ou intercepté ». Au début de 2015, l’opération « Triton » lancée par Frontex, censée remplacer « Mare Nostrum », visait à protéger les frontières de l’Europe, plus qu’à sauver les migrants.

L’UE aurait fourni aux garde-côtes libyens « des informations telles que la localisation des bateaux de migrants en détresse »

Sous couvert d’aide à la reconstruction de la Libye, l’UE a décidé, en 2017, de renforcer les garde-côtes libyens. « Grâce à une combinaison complexe d’actes législatifs, de décisions administratives et d’accords formels », l’UE leur a fourni un soutien matériel – des bateaux notamment –, et les a entraînés sur les bâtiments même de l’opération militaire européenne  « Sophia » et sur le sol européen, en Grèce, en Espagne, en Italie et à Malte. L’UE donne des instructions directes aux garde-côtes, « en leur fournissant des informations telles que la localisation des bateaux de migrants en détresse ».

Pour les deux avocats, en permettant le refoulement des migrants en Libye, les responsables de l’UE se seraient rendus complices « d’expulsion, de meurtre, d’emprisonnement, d’asservissement, de torture, de viol, de persécution et d’autres actes inhumains, [commis] dans des camps de détention et les centres de torture libyens ». Or, soulignent les deux avocats, les garde-côtes libyens ne sont pas tous sous le contrôle du gouvernement de Tripoli. Certains émargent aux seins de milices armées, ou nourrissent les réseaux de trafiquants. En juin 2018, un comité de l’Organisation des Nations unies (ONU) avait d’ailleurs critiqué le rôle de certains garde-côtes et ordonné des sanctions à leur encontre.

Rapports d’ONG

Les deux avocats laissent à la procureure Fatou Bensouda le soin de désigner les responsables, mais ciblent néanmoins les chefs d’Etat de l’Union européenne et les fonctionnaires de Bruxelles. La CPI, qui enquête depuis février 2011 sur les crimes commis en Libye, après en avoir été saisie par le Conseil de sécurité des Nations unies, travaille déjà sur les crimes commis contre les migrants dans les camps de détention libyens, lorsqu’ils sont en lien avec le conflit armé en cours, mais ne cible pas l’UE. Parallèlement, elle a mis sur pied un réseau d’échange de renseignements entre plusieurs agences de l’UE et certains gouvernements européens, sur la poursuite des trafiquants d’êtres humains.

La plainte destinée à la CPI vient s’ajouter aux nombreux rapports établis par des ONG et aux dénonciations répétées de responsables des Nations unies. En décembre 2018, l’ONG allemande Mission Lifeline, avait déposé un dossier devant la Cour accusant Frontex d’aider les garde-côtes libyens à localiser les embarcations de migrants. Mais « la CPI n’a jamais rien fait à ce jour, et n’a pas même répondu à notre demande, mais nous continuons néanmoins à envoyer des informations », explique Axel Steier, cofondateur de l’ONG.

In der Hölle von Moria

Tausende Flüchtlinge auf der griechischen Insel Lesbos sind ohne Hoffnung

Lesbos. Flüchtlingskrise 2015. Tausende Flüchtlinge kamen damals täglich auf der griechischen Insel an, mit Booten aus der Türkei. Nur zehn Kilometer trennen die Insel von der türkischen Küste. Heute kommen noch 100 bis 200 pro Woche, fernab jeglicher medialen Aufmerksamkeit. Seit die Balkangrenzen 2016 geschlossen wurden und die EU einen Deal mit der Türkei abgeschlossen hat, der die Flüchtlingsströme kanalisiert und bremst, ist es ruhig geworden um die Flüchtlinge auf den griechischen Inseln. Die meisten Migranten leben im Moria-Camp auf der Insel Lesbos. Zeitweise waren hier bis 9 000 Menschen untergebracht, dabei ist das Lager nur für knapp 3 000 Personen ausgelegt. Die Bedingungen waren katastrophal und sind auch heute nicht viel besser. Erzbischof Jean-Claude Hollerich hat die Menschen im Camp und Hilfsorganisationen besucht. Das „Luxemburger Wort“ hat ihn bei der Visite begleitet. mig/ctof

Luxemburger Wort 15. Mai 2019

Leitartikel Luxemburger Wort17. Mai 2019

Warten … auf nichts

Von Michèle Gantenbein

Der alte Mann sitzt regungslos hinter der Theke in seinem kleinen Lebensmittelladen am Hafen von Mytilini. „Warum kommt dein Land nicht und nimmt welche mit?“, sagt er. Mit „welche“ meint er Flüchtlinge. Tausende sitzen auf Lesbos und auf anderen griechischen Inseln fest, wie in einer Transitzone, in der man auf ein Flugzeug wartet, das nicht kommt. Selbst anerkannte Flüchtlinge werden nicht aufs Festland gebracht, weil man Angst hat, dass das „Leermachen“ der Inseln den Menschenstrom aus der Türkei wieder anheizen könnte. Die Situation belastet die Schutzsuchenden – und die Einheimischen, die aufgrund der schwierigen wirtschaftlichen Situation Griechenlands doppelt „bestraft“ sind. Europa schaut derweil weg.

In den Geschichtsbüchern wird später stehen, welch klägliche Figur Europa im Umgang mit der Flüchtlingsfrage abgegeben hat. Dass 28 Staaten mit über 500 Millionen Einwohnern nicht in der Lage waren, sich auf einen Verteilungsschlüssel zu einigen, sodass jeder ein bisschen und niemand zu viel Last zu tragen hat. Dass die EU ihre Außengrenzen dichtgemacht und sich auf einen milliardenschweren Deal mit der Türkei eingelassen hat – einem autoritären Land, das die EU auf keinen Fall in ihrem Club haben will, weil es sich nicht um demokratische Werte und Menschenrechte schert; dem Europa aber Millionen von Flüchtlingen überlässt, um sie sich vom Hals zu halten. In den Büchern wird auch stehen, dass die NATO-Staaten – darunter auch EU-Länder – das Flüchtlingselend mitzuverantworten haben, weil sie an Kriegen in Syrien, Libyen, Irak und Afghanistan direkt oder indirekt beteiligt waren.

„Wir müssen unseren Grenzschutz so organisieren, dass die reinkommen, die aufgrund der Engagements, die wir gegenüber jenen eingegangen sind, die vor Krieg, Folter und Vergewaltigung flüchten, aufgenommen werden können“, sagt Charel Goerens in einem DP-Wahlwerbevideo. Ja. Aber Europa will die Flüchtlinge nicht. Weil es Angst vor Überfremdung und Terrorismus hat. Europa nutzt nicht die Chance, die eine geordnete Zuwanderung haben kann, wenn jedes Land seinen Teil der Verantwortung trägt. Die Angst vor Terror darf kein Vorwand sein, um keine Flüchtlinge aufzunehmen. Europa verfügt über Mittel, Menschen mit bösen Absichten abzuwehren. Der überwiegende Teil der Schutzsuchenden will nur eines: einen Ort finden, an dem sie in Frieden leben können.

Für die Menschen, die auf der Flucht in eine ungewisse Zukunft ihr Leben riskieren und dafür oft ihre ganzen Ersparnisse aufbringen, ist Europa der Inbegriff von Freiheit, Demokratie, Rechtsstaatlichkeit, Sicherheit und Schutz. Die europäischen Staaten selbst sind stolz auf das, was nach dem Zweiten Weltkrieg auf dem Kontinent geschaffen wurde, stolz auf ihre Werte …, die sie predigen, aber nicht leben.

Und während Europa sich fürchtet, streitet und in der Flüchtlingsfrage vermutlich auch nach den EU-Wahlen keinen Millimeter weiterkommen wird, verharren Tausende Vertriebene unter menschenunwürdigen Bedingungen in überfüllten Lagern und warten. Auf nichts.

Opération Sophia – combattre la criminalité sans protéger les victimes ?

(…) l’Union Européenne condamne des milliers de victimes à rester entre les mains des trafiquants en Libye. L’été dernier, l’augmentation du périmètre de la zone de recherche et de secours des garde-côtes libyens avec le soutien de l’UE a eu pour conséquence que les migrants qui étaient secourus dans cette zone étaient dès lors renvoyés vers la Libye. Le 20 décembre 2018, le Bureau de la Mission des Nations Unies en Libye a publié un document[1] dans lequel il est rapporté que l’écrasante majorité des migrants et réfugiés sont détenus arbitrairement sans aucune base légale. Beaucoup de ceux détenus dans les centres de rétention dits « officiels » sont les survivants d’abus terribles alors qu’ils ont été de manière systématique tenus captifs, affamés, passés à tabac quotidiennement, torturés et/ou violés à des fins d’extorsion.

En outre, l’actualité rappelle combien la situation est instable et dangereuse en Libye. Les menaces d’attaques sur Tripoli du maréchal Khalifa Haftar contre le gouvernement dit «d’ union nationale » font craindre une nouvelle escalade de violence. (…)

Communiqué de presse du LFR

Le film hongrois “The citizen”

Friday 5th of October, 18h30 for the film, 20h00 for the debate

Place: Abbaye de Neumünster, salle Krieps

later in the evening : nous allons continuer la soiree avec nos invités au Melusina pour le concert et la soirée d’ouverture avec un orchestre de cuivres de Macedoine

Participants au débat :

Marcelo Cake-Baly, acteur principal du film

Cassie Adélaïde (Passerell asbl)

Karolina Markiewicz (réalisatrice)
Serge Kollwelter (ASTI)

Tarek Alnabhan (sociologue, BPI)

Modration: Radek Lipka

Language: English (questions also possible in French)

This very special evening of the CinEast festival, opening the ciné-debates cycle, will be composed of:

– the screening of the Hungarian film THE CITIZEN by Roland Vranik about an African immigrant who is fighting various obstacles while trying to get the Hungarian citizenship [18.30]

– a public debate (in English) on ‘CHALLENGES OF INTEGRATION’ focusing on questions regarding the integration of refugees, asylum seekers and immigrants more generally. [20.00]

In the presence of the main actor of the film, Marcelo Cake-Baly (see below), and guests Cassie Adélaïde, Karolina Markiewicz, Serge Kollwelter and Tarek Alnabhan.

DETAILED PRESENTATION

In the film “The Citizen” Wilson, an African refugee living for many years in Hungary strives to obtain Hungarian nationality – a country in which he is integrated and which he now considers to be his own. In spite of all this the members of the naturalisation commission do not see him as a Hungarian and reject several times his application for Hungarian citizenship.

Beyond the important and urgent issues related to the integration of refugees and asylum seekers, other fundamental questions arise:

What is integration: what makes a person “integrated”?
Does a ‘successful’ integration’ necessarily mean assimilation and erasing of one’s original identity?
And first of all why strive to integrate into society, is not enough to be integrated into a circle of friends, a community?
What are our societies doing to integrate those who ‘come from elsewhere’. Is it really up to the institutions to integrate newcomers or is it up to all of us?

What more could we do, what else could we do for a successful integration, a more harmonious and fraternal society?
Finally, why does the refugee issue divide so much – in many Eastern European countries, but also in Western societies? Every ‘ other’ challenges us – but sometimes it is more convenient to ignore these questions and stay with one’s certainties.

PRESENTATION EN FRANCAIS:

Dans le film « The Citizen » Wilson, un réfugié africain vivant depuis plus de trente ans en Hongrie s’efforce d’obtenir la nationalité hongroise – pays dans lequel il est intégré et qu’il considère désormais être le sien, cependant la commission d’examen n’arrive pas à voir en lui un Hongrois et rejette sa demande de naturalisation à plusieurs reprises.

Au-delà des question importantes et urgentes liées à l’intégration des réfugiés et des demandeurs d’asile, d’autres questions de fond surgissent:

Qu’est-ce que l’intégration: qu’est-ce qui fait qu’une personne est dite « intégrée», une intégration ‘réussie’ passe-t-elle par l’assimilation, c’est-à-dire une forme d’effacement de son identité d’origine?

Et ‘abord pourquoi vouloir s’intégrer dans la société, ne suffit-il pas d’être intégré au sein d’un cercle d’amis, d’une communauté. Que font nos sociétés pour intégrer ceux qui ‘arrivent d’ailleurs’. Est-ce vraiment aux institutions d’intégrer les nouveaux arrivants, est-ce à nous tous? Que pourrions-nous faire de plus, que pourrions-nous faire autrement pour une intégration réussie, une société plus harmonieuse et plus fraternelle?

Enfin, pourquoi la question des réfugiés divise tant – dans de nombreux pays d’Europe de l’Est, mais aussi au sein des sociétés occidentales ? L’autre à chaque fois nous met en question – mais parfois il est plus commode d’ignorer ces questions et rester avec ses certitudes.

MARCELO CAKE-BALY was born in 1958 in Guinea-Bissau. He was only four years old when the War of Independence broke out and, at the age of 14, he, like every boy, entered the volunteer army. Later on, he went to a boarding school in Senegal then returned home to Guinea at the end of the war. He was offered a scholarship and went to Hungary in 1979 where he went to high school and university. He got a degree in economics and after his studies he settled down for a family life. He has worked at many different places, but unfortunately never in the field of economics which he studied. He became the main protagonist of The Citizen by pure chance – the director approached him on the street and told him about the idea. Since Marcelo encounters the very same problems that are pictured in the film every day, he accepted the role.

Freiwilliges Engagement mit Geflüchteten als Beitrag zur Integration in Kommunen

Das Projekt “Perspektive Teilhabe”

– Unterstützung von Ehrenamtlichen in der Flüchtlingsarbeit – Ermöglichung von gesellschaftlicher Teilhabe für Geflüchtete« wird von Minor

– Projektkontor für Bildung und Forschung seit April 2016 umgesetzt und ar- beitet bis Sommer 2019.

Durch Analysen, Schulungen und Vernetzungsaktivitäten werden die Potenziale des Konzeptes der gesellschaftlichen Teilhabe und der politischen Bildung für Freiwillige in der Arbeit mit Geflüchteten entwickelt. »Perspektive Teilhabe« wird durch die Bundeszentrale für politische Bildung und die Robert Bosch Stiftung gefördert.

Hier das Papier

Mehr Informationen unter https://minor-kontor.de/de/projekte/perspektive-teilhabe.

Thema Integration im “Fluter” der BZPB

Die Bundeszentrale für politische Bildung brint das Thema INTEGRATION in ihrem Heft Fluter zu Sprache.

Man kann  Fluter kostenlos abonnieren

 

Einwanderungsland Deutschland.

Mehr als 19 Millionen Menschen mit Migrationshintergrund leben hier.

Zeit für eine selbstbewusste Bestandsaufnahme: Wo ist Integration gelungen, worauf lässt sich aufbauen, wo ist eine Neubestimmung nötig? Probleme sollen nicht kleingeredet werden.

Die Frage ist: Wollen wir eine homogene geschlossene Gesellschaft oder eine offene vielfältige, die Konflikte auszutragen lernt? Und wer ist das überhaupt, „wir“?

Fluter