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Les réfugiés ukrainiens… et les autres

Le LFR a salué la mise en place rapide d’un guichet unique pour les réfugiés ukrainiens.

Capacités d’hébergement, traitement des dossiers, statut des différents cas : l’arrivée massive en un laps de temps très court de réfugiés ukrainiens (4 000 selon le dernier décompte et environ 2 000 demandes introduites depuis l’étranger), soulève de nombreuses questions d’ordre pratique et juridique.

Le Collectif Réfugiés (Lëtzebuerger Flüchtlingsrot, ou LFR), qui regroupe des associations veillant au respect des droits des réfugiés, a donc sollicité une entrevue avec l’Office national de l’accueil (ONA) et la direction de l’Immigration pour faire le point sur la situation. Elle a eu lieu le 25 mars.

«Une demande de protection temporaire, ce n’est jamais arrivé en Europe. Des concertations régulières avec les autorités vont donc être nécessaires et il va falloir du temps pour mettre les choses en place, car des questions seront soulevées au fur et à mesure que nous serons confrontés à différentes situations», prévient d’emblée Ambre Schulz, coordinatrice de projets pour l’association Passerell.

Parmi les problématiques déjà posées : quid des personnes fuyant l’Ukraine originaires de pays tiers? La réponse reste encore floue pour l’instant, mais devrait être précisée prochainement. La protection temporaire semble en effet pouvoir être accordée à ces personnes si elles ne peuvent «rentrer dans leur pays d’origine dans des conditions sûres et durables». «Mais quelles sont les conditions précises?», interroge Ambre Schulz, qui souligne que le cas ne s’est toutefois pas encore présenté au Luxembourg.

Autre point sur lequel le LFR a interpellé les autorités : le traitement particulier des dossiers. «Parmi les réfugiés ukrainiens, certains peuvent bénéficier du droit d’asile» et pas seulement d’une protection temporaire, explique Ambre Schulz.

Différence de traitement

Si le collectif salue la réactivité des autorités et la mise en place d’un guichet unique rassemblant tous les acteurs compétents pour l’accès à la procédure des personnes fuyant l’Ukraine, il enjoint aussi aux autorités de lancer un appel à projets pour soutenir les associations qui œuvrent en faveur de ces personnes, et à ne pas oublier les autres demandeurs de protection internationale (DPI), qui peuvent avoir le sentiment d’une différence de traitement.

«Il va falloir être vigilant, car la situation actuelle va forcément avoir un impact sur les autres procédures : les examens des dossiers et les vérifications habituelles vont être retardés, ce qui retardera d’autant l’accès aux documents des migrants, donc leur statut et leur intégration complète au Luxembourg», craint Ambre Schulz.

Le LFR déplore par ailleurs la reprise des assignations à résidence, à laquelle s’opposent depuis longtemps les associations pour lesquelles cette assignation n’est ni plus ni moins qu’une «restriction des libertés pour les personnes dans la procédure Dublin». Cette procédure permet d’établir le pays responsable de l’examen de la demande d’asile et peut donc impliquer un transfert de la personne.

Les demandeurs d’asile en procédure Dublin ont en effet été transférés de la Structure d’hébergement d’urgence (SHUK) vers la Wanteraktioun (WAK) pour laisser la place à l’accueil d’urgence des réfugiés ukrainiens. L’assignation à résidence avait donc été suspendue jusqu’au 1er avril. «Cela crée une différence de traitement entre les réfugiés, puisque ces DPI doivent obligatoirement rentrer le soir, mais en plus il s’avère que ces restrictions ont pu être très facilement et rapidement levées. On peut donc vraiment questionner leur nécessité», estime Ambre Schulz.

De même, les bénéficiaires de la protection temporaire peuvent accéder librement au marché du travail sans avoir besoin de solliciter une «autorisation d’occupation temporaire» (AOT). Une mesure qui «satisfait» le LFR, mais qui, là encore, crée une différence notoire entre réfugiés : les autres demandeurs de protection internationale doivent eux patienter six mois avant de pouvoir solliciter une AOT.

«Nous restons attentifs et vigilants face à l’appréciation qui sera faite concernant les demandes de protection pour les personnes fuyant la guerre en Ukraine et les demandeurs de protection internationale qui fuient la persécution et qui se trouvent déjà au Luxembourg», annonce le LFR.

Davantage d’hébergements

Dans sa réponse à la question parlementaire n° 5730, le gouvernement a annoncé prévoir en 2022 l’ouverture de six structures d’hébergement temporaires pour demandeurs de protection internationale (SHTDPI) avec un total de 466 lits, hors structures d’urgence dans le contexte de la guerre en Ukraine, qui sont au nombre de 19 à l’heure actuelle.

Les femmes migrantes partagent leurs expériences

A l’occasion de la Journée Internationale de la Lutte pour les Droits des Femmes, célébrée le 8 mars, l’ASTI vous invite à participer à un moment d’échange entre femmes. L’objectif de cette réunion ouverte, est de permettre aux différentes femmes vivant au Luxembourg de faire connaissance, mais aussi d’échanger sur les différentes difficultés qui peuvent exister : papiers, exploitation au travail, violence, discrimination raciale, accès aux soins de santé, barrières linguistiques… tous ces sujets et bien d’autres pourront être abordés dans un espace de rencontre sécurisé et bienveillant.

 

La participation est gratuite mais l’inscription est obligatoire !

L’échange aura lieu au siège de l’ASTI (10, rue Auguste Laval L-1922 Luxembourg), le samedi 5 février 2022, de 15h00 à 17h00.

Inscriptions par mail, à l’adresse jessica.lopes@asti.lu ou directement à la réception de l’ASTI pendant les horaires d’ouverture.

„Eine erniedrigende Erfahrung“

 LUXEMBURG Über die Hürden von Unternehmern mit Migrationshintergrund bei der Eröffnung eines Geschäftskontos
tageblatt 31. Dezembeer 2021 , Sandra Schmnit
Migranten, die in Luxemburg ein eigenes Unternehmen gründen und dafür ein Geschäftskonto eröffnen wollen, haben dabei oft Schwierigkeiten. Seit mehr als fünf Jahren begleitet die gemeinnützige Vereinigung „Touchpoints“ diese Menschen bei den administrativen Prozeduren. Die Generaldirektorin des Vereins, Fabienne Colling, erklärt, dass das oft ein langwieriger und sogar erfolgloser Prozess ist.

 

Tageblatt: Im Dezember hat „Touchpoints asbl.“ ein Rundgespräch mit dem Titel „Ein Business-Bank-Konto in Luxemburg eröffnen – Die Hindernisse verstehen“ organisiert, das sich vor allem an Unternehmer im Großherzogtum mit einem Migrationshintergrund richtete. Warum ist es wichtig, über dieses Thema zu sprechen?
Fabienne Colling: Oft begleiten wir bei unserer Arbeit Menschen mit Migrationshintergrund, die sich im Großherzogtum selbstständig machen wollen: beispielsweise als Autohändler, Gastwirte oder Grafiker. Immer wieder taucht dabei das Problem auf, dass sie für ihre berufliche Tätigkeit kein Bankkonto eröffnen können. Dazu muss man wissen, dass Kreditinstitute in Luxemburg nicht dazu verpflichtet sind, für jemanden ein solches Konto einzurichten. Mit dem Rundgespräch wollten wir die Aufmerksamkeit auf diese Thematik lenken. Rund 50 Flüchtlinge und Menschen aus Drittländern haben daran teilgenommen.
Was bedeutet das für einen Unternehmer, wenn er kein professionelles Konto bei einer Bank hat?
Ich weiß zum Beispiel von einem syrischen Restaurant, in dem die Menschen aus diesem Grund nur bar zahlen können. Wenn man allgemein Kunden sagt, dass die Zahlung per Karte oder durch Überweisung nicht möglich ist, sind viele skeptisch und haben kein Vertrauen. Zudem will ein Unternehmer seine privaten Aktivitäten und die des Betriebs trennen – schon allein aus praktischen Gründen. Für Betroffene ist es eine erniedrigende und schmerzhafte Erfahrung, wenn sie an Dingen wie der Eröffnung eines Bankkontos scheitern. „Ich kriege nicht einmal das hin“, sagen sie dann.
Das macht sicherlich etwas mit den Menschen.
Das steht außer Frage. Ein Beispiel: Seit rund drei Jahren sind wir mit einem 28-jährigen Afghanen in Kontakt, Jawid Modasir. Er hatte kurz vor der Pandemie in Ettelbrück ein Restaurant eröffnet, das nach rund einem Jahr jedoch leider wieder schließen musste. In dieser Zeit hat der junge Unternehmer sämtliche Banken in seinem Umkreis abgeklappert. Wir waren sogar gemeinsam bei meinem Banker. Aber es ist Jawid Modasir nicht gelungen, ein Geschäftskonto zu eröffnen. Solche Situationen nehmen den Menschen das Vertrauen in das System und rauben ihnen die Motivation. Sie fragen ja nicht nach Geld, wollen kein Darlehen – es geht wirklich nur darum, Inhaber eines Bankkontos zu werden.
Und warum klappt das nicht?
Bei diesem konkreten Beispiel war das eingereichte Dossier nicht komplett. Oft ist das der Fall. Dabei gibt es allerdings zwei Probleme: Zum einen wird von vornherein nicht klar kommuniziert, welche Papiere überhaupt nötig sind. Es fehlt eine Liste mit den notwendigen Dokumenten. Ebenso gibt es keine Erklärungen, und das, obwohl es sich teils um komplexe Formulare handelt. Bei einer Ablehnung werden dann oft keine Gründe genannt. Die Menschen wissen nicht, warum ihr Antrag nicht genehmigt wurde und bekommen keine Erklärung. Gäbe es die, könnten beispielsweise fehlende Dokumente noch nachgereicht werden.
Das klingt nach viel Papierkram. Was gehört denn überhaupt alles zu einem solchen Antrag dazu? 
Persönliche Dokumente, wie etwa eine Kopie des Identitätsausweises und eine Meldebescheinigung. Dann ein Auszug aus dem Handelsregister sowie die Gewerbeerlaubnis. Es muss aber auch ein Geschäftsplan vorgelegt werden, damit man bei der Bank verstehen kann, was der Unternehmer vorhat und wo das Geld herkommen wird. Meist kommen dann noch für die Bank spezifische Dokumente hinzu. Und auch interessant: ein Schreiben, warum man gerade bei dieser Bank ein Konto eröffnen will. Das alles kann ganz schön aufwendig sein, vor allem wenn man als neuer Bürger das Luxemburger System noch nicht gut kennt und nicht weiß, wie man an diese Dokumente kommt. Deshalb begleitet „Touchpoints“ Menschen bei diesem Prozess. Kompliziert wird es beispielsweise auch, wenn ein Diplom nicht anerkannt wird.
Betrifft das denn ausschließlich Menschen mit Migrationshintergrund? 
Nein. Auch Unternehmer aus Luxemburg würden davon profitieren, wenn von vornherein klar kommuniziert würde, welche Dokumente eingereicht werden müssen. Wenn man diese Prozeduren verändern könnte, würde es das für alle leichter machen. Die Banken müssen sich da mehr Mühe geben und sich fragen: „Wie können wir es besser machen?“ Und klar sagen, was erwartet wird.
Und doch sind gerade Migranten von dem Problem betroffen. Man könnte den Banken fast einen bösen Willen unterstellen.
Es ist so: Mit der Eröffnung eines Kontos sind für eine Bank immer auch Kosten verbunden. Das Kreditinstitut muss sich fragen, wie interessant es aus wirtschaftlicher Sicht ist, einen Kunden aufzunehmen. Und ob das eventuell ein Risiko darstellt. Unsere Erfahrung zeigt: Wenn eine Person mit Migrationshintergrund eine solche Anfrage stellt, muss sie mehr Aufwand betreiben, damit es am Ende auch klappt. Bei einem Flüchtling beispielsweise werden mehr Fragen gestellt. Dieser Mensch wird es schwerer haben, sich selbstständig zu machen, als ein Luxemburger. Das ist aber kein schlechter Wille der Banken, sondern das Ergebnis der Gesetzgebung.
„Das Ergebnis der Gesetzgebung“ – wie ist das gemeint?
Im Kampf gegen Geldwäsche und Terrorismus muss jede Bank hohe internationale Standards erfüllen. Tut ein Kreditinstitut das nicht, stehen darauf Strafen. Sehr hohe Strafen. Aus Eigeninteresse müssen die Kreditinstitute also streng sein. Vor allem bei Menschen aus als Risikogebiete eingestuften Ländern wie Afghanistan, Irak oder Syrien sind sie deshalb wachsam. Das ist eine indirekte Diskriminierung, die allerdings nicht beabsichtigt ist. Bei Betroffenen führt das jedoch zu Kollateralschäden. Die Antragsteller bekommen ja gar nicht die Möglichkeit, sich zu erklären oder zu verteidigen und bekommen auch keine zweite Chance.
Wir wissen nun, warum Banken so handeln. Aber können die Kreditinstitute etwas tun, um die Situation zu ändern? 
Es liegt in ihrer Hand, wie sie dazu kommunizieren. Bei fehlenden Dokumenten können sie den Menschen beispielsweise mitteilen, dass es daran gescheitert ist. An unserem Rundgespräch haben unter anderem Schlüsselakteure aus dem Bankensektor und auch zwei Banken teilgenommen. Sie haben erklärt, dass sie sich an die Regeln halten müssen. In der Diskussion mit den Betroffenen haben sie aber auch gesehen, dass das Auswirkungen hat. Es war wichtig, dass die Zuhörer ihre persönlichen Geschichten erzählen konnten, um zu zeigen, dass hinter diesen Anfragen Menschen stehen. Für sie war es auch sehr wichtig zu sehen, dass es nicht an ihnen liegt.
Ein erster Schritt scheint damit gemacht zu sein, geht man bei „Touchpoints“ demnach positiv gestimmt in das neue Jahr?
Es gibt jetzt einen Dialog. Wir sind beispielsweise nun mit einer Bank in Kontakt, um zu schauen, wie Informationen besser kommuniziert werden können. Es wird an einer Liste mit den bei einem Antrag beizulegenden Dokumenten gearbeitet. Gemeinsam schauen wir, wie man besser informieren kann. Außerdem wurde unser Budget für das kommende Jahr bewilligt. Wir wollen die Unternehmer spezifisch über dieses Thema und das Bankensystem informieren. Wer selbst betroffen ist, kann sich übrigens an „Touchpoints“ wenden und einen Termin machen.
Durch die alltägliche Zusammenarbeit mit Selbstständigen mit Migrationshintergrund weiß die Generaldirektorin von „Touchpoints asbl.“, Fabienne Colling, dass viele von ihnen kein professionelles Bankkonto eröffnen können
Auch Jawid Modasir (2.v.r.) saß beim Rundgespräch „Opening a Business Bank Account in Luxembourg – Understanding the Obstacles“ in der Hauptstadt im Publikum, denn er hat selbst ohne Erfolg versucht, ein Geschäftskonto zu eröffnen

Soutenir l’inclusion financière des réfugiés

Les obstacles à surmonter pour un primo-arrivant, notamment réfugié, restent nombreux, rappelle l’association Touchpoints, qui a récemment tenu une table ronde. «Un nouveau résident qui souhaite créer son entreprise doit surmonter de nombreux défis dans un système qui lui est inconnu avant même de pouvoir se consacrer à son activité», comme le fait de devoir prouver ses qualifications, mettre à jour son titre de séjour, etc. L’accès à un compte bancaire professionnel en particulier a pris «une ampleur inattendue depuis 2017». Touchpoints rapporte que «de nombreux porteurs de projet se voient systématiquement refuser l’ouverture d’un compte courant professionnel pour leur activité, et ce, souvent sans aucune explication.» Car une banque n’a aucune obligation à informer sur les raisons d’un refus, qu’il soit lié à la politique commerciale de l’établissement ou à la personne, a précisé l’Association des banques et banquiers, Luxembourg lors de la table ronde. «Il existe bien le droit à un compte courant personnel, mais il n’existe pas de droit à un compte professionnel», selon la direction «Lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme» du ministère de la Justice. Il faut au préalable constituer un dossier solide et «un vrai travail de préparation de la part du porteur de projet».

La table ronde visait d’une part à informer les participants sur les bonnes pratiques à adopter pour monter leur dossier et, d’autre part, à sensibiliser le secteur bancaire luxembourgeois et les instances publiques sur une problématique «qui freine considérablement l’entrepreneuriat» au Grand-Duché. Si une banque n’a donc pas d’obligation à faciliter l’accès à l’information, souligne Touchpoints, elle peut en revanche «faire le choix de soutenir l’inclusion financière». Ainsi, deux banques de détail ont accepté de participer à l’événement et de montrer leur appui, dont un représentant de Post Finance, partenaire de l’association. Les interlocuteurs se sont aussi prêtés aux questions du public, témoignant de «toute la détresse que peut entraîner la désaffiliation bancaire».

Immigration et Asile en Europe:

7 constats exigeant des réponses politiques

Depuis trente ans, le 18 décembre, est célébrée la Journée internationale des droits des migrants, née à la demande de l’ONU et visant à promouvoir les droits du travail des migrants. À ce jour, très peu de pays de l’UE l’ont ratifiée. Adoptée en 1990, trente ans plus tard, les conditions des travailleurs migrants dans le monde ne se sont pas améliorées, au contraire, des milliers de violations de leurs droits et droits humains fondamentaux sont signalées chaque année. C’est pourquoi aujourd’hui plus que jamais, il est nécessaire de célébrer cette journée pour lutter contre les abus et les exploitations au travail.‎

À l’échelle européenne, les institutions ont mis en place la « Conférence sur l’Avenir de l’Europe » afin de prendre en compte l’avis et les attentes des citoyens concernant les orientations et politiques de l’UE.

C’est dans ce cadre que les membres de la sous-commission “Avenir de l’Europe” de la Chambre des Députés ont eu un échange avec des organisations de la société civile sur la “gestion des flux migratoires”.

Premier constat

Les États membres de l’Union, comme les autres pays « d’accueil » boycottent la Convention[1] des Nations Unies censée fournir un cadre légal partagé.

Migrer étant un phénomène ancien se vérifiant un peu partout, il se nourrit de raisons multiples allant de la pauvreté, des motivations personnelles, des conflits, des catastrophes naturelles, des discriminations subies, des violations des droits de l’humain, jusqu’aux effets des changements climatiques.

Deuxième constat

Ce ne sont pas les plus pauvres qui partent: ils n’en ont simplement pas les moyens.

Notre perspective euro-centrée fait croire que l’Europe était l’unique centre d’attraction. Or, l’essentiel des migrations se fait ailleurs, souvent entre pays voisins. C’est ainsi que l’énorme majorité des réfugiés se trouvent en Afrique et en Asie.

Troisième constat

L’Union européenne porte haut le drapeau des valeurs humanitaires et ses politiques doivent  être confrontées à cette ambition.  Ces valeurs sont secouées par des refus de porter assistance aux naufragés dans la Méditerranée et dans la Manche, par des dévoiements de l’aide au développement pour freiner les migrations, alors que le Traité de Lisbonne fixe comme objectif de l’aide au développement la réduction et l’éradication de la pauvreté. Notons au passage que les économies renvoyées par les migrants sont presque le triple de l’aide publique au développement.

Quatrième constat

Calais, Moria, Lampedusa, les Balkans, la frontière avec la Biélorussie[2], le Détroit de Gibraltar, Melilla, sont autant de lieux de honte où les politiques nationales et européennes dérivent vers le sécuritaire, vers la criminalisation de l’aide humanitaire, vers une violation des droits humains.  Pour les associations signataires, il ne s’agit pas d’une “crise migratoire”, mais bien d’une crise de l’accueil pour l’UE. Il ne s’agit pas d’une “gestion des flux migratoire” mais d’un impératif de respecter les principes fondateurs de l’Europe et les droits fondamentaux. Nous rappelons ici que ces textes de droits humains s’appliquent en Europe, et concernent toute personne qui se trouve sur son territoire : ils représentent un acquis précieux que nous nous devons ne pas fragiliser davantage.

Cinquième constat

Toutes les sources confirment que la population de l’Union européenne est de plus en plus vieillissante et, en 2019, le nombre moyen d’enfants par femmes était de 1,53, un chiffre insuffisant pour que la population européenne se renouvelle d’elle-même. Même s’il convient d’éviter des conclusions simplistes, on ne peut s’empêcher d‘évoquer l’immigration comme UN moyen de réagir aux effets de pareil déclin démographique.

Dès lors, la mise en place d’une politique d’immigration et d’asile communes devient inéluctable, quelles que soient les tendances anti-migrants alimentées par d’aucuns pour galvaniser des (re-)sentiments et engranger des votes.

Il ne peut y avoir de réponses en matière d’asile et d’immigration que par une politique commune, basée sur la solidarité entre les États membres.

Sixième constat

Étant donné que les associations issues et héritières de l’immigration sont de véritables acteurs citoyens qui agissent en faveur de l’interculturel, du co-développement et du métissage culturel et à travers de projets visant au développement de nouvelles géographies humaines, elles permettent de dessiner une relation, d’entretenir un espace de dialogue, de rapprocher des espaces économiques, sociaux, politiques et culturels. Il est essentiel et vital de les soutenir, et qu’elles aient accès aux financement publics.

Septième constat

Le Luxembourg, avec la moitié de ses citoyens n’ayant pas de passeport luxembourgeois, est bénéficiaire hors catégorie de l’immigration et 200.000 migrants transfrontaliers quotidiens viennent par ailleurs contribuer à son économie. Se voulant élève modèle, voir donneur de leçons, le vaste chantier de l’accueil et de l’intégration est en friche au Grand-Duché. La récente étude de l’OCDE[3] et les préparatifs en vue d’une nouvelle législation sur l’accueil, soulignent la nécessité d’agir. Une approche cohérente serait davantage garantie si l’accueil et l’intégration étaient abritées dans un même Ministère. L’accès rapide des demandeurs de protection internationale au marché de travail, des visas temporaires pour la recherche d’un travail, des programmes d’insertion et de parcours à l’emploi et une immigration circulaire contribuent à des voies légales d’entrée, tout comme des efforts doivent être faits en matière de régularisation et de combat contre la traite humaine.

Conclusion

La conférence sur l’Avenir de l’Europe est une plateforme qui nous a permis, au Luxembourg, de mettre en avant la thématique de la migration et de l’asile nécessaires au bon fonctionnement de la politique et au renforcement des valeurs européennes. Nous comptons sur les députés pour faire valoir ces points à échelle européenne, pour s’écarter du chemin actuel que prend la politique de migration et d’asile ici et là.

ASTI, CERCLE DE COOPERATION, CLAE, LFR, PASSERELL

[1] Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille adoptée par l’Assemblée générale dans sa résolution 45/158  du 18 décembre 1990

[2] https://www.euronews.com/2021/12/01/brussels-accused-of-weakening-asylum-rights-to-deal-with-belarus-border-crisis

[3] Vers un parcours d’intégration réussi le fonctionnement du système d’intégration et ses acteurs au Grand -Duché de Luxembourg https://www.oecd.org/fr/migrations/Le-fonctionnement-du-systeme-dintegration-et-ses-acteurs-au-grand-duche-de-Luxembourg.pdf

Das Zusammenleben stärken

Nationaler Ausländerrat möchte mehr Mittel und Einfluss

Sehr höflich und bemüht um politische Unverbindlichkeit wandte sich der Conseil national pour étrangers (CNE) gestern an die Presse, um seine Situation und seine Arbeit vorzustellen. 25 Jahre gibt es dieses Gremium schon, das europaweit einzigartig ist. „Die Ausländer sind in Luxemburg unumgänglich, sie machen 48 Prozent der Bevölkerung aus und tragen maßgeblich zum Wohl des Landes bei“, sagte CNE- Präsident Munir Ramdedovic gestern und fand ausschließlich lobende Worte für die Zusammenarbeit mit der Regierung und besonders Familien- und Integrationsministerin Corinne Cahen (DP). „Wir stoßen stets auf offene Ohren mit unseren Anliegen.“

Luxemburger Wort 18. Dezember 2021

„Alles ist möglich“

Der Karatekämpfer Muhannad Al-Ali flüchtete aus Syrien und will Luxemburg international vertreten

tageblatt 6. November 2021

Claude Molinaro

 

Aus einem mittellosen Flüchtling, der im September 2015 im Hauptbahnhof eintraf, ist ein luxemburgischer Staatsbürger mit einem Bachelor-Abschluss der hiesigen Uni geworden. Nun träumt Muhannad Al-Ali davon, auf sportlicher Ebene internationale Erfolge für Luxemburg zu erringen.

„Dieses Mal haben wir ihn noch laufen gelassen, das nächste Mal bringen wir ihn um“ – ein Satz, der Muhannad Al-Alis Leben veränderte. Sicherheitsbeamte des syrischen Präsidenten Assad hatten ihn für vier Stunden festgehalten, als Warnung für seinen Vater, der sich gegen das Regime entschieden hatte. Nach Erhalt der Botschaft reagierte der Vater, Ahmed Jamil Al-Ali, sofort, und schickte seinen ältesten Sohn ins Ausland, in den Libanon.

Muhannad Al-Ali wurde 1995 in Al-Raqqah, einer Kleinstadt im Norden Syriens, 160 Kilometer östlich von Aleppo, als der Älteste von fünf Geschwistern geboren. Seine Kindheit und Jugend verbrachte er in der Hauptstadt Damaskus. Der Kampfsport wurde Muhannad buchstäblich in die Wiege gelegt, da sein Vater, der u.a. Karate-Nationaltrainer der syrischen Armee war, ihn von früh auf trainierte. Stolz zeigt er ein Foto, auf dem er als Kleinkind zu sehen ist, das einen Karateschlag vorführt.

Durch die Stellung des Vaters führte die Familie das angenehme Leben der gehobenen Mittelschicht. Der Junge besuchte ein klassisches Lyzeum, wo er etwas Französisch und Englisch erlernte, was sich später als nützlich erweisen sollte. Das sorgenfreie Leben sollte jedoch ein Ende haben, als sich sein Vater kritisch gegenüber dem Assad-Regime äußerte.

Frühe Erfolge

Sehr früh errang Muhannad nationale und internationale Erfolge. Kurz nach seiner Rückkehr von der  Juniorenweltmeisterschaft aus Russland habe sein Vater die ersten Drohungen bekommen. Der erste konkretere Einschüchterungsversuch des Regimes sollte nicht lange auf sich warten lassen. „Ich studierte erst eine Woche an der Universität, als ich auf dem Nachhauseweg von Sicherheitsbeamten abgefangen wurde. Sie stoppten das Taxi, in dem ich saß, kontrollierten meine Papiere und befahlen mir, mit ihnen zu gehen. Da sie keine Uniformen trugen, wusste ich nicht sofort, was los war. ‚Warum?’, wollte ich wissen. ‚Stellen Sie keine Fragen’, lautete die kurze Antwort. Es kam zu einer kurzen Rangelei. Ich bekam einen leichten Schlag und wehrte mich. Der Beamte zuckte seine Kalaschnikow und machte mir klar, ich solle ruhig sein. Später stellte sich heraus, es war nicht der Geheimdienst oder die Polizei, sondern der Dienst, der für die persönliche Sicherheit des Präsidenten verantwortlich ist.“

Vier Stunden sei er festgehalten worden, getan habe man ihm nichts. „Es war eine Botschaft an meinen Vater: Sie wollten ihm Angst machen.“ Dann folgte der Anruf, der das Leben der Familie veränderte: dass Muhannad das nächste Mal getötet werde.

Der Vater reagierte sofort und schickte seinen Sohn nach Beirut. Drei Wochen lebte dieser dort allein, dann folgte ihm sein Vater, der Rest der Familie flüchtete vorerst zu der Familie der Mutter in Syrien. Wenig später fuhr der Vater mit dem Auto zurück, um auch sie herauszuholen. Doch lange sollte der Aufenthalt in Beirut nicht dauern. Nach vier Monaten erhielt der Vater einen Anruf eines Freundes aus der Heimat: „Du musst fliehen. Jetzt. Es sind Leute unterwegs, um dich und deine Familie zu töten.“

Sofort nach dem Anruf hat er die Flucht in die Türkei organisiert, noch in derselben Nacht brachen sie auf. Das sei Ende 2013 oder Anfang 2014 gewesen, an das genaue Datum kann sich Muhannad nicht mehr erinnern. „Mir war klar: Solange Assad an der Macht ist, werde ich Syrien nicht wiedersehen.“

Von Istanbul ging es weiter nach Sanliurfa, im äußersten Süden der Türkei, wo ein Cousin des Vaters wohnt. Die Flucht von Ahmed Jamil Al-Ali hatte in der arabischen Welt für einiges Aufsehen gesorgt. Am 21. Juni 2013 gab dieser ein Interview im TV-Sender Al Jazeera. In der Türkei baute er ein Karateteam des „freien“ Syriens auf. Mit diesem nahm Muhannad 2014 an der Shotokan-Weltmeisterschaft im Kosovo teil, die er in seiner Kategorie gewinnen konnte. Nach seinem Sieg präsentierte er sich mit der Flagge der syrischen Opposition.

Muhannad Al-Ali zeigt die Flagge der syrischen Opposition bei der Weltmeisterschaft 2014 in Pristina, Kosovo

In der neuen Heimat Türkei lief zunächst alles gut. Er wollte studieren, doch die Universität in Ankara habe plötzlich eine hohe „Einschreibegebühr“ verlangt. Da habe er beschlossen, sein Glück in Europa zu suchen. Er hätte es ohne Weiteres auf einem anderen Weg schaffen können, doch dann, am 3. September 2015, ging ein Bild um die Welt, das schockierte: das Foto des dreijährigen Alan Kurdi, der tot an einem türkischen Strand lag. Muhannad und sein Bruder Mohammad wollten herausfinden, was die zahllosen Bootflüchtlinge erlebten.

Balkanroute nach Luxemburg

Irgendwann im Sommer 2015 verließen die Brüder die Türkei. Das Endziel: Luxemburg. Als Sportler hatten sie Leute von luxemburgischen Klubs kennengelernt, die ihnen vorgeschlagen hatten, hierherzukommen. Die erste Etappe war die Fahrt über das Meer zu der griechischen Insel Leros, 20 Meilen vor der türkischen Küste. Für die eineinhalb Stunden Fahrt in einem Schlauchboot zahlten die zwei Brüder den Schleppern 1.500 Dollar pro Kopf. Nach 1,5 Stunden erreichten sie Leros, von wo aus sie eine Überfahrt auf einer Fähre nach Athen buchten. Von dort ging es weiter über Mazedonien, Serbien, Ungarn, Österreich und Deutschland nach Luxemburg. Ab Budapest fuhren sie fast nur noch mit dem Zug. Rund zehn Tage dauerte die Reise auf der sogenannten „Balkanroute“.

An den Tag der Ankunft in Luxemburg erinnert sich Muhannad sehr gut: „Es war am 13. September 2015. Ich hatte das Gefühl, wieder atmen zu können, als mein Bruder und ich im Bahnhof ankamen.“ Sie gingen sofort zur Bahnhofspolizei, wo sie um politisches Asyl baten. Auch an die ersten Worte, die er zu den Polizisten gesagt hat, kann er sich erinnern: „Hello, I speak a little english and very little french, I want to be a refugee in Luxembourg.“

Man schickte sie ins Don-Bosco-Heim auf Limpertsberg, unweit des dortigen Uni-Campus. Nach zwei Wochen mussten sie ins Flüchtlingsheim nach Burscheid umziehen. Dort musste er sich mit seinem Bruder ein sehr kleines Zimmer teilen. Doch vor allem nahm der Weg nach Differdingen zum Karatetraining zu Fuß und mit dem öffentlichen Transport jedes Mal drei Stunden hin und drei Stunden zurück in Anspruch.

Während seiner Zeit in Burscheid lernte er u.a. Yves Schmidt, Mitglied des Direktionskomitees der Caritas, kennen. Dieser beschreibt Muhannad als einen sehr dynamischen Menschen: „Er weiß, was er will, er wartet nicht, bis jemand etwas für ihn tut, sondern tut es so weit wie möglich selbst.“ Schmidt bezeichnet seinen Schützling als sehr lebensfroh, weltoffen und an vielem interessiert. Den Kopf hängen zu lassen, sei alles andere als seine Art. „Er hat es u.a. geschafft, in kürzester Zeit Luxemburgisch und Deutsch zu lernen. Manchmal sage ich zu ihm, er soll nicht zu viel tun“, sagt Schmidt lachend.

Hin und wieder arbeitet Muhannad für die Caritas, u.a. gibt er Flüchtlingskindern Nachhilfe in Mathematik und Physik und hilft anderen Asylbewerbern bei Übersetzungen und Behördengängen. Und er entdeckt in Luxemburg eine andere Leidenschaft: das Unterrichten. In Burscheid lernt er eine Person kennen, die er selbst als „seinen Engel“ bezeichnet: Als er vor Verzweiflung und Perspektivlosigkeit Luxemburg verlassen will, kontaktiert ihn Eryn Zander, die Gründerin von Sportunity (siehe auch unseren Artikel vom 16.10.2021), die Sportler für ihre Organisation suchte. Seitdem gibt er regelmäßig gratis Karatetraining bei der Vereinigung. „Er ist ein Beispiel für andere Asylsuchende und zeigt, dass alles möglich ist“, sagt Zander.

Höhen und Tiefen

Doch mit seiner Flucht nach Luxemburg wurde seine Sportlerkarriere erst einmal ausgebremst. Es gab auch positive Erinnerungen: 2016 trat er mit seinem Bruder bei der Weltmeisterschaft in Linz u.a. für ein Flüchtlingsteam an. Auf der Webseite des Karate-Dachverbands WUKO wird er mit folgenden Worten zitiert: „Für uns ist Karate die einzige Möglichkeit zu kämpfen, die einzige Möglichkeit, unserer Situation zu entkommen. (…) Vielleicht haben wir verloren, vielleicht haben wir gewonnen, das ist nicht wichtig. Was zählt, ist, dass wir hier sind.“

Doch er erzählt auch von Benachteiligungen bei Turnieren, wo er trotz Überlegenheit nicht gewinnen „durfte“. Als Beweis zeigt er auf seinem Handy das Video einer seiner Kämpfe. „Ein belgischer Schiedsrichter war nicht mit den Entscheidungen seiner Kollegen einverstanden und hat protestiert. Er kam zu mir und sagte: ,You are a champion, there will be a time you will prove that.’“

Auch menschlich hat es einige Enttäuschungen gegeben, da er nicht immer die Hilfe erhielt, die ihm versprochen worden war. Im September wurden er und sein Bruder für kurze Zeit obdachlos: Sie wollten nicht mehr in Burscheid bleiben, u.a. wegen des langen Weges zum Training ins Zentrum. Sein Bruder kam bei Freunden unter, er selbst im „Centre de primo-accueil“ in der Luxexpo The Box. Später bekamen sie von der Gemeinde Differdingen eine Notunterkunft in Lasauvage, nachher eine Wohnung in Differdingen.

Mittlerweile hat sich das Blatt für Muhannad Al-Ali gewendet. 2017 fing er mit seinem Studium-Bachelor IT in Belval an, 2020 erhielt er sein Diplom und hat nun auch beruflich ein konkretes Ziel: sein eigenes IT-Unternehmen zu gründen.

Außerdem hat er einen neuen Verein gefunden. Da er vor ein paar Monaten die luxemburgische Staatsbürgerschaft erhalten hat, ist es nun sein großer Wunsch, Luxemburg bei internationalen Wettkämpfen zu vertreten. „Ich muss es jetzt tun. Da ich schon 26 Jahre alt bin, kann ich nicht mehr lange warten.“

Sein Ziel, Luxemburg im kommenden Mai bei den Europameisterschaften in der Türkei zu vertreten, ist in greifbare Nähe gerückt: Am Mittwochabend nahm er an seinem ersten Training mit der Nationalmannschaft teil. Und die Aussichten sind gut: „Wir sind sehr optimistisch“, sagt Ulrich Nelting, der Sprecher des Karateverbandes, dem Tageblatt gegenüber.

Das Diplom von Muhannad Al-Ali, der 2014 Shotokan-Weltmeister wurde Foto: Muhannad Al-Ali