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Drei Geflüchtete, drei Schicksale

„Ich wollte hier ein Leben wie die anderen“

Wie meistern sie ihre Integration und was hilft ihnen in ihrem neuen Alltag? Drei Geflüchtete schildern, wie sie in Luxemburg zurechtkommen.

Luxemburger Wort 13. Januar 2024   I Figut

Yara Kassouha, Ashti Hasan und Ahmed Gul (von links) erzählen von ihrem neuen Leben nach der Flucht.
Yara Kassouha, Ashti Hasan und Ahmed Gul (von links) erzählen von ihrem neuen Leben nach der Flucht.

An seinen ersten Tag in der EU kann sich Ahmed Gul noch genau erinnern. „Alles lief wie in einem Film ab, die Polizei hat mich kontrolliert und die Fingerabdrücke genommen. Ich werde diesen Tag nie vergessen“, sagt der heute 27-Jährige.

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Gardien de foyer du Kirchberg, victime de la police en France

Un gardien d’une structure de réfugiés du Kirchberg victime de la police à Mont St Martin, près de Longwy

Le Monde 4 juillet 2023

 

Insciptions en solidarité à Aimene, ayant reçu un tir de LBD par le RAID le soir du vendredi 30 juin 2023. Il est plongé dans un coma artificiel et son pronostic vital est engagé. Mont-Saint-Martin, Meurthe-et-Moselle. Le 4 juillet 2023
NICOLAS LEBLANC/ITEM POUR « LE MONDE »

Emeutes urbaines : à Mont-Saint-Martin, un jeune homme dans le coma et des interrogations sur l’intervention du RAID

Par  (Longwy, Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle), Arlon (Belgique), envoyé spécial)

Publié le 04 juillet 2023 à 19h41, modifié le 05 juillet 2023 à 08h50

Rien qu’un mot, un geste, un soupir, un sourire… Ils attendent son réveil. Depuis vendredi 30 juin, Aimène Bahouh, 25 ans, est plongé dans le coma après qu’il a, selon ses proches, reçu à la tête un bean bag, (« sac de haricots »), un projectile sous forme de sachet de coton contenant de minuscules plombs tiré par un policier du RAID à Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle). Catherine Galen, procureure de la République au tribunal judiciaire de Val-de-Briey, a ouvert une enquête en flagrance pour « fait de violence volontaire », confiée à l’inspection générale de la police nationale (IGPN).

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Élus de la diversité : leurs difficultés pour s’imposer en politique

La langue est citée comme la principale barrière à la participation en politique. (Illustration: adobe stock)

Luxembourgeois d’origine étrangère, Luxembourgeois racisés, étrangers devenus luxembourgeois : pas simple pour ces élus communaux au parcours singulier de s’imposer en politique, malgré les beaux discours sur la diversité.

Alors que leur mandat s’achève, cinq élus partagent les obstacles auxquels ils ont été confrontés. Loin de se décourager, tous sont prêts à rempiler.

José Vaz Do Rio
«Je me sentais légitime, mais j’ai dû renoncer»

Premier échevin à Bettendorf depuis six ans, il se présente à nouveau. (Photo: Alain Rischard)

La langue, c’est ce qui a empêché José Vaz do Rio, arrivé en tête des élections communales de Bettendorf en 2017, de s’asseoir dans le fauteuil de bourgmestre.

Originaire du Portugal et engagé de longue date au service de ses concitoyens, il a décliné le poste au lendemain du scrutin : «Je me sentais légitime, après six ans en tant que conseiller communal et avec le soutien des électeurs, mais j’ai dû renoncer. La loi est claire : les réunions du conseil doivent se tenir en luxembourgeois, et mon niveau n’est pas suffisant», reconnaît-il.

Aucune amertume cependant pour ce retraité de l’usine Goodyear de Colmar-Berg, car il estime que «diriger une commune est avant tout un travail d’équipe». C’est donc en tant qu’échevin qu’il a mené ces six ans de mandat, ce qui occupe une grande partie de son temps – au grand dam de son épouse.

L’envie de se rendre utile

Cette année, il se lance à nouveau dans la course, à 66 ans et sans étiquette, même s’il se sent proche des idées du DP. Au Luxembourg depuis 35 ans, José Vaz do Rio n’a jamais été confronté à la xénophobie, au contraire : «Les gens ont toujours été formidables, en m’acceptant à bras ouverts», assure cet habitant de Gilsdorf, désormais titulaire de la double nationalité.

Il s’est toujours senti redevable, guidé par l’envie de se rendre utile : «C’est comme ça que je suis heureux», sourit-il. Alors, forcément, le manque d’intérêt des étrangers pour les élections le désole : «Voter ne les intéresse pas, ils me le disent. C’est triste. Ils pensent que ça ne changerait pas grand-chose, mais c’est faux», explique-t-il.

Sa grande fierté, le jumelage de Bettendorf avec sa ville natale au Portugal en 2019 et les nombreux échanges interculturels qui en découlent.

Jana Degrott
«J’ai eu le sentiment de ne pas être à ma place»

Conseillère DP à Steinsel, elle briguera aussi un siège de députée en octobre. (Photo : Philippe Reuter)

Propulsée au conseil communal de Steinsel à tout juste 21 ans, Jana Degrott a pris ses distances avec la vie publique, le temps de digérer ces six années où elle a été beaucoup exposée.

«Je n’en fais pas un secret, je traverse une dépression liée à mon engagement politique», confie cette activiste à plein temps qui boucle actuellement ses études de droit.

«Ces derniers mois, j’ai ressenti une forte anxiété en allant au conseil. J’ai eu le sentiment de ne pas être à ma place.» La conséquence directe de microagressions répétées et d’attaques racistes à chacune de ses apparitions dans les médias.

«Je reçois systématiquement des menaces de mort, ou alors on me dit de retourner dans mon pays… Ça fait mal», soupire la jeune femme, rappelant au passage qu’elle n’a rien d’une étrangère, puisque son père est luxembourgeois et qu’elle a grandi ici.

Pas de quoi décourager cette battante, auréolée l’an passé du titre de «Leader» par le président Obama et déterminée à ouvrir l’espace politique : «Il y a beaucoup d’opportunités pour les personnes de couleur, car nous sommes sous-représentées. Or, il est crucial que chacun puisse apporter sa voix lors des décisions.»

Elle ne laissera plus rien passer

Elle regrette aussi un certain manque de renouveau dans les partis, où on peut croiser des dynasties de politiciens – «un grand problème dans la politique luxembourgeoise», estime-t-elle – pointant une fuite des talents.

«Beaucoup de gens brillants préfèrent s’investir dans le secteur privé, la politique ne fait pas partie de leurs plans. Ils sont convaincus que ce n’est pas leur place, parce qu’aucun de leurs proches n’évolue dans ce milieu», analyse Jana Degrott.

Aujourd’hui, elle dit se sentir mieux armée face aux critiques et ne remet pas en cause ses projets : décrocher un nouveau mandat local et entrer à la Chambre des députés en octobre.

«J’ai trop fait l’erreur de normaliser des choses qui ne sont pas tolérables : je ne laisserai plus rien passer», prévient-elle, soulignant que «la plupart des gens ont un grand cœur, c’est juste qu’on les entend moins».

Victoria El Khoury
«Le Luxembourg doit savoir ce qu’il veut»

Conseillère LSAP à Strassen, elle débarque à Junglinster. (Photo : Alain Rischard)

Son nom était évoqué pour le poste de bourgmestre à Strassen, sa ville d’adoption depuis 15 ans, mais cette conseillère communale socialiste de 45 ans a eu besoin de «renouveau» : il y a six mois, elle a fait ses valises direction Junglinster, avec l’envie de poursuivre son engagement politique.

Un sacré challenge puisque, dans sa nouvelle commune, elle est encore peu connue, et le LSAP fait partie de l’opposition. «Je veux être élue, oui, mais je m’investirai pour les habitants quoi qu’il arrive, parce que ça fait partie de moi», confie celle qui a grandi au Liban pendant la guerre et en a gardé un profond sens de la solidarité et de l’entraide.

Dès son arrivée au Luxembourg en 2007, cette chercheuse en biologie cellulaire et moléculaire au Luxembourg Institute of Health a intégré de nombreuses associations «pour rencontrer des gens», animant aussi des cours de cuisine, si bien que son visage est vite devenu familier.

«On n’est pas sur un pied d’égalité»

Le bourgmestre la convainc de se présenter aux élections en 2017 et elle débarque au conseil communal grâce à un score impressionnant. «Je me suis dit que j’allais assumer cette responsabilité, même si je ne parlais pas le luxembourgeois», raconte-t-elle, mettant le doigt sur le sujet sensible de la langue.

«C’est très frustrant, car on n’est pas sur un pied d’égalité. On peut même parler de discrimination linguistique : la loi communale stipule que le conseil doit se tenir en luxembourgeois et que nul ne saurait demander une traduction, alors que ça se fait dans n’importe quel autre événement aujourd’hui», souligne Victoria El Khoury, qui y voit un véritable paradoxe.

«Alors qu’on demande aux 50 % d’étrangers qui peuplent ce pays de s’investir en politique, ceux qui sont élus doivent laisser leur place?», interroge-t-elle. «Le Luxembourg doit savoir ce qu’il veut.»

Si elle n’a pas subi d’attaques, elle rapporte tout de même quelques piques : «Il est arrivé qu’on me réponde en luxembourgeois pour s’assurer que je ne puisse pas répliquer», regrette l’élue, qui dit consacrer beaucoup de temps à préparer les dossiers.

«Ça ne m’a pas découragée, même si ça a été dur parfois», reconnaît-elle.

Eduarda Macedo
«Il y a toujours ce plafond de verre»

Conseillère déi gréng à Luxembourg depuis 2021, elle se sent mieux armée pour cette campagne. (Photo : Hervé Montaigu)

À 63 ans, cette jeune retraitée des institutions européennes vient de passer un an et demi au conseil communal de la ville de Luxembourg, dans le fauteuil laissé vacant par Carlo Back.

Une nouvelle casquette qu’elle a enfilée non sans appréhension : «Je ne parlais pas luxembourgeois quand j’ai pris mon mandat. Aujourd’hui, j’ai un meilleur niveau, car j’ai pris des cours particuliers, mais je m’exprime toujours en français», confie-t-elle.

Ce qui a fait grincer des dents certains collègues, dès ses premiers pas : «Mon discours d’assermentation était en français et ça a choqué. La bourgmestre a dû rappeler que j’en avais parfaitement le droit», raconte celle qui a choisi de mettre son énergie ailleurs que dans l’apprentissage intensif de la langue. «Je m’investis plutôt dans la connaissance des dossiers et le contact avec ma communauté.»

En s’engageant en politique, elle tenait à montrer aux étrangers que c’est possible, mais dit aujourd’hui comprendre ceux qui font marche arrière : «Moi j’ai du soutien, des collègues qui assument avoir pris ce risque. Je ne dépends pas de la politique, j’ai aussi les moyens de payer un professeur de luxembourgeois. Et ça ne me gêne pas de passer parfois pour une idiote», sourit-elle.

Car il y a des fois où elle ne comprend pas tout et répond à côté. Ou des conversations en groupe sur mobile qui vont bien trop vite pour elle, avec leur lot d’abréviations. «Il faut oser dire qu’on n’a pas compris et c’est embarrassant.»

«La peur de la perte d’identité est très forte»

Pour elle aussi, la langue constitue le principal obstacle à sa participation à la vie politique. «Cette loi qui interdit toute traduction, il faut y réfléchir sérieusement», lance cette traductrice-interprète de formation.

«Le multilinguisme est pratiqué partout dans le pays, mais il y a toujours ce plafond de verre entre la vie quotidienne et le pouvoir politique, où se prennent toutes les décisions.»

Selon Eduarda Macedo, c’est donc le cadre législatif qui est à revoir, pour rendre accessibles à tous les discussions au niveau politique. Un pas que le Luxembourg n’est pas prêt à franchir : «La peur de la perte d’identité est très forte. Mais les deux ne sont pas incompatibles. C’est même tout le contraire», estime-t-elle.

Natalie Silva
«D’autres ont ouvert la voie avant moi»

Bourgmestre sortante de Larochette, elle veut se concentrer sur sa commune et renonce aux législatives. (Photo : dr)

À chaque nouvelle rencontre, ça ne loupe pas : on lui parle en français. Cette native d’Ettelbruck se fait alors un plaisir de répondre dans un luxembourgeois parfait.

À 42 ans, la bourgmestre de Larochette ne s’étonne plus qu’on la prenne encore pour une étrangère, elle s’en amuse. Première femme aux racines cap-verdiennes à accéder à ce poste, son engagement politique lui a toujours paru «naturel» : «C’était une évidence pour moi de rendre à la communauté un peu de ce qu’elle m’a donné», confie cette mère d’un ado de 16 ans.

Souvent qualifiée de modèle, Natalie Silva n’a pourtant pas l’impression d’avoir fait quelque chose d’exceptionnel : «J’ai toujours considéré que la politique m’était ouverte. D’autres Luxembourgeois d’origine étrangère ont montré la voie avant moi», souligne-t-elle, citant l’ancien ministre de la Justice Félix Braz.

«On a refusé de me serrer la main»

À un détail près : sa couleur de peau, qui fait d’elle une cible permanente. «Oui, du racisme au Luxembourg, il y en a, et il y en a toujours eu. Je ne suis pas épargnée. Certaines personnes ont été jusqu’à refuser de me serrer la main lorsque j’étais échevine. Mais si je m’arrête à ça, je ne fais plus rien», tranche-t-elle, avant d’ajouter qu’elle ne retient que le positif.

Comme le jour où une citoyenne sceptique s’était ravisée, et l’avait félicitée pour son bon travail. Le manque de diversité en politique, elle le regrette, et pointe le multilinguisme qui ne facilite pas les choses : «À la commune comme à la Chambre, tous les débats se déroulent en luxembourgeois, tandis que l’administratif est en français. Il faut donc maîtriser au moins ces deux langues», note-t-elle.

Il faut savoir composer : «Notre équipe communale compte un Belge qui comprend assez le luxembourgeois pour suivre, mais passe au français dès qu’il doit exprimer son opinion. C’est le compromis qu’on a trouvé», explique-t-elle.

Elle y voit une forme d’«incohérence» du système politique, qui devrait pouvoir inclure les étrangers. Natalie Silva sera à nouveau candidate le 11 juin prochain, mais renonce à briguer un mandat de député.

«Il n’est pas envisageable de retourner en Afghanistan»

Paperjam 22 août 2021
Témoignage

«Il n’est pas envisageable de retourner en Afghanistan»



Kaboul, Afghanistan, le 18 août 2021. (Photo: John Smith/Shutterstock)

Kaboul, Afghanistan, le 18 août 2021. (Photo: John Smith/Shutterstock)

Les Afghans du Luxembourg assistent avec horreur à la chute de leur pays aux mains des talibans, craignant pour leurs familles au pays. Ceux qui attendent toujours leurs papiers, comme Tahera Mohamadi, s’inquiètent d’un avenir incertain.

«Ce fut un chemin long et périlleux pour arriver jusqu’ici», témoigne Tahera Mohamadi. Elle est arrivée au Luxembourg avec son mari et sa fille il y a près de quatre ans, transférés d’un camp de réfugiés en Grèce.

Leur demande d’asile a été refusée à deux reprises par les autorités luxembourgeoises, mais l’affaire est toujours en cours de traitement devant les tribunaux. Mme Mohamadi et sa famille craignent évidemment un nouveau rejet. «Il n’est pas envisageable de retourner en Afghanistan», a-t-elle déclaré, dans une interview accordée à Delano.

L’un de ses frères est arrivé au Luxembourg en 2015, mais d’autres membres de la famille ont dû retourner en Afghanistan. «Ils sont effrayés», déplore-t-elle. «La situation est très difficile, surtout pour les femmes et les filles, ainsi que pour les minorités.»

Des menaces sur les minorités ethniques et religieuses

Tahera Mohamadi et sa famille font partie des Hazaras, un groupe ethnique et religieux minoritaire considéré comme l’une des communautés les plus opprimées et dépossédées du pays.

Amnesty International a déclaré voici quelques jours que les talibans avaient massacré neuf hommes hazaras après avoir pris le contrôle de la province de Ghazni le mois dernier, se référant à des témoins oculaires. L’organisation s’attend à ce que davantage de personnes aient été tuées. «Les minorités ethniques et religieuses restent particulièrement menacées sous le régime taliban en Afghanistan», a déclaré la secrétaire générale Agnès Callamard, dans un communiqué.

«Quand vous êtes Hazara, il est clair que votre visage est différent et qu’ils choisissent facilement les gens et les tuent sans poser de questions», explique Mme Mohamadi. L’attention des médias sur Kaboul cache des crimes commis dans d’autres régions, assure-t-elle, ajoutant qu’elle ne croyait pas un mot des promesses des talibans à la télévision.

Un porte-parole des radicaux talibans lors d’une conférence de presse cette semaine a assuré que les talibans étaient attachés aux droits des femmes en vertu des lois de la charia, ajoutant qu’elles seraient autorisées à travailler et à étudier «dans certains cadres». Le groupe a également promis l’amnistie pour les représentants du gouvernement. «Ils essaient de montrer qu’ils ont changé. Mais je pense que ce n’est qu’une fable», s’insurge Tahera Mohamadi. «Ce sont des groupes différents dans différentes villes. Le groupe de Kaboul essaie de se montrer sous un meilleur jour.»

Une patrie, mais plus une maison

L’Afghanistan est la patrie de Mme Mohamadi, mais elle ne la considère plus comme sa maison.

Née en Iran, sa famille a décidé de retourner en Afghanistan quand elle avait 15 ans. «Pour la première fois, j’ai vu mon pays», se souvient-elle. «C’était une vie très difficile en Afghanistan après la guerre. Mais nous l’avons accepté pour ne plus être des réfugiés.» Elle sera diplômée de l’université en 2011. En tant qu’architecte, elle a travaillé sur un projet de restauration du palais Darul Aman à Kaboul. Les talibans ont lancé une série d’attaques contre le bâtiment en 2012. En raison de la discrimination subie en tant que Hazara et de préoccupations pour leur sécurité, la famille a décidé de fuir. «Quand vous voyez que votre vie est, encore une fois, en danger, vous choisissez de partir.»

Tahera Mohamadi a travaillé à la restauration du palais Darul Aman à Kaboul avant de fuir le pays. (Photo: Shutterstock)

Tahera Mohamadi a travaillé à la restauration du palais Darul Aman à Kaboul avant de fuir le pays. (Photo: Shutterstock)

Elle envisagerait de retourner en Afghanistan si elle et sa famille pouvaient le faire en toute sécurité. À l’heure actuelle, cependant, elle cherche des moyens de faire sortir sa mère du pays. «Si j’avais des papiers et un travail ici, je pourrais les soutenir.»

Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jean Asselborn (LSAP) s’est prononcé contre l’expulsion des demandeurs d’asile vers l’Afghanistan. Son ministère n’a pas répondu aux questions de Delano cette semaine pour savoir si les demandes de protection internationale seraient systématiquement approuvées à la suite du conflit.

Les dirigeants de l’UE ont déclaré qu’il fallait proposer une réponse commune à l’arrivée potentielle de demandeurs d’asile à ses frontières. Dans le même temps, les pays membres sont depuis longtemps divisés sur la politique migratoire à appliquer. Le type d’accord nécessaire pour empêcher une répétition de la crise des réfugiés syriens semble hors de portée. «Il est très difficile pour les personnes qui vivent ici d’imaginer repartir là-bas», assène Tahera Mohamadi, au moment où les gouvernements occidentaux se disputent pour savoir qui sortir d’Afghanistan et comment.

Vingt années perdues

Une génération de jeunes gens en Afghanistan a grandi sans les talibans au pouvoir, et alors qu’il y avait des attaques et des conflits, ils ont bénéficié de plus de libertés, d’une éducation, d’une presse indépendante, et plus encore. «Quand j’imagine la situation, c’est un cauchemar pour moi. Et ce sera bientôt pire encore», regrette Tahera Mohamadi.

Beaucoup de choses ont changé dans le pays depuis 2001. «Les gens connaissent l’extérieur, ils sont éduqués. Les enfants allaient à l’école. Nous avons pu voir beaucoup de changements, beaucoup de progrès. Mais je pense que nous avons reculé de 20 ans.»

Des vidéos largement diffusées sur les réseaux sociaux cette semaine ont montré des femmes descendant dans les rues de Kaboul pour protester contre les talibans et exiger le respect de leurs droits. Reste à savoir si ces poches de l’opposition pourront survivre. Elles pourraient également prospérer une fois que le choc de l’avance rapide des talibans s’atténuera.

Les dirigeants occidentaux ont appelé les talibans à respecter les droits humains, à permettre l’évacuation en toute sécurité des personnes de l’aéroport de Kaboul. «Mais ils font ce qu’ils veulent», dit notre interlocutrice.

Tahera Mohamadi estime que les talibans ne devraient pas être reconnus comme le gouvernement officiel de l’Afghanistan. «Parce que ce sont les mêmes talibans qu’il y a de nombreuses années; ce sont exactement les mêmes.»

Cet article a été écrit pour  Delano , traduit et édité pour Paperjam.

„Eines Tages werde ich Chirurg sein“

Vor fünf Jahren kamen Tausende Geflüchtete ins Land. Wo stehen sie heute? Der Afghane Khadem hat Französisch und Luxemburgisch gelernt. Er hat einen festen Job gefunden. Um seinen wirklichen Traum zu erfüllen, muss er Luxemburg aber vielleicht wieder verlassen. 

Sobald Khadem Hussain Karimyar ein Krankenhaus betritt, ist er glücklich. Schon als kleiner Junge wusste er, dass er einmal Chirurg werden möchte. „Herr Doktor“, nennen sie ihn, sein Vater, seine Mutter und seine zwei jüngeren Schwestern. Aus ihren Stimmen sprechen Bewunderung und Stolz, aber auch großer Schmerz. Lange ist es her, dass der junge Afghane ihre Worte nicht durch eine Telefonleitung hören musste. Ebenso lange ist es her, dass sein Medizinstudium kein ferner Traum, sondern Wirklichkeit war.

Noch im Juni 2015 studierte Khadem Hussain Karimyar Medizin im zweiten Jahr an der Universität in Masar-e Scharif in Afghanistan. Er war Klassenbester, hatte viele Freunde. Doch dann musste er gehen. Wie für viele andere, vor allem junge Männer in Afghanistan, war das seit Jahren vom Bürgerkrieg gebeutelte Land auch für ihn nicht mehr sicher. Mit dem kontinuierlichen Rückzug ausländischer Truppen, nahmen auch bewaffnete Aufstände, Anschläge und Vertreibungen wieder zu.

Khadem floh zunächst in den Iran, mit Hilfe von Schleppern dann über die Türkei weiter nach Griechenland. Im Zickzackkurs ging es durch Südosteuropa, nach einem kurzen Zwischenstopp in Deutschland landete er letztlich in Luxemburg. „Ein kleines, offenes Land mit einer neuen Uni“: das klang für Khadem vielversprechend. Mit der Kleidung, die er am Körper trug, und etwas Geld in der Hosentasche stand er im Oktober 2015 auf dem Vorplatz des hauptstädtischen Bahnhofes und suchte die Polizei.

Eine Ankunft mit Hindernissen

2.447 Anträge auf Asyl wurden 2015 in Luxemburg gestellt, so viele in einem einzigen Jahr wie seit 1999 nicht mehr. Damals flüchteten knapp 3.000 Menschen aus dem ehemaligen Jugoslawien nach Luxemburg. 2015 kamen die Menschen nun vornehmlich aus Syrien und dem Irak, auch aus dem Kosovo und aus Afghanistan. Ein Feldbett in dem von der Regierung eilig aufgebauten Erstaufnahmezentrum in der „Halle 6“ der LuxExpo war auch Khadems erste Schlafstätte – im Herbst 2015, in einem winzigen Land im Herzen von Europa, fast 7.000 Kilometer weg von Zuhause.

Auch mit Anfang 20 sind die meisten ja noch kleine Jungs. Sie sehnen sich nach Ruhe, Geborgenheit, einem Familienersatz.“Marianne Donven

Khadem war 22 Jahre alt, als er einen Asylantrag bei der Immigrationsbehörde stellte. Nach kurzem Hin und Her zog er in das heute nicht mehr existierende Flüchtlingsheim in Rippig in der Nähe von Junglinster. Mit knapp zwei Dutzend weiteren männlichen Afghanen, auf drei Zimmer verteilt. Alle Anfang 20, alle alleinstehend. Einer hört Musik, einer raucht, ein anderer telefoniert, zwei diskutieren, Khadem versucht, zu lernen. Ein abgebrochener Lebenslauf, ein Neuanfang in einem fremden Land: Das sind für ihn keine Gründe, seinen Plan, Medizin zu studieren, aufzugeben. Er las, was er finden konnte, lernte Sprachen. So schnell wie möglich wollte er die Anforderungen für ein Medizinstudium in Luxemburg erfüllen.

Doch die Situation im Flüchtlingsheim wurde immer unerträglicher. „Es war zu eng, es gab viel Streit, ich wollte da raus. Und überhaupt, wie soll ich mich in Luxemburg einleben, wenn ich nur mit Afghanen zusammen bin? Wie soll ich Luxemburgisch und Französisch lernen, wenn es keiner mit mir spricht?“ Er war unglücklich und wunderte sich über die Entscheidungen der Luxemburger Behörden.

Neue Familie und neue Chancen

Von einem „unglücklichen Einzelfall“ spricht eine Mitarbeiterin des Nationalen Aufnahmeamtes (ONA). Bei der Verteilung auf die Flüchtlingsheime sei man stets sehr darauf bedacht, für eine kulturelle Durchmischung zu sorgen. Statt nach Herkunftsländern, werde eher nach Familienzusammensetzungen, dem Grad an Selbstständigkeit oder auch der Abhängigkeit von medizinischer Hilfe ausgewählt. Natürlich immer im Hinblick auf die Verfügbarkeit der Plätze in den unterschiedlichen Strukturen. Für die Zusammensetzung in Rippig hat die Mitarbeiterin keine Erklärung.

Von der Flucht über die Anpassung zur Integration: Der 27-jährige Khadem hat sich nach seiner Ankunft in Luxemburg vor fünf Jahren durchgekämpft – und hat seinen Lebenstraum stets vor Augen. (Foto: Eric Engel)

Doch Khadem hatte Glück. Als einer von rund 150 Geflüchteten konnte auch er dank der 2016 gegründeten Bürgerinitiative „Oppent Haus – Open Home“ in einem Privathaushalt untergebracht werden. Nach wenigen Monaten im Asylantenheim zog er zu einer Familie nach Junglinster. „Auch mit Anfang 20 sind die meisten ja noch kleine Jungs“, sagt Marianne Donven, eine der Begründerinnen der Initiative. „Sie sehnen sich nach Ruhe, Geborgenheit, einem Familienersatz“.

Khadem bekam sein eigenes Zimmer, aß, wenn ihm danach war, mit Tania, Thierry und ihren zwei Kindern zu Abend, lernte Luxemburgisch und Französisch. Mit ihnen feierte er den Tag, an dem sein Antrag bewilligt wurde. Und sie waren es auch, die ihm dabei halfen, die Türen zum Luxemburger Bildungssystem aufzustoßen.

Interkulturelle Herausforderungen

Thierry erinnert sich noch gut an das mulmige Gefühl, das er vor dem ersten Treffen mit Khadem hatte. „Man hört ja so einiges in den Medien“, sagt er. Von interkulturellen Herausforderungen, unterschiedlichen Gewohnheiten, gegenseitigem Unverständnis. Trotz guten Willens auf beiden Seiten. Hinzu kam, dass die Luxemburger Behörden ihnen das Leben schwer machten. „Wir hatten einen Zirkus mit dem OLAI“, erzählt seine Frau Tania. „Sie wollten uns tatsächlich davon abhalten, die Geflüchteten im Heim zu besuchen. Dies sei den Organisationen vorbehalten.“

Davon ließen Thierry und Tania sich aber nicht abschrecken. Khadem war ihnen sofort sympathisch, seine gute Kinderstube war ihm anzumerken. Er beeindruckte sie durch sein fließendes Englisch, seine Höflichkeit und seinen Ehrgeiz. Als Thierry ihm dann nach mehrwöchigen gemeinsamen Aktivitäten anbot, zu ihnen zu ziehen, war es Khadem, der zögerte. „Warum helfen sie mir? Warum soll ich das Angebot annehmen“, habe er sich gefragt. Heute ist er nicht nur dankbar für die eineinhalb Jahre gemeinsam, sondern benutzt das Wort Familie, wenn er von Thierry und seiner Frau Tania spricht.

Tania beginnt ihre Sätze gerne mit den Worten: „Ich bin ja nicht seine Mutter“. Ihr ist anzumerken, wie wichtig es ihr ist, nicht übergriffig zu wirken. Zu helfen, ohne sich aufzudrängen, Entscheidungen zu akzeptieren, obwohl es ihrer Meinung nach die falschen sind, das sei nicht immer einfach, erzählt die Luxemburgerin. „Letztlich muss er seinen eigenen Weg gehen“, sagt sie.

Integrationsklassen als Sprungbrett

Sicherlich hätte sie es gerne gesehen, wenn er seine Ausbildung zum Krankenpfleger am technischen Gymnasium abgeschlossen hätte. Es in einem völlig fremden Land bis dahin geschafft zu haben, war doch schon ein Erfolg. Und er hätte zumindest in dem Bereich arbeiten können, in dem er sich so wohl fühlt. Andererseits: Soll er sich zurückstufen lassen? Mit weniger zufrieden geben, nur weil er aus Afghanistan kommt? „Ich habe ihn immer dafür bewundert, dass er an seinem Traum, Medizin zu studieren, festhält“, sagt Thierry, „auch wenn sein Traum schwer zu verwirklichen ist“.

Kinder spielen Fußball auf einer Straße am Stadtrand von Masar-e Scharif, im Norden Afghanistans: Von hier aus machte sich Khadem Hussain Karimyar im Sommer 2015 auf nach Europa, mit der Hoffnung auf ein neues – und vor allem sichereres – Leben. (Foto: Andrew Quilty/ILO)

„Wir versuchen, differenziert auf jeden Schüler und jede Schülerin einzugehen und je nach individuellem Projekt einen Plan zu finden“, erklärt Jos Bertemes, Direktor der „Ecole Nationale pour Adultes“, die auch Khadem eineinhalb Jahre besuchte. Die Schule, die bis August 2018 noch den Namen „Ecole de la deuxième chance“ trug, ermöglicht es vor allem Jugendlichen und jungen Erwachsenen, Diplome zu erwerben, die ihnen den Zugang zum Arbeitsmarkt, zu einer Berufsausbildung oder zu Universitätsstudien vereinfachen sollen. Besonders die Integrationsklassen richten sich an junge Einwanderer, da ihr Fokus auf dem Erwerb der französischen und der luxemburgischen Sprache liegt.

Khadem wurde anschließend am „Lycée Technique pour Professions de Santé“ aufgenommen. Er machte mehrere Praktika, in den Krankenhäusern in Kirchberg und Esch/Alzette sowie bei einem Zahnarzt. Als ihm dann seine allgemeine Hochschulreife aus Afghanistan vom Ministerium anerkannt wurde, brach er die Ausbildung zum Krankenpfleger ab. „Es war nicht das Richtige für mich“, sagt Khadem. „Vielleicht war er dem Druck nicht ganz gewachsen“, sagt Tania.

Teil einer Erfolgsgeschichte

Heute steht Khadem im Eingangsbereich des Restaurants „Chiche!“ in Limpertsberg. Er sieht seriös aus. Schwarzes, perfekt gebügeltes Hemd, gepflegter Haarschnitt, etwas Gel, aber nicht zu viel. Kunstvoll rasierter Bart. Um den Hals eine silberne Kette, ein Andenken an seine Mutter.

„Es tut mir leid, dass er hier im Restaurant steht, anstatt Medizin zu studieren“, sagt Marianne Donven, eine der Teilhaberinnen der „Chiche!“ sarl. Sie kennt Khadem schon lange, seit Anfang 2018 arbeitet er im Restaurant. Was als kleines Pilotprojekt auf wenigen Quadratmetern in Hollerich begann, ist heute nicht nur das Vorzeigeprojekt für Inklusion von Geflüchteten schlechthin, sondern auch ein sich rasant vergrößerndes Business. 43 Angestellte, überwiegend Geflüchtete, verpflegen etwa 2.000 Kunden pro Woche in zwei, bald drei Restaurants in Luxemburg, Esch und ab Januar auch in Leudelingen. Durch die Pandemie wurde der Erfolg zwar gebremst, aber nicht aufgehalten.

Wenn ich nicht Arzt werde, dann bin ich auch nicht mehr Khadem.“Khadem Hussain Karimyar

Khadem steigt mit auf. Vor einem Monat haben die Geschäftsführer ihm die Verantwortung für den gesamten Saal in Limpertsberg übertragen, für den Empfang, den Service und die Kasse. Mit einem freundlich zurückhaltenden Lächeln begrüßt er die Gäste, gibt jedem Einzelnen das Gefühl, besonders willkommen zu sein. Die französischen Höflichkeitsfloskeln beherrscht er aus dem Effeff, kein Wort klingt gekünstelt, so als hätte er nie etwas anderes gemacht.

Doch wenn es nach Khadem geht, wird er irgendwann das schwarze Hemd gegen den weißen Kittel eintauschen. All das hier ist nur vorübergehend. „Wenn ich nicht Arzt werde, dann bin ich auch nicht mehr Khadem.“

Hohe sprachliche Hürden

Bis letztes Semester konnte man an der Universität Luxemburg nur das erste Jahr Medizin studieren. Danach wurden die Studierenden an Universitäten im Ausland vermittelt, um dort ihr Studium abzuschließen und gegebenenfalls eine Spezialisierung zu absolvieren. Seit diesem Herbst gibt es nun das Angebot, einen Bachelor-Abschluss in Medizin an der Uni Luxemburg zu erreichen. Rund 25 Studenten haben vor wenigen Tagen begonnen, die Kurse zu besuchen. Khadem ist nicht dabei.

Khadem Hussain Karimyar hat schnell Karriere im Restaurant „Chiche!“ gemacht. Dennoch kann es sein, dass er dieser bald ein Ende setzt und Luxemburg verlässt, um in einem anderen Land Medizin zu studieren. (Foto: Eric Engel)

Seine Aufnahme zum Medizinstudium an der Universität Luxemburg scheiterte an den hohen Sprachanforderungen. Während er in Englisch und in Französisch mittlerweile das Niveau erreicht hat, fehlen ihm weiterhin grundlegende Kenntnisse der deutschen Sprache. „Warum muss ein guter Arzt Deutsch können?“ fragt er und verweist darauf, dass die Kurse ohnehin überwiegend auf Französisch und Englisch abgehalten würden. „Die Universität will mir keine Chance geben.“

Sowohl ein in Luxemburg anerkanntes Abitur im Bereich der Naturwissenschaften als auch hervorragende Sprachkenntnisse in Deutsch, Französisch und Englisch sind verpflichtend, um für das Medizinstudium in Luxemburg überhaupt in Frage zu kommen. Diese hohen Voraussetzungen führten dazu, „dass sehr wenige Studenten aus anderen europäischen Staaten oder aus Nicht-EU-Staaten in diesem Studiengang angenommen werden“, heißt es hierzu aus dem Hochschulministerium.

Traum noch nicht aufgegeben

Ende des Jahres wird Khadem voraussichtlich die luxemburgische Staatsbürgerschaft erhalten. Für den Test haben seine Sprachkenntnisse locker gereicht. Dann ist er Luxemburger und kann sich theoretisch an Universitäten in ganz Europa einschreiben. Und er kann eine Studienbeihilfe vom Luxemburger Staat beantragen. Für ein Medizinstudium würde er seine mühsam aufgebauten Zelte in Luxemburg abbrechen. In Maastricht, Brüssel oder Straßburg noch einmal von vorne beginnen. Ob er dann, nach einem Studium in einem anderen Land, dauerhaft nach Luxemburg zurückkommen wird, steht in den Sternen.

Khadem war schon lange nicht mehr in Junglinster. Auch der letzte Anruf liegt Monate zurück. Zu den beiden Kindern der Familie hat er trotz gleichen Alters und vieler gemeinsamer Erinnerungen keinen Kontakt mehr. Er legt die Stirn in Falten, ein bisschen schlechtes Gewissen ist ihm durchaus anzumerken. Das brauche er doch nicht zu haben, meint hingegen Thierry. Wege kreuzen sich und gehen dann auch wieder auseinander. So sei das nun einmal im Leben.