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En matière de migration, l’Europe trouve un compromis entre la lâcheté et la xénophobie

A quelques jours de la sortie de son dernier ouvrage, « On a tous un ami noir », qui traite de la migration, François Gemenne a une position très critique vis-à-vis du pacte migratoire de l’UE. « Quand on écoute Ursula Von Der Leyen parler du pacte sur la migration, on a l’impression d’entendre une vendeuse de voitures d’occasion qui essaie de faire passer pour neuve une voiture qui est en panne depuis 20 ans. On vit dans une Europe qui va de plus en plus vers l’idée d’une Europe forteresse, qui essaie de réserver un espace de paix et de prospérité à ceux qui sont à l’intérieur. La frontière aujourd’hui permet surtout de rassurer les gens, de leur dire qu’ils sont du bon côté, en excluant ceux qui sont dehors, presque comme s’ils étaient déjà en dehors de l’humanité. »

François Gemenne : « En matière de migration, l’Europe trouve un compromis entre la lâcheté et la xénophobie »

François Gemenne : « En matière de migration, l’Europe trouve un compromis entre la lâcheté et la xénophobie » (vidéo)

Aligner les pays européens

« On ne parvient pas à trouver un accord entre les 27 pays européens pour avoir une vraie politique d’asile et des migrations commune. » En témoigne d’ailleurs la position de la Hongrie. « On a tellement bien discuté avec Viktor Orban qu’on lui a laissé directement écrire le nouveau pacte. Autant la Commission Junker proposait des choses qui me semblaient aller dans le bon sens, mais qui se heurtaient systématiquement aux refus des états membres. Autant, ici, on a l’impression d’une capitulation en rase campagne de la Commission qui dit à Orban : puisque de toute façon vous allez rejeter ce qu’on propose, écrivez-le directement et on va vous proposer, non seulement une solidarité dans l’accueil, on va vous proposer aussi d’être solidaires dans les expulsions et de vous aider à renvoyer des gens. » Mais si le Pacte de la Commission précédente était intéressant dans les idées, avec ce que François Gemenne décrit comme une situation idéale de progrès, dans les faits il était ingérable sur le plan politique. « Cette fois on a l’impression que la Commission part du point de vue des États et propose quelque chose qui va forcément leur convenir, qui aura sans doute plus de chances d’être accepté. Le problème, c’est que c’est une sorte de nouvelle fuite en avant où les frontières extérieures semblent constituer le seul horizon politique commun. Je le vois comme une sorte de défaite politique et comme une sorte de compromis entre la lâcheté et la xénophobie. Je pense vraiment que la Commission pouvait proposer mieux. »

 

 

L’ASTI et le pacte de la Commission européenne

Encore un nouveau pacte migration et asile : la Solidarité dans la lâcheté

La Commission Européenne vient de présenter ses propositions pour un nouveau pacte migration et asile. Si les attentes de la société civile envers l’exécutif européen étaient peu élevées, le résultat est bien plus négatif qu’attendu.

Au lieu de proposer une vraie politique commune de migration et d’asile, la Commission a fait le choix de donner aux États membres une large flexibilité, peu contraignante, pour donner des réponses à la venue des réfugiés en Europe. Ce n’est pas une politique de solidarité dans l’humanité qu’elle propose, mais un nouveau paradigme : la solidarité dans la lâcheté ! Si un pays ne veut pas accueillir des réfugiés… pas de souci, la Commission donne les moyens à chaque membre UE de parrainer des expulsions ! Une attitude qui renforce les affirmations xénophobes de certains pays-membres envers l’accueil des réfugiés.

La Commission veut imposer un screening préalable à la demande d’asile et propose une première décision en fonction du pays d’origine. Ceci réduit fortement les chances du réfugié à obtenir la protection internationale en Europe. Cette manière de procéder institutionnalise la négation du droit d’asile, car la logique de la Convention de Genève n’est pas celle du tri selon le pays d’origine du demandeur, mais de considérer la situation de risque personnel du demandeur dans son pays .

Il semble néanmoins avoir quelques signaux positifs en ce qui concerne la proposition de réforme du règlement Dublin dans la mesure où les demandeurs d’asile seraient transférés dans les pays européens où ils ont de la famille, où ils ont étudié, ont déjà travaillé. Encore faut-il que les États-membres soient d’accord !

L’ASTI déplore que la Commission soit restée plus que floue quant aux propositions d’une politique européenne commune d’immigration. Elle annonce juste qu’il va y avoir une consultation et peut-être des changements dans certaines directives. Quant à la création de vraies voies légales d’immigration, silence radio. Or, si l’Europe veut combattre les passeurs et éviter des drames en Méditerranée, il faut donner aux personnes qui fuient que ce soit la guerre et les persécutions ou la misère une vraie perspective d’immigration légale dans l’Union Européenne. L’ASTI regrette ce manque de vision et de propositions de la Commission !

Nous savons que le Luxembourg, ne pourra pas impulser seul une politique européenne migratoire et d’asile plus humaniste.

Nous pouvons, néanmoins, transposer la législation européenne dans notre droit national, en faisant preuve de cohérence et en se dotant d’une législation à la hauteur de notre rhétorique humaniste et progressiste !

L’ASTI ne manquera pas d’avancer avec ses propositions sur une vraie politique migratoire !

ASTI asbl

Luxembourg, le 25 septembre 2020

Le plan de la Commission européenne: le texte et des échos de presse

Pour mieux comprendre et situer, en français, en allemand, en anglais

Autoprésentation par la Commission européenne:

Nouveau pacte sur la migration et l’asile

Une nouvelle approche en matière de migration en Europe

CE 23.09.2020

Le texte du document (en anglais) : le pacte

La presse internationale

Vorschläge für Asylreform

EU-Kommission setzt auf rigorose Abschiebungen
Länder wie Griechenland und Italien sollen bei der Rückführung von Menschen ohne Bleiberecht entlastet werden. Das sehen die neuen Vorschläge der EU-Kommission für eine Asylreform vor.

Spiegel online 23.09.2020

Unrecht statt Asylrecht

Ein Kommentar von Maximilian Popp
Die Europäer sind nicht bereit, Verantwortung für Schutzsuchende zu übernehmen. Das zeigt der Reformvorschlag der EU-Kommission. Die Genfer Flüchtlingskonvention ist in Europa faktisch außer Kraft gesetzt.

Spiegel online 23.09.2020

EU-Kommission schlägt Asylverschärfungen vor

Flüchtlinge sollen rascher aufgenommen und integriert werden, Illegale umso schneller abgeschoben werden

Der Standard 23.09.2020

Visegrad-Länder lehnen EU-Pläne für Asylpakt ab

Ungarns Premier Viktor Orbán sieht “keinen Durchbruch”, Tschechiens Regierungschef Andrej Babiš will “Migration stoppen”: Die EU-Vorschläge für eine Asylreform stoßen in Osteuropa auf Widerstand.

Avec son projet de « pacte pour la migration », l’Union européenne relance les débats sur les réfugiés

Le texte présenté mercredi à Bruxelles entend surmonter les divisions apparues depuis 2015 entre les pays membres et trouver un compromis entre contrôle et solidarité.

Le Monde 23.09.2020

Europe et migrants : la nécessité d’un compromis

Éditorial du  Monde 24.09.2020

Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a présenté, mercredi, un nouveau « pacte pour la migration » qui doit remplacer le règlement de Dublin, devenu au fil du temps inapplicable.

Asile et migration: Dublin est mort, vive Dublin!

La Commission a présenté sa proposition de réforme de l’asile et de la migration, dont l’élément clé, une solidarité obligatoire mais à la carte, risque d’être difficile à vendre aux pays membres.

Le Soir 23.09.2020

Mit neuen Vorschlägen will die EU-Kommission Bewegung in die blockierten Asylreform-Verhandlungen bringen

Europa setzt auf rigorose Abschiebungen

Wort 24.09.2020

Migrations: le nouveau pacte dévoilé

Un nouveau pacte européen sur la migration a été présenté hier par laCommission européenne.

L’objectif:éviter la cacophonie entre les pays

Le Quotidien 24.09.2020

Abschiebung statt Umverteilung

EU-Kommission kommt osteuropäischen ­Mitgliedstaaten weit entgegen

tageblatt 24.09.2020

«La crise de l’asile a montré que l’Union européenne ne fonctionnait pas»

Philippe De Bruycker est spécialiste du droit de l’immigration européen et professeur à l’ULB.

Philippe De Bruycker a codirigé une proposition de réforme du paquet asile et migration élaborée par des universitaires, « De Tampere 20 à Tampere 2.0 ».

La réforme du paquet asile et migration est bloquée depuis des années. Pourquoi ?

C’est l’héritage des décisions de relocalisation imposées en 2015 aux Etats membres qui n’en voulaient pas. Pour ces derniers, ces relocalisations obligatoires sont considérées comme contraires à leur vision de souveraineté, une ligne rouge à ne pas franchir, totalement inacceptable. L’idée d’un mécanisme de solidarité à la carte aurait de plus grande chance d’être accepté… Mais peut-être suis-je trop optimiste.

A l’époque le geste fort de la Commission, son sens de solidarité et d’humanisme, avait été largement salué. C’était une erreur ?

C’était la solution idéale dans un monde théorique. Mais l’enfer est pavé de bonnes intentions. On a complètement bloqué le débat politique et les relocalisations n’ont quasi pas eu lieu : les Etats de Visegrad (Hongrie, Pologne, Tchéquie, Slovaquie) n’y ont pas ou à peine participé, préférant essayer une condamnation devant la Cour de justice de l’UE. La situation s’est d’une certaine manière débloquée en négociant avec les Turcs et les gardes-côtes libyens pour bloquer les flux. L’Italie a même conclu un accord de coopération avec le soi-disant gouvernement libyen. On est sorti de la crise du point de vue numérique mais on reste dans un climat de crise car des problèmes persistent : l’arriéré des dossiers en Grèce et les psychodrames à chaque débarquement de bateau qui impliquent à chaque fois une nouvelle négociation de relocalisations.

Il y a un grand écart idéologique entre les deux approches : la solidarité européenne pour gérer l’asile, puis la sous-traitance à des autorités. questionnables.

Le contraste est très frappant. On le voit dans l’attitude ambivalente de l’Allemagne, qui ouvre les frontières puis quelques semaines plus tard dit qu’il faut bloquer les flux et passe un accord avec la Turquie. La position de Merkel sur l’ouverture des frontières était lourde à porter politiquement en Allemagne. Et les solutions qu’on a trouvées via ces accords avec des pays tiers posent des questions morales et politiques : la Turquie est-elle bien un pays tiers sûr pour les demandeurs d’asile ? Répond-elle strictement aux conditions de la Convention de Genève ? Cela n’a pas vraiment été tranché. Avec la Libye, c’est bien pire : personne ne va prétendre que la Libye est un pays tiers sûr, certainement pas pour les demandeurs d’asile. Au fond, l’UE délègue à la Turquie et aux gardes-côtes libyens la gestion des flux migratoires en leur demandant de retenir les demandeurs d’asile, des sortes de « pull back ».

D’autres tentatives de réformes ont été amorcées depuis, pourquoi n’ont-elles pas davantage abouti ?

En 2016, la Commission a proposé un mécanisme de crise avec relocalisation obligatoire dès qu’un pays dépassait 150 % d’une charge de demandes d’asile considérée comme normale. Le Parlement européen est allé encore plus loin en proposant d’enclencher le mécanisme dès 100 %. Ce qui était tout à fait inacceptable pour le groupe de Visegrad. Le dossier est revenu en juin 2018 en Conseil européen avec des conclusions très nébuleuses. On introduisait le concept de plateformes de débarquement, censées faire le tri entre les personnes, et l’idée de centres de contrôles d’où s’opéreraient les retours. La Commission a fait le service minimum avec des « non papers » très, très vagues pour expliciter ces mécanismes, semble-t-il pas convaincue et n’ayant pas apprécié le fait de se voir refiler la patate chaude. Toutes ces idées ont disparu une fois les conclusions adoptées.

Quel a été l’impact, au-delà des seules questions migratoires ?

La crise migratoire a été médiatisée à l’extrême – il faut dire qu’il est rare de voir 1 million de personnes converger en quelques mois vers l’Europe –, montrant des Etats agissant dans le désordre le plus complet. La route des Balkans, qu’on a laissé les gens traverser, n’aurait jamais dû exister en vertu des règles européennes. Et on peut applaudir la position de l’Allemagne d’ouvrir ses frontières, mais c’est une transgression du règlement Dublin. Ce désordre extraordinaire a montré une incapacité à résoudre la crise de l’asile qui était d’ailleurs surtout une crise de gestion : 1 million de personnes, ça ne devrait pas être ingérable à l’échelle de l’UE, il suffit de voir ce qui s’est passé au Liban où un nombre similaire de réfugiés a été absorbé. Cette crise a montré que l’Union européenne ne fonctionnait pas, alors même que c’est fondamentalement une responsabilité des Etats membres dans la mise en œuvre de la politique d’asile. Plus largement, elle a mis en lumière les divergences de vues quant au futur de l’Union européenne. Le groupe de Visegrad a posé le débat : l’Europe doit-elle être un territoire d’immigration ? Accueillir une population musulmane ? Cela a permis d’installer l’idée d’un agenda caché de Bruxelles visant à faire des Etats européens des Etats multiethniques. La Pologne a même plaidé pour que l’homogénéité ethnique de sa population, qu’elle ne voulait pas entacher, soit reconnue comme son identité constitutionnelle. La crise de l’asile a généré un débat très profond sur l’identité de l’Union européenne alors qu’on sait très bien que les flux ne peuvent pas être endigués à long terme. La crise financière ou, à présent, la crise du Covid n’ont jamais suscité d’opposition de blocs avec un débat Est-Ouest sur un enjeu aussi symbolique que la migration. L’impact a été extrêmement profond.

Vous êtes optimiste pour la suite ?

Non. Les premiers éléments donnent l’impression que le pacte est une mise sur le papier de l’expérience vécue en Grèce et je ne vois pas bien pourquoi tout à coup ça fonctionnerait. J’ai l’impression qu’on n’a pas trouvé de solution et qu’on s’en contente. Les accords avec les pays tiers permettent de gérer les flux, donc, pour les politiques, s’il n’y a pas d’urgence, il n’y a pas de problème. La question est de savoir ce qui va se produire quand une nouvelle crise arrivera.

 

Le Soir 22 septembre 2020

L’incendie de Moria : une catastrophe prévisible ?

France Culture : Ecoutez ici

Moria c’est fini. Et c’est sans fin. Voilà, mis en mots par l’écrivaine Marie Cosnay, de façon lapidaire, le sentiment et la réalité qui frappe après l’incendie qui a entièrement dévasté le camp situé à Lesbos, en Grèce, où s’entassaient prêts de 13 000 réfugiés pour une capacité d’accueil de 2500 places. Au plus fort des arrivées depuis les côtes turques, le camp comptait plus de 20 000 personnes.

Un peu d’histoire s’impose, elle est rapide et épouse évidemment celle des politiques migratoires européennes. Moria ouvre en 2013, sur un site militaire désaffecté, c’est alors un centre d’enregistrement administratif pour les quelques centaines de migrants qui y font halte sur leur route vers l’Europe du Nord. Deux ans plus tard, dans le sillage de la guerre en Syrie, Lesbos et ses 85 000 habitants voient affluer plus de 450 000 chercheurs d’asile en un an. Moria est le seul lieu disponible, il glissera peu à peu de centre d’accueil à centre de rétention.

La plupart des pays européens ferment alors leurs frontières, Lesbos devient bientôt un goulet d’étranglement pour les réfugiés, et les habitant qui les avaient d’abord accueillis se sentent abandonnés… la situation se crispe. En 2016, L’union européenne signe un pacte migratoire avec la Turquie, qui prévoit le renvoi systématique de tous les migrants vers la Turquie en contrepartie d’un soutien financier de la part de l’UE. Celles-ci met alors en place neuf “hot spots” en Grèce – dont Lesbos – et en Italie. Ces centres sont chargés d’identifier les nouveaux arrivants et de séparer les demandeurs d’asile des migrants économiques.

Manifestement, le président turc Recep Tayyip Erdoğan est résolu à se servir de ce levier migratoire comme outil diplomatique et géopolitique. Le bilan reste pour le moins mitigé.

A cette situation déjà tendue, est venue s’ajouter la pandémie de Covid-19, le camp de Moria a été confiné dès le mois de mars. Ce sont apparemment des nouvelles mesures sanitaires qui ont déclenché des réactions hostiles et l’incendie qui a ravagé le camp.

Alors Incendie Moria : une catastrophe prévisible ?

“La situation est indescriptible.” Aurélie Ponthieu

“Il y a la violence de la catastrophe et celle des demandeurs d’asile.” Camille Schmoll

“Il y a une criminalisation à l’encontre des migrants et de ceux qui leur viennent en aide.” Camille Schmoll

“On tourne dans une boucle sans fin et aberrante.” Marie Cosnay

“Il y a un manque de courage politique.” Aurélie Ponthieu

“On attend une solidarité européenne qui n’existe pas.” Aurélie Ponthieu

An der Grenze

An der Grenze

Vor fünf Jahren entschied Angela Merkel, mehrere Hunderttausend Flüchtlinge ins Land zu lassen. Und heute? Eine Geschichte in 110 Nachrichten

Zeit – dossier 19. August 2020

 

Wir schaf­fen das

Ein Groß­teil der Ge­flüch­te­ten, die 2015 ins Land ka­men, wa­ren Ju­gend­li­che. Ha­ben sie ei­nen Aus­bil­dungs­platz ge­fun­den, ei­nen Job? Ei­ne Zwi­schen­bi­lanz VON ARN­FRID SCHENK   Die Zeit 19.08.2020

Im Herbst 2018 wird Fe­lix Wink­ler klar, dass da et­was nicht so läuft, wie es lau­fen soll­te. Er sieht sich ge­zwun­gen, Alarm zu schla­gen. Wink­ler ist Schul­lei­ter der Ge­werb­li­chen Schu­len in Stutt­gart. Sei­ne Ein­drü­cke so­wie die von Leh­rern und Rek­to­ren­kol­le­gen ver­dich­ten sich zu ei­nem be­sorg­nis­er­re­gen­den Ge­samt­bild: Die Sprach­de­fi­zi­te der Ge­flüch­te­ten, die als Aus­zu­bil­den­de in den Klas­sen der Stutt­gar­ter Be­rufs­schu­len sit­zen, sind so ge­wal­tig, dass ein nor­ma­ler Un­ter­richt kaum mög­lich ist.

Wink­ler will es ge­nau wis­sen und in­iti­iert Deutsch­tests an al­len 21 Be­rufs­schu­len der Stadt. Das Er­geb­nis ist noch ver­hee­ren­der als be­fürch­tet: Von den 1000 neu zu­ge­wan­der­ten Aus­zu­bil­den­den sind auch nach zwei oder drei Jah­ren in Deutsch­land nur 116 in der La­ge, sich an ei­ner Fach­dis­kus­si­on zu be­tei­li­gen, 40 Pro­zent der Lehr­lin­ge er­rei­chen ge­ra­de ein­mal die Sprach­ni­veaus A1 und A2. Ru­di­men­tä­res Deutsch, das nicht an­satz­wei­se den er­for­der­li­chen Kennt­nis­sen ent­spricht. Fach­un­ter­richt ist so nicht mach­bar.

Die Schul­lei­ter wen­den sich an die Stadt, war­nen, dass die Aus­bil­dung von fast der Hälf­te der Azu­bis mit Flucht­hin­ter­grund zu schei­tern dro­he: Sie wür­den die schrift­li­chen Ab­schluss­prü­fun­gen nicht schaf­fen. Die für Bil­dung zu­stän­di­ge Bür­ger­meis­te­rin spricht von ei­ner »Zeit­bom­be«.

Fe­lix Wink­ler, Lei­ter der Schu­le für Far­be und Ge­stal­tung in Stutt­gart-Feu­er­bach, er­zählt das an­dert­halb Jah­re spä­ter an ei­nem Ju­li­tag kurz vor den Som­mer­fe­ri­en. 70 Flücht­lin­ge be­su­chen sei­ne Schu­le, in man­chen Klas­sen stel­len sie fast die Hälf­te der Schü­ler. Wink­ler sagt: »Vie­les wur­de am An­fang zu ro­sig ge­malt.«

Die­ser An­fang war der Som­mer 2015. Vor fünf Jah­ren be­an­trag­ten in Deutsch­land 477.000 Men­schen Asyl, 2016 wa­ren es 746.000. Es wa­ren die größ­ten Zu­zü­ge seit En­de des Zwei­ten Welt­krie­ges. Die meis­ten Men­schen ka­men aus Sy­ri­en, Af­gha­nis­tan, dem Irak, dem Iran und Eri­trea. Ein Groß­teil von ih­nen zwi­schen 18 und 24 Jah­ren alt, rund 280.000 – schon zu alt für ei­ne all­ge­mein­bil­den­de Schu­le; ei­ne Aus­bil­dung war der na­he­lie­gen­de Weg in den Ar­beits­markt.

Die Eu­pho­rie des An­fangs war groß, die Wirt­schaft hoff­te auf Fach­kräf­te von mor­gen. Al­len vor­an der da­ma­li­ge Daim­ler-Chef Die­ter Zet­sche: Es sei ei­ne Her­ku­les­auf­ga­be, die Flücht­lin­ge auf­zu­neh­men, »aber im bes­ten Fall kann es auch ei­ne Grund­la­ge für das nächs­te deut­sche Wirt­schafts­wun­der wer­den«. Die Flücht­lin­ge ka­men in ei­ner Zeit, in der vie­le Lehr­stel­len in Deutsch­land un­be­setzt blie­ben, 37.000 wa­ren es al­lein 2015. Hand­werks- und Han­dels­kam­mern, Un­ter­neh­men, Be­hör­den, das Bun­des­wirt­schafts­mi­nis­te­ri­um und die Bun­des­agen­tur für Ar­beit grün­de­ten In­itia­ti­ven, um die Ge­flüch­te­ten in ei­ne Aus­bil­dung zu brin­gen.

Und heu­te? Wie sieht es aus, fünf Jah­re nach An­ge­la Mer­kels »Wir schaf­fen das!«? Wie kom­men die jun­gen Ge­flüch­te­ten zu­recht in Aus­bil­dung und Be­rufs­schu­len? Der Schul­lei­ter Fe­lix Wink­ler ist in der Zwi­schen­zeit zu­ver­sicht­li­cher. Die Stadt Stutt­gart hat rasch re­agiert, ei­nen Aus­bil­dungs­gip­fel or­ga­ni­siert, Mo­dell­pro­jek­te ge­star­tet und drei Aus­bil­dungs­ma­na­ger ein­ge­stellt. Sie sol­len die Ge­flüch­te­ten zum Be­rufs­ab­schluss be­glei­ten, ei­ne Ver­bin­dung zwi­schen Schu­le und Be­trieb schaf­fen. Ih­re wich­tigs­te Auf­ga­be: pas­sen­de Sprach­kur­se mit be­rufs­be­zo­ge­nen In­hal­ten fin­den. Und – nicht ein­fach – die Be­trie­be da­von über­zeu­gen, dass sie ih­re Azu­bis für zu­sätz­li­che Deutsch­kur­se frei­stel­len.

Das Pro­gramm zei­ge Wir­kung, be­rich­tet Wink­ler, das Sprach­ni­veau ver­bes­se­re sich, noch lang­sam, aber spür­bar. Die Mo­ti­va­ti­on der Schü­ler sei sehr hoch. Auch wenn die Ge­fahr des Schei­terns wei­ter­hin groß sei, hofft er, dass man in zwei Jah­ren über den Berg sei.

Es gibt in Ba­den-Würt­tem­berg wie in vie­len Bun­des­län­dern Vor­be­rei­tungs­klas­sen für Be­rufs­schu­len. Die Vor­stel­lung, dass die Flücht­lin­ge dort in ei­nem Jahr die nö­ti­gen Deutsch­kennt­nis­se er­lan­gen, sei völ­lig ir­re­al ge­we­sen, sagt Wink­ler. Aber vie­le Fir­men hat­ten Pro­ble­me, Lehr­lin­ge zu fin­den, al­so stell­te man das Sprach­pro­blem hint­an. Jetzt rächt es sich. Spricht man mit Mi­gra­ti­ons­ex­per­ten und Prak­ti­kern, zeigt sich, dass das in vie­len an­de­ren Re­gio­nen ähn­lich lief. Deutsch­land war zu un­ge­dul­dig.

Mitt­ler­wei­le stimmt die Rich­tung im Gro­ßen und Gan­zen. Ein Blick in die Sta­tis­tik der Bun­des­agen­tur für Ar­beit zeigt: Der­zeit ma­chen 55.000 Ge­flüch­te­te aus den acht häu­figs­ten Her­kunfts­län­dern ei­ne Aus­bil­dung. Die Zahl scheint klein, aber In­te­gra­ti­on ist ein Ma­ra­thon, kein Sprint, das zeigt die Stei­ge­rung ge­gen­über den Vor­jah­ren, 2015 wa­ren es 6600, 2017 im­mer­hin schon 27.000. Die Zahl der Ab­bre­cher ist leicht hö­her als un­ter ein­hei­mi­schen Azu­bis. In den ers­ten Jah­ren hat­ten vie­le Ge­flüch­te­te auf ei­ne Leh­re ver­zich­tet und Hel­fer­jobs be­vor­zugt, um mög­lichst schnell et­was Geld zu ver­die­nen und ih­re Fa­mi­lie in der al­ten Hei­mat zu un­ter­stüt­zen. All­mäh­lich wächst der An­teil de­rer, die ver­ste­hen, dass sich ei­ne Aus­bil­dung lohnt.

Der Deut­sche In­dus­trie- und Han­dels­kam­mer­tag (DIHK) hat 2016 das bun­des­wei­te Netz­werk »Un­ter­neh­men in­te­grie­ren Flücht­lin­ge« ge­grün­det. Es ist der größ­te Zu­sam­men­schluss von Fir­men, um Ge­flüch­te­te in Aus­bil­dung und Ar­beit zu brin­gen. Sa­rah Stro­bel, Re­fe­ren­tin für das Pro­jekt, fasst die ver­gan­ge­nen Jah­re so zu­sam­men: »Es hat sich gut ent­wi­ckelt.« Knapp 2500 Un­ter­neh­men ma­chen mit, vor al­lem klei­ne und mit­tel­stän­di­sche Fir­men. Ins­ge­samt be­schäf­ti­gen sie 9300 Ge­flüch­te­te. Um­fra­gen in den Be­trie­ben zei­gen deut­lich: Was das Prak­ti­sche an­be­langt, ma­chen die Azu­bis ei­nen gu­ten Job. Sie zei­gen aber auch, dass die man­geln­den Sprach­kennt­nis­se auch nach Jah­ren noch ein Han­di­cap sind.

Dass vie­le Ge­flüch­te­te in den Be­rufs­schu­len kaum mit­hal­ten kön­nen, gilt mitt­ler­wei­le als die größ­te Hür­de auf ih­rem Weg in den Ar­beits­markt. Vor al­lem die Klau­su­ren am En­de der Aus­bil­dung be­rei­ten Sor­ge. Die Han­dels­kam­mern ha­ben re­agiert und bie­ten da­für Vor­be­rei­tungs­kur­se an. Doch die Ex­amens­fra­gen sei­en oft sper­rig, hört man von Prü­fern, selbst Mut­ter­sprach­ler müss­ten man­che drei­mal le­sen, um zu ver­ste­hen, was ge­nau ge­fragt sei. Oft liegt die Schwie­rig­keit auch in der Mehr­deu­tig­keit: Dass zum Bei­spiel die Fra­ge »Bei wel­chen Ar­ti­keln han­delt es sich um so­ge­nann­te Pen­ner­ar­ti­kel?« auf Wa­ren zielt, die sich schlecht ver­kau­fen, er­schließt sich nicht un­be­dingt.

Ei­ne Stu­die aus dem Jahr 2017 er­gab, dass 76 Pro­zent der Azu­bis mit Flucht­hin­ter­grund die Prü­fung be­stan­den, un­ter den Ein­hei­mi­schen wa­ren es 92 Pro­zent. Ak­tu­el­le­re Zah­len gibt es nur bei den re­gio­na­len Kam­mern.

Ei­ne Stich­pro­be in Nürn­berg. Ste­fan Kast­ner, Lei­ter des Be­reichs Be­rufs­bil­dung der In­dus­trie- und Han­dels­kam­mer, sitzt in sei­nem Bü­ro und schaut in sei­ne Un­ter­la­gen. 9000 Aus­bil­dungs­be­trie­be gibt es in Mit­tel­fran­ken, rund ein Drit­tel be­schäf­tigt Ge­flüch­te­te. Im ver­gan­ge­nen Jahr ha­ben 75 Pro­zent der Azu­bis aus den acht häu­figs­ten Her­kunfts­län­dern be­stan­den, ge­gen­über 92 Pro­zent bei ein­hei­mi­schen Prü­fungs­teil­neh­mern. Auch Kast­ner macht die Er­fah­rung: Die Flücht­lin­ge ha­ben Pro­ble­me in der Schu­le, nicht in den Be­trie­ben. Schaf­fen wir das? – Ja, sagt Kast­ner. Man brau­che Ge­duld, aber es lau­fe.

Aus­dau­er braucht auch der Neu-Nürn­ber­ger Mahmud. Er hat­te es trotz mi­se­ra­bler Start­chan­cen schon fast ge­schafft, im letz­ten Mo­ment stol­per­te er trotz­dem. Er ist 20 Jah­re alt, in Alep­po be­such­te er die Grund­schu­le, wie üb­lich sechs Jah­re lang. Dann kam der Krieg in die Stadt, sei­ne El­tern schick­ten ihn mit ei­nem On­kel auf die Flucht nach Eu­ro­pa, da war er 13. Als er in Nürn­berg an­kam, war er 15. Nach neun Mo­na­ten be­gann er mit sei­nem ers­ten Deutsch­kurs. Dort fiel er auf als ei­ner, der schnell lernt, und be­kam ei­ne Aus­bil­dung in ei­nem Re­stau­rant ver­mit­telt. In der Be­rufs­schu­le war er fast drei Jah­re lang der ein­zi­ge Flücht­ling in sei­ner Klas­se, es lief gut auf sei­nem Weg zum Re­stau­rant-Fach­mann.

Mahmud er­zählt das flüs­sig, man kann sich pro­blem­los mit ihm un­ter­hal­ten. Im Ju­ni kam dann die Ab­schluss­prü­fung, we­gen Co­ro­na fand in den Mo­na­ten da­vor kei­ne Schu­le statt. Mahmud hat­te viel ge­lernt, ge­reicht hat es nicht. Zwar durf­te er ein Le­xi­kon be­nut­zen, aber das kos­te­te Zeit, und man­che Fra­ge hat er doch nicht recht ver­stan­den. In zwei Mo­na­ten be­kommt er ei­ne neue Chan­ce, zwei­mal darf die Prü­fung wie­der­holt wer­den. Mahmud ist gu­ter Din­ge: »Wenn man will, kann man al­les schaf­fen.«

Her­bert Brü­cker vom In­sti­tut für Ar­beits­markt- und Be­rufs­for­schung (IAB) ge­hör­te nicht zu de­nen, die in den Flücht­lin­gen schon die Fach­kräf­te für mor­gen sa­hen. Er lei­tet den For­schungs­be­reich Mi­gra­ti­on, In­te­gra­ti­on und in­ter­na­tio­na­le Ar­beits­markt­for­schung am IAB. Be­reits 2015 lau­te­te sei­ne Ein­schät­zung, dass es we­nigs­tens fünf Jah­re dau­ern wer­de, bis die Hälf­te al­ler Ge­flüch­te­ten ei­ne Ar­beit ge­fun­den ha­be. Die­sen Fe­bru­ar er­gab ei­ne Lang­zeit-Be­fra­gung des IAB, dass Brü­cker rich­tig lag: Fünf Jah­re nach der An­kunft hat­te et­wa die Hälf­te der Ge­flüch­te­ten ei­nen Job, 52 Pro­zent da­von als Fach­kräf­te, 44 Pro­zent als Hel­fer.

Dann kam das Co­ro­na­vi­rus. Die Ge­flüch­te­ten lei­den be­son­ders un­ter den Aus­wir­kun­gen der Pan­de­mie, vie­le von ih­nen ar­bei­ten in stark ge­schä­dig­ten Wirt­schafts­zwei­gen wie Ho­tels und Gast­stät­ten. Et­li­che ha­ben ih­re Jobs ver­lo­ren, an­de­re ban­gen um ih­re Aus­bil­dung. Ein Rück­schlag. Dass sich da­durch der po­si­ti­ve Trend lang­fris­tig um­kehrt, glaubt Brü­cker aber nicht. Das Fa­zit des Mi­gra­ti­ons­ex­per­ten: Man hat viel ge­schafft, aber es gibt auch noch viel zu tun. Wich­tigs­te Auf­ga­be: be­rufs­be­zo­ge­ne Sprach­kur­se. Bis die meis­ten Flücht­lin­ge mit der neu­en Spra­che pro­blem­los ar­bei­ten kön­nen, wird es noch dau­ern.

Consultation pour le prochain AMIF (2021-2027)

Lancement de la consultation dans le cadre du prochain programme national pluriannuel du Fonds européen “Asile, migration et intégration” (AMIF 2021-2027)

La nouvelle période de programmation du Fonds européen “Asile, migration et intégration” (AMIF 2021-2027) est en cours de négociation entre le Parlement européen, le Conseil et la Commission européenne.

Le Fonds continuera à soutenir les politiques globales de l’Union européenne dans le domaine des migrations, de l’intégration et du retour et vise à réaliser les objectifs spécifiques suivants:

Renforcer et développer tous les aspects du régime d’asile européen commun, y compris sa dimension extérieure;
Soutenir la migration légale vers les États membres et promouvoir l’intégration effective des ressortissants de pays tiers;
Contribuer à lutter contre la migration irrégulière et garantir l’efficacité du retour et de la réadmission dans les pays tiers.

En vue d’assurer une utilisation optimale des opportunités de financement, le ministère des Affaires étrangères et européennes et le Département de l’intégration du ministère de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région, lancent une consultation.

L’objectif est d’identifier les défis, besoins et priorités au Luxembourg et d’obtenir des recommandations et des propositions d’action précises en vue de la prochaine programmation nationale du Fonds AMIF de 2021-2027.

La consultation est limitée aux associations et organismes œuvrant dans le domaine de l’asile, de la migration et de l’intégration et sera ouverte du 15 août au 15 septembre 2020 sur le site https://etat.emfro.lu/s3/AMIF-2021-2027.

Le Luxembourg accueille 12 mineurs des camps grecs

Alors qu’une dizaine d’Etats membres de l’UE s’étaient engagés(?) à accueillir 1 500 mineurs non accompagnés des camps grecs, Le Luxembourg en a accueilli 12 le 14 avril, l’Allemagne 50 autres le 18 avril.

Der Standard 7. April 2020 : Erste Flüchtlingskinder kommen aus Griechenland nach Luxemburg

Die Reise von zwölf unbegleiteten Minderjährigen soll für andere EU-Länder eine Vorbildwirkung haben

Communiqué du gouvernement (avec photos) 14 avril 2020 : Arrivée de 12 mineurs non-accompagnés depuis la Grèce dans le cadre d’une relocalisation

Reportage de l’Arrivé dans le journal RTL télé du 14 avril 2020

RTL today 14 april 2020 : Luxembourg to welcome 12 refugee children this Wednesday

Chronicle 15 april 2020 : 12 Unaccompanied Minors Arrive from Greek Islands for Refugee Status in Luxembourg

tageblatt 15 avril 2020 Un petit pas en avant qui donne l’exemple: Douze mineurs de camps grecs arrivent au Luxembourg

Prise de position commune des ministres grec et luxembourgeois de l’asile

Zeit online 15. April 2020 : Jean Asselborn appelliert an andere EU-Staaten, Minderjährige aus den griechischen Flüchtlingslagern aufzunehmen. Die ersten haben Luxemburg bereits erreicht.

RTL radio 15. Abrell 2020 Tëscheruff vum Nadine Gautier
Kommentaren iwwer d’Aktioun vum Jean Asselborn

D’Kommentare virun allem op de sozialen Netzwierker iwwert déi 12 Flüchtlingskanner sinn ënnerierdesch, egoistesch, rassistesch an oniwwerluecht. Si weisen, datt et esou munchem Erwuessenen u Verstand a Matgefill feelt. Dat mengt d’Nadine Gautier a sengem Tëscheruff.

 

Interview von Jean Asselborn im Deutschlandfunk 16. April 2020 : “Flüchtlinge in Griechenland: Kinder nicht auf den Müllhalden verkommen lassen”

Luxemburger Wort 16. April 2020 : Luxemburg nimmt zwölf minderjährige Flüchtlinge auf „Ein schöner Tag“

Am Ende ging alles sehr schnell. Das Flugzeug der Aegean Air setzte eine halbe Stunde früher auf der Piste auf als geplant. Aufmerksam verfolgt wurde die Landung auf dem ansonsten menschenleeren Flughafen von zahlreichen Journalisten, darunter viele Medienvertreter aus dem Ausland.Außenminister Jean Asselborn (LSAP) nahm die zwölf jungen Passagiere persönlich in Empfang: „Die Jugendlichen haben ein Recht auf ein sicheres und anständiges Leben, ohne Angst und ohne Hunger. Sie haben ein Recht, in Frieden zu leben“, so der Minister gestern unmittelbar nach der Ankunft der minderjährigen und unbegleiteten Flüchtlinge, die monatelang in den Flüchtlingslagern auf den Inseln Lesbos, Chios und Samos festsaßen. Die elf Jungen und das Mädchen sind zwischen elf und 16 Jahre alt, zehn Jugendliche stammen ursprünglich aus Afghanistan, zwei aus Syrien.

Nachdem sich die Situation in den Camps über die Wintermonate dramatisch
verschlechtert hatte, hatte Asselborn bereits am 13. März einen Appell an die EU- Mitgliedstaaten gerichtet, um zumindest die Kinder aus den Lagern herauszubekommen. Jedes Land solle pro 500 000 Einwohner zehn minderjährige Flüchtlinge aufnehmen, so sein Vorschlag. Zwar hatten einige Länder, darunter Deutschland, Frankreich und Portugal, Hilfe versprochen, doch dann setzte die Corona-Krise dem Vorhaben ein jähes Ende.
Jean Asselborn war daher gestern sichtlich zufrieden, dass es doch noch geklappt hat, und sprach von einem „schönen Tag für Luxemburg“, aber auch für die gesamte EU. Die Union habe sich in den vergangenen Monaten und Jahren in der Migrationsfrage wahrlich nicht mit Ruhm bekleckert: „Europa hat nicht immer in der Champions League gespielt.“ Wenn Luxemburg nun zwölf junge Flüchtlinge aufnehme, werde Europa dadurch zwar noch nicht besser. Es zeige aber, dass die EU immer noch ein Friedensprojekt ist und dass die Solidarität spielt. Man dürfe Länder wie Griechenland oder Italien, die in der Migrationsfrage in der ersten Reihe stehen, nicht allein lassen, forderte der Minister. Er hofft nun, dass andere EU-Länder dem luxemburgischen Beispiel folgen und ebenfalls unbegleitete Kinder aus den überfüllten Flüchtlingslagern aufnehmen.
Weiterreise in den Norden
Nach ihrer Ankunft wurden die zwölf Jugendlichen per Bus in den Norden des Landes gebracht. Die Caritas hat dort eigens für sie ein Haus angemietet, in dem sie zusammen wohnen können und wo sie bis auf Weiteres rund um die Uhr professionell betreut werden.
Caritas-Präsidentin Marie-Josée Jacobs sprach von einer Herausforderung, „die wir aber gerne annehmen, weil die Kinder auf der Flucht und in den Lagern Schreckliches erlebt haben“. Für die Caritas sei es daher das Normalste der Welt, die zwölf Minderjährigen aufzunehmen und sich um sie zu kümmern. Es sei wichtig, dass die Jugendlichen nicht erneut auseinandergerissen werden, sondern dass alle zusammen in einem Haus wohnen können. Ein wichtiger Schritt sei die Ausbildung. Wenn alles klappt, sollen sie im Herbst eingeschult werden. Zunächst müssen sie aber 14 Tage in Quarantäne verbringen, für den Fall, dass sie sich trotz eines negativen Tests vor der Abreise doch noch mit dem Corona-Virus infiziert haben.
Ausgesucht wurden die Kinder übrigens von dem UN-Flüchtlingshilfswerk UNHCR. Luxemburg selbst hatte keinerlei Einfluss auf das Auswahlverfahren. Da es sich bei den Jugendlichen nicht um Waisen handelt, haben sie das Recht auf Familienzusammenführung, so wie dies im Asylgesetz vorgesehen ist.
Das UNHCR war zusammen mit der griechischen Regierung und der Internationalen Organisation für Migration maßgeblich daran beteiligt, dass die Flüchtlinge die griechischen Lager im Rahmen des Relocation-Programms verlassen konnten.
Die Aktion stieß übrigens europaweit auf ein positives Echo. Sowohl die für Immigration zuständige EU–Kommissarin Ylva Johansson als auch die Kommissarin für Menschenrechte des Europarats, Dunja Mijatovic, begrüßten, dass Luxemburg als erstes europäisches Land minderjährige Flüchtlinge aus Griechenland aufgenommen hat.

Kommentar von Tom Haas im tageblatt 16. April 2020 :

Pissen in den Ozean

Kommentar Die Heldentaten des Jean Asselborn
Zwölf Kinder hat Luxemburg aus den provisorischen Flüchtlingslagern auf den Ägäischen Inseln gerettet. Zwölf Kinder von ge-
schätzten 5.200, die zurzeit ohne ihre Eltern oder Angehörigen in katastrophalen Zuständen ein unsicheres Dasein fristen und Angst vor Ausbeutung und Menschenhändlern haben.

Es ist schön, dass dem luxemburgischen Außenminister, dem Doyen der europäischen Diplomatie, das Wohl dieser Kinder am Herzen liegt. Es erfüllt einen als Luxemburger bisweilen sogar mit so etwas wie Stolz, dass unsere Politiker in der Hinsicht nicht der Verheißung des Populismus anheimfallen, die in anderen Ländern der Union auf fruchtbaren Boden fällt. Aber ganz ehrlich: Die Leistung ist bescheiden – und die Inszenierung als heldenhafter Retter schmeckt angesichts der erdrückenden, nackten Zahlen bitter.
Jean Asselborn, das fleischgewordene schlechte Gewissen der europäischen Wertegemeinschaft, empfängt die Kinder am Findel zum Fototermin. Kinder, die keine Zeit hatten, anzukommen, sich zu waschen, etwas zu essen, etwas Ruhe in der fremden Umgebung zu finden. Nein, sie müssen zuerst vor die Kamera, damit die Bilder in der Zeitung landen. Man kann Menschen auch für den guten Zweck instrumentalisieren, die hehre Absicht macht den Vorgang keinen Deut besser. Und ja, natürlich sind auch die anderen europäischen Länder in der Verantwortung, zu helfen. Und zwölf Kinder von 5.200, das ist nicht, wie der Pressesprecher verkündete, „die Vollendung einer Umsiedlungsaktion, die als Antwort auf den Solidaritätsaufruf der Griechischen Republik durchgeführt wurde“. Es ist ein Pissen in den Ozean – es fällt nicht weiter ins Gewicht.

tageblatt 18. April 2020 : Adé Tristesse , Gemeinde Clerf beherbergt die zwölf Flüchtlingskinder

Spiegel online 18 April 2020 : “Hier besteht jede Art von Gefahr”
Luxemburg hat zwölf Kinder aufgenommen, etwa fünfzig sollen am Samstag in Deutschland landen. Im griechischen Flüchtlingscamp Moria warten immer noch Hunderte Kinder und Jugendliche darauf rauszukommen. Video