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UE: accord sur le paquet asile

Le Monde 20 décembre

A Bruxelles, les représentants des Etats et du Parlement européen se sont entendus pour adopter les cinq plus importants règlements du futur pacte sur les migrations et l’asile. Il instaure des procédures d’examen des demandes d’asile aux frontières ainsi qu’une « solidarité obligatoire » au profit des Etats sous pression migratoire.

Par  (Bruxelles, bureau européen

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L’immigration en Europe préoccupe plus d’un Luxembourgeois sur cinq

Eurobaromètre
Virgule  19 décembre

La dernière édition de l’Eurobaromètre, enquête d’opinion réalisée pour le compte de la Commission européenne, dévoile une hausse des préoccupations liées à l’immigration, au Luxembourg et en Europe.

L’immigration des personnes venant des pays en dehors de l’Union européenne préoccupe davantage.
L’immigration des personnes venant des pays en dehors de l’Union européenne préoccupe davantage. © PHOTO: Pierre Matgé

Situation économique, perspectives d’avenir, défis, mais aussi confiance dans les institutions européennes et position quant à l’élargissement de l’Union… Tous les six mois, l’opinion des citoyens des États membres est scrutée dans les moindres détails grâce à l’Eurobaromètre. Au Luxembourg, 504 personnes ont été interrogées entre le 23 octobre et le 17 novembre derniers, et leurs réponses réservent quelques surprises.

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Logement, emploi: les discriminations persistent pour les afro-descendants au Luxembourg

Rapport de la Commission européenne
Logement, emploi: les discriminations persistent pour les afro-descendants au Luxembourg

La deuxième édition de l’étude européenne «Being Black in the EU» est sortie le 25 octobre dernier. L’occasion de revenir sur la situation des personnes afro-descendantes au Luxembourg avec Sandrine Gashonga, militante pour Lëtz Rise Up.

virgule (Luxemburger Wort) 8 novembre 2023

Oh­ne Rück­sicht auf Ver­lus­te

Die Zeit 3. August 2023

(2  Fragen : war Luxemburg bei den 12 Mitgliedstaten , war 1 Luxemburger EU Parlamentarier bei den 37?)

In­ter­ne Un­ter­la­gen zei­gen: Das Aus­wär­ti­ge Amt und meh­re­re EU-Mit­glieds­staa­ten sind em­pört dar­über, wie die Kom­mis­si­on den Mi­gra­ti­ons­de­al mit Tu­ne­si­en durch­ge­peitscht hat. Von Fran­zis­ka Grill­mei­er, Bas­ti­an Müh­ling und Yas­sin Mus­har­bash

Es klang wie ein Durch­bruch, und so soll­te es auch klin­gen: Man ha­be ein »gu­tes Pa­ket« ge­schnürt, er­klär­te Ur­su­la von der Ley­en, Prä­si­den­tin der EU-Kom­mis­si­on, am 16. Ju­li. Das Me­mo­ran­dum zwi­schen der EU und Tu­ne­si­en er­mög­li­che ei­ne »in­te­grier­te Be­wäl­ti­gung der Mi­gra­ti­ons­kri­se«, se­kun­dier­te Gior­gia Me­lo­ni. Der Deal, so die ita­lie­ni­sche Mi­nis­ter­prä­si­den­tin, kön­ne Vor­bild für wei­te­re Ab­kom­men mit nord­afri­ka­ni­schen Staa­ten sein. Auch von der Ley­en wünsch­te sich, dass das Ab­kom­men an­ders­wo »nach­ge­ahmt« wer­de.

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L’Europe-forteresse face aux Ukrainiens

L’Europe-forteresse face aux Ukrainiens

Le Monde 13 mars 2022

par Philippe Bernard

C ela n’a pris que quelques jours. Sous le choc de l’agression russe contre l’Ukraine, les mots pour désigner les femmes et les hommes qui fuient leur pays afin d’échapper au malheur ou à la mort ont radicalement changé. Finie « la crise des migrants », bonjour « la solidarité avec les réfugiés ».

La guerre aux portes de l’Europe a changé les manières de voir et les politiques dans bien des domaines : énergie, défense, souveraineté. Le changement de paradigme sur l’immigration, lui aussi, est spectaculaire.

Il y a longtemps déjà que les figures du « demandeur d’asile » et celle de l’« immigré », clairement distinctes du temps de la guerre froide ou des dictatures latino-américaines – le premier « politique », le second
« économique » –, s’étaient brouillées. Le rétrécissement progressif des voies légales d’immigration, la multiplication des conflits au Moyen-Orient et en Afrique ont transformé en « demandeurs d’asile » beaucoup de ceux que l’on appelait autrefois des « immigrés ».

D’où l’adoption du terme englobant de « migrants ». L’application de la convention de Genève de 1951 qui réserve le statut de réfugié à toute personne « craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité (…) ou de ses opinions politiques » est devenue de plus en plus complexe, dans un contexte où oppression et misère sont souvent indissociables.

Des murs et des clôtures

L’Union européenne, prise entre sa volonté d’abattre ses frontières internes et l’exigence de chaque Etat de conserver la maîtrise souveraine de l’asile, tiraillée entre l’Est et l’Ouest et entre des histoires d’immigration différentes, n’a jamais réussi à s’accorder sur un mécanisme commun d’examen des demandes d’asile. D’où les murs, les clôtures et les politiques – sauf en Allemagne en 2015 – destinés à barrer la route aux Syriens, aux Afghans, aux Africains, à tenter de les maintenir en Turquie ou en Afrique du Nord.

Et voilà que des Ukrainiens, victimes d’une guerre d’agression comme le continent n’en a pas vu depuis 1945, ressuscitent la figure, typiquement européenne, du « réfugié » de l’après-seconde guerre mondiale, victime de la barbarie nazie ou de l’oppression soviétique. Ironie de la géographie, ils déferlent par centaines de milliers, dans les pays de l’est de l’Europe jusqu’à présent les plus hostiles à l’accueil des réfugiés venus d’Afrique ou du Moyen-Orient. Ce pied de nez de l’histoire a abouti, le 3 mars, à une décision inédite de l’Union européenne, aux conséquences potentiellement considérables.

Ce jour-là, les Vingt-Sept ont décidé d’accorder une « protection temporaire » à toute personne fuyant la guerre en Ukraine. Le droit au séjour et au travail est accordé automatiquement, sans l’examen individuel qu’exige la convention de Genève. L’Europe-forteresse ouvre soudain grand ses portes. Pour ce faire est exhumée une directive conçue à Bruxelles en 2001, au lendemain des guerres en ex-Yougoslavie, pour faire face à un « afflux massif de personnes déplacées en provenance de pays tiers ». Ce texte, jamais appliqué faute d’un vote majoritaire des Etats, a été activé, cette fois, à l’unanimité. Il prévoit non seulement des critères communs d’admission, mais aussi un système de répartition des réfugiés entre les Etats selon leur capacité d’accueil. Précisément ce que les Européens échouent à mettre en place depuis des lustres.

Ce pas inattendu vers une gestion mutualisée de l’asile en Europe ne garantit en rien un changement d’attitude des pays comme la Pologne ou la Hongrie, les plus hostiles aux migrants venus d’Afrique ou du monde arabe. Mais s’ils pensaient être à l’abri des migrations, la guerre en Ukraine les rappelle à la réalité. Et comment, eux qui vont devoir compter sur la solidarité des pays de l’ouest du continent pour l’accueil des Ukrainiens, pourraient-ils à l’avenir continuer de s’opposer à un partage de tous les réfugiés ?

Dénoncer la différence de traitement entre les Syriens et les Ukrainiens ne doit pas empêcher de saluer l’étape qui vient d’être franchie dans l’histoire européenne de l’asile. Les raisons pour lesquelles le sort des Ukrainiens émeut spécifiquement les Européens ne peuvent se résumer à une affinité de couleur de peau ou de religion. La proximité n’est pas seulement géographique. Le progrès qu’a constitué la protection internationale des réfugiés est d’abord une histoire européenne.

Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a été créé en 1950 pour donner un statut aux trente millions d’Européens déplacés à la suite du nazisme et des changements de frontière à l’est. A l’origine, la convention de Genève sur les réfugiés ne s’applique de fait qu’aux Européens. Elle ne sera étendue au reste du monde qu’en 1967, dans le contexte des conflits nés de la décolonisation.

L’application du droit d’asile n’a jamais été indifférente aux réalités géopolitiques et au contexte économique. Longtemps, en Europe, les « bons » réfugiés ont été les dissidents d’URSS et des pays de l’Est, puis les Vietnamiens et les Chiliens. Mais, depuis des lustres, l’accueil s’est mondialisé : les Syriens, les Vénézuéliens et les Afghans représentent les trois premières nationalités parmi les quelque 300 000 personnes obtenant chaque année le statut de réfugié dans l’Union (447 millions d’habitants).

Si l’émotion considérable causée par la guerre en Ukraine doit faire progresser l’Europe des migrations, c’est vers l’affirmation de l’universalité du droit d’asile. Loin de prêter à un chantage migratoire de la part de Vladimir Poutine, les réfugiés d’Ukraine peuvent contribuer à galvaniser l’Europe. La capacité de notre continent à offrir un asile à tout être humain fuyant les guerres est l’une de ses valeurs que, tragiquement, l’agression russe et la résistance des Ukrainiens remettent en lumière.

World Migration Report 2022

Since 2000, IOM has been producing its flagship world migration reports every two years. The World Migration Report 2022, the eleventh in the world migration report series, has been produced to contribute to increased understanding of migration and mobility throughout the world. This new edition presents key data and information on migration as well as thematic chapters on highly topical migration issues, and is structured to focus on two key contributions for readers:

  • Part I: key information on migration and migrants (including migration-related statistics); and
  • Part II: balanced, evidence-based analysis of complex and emerging migration issues.

This flagship World Migration Report has been produced in line with IOM’s Environment Policy and is available online only. Printed hard copies have not been made in order to reduce paper, printing and transportation impacts.

The World Migration Report 2022 interactive page is also available here.

Immigration et Asile en Europe:

7 constats exigeant des réponses politiques

Depuis trente ans, le 18 décembre, est célébrée la Journée internationale des droits des migrants, née à la demande de l’ONU et visant à promouvoir les droits du travail des migrants. À ce jour, très peu de pays de l’UE l’ont ratifiée. Adoptée en 1990, trente ans plus tard, les conditions des travailleurs migrants dans le monde ne se sont pas améliorées, au contraire, des milliers de violations de leurs droits et droits humains fondamentaux sont signalées chaque année. C’est pourquoi aujourd’hui plus que jamais, il est nécessaire de célébrer cette journée pour lutter contre les abus et les exploitations au travail.‎

À l’échelle européenne, les institutions ont mis en place la « Conférence sur l’Avenir de l’Europe » afin de prendre en compte l’avis et les attentes des citoyens concernant les orientations et politiques de l’UE.

C’est dans ce cadre que les membres de la sous-commission “Avenir de l’Europe” de la Chambre des Députés ont eu un échange avec des organisations de la société civile sur la “gestion des flux migratoires”.

Premier constat

Les États membres de l’Union, comme les autres pays « d’accueil » boycottent la Convention[1] des Nations Unies censée fournir un cadre légal partagé.

Migrer étant un phénomène ancien se vérifiant un peu partout, il se nourrit de raisons multiples allant de la pauvreté, des motivations personnelles, des conflits, des catastrophes naturelles, des discriminations subies, des violations des droits de l’humain, jusqu’aux effets des changements climatiques.

Deuxième constat

Ce ne sont pas les plus pauvres qui partent: ils n’en ont simplement pas les moyens.

Notre perspective euro-centrée fait croire que l’Europe était l’unique centre d’attraction. Or, l’essentiel des migrations se fait ailleurs, souvent entre pays voisins. C’est ainsi que l’énorme majorité des réfugiés se trouvent en Afrique et en Asie.

Troisième constat

L’Union européenne porte haut le drapeau des valeurs humanitaires et ses politiques doivent  être confrontées à cette ambition.  Ces valeurs sont secouées par des refus de porter assistance aux naufragés dans la Méditerranée et dans la Manche, par des dévoiements de l’aide au développement pour freiner les migrations, alors que le Traité de Lisbonne fixe comme objectif de l’aide au développement la réduction et l’éradication de la pauvreté. Notons au passage que les économies renvoyées par les migrants sont presque le triple de l’aide publique au développement.

Quatrième constat

Calais, Moria, Lampedusa, les Balkans, la frontière avec la Biélorussie[2], le Détroit de Gibraltar, Melilla, sont autant de lieux de honte où les politiques nationales et européennes dérivent vers le sécuritaire, vers la criminalisation de l’aide humanitaire, vers une violation des droits humains.  Pour les associations signataires, il ne s’agit pas d’une “crise migratoire”, mais bien d’une crise de l’accueil pour l’UE. Il ne s’agit pas d’une “gestion des flux migratoire” mais d’un impératif de respecter les principes fondateurs de l’Europe et les droits fondamentaux. Nous rappelons ici que ces textes de droits humains s’appliquent en Europe, et concernent toute personne qui se trouve sur son territoire : ils représentent un acquis précieux que nous nous devons ne pas fragiliser davantage.

Cinquième constat

Toutes les sources confirment que la population de l’Union européenne est de plus en plus vieillissante et, en 2019, le nombre moyen d’enfants par femmes était de 1,53, un chiffre insuffisant pour que la population européenne se renouvelle d’elle-même. Même s’il convient d’éviter des conclusions simplistes, on ne peut s’empêcher d‘évoquer l’immigration comme UN moyen de réagir aux effets de pareil déclin démographique.

Dès lors, la mise en place d’une politique d’immigration et d’asile communes devient inéluctable, quelles que soient les tendances anti-migrants alimentées par d’aucuns pour galvaniser des (re-)sentiments et engranger des votes.

Il ne peut y avoir de réponses en matière d’asile et d’immigration que par une politique commune, basée sur la solidarité entre les États membres.

Sixième constat

Étant donné que les associations issues et héritières de l’immigration sont de véritables acteurs citoyens qui agissent en faveur de l’interculturel, du co-développement et du métissage culturel et à travers de projets visant au développement de nouvelles géographies humaines, elles permettent de dessiner une relation, d’entretenir un espace de dialogue, de rapprocher des espaces économiques, sociaux, politiques et culturels. Il est essentiel et vital de les soutenir, et qu’elles aient accès aux financement publics.

Septième constat

Le Luxembourg, avec la moitié de ses citoyens n’ayant pas de passeport luxembourgeois, est bénéficiaire hors catégorie de l’immigration et 200.000 migrants transfrontaliers quotidiens viennent par ailleurs contribuer à son économie. Se voulant élève modèle, voir donneur de leçons, le vaste chantier de l’accueil et de l’intégration est en friche au Grand-Duché. La récente étude de l’OCDE[3] et les préparatifs en vue d’une nouvelle législation sur l’accueil, soulignent la nécessité d’agir. Une approche cohérente serait davantage garantie si l’accueil et l’intégration étaient abritées dans un même Ministère. L’accès rapide des demandeurs de protection internationale au marché de travail, des visas temporaires pour la recherche d’un travail, des programmes d’insertion et de parcours à l’emploi et une immigration circulaire contribuent à des voies légales d’entrée, tout comme des efforts doivent être faits en matière de régularisation et de combat contre la traite humaine.

Conclusion

La conférence sur l’Avenir de l’Europe est une plateforme qui nous a permis, au Luxembourg, de mettre en avant la thématique de la migration et de l’asile nécessaires au bon fonctionnement de la politique et au renforcement des valeurs européennes. Nous comptons sur les députés pour faire valoir ces points à échelle européenne, pour s’écarter du chemin actuel que prend la politique de migration et d’asile ici et là.

ASTI, CERCLE DE COOPERATION, CLAE, LFR, PASSERELL

[1] Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille adoptée par l’Assemblée générale dans sa résolution 45/158  du 18 décembre 1990

[2] https://www.euronews.com/2021/12/01/brussels-accused-of-weakening-asylum-rights-to-deal-with-belarus-border-crisis

[3] Vers un parcours d’intégration réussi le fonctionnement du système d’intégration et ses acteurs au Grand -Duché de Luxembourg https://www.oecd.org/fr/migrations/Le-fonctionnement-du-systeme-dintegration-et-ses-acteurs-au-grand-duche-de-Luxembourg.pdf