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Manifestation contre la guerre en Ukraine

Stoppt de Krich!

Appel pour une démonstration nationale.
Samedi, 5 mars 2022 à 15 :00
Place Clairefontaine
Luxembourg-Ville
ARRÊTEZ LA GUERRE !
L’invasion russe de l’Ukraine, contraire au droit international, doit être condamnée avec la plus grande fermeté, ces coups portés au droit international, cette brutalité contre le droit à l’autodétermination de l’Ukraine doivent cesser immédiatement.
La désescalade et les efforts diplomatiques pour régler ce conflit doivent rester le mot d’ordre.
Rien ne justifie cette guerre.
  • Arrêt immédiat de toutes les opérations de guerre.
  • Prévenir l’escalade nucléaire.
  • Retrait de toutes les troupes russes en Ukraine.
  • Négociations de paix entre toutes les parties concernées sous la coordination des Nations Unies.
  • Aide humanitaire pour la population ukrainienne maltraitée.
  • Maintien des frontières de l’Union Européenne ouvertes pour les réfugiés ukrainiens, avec des procédures simplifiées et une augmentation immédiate des capacités d’accueil.
La guerre constitue un crime contre l’humanité. Dans une nouvelle architecture de sécurité européenne, il ne peut jamais y avoir de paix les uns contre les autres, mais seulement les uns avec les autres.
Arrêtez la guerre, tout de suite.
La démonstration aura lieu sous les règles actuelles COVID-19

Pas de retours vers l’Afghanistan

Conférence de presse de Jean Asselborn le lundi 7 février avecbilan asile et immigration 2021

Article dans le Quotidien du 8 février 2022 :

Le ministre des Affaires étrangères et de l’Immigration, Jean Asselborn, s’est efforcé, hier, de trouver des «mots clairs dans une situation très complexe». La présentation du bilan annuel en matière d’asile et d’immigration a été placée sous le signe de l’Afghanistan. Après la reprise du pouvoir des talibans, le 15 août dernier, «la situation des droits de l’homme et humanitaire est horrible». «Désormais, les Afghans souffrent aussi de faim et de soif, déplore le chef de la diplomatie luxembourgeoise. Le drame afghan se poursuit.»
Malgré tout, le Luxembourg n’a pas connu un afflux massif de demandeurs d’asile afghans. Sur les 1 249 demandes introduites en 2021, 117 ont été déposées par des ressortissants afghans (9,4 %). Plus nombreuses ont été les demandes émanant de Syriens (392 ou 31,4 %) et d’Érythréens (255 ou 20,4 %). Le nombre global de demandes d’asile a diminué en 2021 (1 165 en 2020).
Les services de la direction de l’Immigration ont accordé le statut de réfugié (bénéficiaire de protection internationale), et donc un droit de séjour, à 898 personnes, dont 117 Afghans. «La nationalité afghane n’équivaut pas automatiquement à l’octroi du statut de réfugié», précise Jean Asselborn. Il s’avère en effet que des Afghans qui ne vivent plus dans leur pays natal ont introduit une demande d’asile. Néanmoins, un moratoire a été décidé sur les dossiers afghans à la suite de la reprise du pouvoir par les talibans en Afghanistan. «Nous avons voulu donner l’occasion aux demandeurs d’asile afghans, y compris ceux qui ont été déboutés, de fournir des informations supplémentaires qui peuvent leur ouvrir la voie au statut de réfugié», explique le ministre en charge de l’Immigration. Les dossiers en cours ont été mis en suspens tout comme les recours introduits devant la justice.
Aucun Afghan renvoyé depuis 2015
En 2020 et 2021, 83 demandeurs d’asile afghans se sont vu refuser le statut de réfugié. Entretemps, 36 ont pu profiter de la seconde chance offerte par les autorités luxembourgeoises. Quelle que soit l’issue de la procédure, les Afghans ayant fui au Luxembourg ne vont pas être expulsés. «Nous n’avons renvoyé plus aucun Afghan depuis 2015. On est un des seuls pays de l’UE à le faire», souligne Jean Asselborn. Seule exception : un Afghan a été expulsé pour «un problème d’ordre public».
Ceux qui ne peuvent pas bénéficier du statut de réfugié «sont aidés par le ministère afin de régulariser leur situation». Il existe trois possibilités : une régularisation pour raisons humanitaires, familiales ou grâce à un contrat de salarié.
Les 81 demandeurs d’asile afghans reconnus comme réfugiés peuvent plus simplement «saisir leur chance pour reconstruire une nouvelle vie au Luxembourg». La plupart des demandes (97 sur 117) et des octrois du statut ont été établis après la chute de Kaboul. Parmi les 81 réfugiés reconnus se trouvent 71 arrivés au Grand-Duché après le 15 août, dont les 45 personnes évacuées depuis la capitale afghane.
Sur place, le gouvernement luxembourgeois continue à contribuer au financement d’écoles construites et gérées par l’Unicef. «Certains au sein de l’UE veulent lier ce financement à des conditions supplémentaires. Le Luxembourg ne va pas remettre en question son engagement», termine Jean Asselborn.
Les structures d’accueil quasiment saturées
Les 54 structures d’accueil pour réfugiés dont dispose actuellement le Grand-Duché sont occupées à 94 %. «Nous devons lancer une nouvelle initiative pour que les communes acceptent d’accueillir une telle structure sur notre territoire. Il suffit de mettre 3 ares à notre disposition. Aucun coût supplémentaire n’attend les communes», souligne Jean Asselborn.
Un problème majeur demeure que plus de la moitié des 3 522 personnes logées fin décembre dans une telle structure ont obtenu le statut de réfugié et peuvent rester au Luxembourg. «Je n’espère toutefois pas de solution miracle pour qu’elles puissent trouver un logement au vu de la situation tendue du marché», note le ministre en charge de l’Immigration. Le temps presse pourtant «car il est fort probable que le nombre de demandeurs d’asile va baisser. Il suffit de s’imaginer l’impact qu’aurait un conflit armé en Ukraine».
Heureusement, quelque 200 lits vont venir s’ajouter dans les mois à venir aux 4 168 unités existantes. Des structures vont ainsi ouvrir à Käerjeng, Junglinster, Frisange, Berdorf (Weilerbach) et Wasserbillig.

 

LFR

Collectif Réfugiés – LFR Lëtzebuerger Flüchtlingsrot

Des associations aux orientations et aux mandats divers décident de mettre en commun leurs efforts pour veiller au respect des droits des personnes qui ont dû quitter leur pays et qui cherchent refuge au Luxembourg, en accord avec les normes internationales et européennes et la législation luxembourgeoise. Le suivi de l’évolution de ces instruments, leur transposition en droit luxembourgeois et leur mise en œuvre ainsi que la sensibilisation de l’opinion publique à la problématique du droit d’asile, constituent le cœur du travail du Collectif

le site du LFR

les membres du LFR:

– ACAT Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture

– Amnesty International

– ASTI Association de Soutien aux Travailleurs Immigrés 

– Caritas

– CEFIS  Centre d’études et de formation interculturelles et sociales

– CLAE Comité de Liaison des Associations d’Etrangers 

– JSR Jesuit Refugee Service

– Maison de la Porte Ouverte

– Médecins du Monde

– Passerell

– Reech eng Hand

– RYSE

 

Histoires de migrations

Familles jetées sur les routes par la guerre, camps de fortune installés à l’orée des villes, rescapés de périlleuses traversées en mer : les chaînes d’information ont fini par banaliser les images de migrants, trop souvent réduites à une forme d’archétype du malheur contempo- rain. Ces actualités reflètent des situations bien réelles, comme celles que vivent actuellement les civils cherchant à quitter l’Afghanistan. Versant tragique des migrations, elles sont loin de résumer la réalité complexe, plurielle et mou- vante de ce phénomène majeur du xxie siècle. En 2020, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) évaluait à 272 millions le nombre de personnes ayant quitté leur pays pour fuir les violences, les catastrophes naturelles ou les effets du changement climatique, mais aussi étudier, travailler, s’inventer une vie ailleurs.

Courrier de l’Unesco 2021 – 4

Qui sont les sans-papiers du Luxembourg?

Assistante sociale à l’Association de soutien aux travailleurs immigrés (ASTI), c’est elle qui a recueilli la parole de la jeune femme en situation irrégulière, victime de violences et exploitée par son patron (lire ci-contre) dont toute la presse a parlé cette semaine. Jessica Lopes l’a accompagnée pour déposer plainte, ce qui a valu à sa protégée une confiscation de son passeport et l’ordre de quitter le territoire dans les 30 jours. Une injustice à l’origine d’une vague d’indignation.

De quoi troubler la jeune assistante sociale engagée de longue date auprès des plus vulnérables : elle a, en effet, du mal à comprendre que cette histoire fasse l’objet de tant d’émoi alors qu’elle voit ça tous les jours. Dans un long entretien, elle lève le voile sur la réalité du terrain, loin des salons feutrés des ministères, sur les drames humains qui se jouent et sur les obstacles avec lesquels elle est forcée de composer.

Beaucoup d’idées fausses circulent à propos des sans-papiers. Qui sont-ils vraiment?

Jessica Lopes : Pour commencer, une personne sans papiers n’est pas une personne qui n’a pas de papiers! Pour pouvoir vivre au Luxembourg en tant qu’étranger, il faut des papiers d’identité et des papiers de séjour. Les ressortissants de pays tiers doivent les demander à la direction de l’Immigration, tandis que les citoyens européens doivent s’enregistrer auprès de la commune : quand on parle de sans-papiers, on désigne des personnes qui ne détiennent pas de titre de séjour valide. Rien à voir avec des gens sans identité dont on ignorerait les origines et le parcours.

En ce qui concerne les raisons pour lesquelles ils se retrouvent sans papiers : le plus souvent, ils sont entrés légalement sur le territoire, avec un visa touristique ou un titre de séjour temporaire (étudiant, jeune au pair, raisons privées, membre d’une famille), mais leur situation a changé et ne correspond plus aux conditions pour un renouvellement de leur titre de séjour. Typiquement : une personne avec un titre de séjour de travailleur salarié qui perd son emploi ou une personne dont le titre de séjour est lié à un mariage qui divorce.

Au moment où ils perdent leur droit de séjour, quitter le Luxembourg n’est pas une option. Il y a aussi les demandeurs d’asile, qui parfois sont en procédure pendant trois, quatre ans, et qui soudain écopent d’un refus définitif : ces familles décident souvent de rester, malgré la clandestinité. Un sans-papiers, c’est une personne qui, au moment où on parle, ne détient pas de titre de séjour valide. Cela ne veut pas dire qu’elle n’a jamais été en règle.

Logement, aides sociales, revenu minimum : là aussi, bon nombre de fantasmes existent. À quoi les personnes en situation irrégulière ont-elles droit au Luxembourg?

À rien du tout. De par leur statut, ce sont des personnes qui n’existent pas, elles sont comme des fantômes. Ces gens, ces familles, vivent ici depuis des années, mais n’ont absolument aucun droit. Ils sont exclus de toute aide sociale comme des foyers d’hébergement d’urgence ou des épiceries sociales.

C’est d’ailleurs pourquoi l’ASTI s’est mobilisée dès le début de la crise l’an dernier, car ils ont tous perdu leur travail dans les secteurs de l’Horeca et du bâtiment et, bien sûr, ils n’ont pu bénéficier d’aucun soutien. On a donc financé, sur dons privés, des bons alimentaires leur permettant de fréquenter les épiceries sociales. Plus de 100 000 euros ont été distribués à 500 bénéficiaires réguliers, dont 150 enfants. La plupart sont des familles originaires des pays de l’ex-Yougoslavie, du Brésil, du Pérou, du Sénégal, du Togo et du Cap-Vert.

Sans accès aux foyers, la seule solution, c’est les marchands de sommeil?

Exactement. On voit deux cas de figure : les hommes seuls errent dans les rues. La Wanteraktioun, qui vient de se terminer, étant l’unique refuge qui accepte les personnes en situation de séjour irrégulier, ils sont désormais sans toit et se retrouvent dans des squats ou s’adressent à des marchands de sommeil. Et puis, il y a les familles qui sont hébergées par d’autres personnes de la communauté, ce qui crée énormément de dépendance et donc de risque d’abus. Je pense à une femme avec enfants hébergée chez un monsieur qui est bienveillant pour l’instant, mais ça peut changer, et elle n’aura pas d’autre choix que de rester.

Est-ce qu’on sait combien ils sont?

Au Luxembourg, comme dans les autres pays, c’est quasiment impossible à chiffrer, puisqu’ils se cachent. Mais avec la pandémie, de nouveaux bénéficiaires se sont adressés à nous, pour arriver à ce nombre de 500 personnes rien qu’à l’ASTI. Maintenant, on est en train d’établir des listes pour ceux qui souhaitent se faire vacciner – puisque les sans-papiers ont été exclus des tests à grande échelle et de la campagne de vaccination –, et là encore, on voit apparaître de nouvelles personnes.

Leur situation les expose à toutes sortes d’abus. Que voyez-vous sur le terrain?

Ils subissent toutes formes de violence, à commencer par l’exploitation au travail. Typiquement, les femmes sont engagées pour s’occuper de personnes âgées ou malades, ou pour assurer les tâches ménagères dans des familles luxembourgeoises, à une rémunération bien inférieure par rapport à quelqu’un sous contrat.

Cette semaine, j’ai reçu une femme du Pérou qui est ici depuis 2016 et qui souhaitait s’affilier elle-même à la CNS pour 123 euros mensuels. Un compte bancaire est nécessaire bien sûr, mais sans papiers, impossible d’en ouvrir un. Elle a trouvé une femme luxembourgeoise qui a accepté de “l’aider” : elle lui a proposé de payer pour elle cette cotisation en échange de huit heures hebdomadaires de ménage dans sa maison de trois étages. Vous voyez, c’est ce genre de situations dans lesquelles les personnes sans papiers vont se retrouver, parfois sans même comprendre qu’elles sont exploitées.

Les responsables politiques ne sont pas à la hauteur?

Je ressens un manque de volonté de leur part de savoir ce qu’il se passe vraiment sur le terrain. Le ministre Jean Asselborn, qui fait souvent preuve d’humanité, est peut-être trop éloigné du terrain pour avoir conscience de ces situations. On a demandé un entretien avec lui pour lui faire part de ce qu’on voit tous les jours.

On est dans une logique qui consiste à suivre les règles établies, les lois : mais ces personnes sont là, alors qu’est-ce qu’on fait? Comment les aider si elles ne peuvent pas en parler? On doit sortir de cette bulle luxembourgeoise où on veut croire que tout va bien.

Les régulariser serait un vrai signe de solidarité de la part du Luxembourg qui se dit un pays d’accueil. Je pense que c’est le moment, avec cette pandémie, de remettre les compteurs à zéro et d’arrêter de faire l’autruche.

Vous plaidez pour une régularisation massive?

Ce serait un premier pas. Cela a été fait en 2013, où une grande partie des sans-papiers a été régularisée et cela n’a pas engendré d'”appel d’air” pour autant. Un autre pas serait d’analyser, dans nos lois, ce qui génère des situations irrégulières : encore hier, on a reçu un monsieur qui travaille dans une grande entreprise, avec un contrat de 30 heures. Il n’a pas pu renouveler son titre de séjour car il fallait un CDI de 40 heures, et du coup, privé de papiers, son employeur n’a pas pu le garder. Et il va lui être impossible de se faire embaucher ailleurs.

Cette condition qui, au départ, est censée le protéger et lui permettre de subvenir à ses besoins, crée des situations intenables dans les faits. Le Luxembourg doit être ouvert à la régularisation. La refuser n’empêche pas ces personnes d’être là et les maintient dans des conditions de vie qui ne sont pas dignes.

La jeune femme menacée d’expulsion toujours dans l’impasse

Convoquée ce jeudi à la direction de l’Immigration, la Brésilienne en situation irrégulière qui a dénoncé les violences de son patron est toujours dans une position incertaine : «Elle a pu récupérer son passeport et va maintenant introduire une demande de sursis à l’éloignement. Les autorités l’ont déjà informée qu’il sera accordé pour une durée de six mois», rapporte Jessica Lopes. «Elle est donc dans une sorte d’impasse, puisqu’elle n’est pas régularisée.»

Elle souhaite désormais que sa plainte aboutisse et être reconnue en tant que victime. «C’est le plus important pour elle», confie celle qui l’a accompagnée au commissariat. «Elle attend aussi d’être rémunérée pour tout le travail presté et jamais payé. Pour l’avenir, elle espère pouvoir rester au Luxembourg alors que son pays s’enfonce dans la crise sanitaire et économique.» Une demande de titre de séjour pour raisons privées a été déposée, avec une personne qui a signé pour elle un engagement de prise en charge, mais c’est «un titre difficile à obtenir», prévient l’assistante sociale.

Médecins du Monde s’inquiète

  • L’association appelle le gouvernement à tenir ses engagements internationaux en matière de santé pour tous.

En 2020, les équipes de Médecins du monde Luxembourg sont venues en aide à 771 personnes sur le territoire : des hommes pour la plupart, âgés de 36 à 54 ans, sans domicile personnel, isolés socialement, et vivant en dessous du seuil de pauvreté (moins de 2 013 euros par mois).

«Ce sont des personnes pauvres, mal logées et seules», résume la directrice générale, Sylvie Martin. «Elles n’ont pas d’adresse, donc pas d’aide sociale et pas d’accès aux soins, alors que ces conditions de vie indignes impactent énormément leur santé», déplore-t-elle. Ces quatre dernières années, près de 2 800 patients se sont ainsi succédé auprès des 115 bénévoles de l’association, qui estime que ce chiffre est encore loin de refléter l’ampleur du phénomène des personnes sans affiliation à la CNS.

Ces patients pas comme les autres «attendent que la douleur ne soit plus supportable pour venir nous voir», poursuit la jeune femme. «On essaye de couvrir tous les besoins, grâce à un réseau de médecins et de spécialistes qui acceptent de soigner gratuitement ces patients à leur cabinet privé» – certains, en situation irrégulière, ne souhaitant pas avoir à donner leur identité.

Mais ce n’est pas le cas de tous : en effet, en 2020, 9 % des bénéficiaires de Médecins du monde au Luxembourg étaient de nationalité luxembourgeoise. «C’est la troisième nationalité la plus représentée parmi nos patients, juste après les personnes roumaines et marocaines, et encore, ça se joue à cinq individus près», détaille Sylvie Martin.

Malgré les efforts de Médecins du monde pour adapter son offre face au covid dans ses centres d’accueil de Luxembourg et Esch-sur-Alzette, au foyer Esperanza de Bonnevoie et lors de la Wanteraktioun au Findel – soit près de 2 400 consultations l’an dernier, trop de personnes restent encore exclues des campagnes nationales, constate l’association.

D’où cette alerte : «Ce qu’on peut faire, juste en s’appuyant sur des dons, a des limites», explique la directrice, se rappelant cette jeune maman de 33 ans, enceinte de jumeaux et privée de suivi de grossesse parce qu’elle n’avait pas de papiers. «Ces personnes n’apparaissent dans aucune des statistiques nationales», se désole Sylvie Martin.

Une situation «inacceptable»

Cette situation, le vice-président Dr Bernard Thill, ne peut plus la supporter : «C’est inacceptable de laisser ces gens sans soins, à l’encontre des préconisations de l’OMS et des textes internationaux en faveur d’une couverture sanitaire universelle, auxquels le Luxembourg a pourtant souscrit», s’emporte le médecin engagé.

Médecins du monde Luxembourg plaide pour la création d’une «Gesondheetshëllef» financée par l’État via le Fonds national de solidarité : les ayants droit seraient enregistrés à la CNS et bénéficieraient d’un remboursement de leurs soins, sans que les finances de l’assurance maladie soient impactées. En parallèle, après avoir activement participé, début juin, à une première campagne de vaccination contre le covid dans le cadre de la Wanteraktioun, l’association demande la continuité de l’offre vaccinale pour les plus démunis : «On a une quarantaine de personnes volontaires qui attendent d’être vaccinées», annonce Sylvie Martin. «Nous avons présenté un projet au ministère de la Santé, on attend un retour. Les autres pays européens le font, pourquoi pas nous?», interroge-t-elle.

Médecins du monde souligne encore l’importance de protéger l’ensemble des personnes vivant sur le sol luxembourgeois et prie les autorités de faire confiance aux acteurs de terrain pour permettre la vaccination des individus sans matricule ou document d’identité.

Les plus démunis face au covid

Pour les personnes sans logement, la désorganisation de l’offre sociale durant les premières semaines de la crise sanitaire a eu des conséquences directes : «Certains n’ont même pas pu s’acheter du pain puisque les paiements en espèces étaient refusés dans certaines boulangeries», raconte Sylvie Martin, directrice générale de Médecins du monde Luxembourg. «D’autres ont dû trouver des solutions d’urgence pour des besoins aussi primaires que se nourrir, prendre une douche ou aller aux toilettes.»

Au niveau économique, l’impact a été immédiat pour ces exclus de l’aide sociale – car sans adresse : «Beaucoup ont perdu leur travail non déclaré dans la restauration ou la construction, sans oublier le manque, vu les rues désertes, des quelques revenus tirés de la mendicité.» Entre mars et juillet 2020, le nombre de nouveaux patients ayant franchi les portes d’un centre de soins a doublé par rapport à 2019 avec 125 dossiers créés : des hommes originaires d’un pays européen et qui n’ont pas pu rentrer chez eux, pour la plupart.

Mapping key migrant-led organisations across the EU

Migrant participation has been increasingly hailed as a prerequisite to meaningful policymaking and implementation in the field of integration. Notably, the new Action Plan on Integration and Inclusion, published by the European Commission (EC) to promote integration across the EU in the 2021-2027 period, specifically urges to step-up the participation of migrants in all stages of the integration process. With this scope, the Commission launched at the end of 2020 an Expert Group on the view of migrants to directly hear from third-country nationals (TCNs) in the conception and implementation of asylum, migration and integration policies.

With close to 34 million EU residents born outside the EU (Eurostat, Population data 2019) and large historic diasporas across the EU countries, ensuring migrant participation and representation should be an easy task. Yet, little is actually known about how migrants are able to associate across the different EU countries. What types of structures do they organise through in the different EU regions? Are migrants even able to form their own associations? What activities do they engage in on a national and local level, and are there any successes that can be traced back to them?

With this analysis, EWSI provides a glimpse into some of the most active – and, where possible, policy-relevant – migrant-led structures in the 27 EU countries (EU-27). The analysis is exploratory in nature, as the list of migrant-led structures is not exhaustive but focused on prominent examples identified by our network through desk research.

The report here