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Les Frontalières «emmènent avec elles la vie qu’elles mènent au Luxembourg»

Ils sont plus de 200 000 à faire les «pendulaires» entre leur pays et le Luxembourg. Ce phénomène économique, engagé dès les années 1970, s’est accentué comme nulle part ailleurs en Europe depuis la fin des années 1990. La metteuse en scène Sophie Langevin, en partenariat avec l’ASTI et le Liser, leur donne la parole à travers quatre femmes : Les Frontalières .

Une pièce de théâtre sur le phénomène frontalier, c’est une première au Grand-Duché. D’où vous est venue l’idée?
Sophie Langevin : La pièce est une commande de l’Association de soutien aux travailleurs immigrés (ASTI), tout simplement. À titre personnel, je vis à Luxembourg, mais avant de travailler sur le sujet, je n’en cernais pas bien l’ampleur. Je voyais les files de bouchons en sens opposés, avec des gens souvent seuls à l’intérieur. J’avais lu des articles sur les problèmes de mobilité auxquels les frontaliers sont confrontés, ou des thèmes concrets du genre. Mais je n’aurais pas eu l’idée d’en faire une pièce, alors que le sujet s’est révélé fécond.

Vous évoquiez l’envie d’une “confrontation entre l’intime et le général” pour aborder le sujet. Comment avez-vous travaillé?
Avec beaucoup de rencontres. Nous avons quatre comédiennes sur scène mais leurs parcours de vie synthétisent plus de 40 frontalières rencontrées! Ce travail, mené en partenariat avec Christophe Sohn, chercheur au Liser, nous a vraiment éclairé. Il y a eu des recherches plus documentées et plus classiques, sur le phénomène frontalier. Mais les rencontres nous permettent cette confrontation avec l’intime, justement. La plupart des entretiens se sont déroulés avant le Covid. Mais j’ai également pu recueillir des témoignages sur une phase importante de la crise sanitaire : les frontalières qui se sont provisoirement installées en chambre d’hôtel au Luxembourg, pour continuer à faire fonctionner le système hospitalier, à l’appel du gouvernement.

Quels métiers font-elles, vos quatre comédiennes, pour illustrer ces parcours de vie?
Il y a une retraitée qui était infirmière, une avocate, une secrétaire de direction au parlement européen et une coiffeuse.

Isabelle Pigeron, chercheuse à l’Université de Luxembourg, expliquait récemment que les frontalières ne représentent “que” 37,6 % de l’ensemble des frontaliers français (33 % chez les Belges et Allemands).
La vie de famille repose encore sur elles, le constat est implacable. Comment gérer cette dimension avec de tels problèmes de mobilité? C’était une première approche intéressante. Plus globalement, une approche sur un sujet neuf d’un point de vue artistique, via le regard de femmes : ça me parlait.


La metteuse en scène Sophie Langevin livre avec la pièce de théâtre documentaire Les Frontalières «une approche sur un sujet neuf d’un point de vue artistique, via le regard de femmes».

Lors d’une récente confé rence, l’ASTI rappelait que les frontaliers étaient déjà 50 000 en 1994. Plus de 25 ans après, nous allons découvrir les frontaliers avec plus d’intimité. C’est long, non?
L’ASTI porte cette dimension de vivre-ensemble sous toutes ces dimensions. Elle nous pose la question : comment créer une société riche de toute cette diversité? Cette affirmation-là n’est pas juste un slogan. Cela pose la question de “comment rendre tous les membres de la société visible”. Dont les frontaliers, qui vivent à cheval sur deux territoires, avec plus d’élasticité.

Nous avons quatre comédiennes sur scène mais leurs parcours de vie résument ceux de plus de 40 frontalières rencontrées!

Christophe Sohn, le chercheur qui vous a accompagnée, décrit le frontalier comme celui qui “étire la frontière, la désagrège et en emporte une partie avec lui”. C’est cela que raconte les histoires de vos quatre personnages?
Ces femmes emmènent avec elles la vie qu’elles mènent au Luxembourg.
Ce mouvement est particulier. On pourrait parler d’un phénomène de trajet connu entre une périphérie et un pôle central. Mais la frontière est avec un autre pays, d’autres cultures, d’autres mentalités. Le résident de la banlieue ne change pas de pays tous les jours, lui.

Ne retrouvet-on toutefois pas un effet banlieue? Une coiffeuse qui vient de la banlieue parisienne jusqu’à Paris tous les jours peut avoir un sentiment d’habitante de seconde classe. Est-ce le cas avec le Luxembourg?
On retrouve parfois ce sentiment aussi chez certains frontaliers. Ils viennent de régions plus démunies, avec ce désir de vivre avec les mêmes standings et les mêmes rêves qu’au Luxembourg. La grande maison, le jardin… Tout cela participe à cet imaginaire. C’est parfois un moteur très fort pour certains d’entre eux, ils sont poussés par ce standing, peu importent les sacrifices. On ne peut pas ignorer cet aspect-là.

Les frontaliers souffrent-ils de ce prisme unique de la mobilité? Votre pièce veut monter des histoires humaines, alors que l’on parle d’eux surtout à cause des bouchons sur l’autoroute…
La mobilité a quand même une dimension très forte. L’A31 bis, les problèmes de train… c’est un paramètre clef de la vie des frontaliers, puisqu’il constitue précisément un épuisement. Ça n’empêche pas que d’autres questions se posent comme le rapport au Luxembourg, à la langue luxembourgeoise ou encore au passage physique d’une frontière.

Quand vous parlez d’épuisement, on entend qu’il s’agit de vivre à moitié, entre deux pays. Y a-t-il une perte de sens exprimée?
Oui, le thème de la perte de sens transparaît dans certains témoignages. Nous aurons d’ailleurs une table ronde, le 31 janvier pour la représentation au Théâtre d’Esch, avec une improvisation sur les sujets qui travaillent les frontaliers. On se rend compte qu’il faut en parler avec une certaine délicatesse, il y a vite une sensibilité.

Le phénomène frontalier est un jeu avec trois frontières au Grand-Duché. Est-ce que cela induit des approches différentes?
Oui. Les Allemands n’ont pas le problème de la barrière de langue avec le luxembourgeois, alors que cela est souvent évoqué comme l’un des points de crispation, ou plutôt de frustration, par les autres nationalités. Les frontalières qui travaillent dans le commerce, par exemple, rencontrent beaucoup de difficultés. Les mentalités ne sont par ailleurs pas les mêmes, selon que la frontalière vienne de tel ou tel versant, et la perception des résidents luxembourgeois change aussi. Il n’y a pas un modèle de frontalier, bien entendu. Mais il y a des façons d’appréhender qui constituent parfois des chocs. Les comédiennes ont beaucoup travaillé sur les personnages! Au final, il faut le souligner, cela reste de l’interprétation, nos recherches et, surtout, du théâtre.
Les Frontalières, conception et mise en scène de Sophie Langevin.
Dimanche 31 janvier, au Théâtre d’Esch-sur-Alzette, à 14 h 30 et 17 h.

L’étranger, Mario Lobo/ Sergio Godinho

Intro :

Ne me dis pas que tu ne me comprends pas
quand les jours tournent au vinaigre
ne me dis pas que tu ne t’es jamais senti
une force se développer sur tes doigts
et la colère monte entre tes dents
Ne me dis pas que tu ne me comprends pas

Il était fin avril 1971 quand Sérgio Godinho enregistrait son premier album. Exilé en France pour échapper à l’anachronique guerre coloniale que la dictature portugaise menait en Afrique, le chanteur portugais jouissait de la compagnie des milliers de portugais eux aussi rechapés du régime fasciste mené par Marcello Caetano, héritier de António Salazar.

Nous pourrions dire que la première chanson de ce disque était écrite pour le Luxembourg d’aujourd’hui. Elle démarre comme ça :

Je t’ai vu travailler la journée entière
en train de bâtir les villes pour les autres
ramasser des pierres, gaspillant
trop de force pour si peu d’argent
je t’ai vu travailler la journée entière
trop de force pour si peu d’argent

C’est celle-ci la vie dans le secteur du bâtiment et de l’artisanat. Un secteur qui en 2018 était, selon la Chambre des Métiers, constitué 85% d’étrangers. Plus que la moitié de cette masse humaine habite au-delà des frontières du pays. C’est-à-dire que moins d’un sur 6 travailleurs de ce secteur a le droit de vote. Donc, le pouvoir d’influencer les choix des politiciens qui font les règles qu’ils sont obligés à suivre dans leur travail.

Parmi ces règles il y a celle communiqué par M. le premier ministre dans sa conférence de presse conjointe avec la ministre de la santé du 14 avril. Avec la solennité demandée par le moment, le chef de gouvernement communique au pays – dans sa langue native, comme il l’a fait depuis le début de cette crise : soigneusement et exclusivement dans sa langue native – que le secteur du bâtiment et de l’artisanat allait redémarrer l’activité dès lundi 20 avril.

Mais Sérgio continue :

Quelle force est celle-là
que t’as dans tes bras
qui ne te sert qu’à obéir
quelle force est celle-là, ami
que tu mets de bien avec les autres
et de mal avec toi-même

Des travailleurs du secteur, 34% sont des étrangers résidents et un peu plus qu’un sur deux, 51%, sont des frontaliers. La moitié de ces frontaliers réside en France, et l’autre moitié en Allemagne et en Belgique – un peu plus en Allemagne. Il est crédible de dire que 75% de ces travailleurs ne parlent pas la langue de Dicks et Rodange. Et même considérant cette réalité, le premier ministre n’a prononcé même pas un mot dans une langue compréhensible par ceux-ci, ces presque 70.000 travailleurs (chiffres 2018).

La situation de la pandémie du coronavirus chez nos voisins belges semble bien incontrôlable. La Belgique présente à ce moment une moyenne journalière sur les derniers 7 jours (8 à 14 avril) de 27.1 décès par million d’habitants liés au coronavirus. L’Italie et l’Espagne dans leurs pires moments enregistraient, respectivement, 13.6 (pour le 3 avril) et 18.5 (5 avril) – la Belgique a donc, en ce moment, pratiquement autant de décès par habitant que l’Espagne et l’Italie ensemble dans leurs pires moments.

Lors de la même conférence de presse du premier ministre, un journaliste du Tageblatt demandait s’il était prévu d’au moins mesurer la température des travailleurs avant le travail. Mme la ministre répondait qu’« il suffit qu’on prenne un paracétamol le matin pour une autre raison que ceci puisse donner des fausses indications ». Il serait, donc, suffisant qu’un travailler dissimule – même s’il ne le fait pas avec l’intention de tricher – ses symptômes pour rendre inefficace toute une stratégie. Cette stratégie de mesurer systématiquement la température continue pourtant d’être utilisé dans des pays de l’extrême orient qui semblent bien maitriser la situation. Les travailleurs ont peur, comme tout le monde. Ils sont obligés à se présenter au travail. Il n’y a pas de télétravail pour le bâtiment.

Ne me dis pas que tu ne me comprends pas
quand les jours tournent au vinaigre
ne me dis pas que tu ne t’es jamais senti
une force se développer sur tes doigts
et la colère monte entre tes dents
Ne me dis pas que tu ne me comprends pas

Nous obligeons des travailleurs avec des bas salaires à se présenter pour nourrir un business dont les prix de vente ont augmenté de 11% entre 2018 et 2019. Un « Guide de préconisations de sécurité sanitaire » qui fera sa parution bientôt détermine qu’un travailleur « qui vit dans le même foyer qu’une personne testée positive au Covid-19 doit se mettre en auto-quarantaine à domicile pendant 7 jours » sans donner des précisions sur la rémunération. Mais même si cette quarantaine serait considérée comme un arrêt maladie, il faudrait bien considérer la perte salariale en suivant et l’impact sur, voir la perte totale de, la prime de fin d’année. Aucun dépistage régulier de symptômes n’est prévu dans ce guide.

J’espère vraiment que cette décision, dont nous avons déjà compris qu’elle était prise un peu à l’aveugle – peut-être sous pression du secteur multimillionnaire de la construction – soit bien pondérée et non pas seulement une manière d’utiliser les étrangers comme cochons d’Inde pour des expérimentations de contamination.

Les Travailleurs du Luxembourg méritent plus.

Les Étrangers du Luxembourg méritent autant.

Mário LOBO 16/04/2020  dans GOOSCH, online géint de Stroum

(Membre élu du Conseil National pour Étrangers)

ici vous pouvez écouter la chanson de Sergio Godinho

Festival des migrations, des cultures et de la citoyenneté

Le 37e Festival des migrations, des cultures et de la citoyenneté
Le 20e Salon du livre et des cultures du Luxembourg
ARTSmanif, les 8e Rencontres des cultures et des arts contemporains
vous accueillent
le vendredi 28 février à partir de 18h | le samedi 29 février à partir de 12h | dimanche 1er mars de 12h à 20h

pour en savoir plus : ici

Echos du Festival:

37. Editioun vum Festival des Migrations RTL télé 29. Februar 2020

Die Welt vereint , Luxemburger Wort 2. März 2020

Un Festival de Cultures, Humaniser le droit d’asile; Le Quotidien 2 mars 2020

Un rendez – vous essentiel pour notre vivre ensemble Journal 1 mars 2020

Funana aus Luxemburg

Die Musik hat ihnen den Weg in die Emigration etwas leichter gemacht. Es sind Klänge ihrer Heimat, die sie zunächst in Kellern und Garagen geprobt haben, um sie dann auf der großen Konzertbühne zu spielen. Dabei werden Erinnerungen wach an das entfernte Inselarchipel vor der Küste Westafrikas – nicht mehr ganz Afrika, aber auch noch nicht Europa.
Am Samstag wird die Grupo Pilon beim „Festival des migrations, des cultures et de la citoyenneté“ auf der großen Bühne stehen. Die Band ist fest verankert in der kapverdischen Diaspora in Luxemburg, vor 35 Jahren wurde sie von Migranten im Bahnhofsviertel der Stadt

Luxemburger Wort 28. Februar 2020

Von Luxemburg lernen

Wie Multikulti hierzulande funktionieren kann

Wenn viele verschiedene Kulturkreise innerhalb eines recht kleinen Gebietes zusammenleben, dann stellt sich die Frage, ob und wie das gelingen kann. Luxemburg scheint ein geradezu exemplarisches Beispiel für eine solche Multikulturalität zu sein.
Das Tageblatt hat sich mit Kulturpsychologin Elke Murdock an der Uni.lu unterhalten und zu diesem Thema an einer von der ASTI („Association de soutienaux travailleurs immigrés“) organisierten Vortrags­ debatte in der internationalen Schule Michel Lucius teil­ genommen.

tageblatt 17.02.2020

De la fête multiculturelle vers l’événement interculturel

Groupe d’échange et de soutien en matière d’intégration au niveau local (GRESIL)
« De la fête multiculturelle vers l’événement interculturel – Comment renforcer le vivre ensemble par des manifestations locales? »
4ème séance d’information du GRESIL le 27 novembre 2019

La 4ème séance d’information du Groupe d’échange et de soutien en matière d’intégration au niveau local (GRESIL) s’est tenue en date du 27 novembre dans les locaux de l’Office luxembourgeois de l’accueil et de l’intégration. Né du fort intérêt et besoin des communes luxembourgeoises à travailler en réseau sur les thèmes qui concernent l’intégration et le vivre ensemble, le GRESIL permet de mettre en réseau les acteurs, de valoriser et d’échanger sur des bonnes pratiques et de soutenir la mise en place de mesures en matière d’intégration locale, dont notamment l’élaboration de plans communaux d’intégration (PCI).

Au cours de la matinée, des représentants communaux, responsables politiques, agents communaux et membres des commissions consultatives communales d’intégration se sont réunis pour échanger autour du thème « De la fête multiculturelle vers l’événement interculturel – Comment renforcer le vivre ensemble par des manifestations locales? ». Au total, 92 participants ont été présents, représentant 43 communes. S’y rajoutent des représentants de 3 régions LEADER qui regroupent en tout une trentaine de communes ainsi que des représentants de trois ministères et de certaines associations qui travaillent en faveur de l’intégration.

La séance a été ouverte par M. Jacques BROSIUS, représentant du Ministère de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région, M. Emile EICHER, président du SYVICOL, et Mme Laura ZUCCOLI, présidente de l’ASTI.

En s’inspirant de la méthode de la Zukunftswerkstatt, les participants ont ensuite pu échanger, en quatre ateliers parallèles, sur le rôle des fêtes dans le contexte d’une politique communale d’intégration proactive. Ils ont également pu analyser les éléments de réussite afin de transformer un événement interculturel en interactions durables. Les participants ont ainsi partagé leurs initiatives, succès, mais aussi leurs expériences moins positives et frustrations afin d’élaborer ensemble des recettes réalisables. Les propositions les plus pertinentes retenues par chacun des 4 groupes ont été brièvement présentées en plénière à la fin du GRESIL.

L’ASTI, le SYVICOL, le Ministère de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région et l’OLAI souhaitent remercier toutes les personnes présentes pour leur participation active à cette plate-forme d’échange et de rencontre. Forts de leur succès, les organisateurs vont continuer à proposer des séances GRESIL pour permettre aux communes d’être informées et d’échanger sur des thèmes liés à l’intégration au niveau local.

 

Communiqué par : Office luxembourgeois de l’accueil et de l’intégration (OLAI) / Syndicat des villes et communes luxembourgeoises (SYVICOL) / Association de soutien aux travailleurs immigrés (ASTI)

Concert Heemecht + Interview Serge Tonnar

Am Freitag, dem 8. November, ab 19 Uhr im Atelier: D’Cojellico’s Jangen (20 Uhr), De Läb (21 Uhr), Serge Tonnar & Legotrip (22 Uhr). Tickets zu 30 und 15 Euro (ermäßigt)

Luxemburger Wort 6. November 2019

„Heemecht ist kein Ort, sondern ein Gefühl“

Serge Tonnar über beunruhigende Politmonitor-Resultate und sein soziales Engagement fernab der Bühne

Interview: Vesna Andonovic

Der Name ist Programm – gleich doppelt und dreifach: Nationalbarde Serge Tonnar lädt gemeinsam mit den D’Cojellico’s Jangen und De Läb am Freitag zum „Fest vun der Heemecht“ und verrät vorab warum er die Volkssorge ums Lëtzebuergescht nicht versteht, sein soziales Engagement nicht an die große Glocke hängt und dennoch möchte, dass so viele Zuschauer wie möglich zum Konzert ins Atelier kommen.

Serge Tonnar, was ist Heemecht?

Heemecht ist kein Ort, sondern ein Gefühl. Sie ist dort, wo du lebst, deine Familie und Freunde sind. Heemecht kann also mit dir reisen, wenn du irgendwohin aufbrichst: weil sie ein Gefühl ist, kannst du sie an andere Orte mitnehmen. Heemecht ist ein Ankerplatz, ein Hafen, in dem du dich – hoffentlich! – wohlfühlst.

Beim letzten Politmonitor zeigten sich 45 Prozent der Befragten besorgt um den Verlust der Luxemburger Sprache. Eine verständliche Angst?

Ich kann sie überhaupt nicht nachvollziehen, denn alle Studien zeigen das genaue Gegenteil: Noch nie wurde so viel Luxemburgisch gesprochen, geschrieben, gelesen und gelernt wie heutzutage. Ich nehme aber an, dass es das Resultat der Panikmache ist, die da am rechten Rand betrieben wird. Dort wird behauptet, unsere Sprache sei unsere Identität und diese sei in Gefahr. Dabei ist das komplett irrational. Es macht mich traurig, dass 45 Prozent der Menschen das glauben.

Für Sie müsste diese Sprachbegeisterung eine gute Nachricht sein, schließlich könnte man den Prozentsatz – laut Nationalregister der natürlichen Personen am 1. Januar 2019 – in 145 080 verkaufte Alben umrechnen, nicht?

(lacht) Das wäre nicht schlecht, wenn es denn so wäre …

D’Cojellico’s Jangen, De Läb und Sie singen auf Luxemburgisch. Sind sie damit eine Randgruppe?

Das war einmal, ist aber nicht mehr so. Als ich anfing „op Lëtzebuergesch“ Musik zu machen, sagten viele ich würde mein Publikum damit einschränken; doch genau das Gegenteil war der Fall: Ich habe seitdem meine Zuhörerschaft mindestens verzehnfacht.

Wie kann das sein?

Damals gab es nicht viel „op Lëtzebuergesch“, heute ist das ganz anders – besonders im Hip-Hop-Bereich. Und es sind nicht nur Luxemburger, die Musik auf Luxemburgisch zu hören: Ich bekomme von vielen ausländischen Zuhörern Feedback, die sich freuen, die Sprache, die sie lernen, so auch hören können. Manche meiner Liedtexte werden sogar in Sprachkursen aufgearbeitet … Um also auf Ihre letzte Frage zu antworten: Wir sind sicher keine Randgruppe. Ich glaube, das hiesige Publikum ist froh, Künstler in ihrer Muttersprache zu hören, deren Texte nicht erst vom Kopf analysiert werden müssen, sondern geradewegs ins Herz gehen.

Kurz zurück zum Politmonitor – was denken Sie über die 36 Prozent, die Zuwanderung als großes Sorgenthema betrachten …

Im Vergleich zu den 45 Prozent, die sich ums Luxemburgische Sorgen machen, sind das ja recht wenige … Es gibt hierzulande ja praktisch keine „Zuwanderung“ – ein Wort, das sich ohnehin anhört, als ob massiv Menschen „hierherwandern“ würden. Betrachtet man die internationale Situation und die Tatsache, dass die Politik wenig Lösungen bereithält und populistische Kräfte die Angst anheizen, sind diese Art Sorgen jedoch auch verständlich. Vor allem, wenn mit Emotionen gespielt und die Gefahr des Identitätsverlustes aufgebaut wird.

Haben wir Luxemburger das Glück, dass es uns so, oder wie manche behaupten, zu gut geht – ansonsten auch das Großherzogtum einen richtigen Rechtsruck erleben könnte, wie zuletzt mit der AfD in Thüringen verzeichnet?

Diese Art Politik und Panikmache hat recht wenig Erfolg in Luxemburg, was meiner Meinung nach jedoch sehr schnell umschlagen könnte, wenn es hierzulande auch Personen gäbe, die das Charisma mancher französischer oder deutscher Rechtsextremer hätten. Gäbe es so jemanden und er würde sich gut verkaufen, hätte er auch in Luxemburg mehr Erfolg als dies aktuell der Fall ist. Und trotzdem riskieren wir bald jemanden wie Fred Keup in der Abgeordnetenkammer zu haben … Das ist für mich ein Alarmzeichen, bei dem ich mich frage, ob es nicht an der Zeit wäre, sich politisch zu engagieren, um solchen Menschen „de Bass halen ze goen“ …

Serge Tonnar for Premier?

Naja, bislang habe ich mich immer rausgehalten. Wenn ich allerdings solche Sachen sehe, stelle ich mir tatsächlich die Frage, ob es nicht Pflicht wäre, sich stärker politisch zu engagieren …

Sie engagieren sich bereits gesellschaftlich mit Ihrer Vereinigung „Mir wëllen iech ons Heemecht weisen“ und bleiben hierbei eher diskret. Wie und warum kam es dazu?

2015 habe ich als Privatmann ehrenamtlich in einem Flüchtlingsheim geholfen – und habe feststellen müssen, dass dies gar nicht so einfach ist. Denn obwohl überall Mangel bestand, galt es erst, eine ganze Reihe Hürden zu überwinden, um sich überhaupt erst engagieren zu können. Zu Beginn habe ich Möbel hin und her gerückt und Säle vorbereitet. Schnell fiel mir auf, dass überhaupt keine Aktivitäten für diese Menschen vorgesehen waren. Da sie nicht arbeiten durften, hatten sie auch fast keinen Kontakt zur Luxemburger Bevölkerung – und umgekehrt ebenso. Also habe ich mir überlegt, wie ich mit meinen Kompetenzen daran etwas ändern könnte. Wir haben mit kleinen Konzerten angefangen, die sehr gut ankamen, und daraufhin die Vereinigung gegründet.

Mit welchem konkreten Ziel?

Dem, über den Weg der Kultur Luxemburger und Flüchtlinge zusammenzubringen. Denn dieser Kontakt hebelt viele der zuvor thematisierten Ängste aus.

Wie sieht Ihre Arbeit heute aus?

Zu den anfänglichen Konzerten sind gemeinsame Feste und „sorties culturelles“, Workshops oder Kochateliers … hinzugekommen.

Ist der Name Serge Tonnar da hilfreich?

Nun, ich benutze ihn, um Türen zu öffnen, stecke meine Energie aber lieber in die Arbeit, als damit Reklame zu machen.

Und das Resultat Ihrer Arbeit?

Das sind u. a. diese magischen Momente der Entspannung und des kulturellen Genusses, die freudigen Gesichter, der Kontakt und der Austausch, die entstehen.

„Kultur. Konscht. Zesummen.“, so Ihr Motto: Wie kann so etwas Eigenes wie Kultur Brücken bauen?

Die Form, Sprache oder Ausdrucksweise sind vielleicht eigen, doch die Themen, die die Kultur behandelt, und die Gefühle, die sie vermittelt, sind universell. Sie spricht uns nicht nur intellektuell sondern vor allem emotio- nal an und bringen uns so zu- sammen.

Welchen Hintergrund hat dann das „Fest vun der Heemecht“?

Es ist ein Benefizabend, bei dem es darum geht, finanzielle Mittel für unsere Arbeit zu sammeln und mit dieser doch etwas in die Öffentlichkeit zu gehen.

Am Freitag, dem 8. November, ab 19 Uhr im Atelier: D’Cojellico’s Jangen (20 Uhr), De Läb (21 Uhr), Serge Tonnar & Legotrip (22 Uhr). Tickets zu 30 und 15 Euro (ermäßigt) über

www.atelier.lu

Ateliers de théâtre à Neimenster

Traverses //
Ateliers de pratique théâtrale avec des migrants, demandeurs d’asile, refugiés. 

« Il s’agit pour moi de considérer les récits de trajectoire comme constitutives 
des identités. Ceux qui arrivent ici ne sont pas ceux qui sont partis. 
Le voyage, les difficultés, l'expérience de la précarité, du danger, 
parfois de la séquestration et même de la mort, a modifié non seulement l'image 
que ces migrants se faisaient du départ mais aussi leur paysage mental, 
leur personnalité peut-être, leur identité sans aucun doute. 
Faire le récit de sa trajectoire, c'est pour beaucoup en premier lieu 
l'exercice requis afin de déposer une demande d'asile auprés de services de l’Ofpra. 
Faire le récit de sa trajectoire, c'est aussi se ré-approprier son parcours, 
sa particularité, sa biographie. 
Faire le récit de sa trajectoire, c'est accepter de chercher des mots 
dans une langue qu'on ne maitrise pas pour circonscrire une expérience, 
un voyage qui vous définit aux yeux de la culture d'accueil.
Faire le récit de sa trajectoire, c'est accepter de communiquer 
aux autres ce qu'on a traversé de singulier, c'est aussi faire l'expérience 
de communauté d'expérience, c'est partager certaines expériences avec d'autres, 
c'est se retrouver dans le récit de l'autre. 
Dans une démarche artistique, faire le récit de sa trajectoire, 
c'est découvrir un espace de créativité et de liberté: 
quelle marge, quelles modifications, quelles omissions, 
quelles inventions puis-je me permettre ?
Comment se réinventer ? Comment devenir soi-même l’auteur et l’acteur de son récit.» 
Leyla-Claire Rabih 

Leyla-Claire Rabih est metteure en scène, directrice artistique de Grenier Neuf. 
Après des études littéraires, elle se forme à la mise en scène avec 
Manfred Karge au Conservatoire Ernst Busch de Berlin. 
Depuis, elle travaille comme metteur en scène en Allemagne 
comme en France en axant son travail autour des écritures contemporaines. 
Sa pratique théâtrale la mène naturellement vers la traduction. 
Depuis 2011, en tandem avec le traducteur Frank Weigand, 
elle dirige la collection « Scène », qui propose chaque année 
cinq pièces d’auteurs contemporains de langue française traduites en allemand.
Depuis 4 ans, elle travaille sur la Syrie, 
et sur la question de la traduction avec Jumana Al Yasiri. 
Son spectacle Chroniques d’une révolution orpheline, 
d’après des textes de Mohammad Al Attar, 
a été présenté du 2 au 10 février 2018 à la MC93, 
Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis — Bobigny.
Implantée à Dijon, la compagnie Grenier Neuf, 
dirigée par Leyla Rabih travaille depuis 2008 sur les écritures contemporaines. 
En plus de ses créations, la compagnie propose un programme d’ateliers de theatre 
à l’adresse des publics amateurs, 
ainsi que des rendez-vous réguliers pour découvrir un auteur ou un texte particulier. 
La compagnie choisit de faire entendre des textes contemporains 
à des publics divers et cherche à ajuster les propositions scéniques aux problématiques 
sociétales actuelles, sans perdre de vue les aspects plus pointus 
des écritures contemporaines. Le travail théâtral sur les textes contemporains
est considéré comme celui de passeur : faire entendre, faire découvrir, faire réfléchir, 
cela veut dire aussi travailler à un métissage des cultures et des formes.

Neimenster offre  aux DPI ou BPI des ateliers théâtre dans le cadre de la résidence de Leyla Rabih à neimënster.

Il se dérouleront les 7, 8, 14 et 15 août, de 14h à 17h.

Plus d’informations auprès de Karine Bouton

Karine.Bouton@neimenster.lu>

La formation des adultes célèbre la diversité culturelle de ses étudiants

Le 12 juillet 2019, le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, a participé, aux côtés de Marie-Josée Jacobs, présidente de Caritas, à la fête culturelle organisée par le Service de la formation des adultes du ministère (SFA).

Cette journée festive clôture l’année scolaire 2018-2019 en mettant à l’honneur les 1200 étudiants de la deuxième voie de qualification, de l’instruction de base et des cours d’intégration linguistique gérés par le SFA. Elle favorise les échanges entre les étudiants, leurs familles et les enseignants venus d’horizons culturels divers. La journée fut animée par les formateurs du SFA et leurs étudiants autour d’ateliers thématiques (mode et couture, cuisines du monde, créations artistiques, jeux et ateliers pour enfants …) et d’un défilé culturel.

Les associations œuvrant dans le domaine de l’intégration étaient également présentes.

L’événement fut l’occasion de se réjouir de la collaboration entre le ministère et Caritas dans le cadre des classes d’intégration pour adultes primo-arrivants.

Certificats et bulletins ont été solennellement remis aux étudiants des classes de 5e pour adultes, de 5e d’intégration pour adultes primo arrivants, des classes d’intégration et de préparation aux études supérieures et des ateliers et cours d’instruction de base pour adultes.

Source : MEN