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Les « sans-papiers » au Luxembourg : au-delà des préjugés et des fantasmes !

Au Luxembourg, comme dans le reste de l’Europe, les personnes en situation de séjour irrégulier sont la cible de pleins de préjugés et de fantasmes. À commencer par la terminologie qui leur est appliquée. Migrants illégaux ou sans-papiers, sont les expressions les plus communément utilisées. Elles comportent déjà une charge négative et même une connotation criminelle, par l’association avec le mot illégal. Or, personne n’est illégal… des actes peuvent l’être mais pas des êtres humains.

Pour contrer les narratives négatives, l’ASTI a édité une brochure intitulée « Les sans-papiers au Luxembourg : au-delà des préjugés et des fantasmes », destinée au monde politique, aux médias et à la population en général, avec l’objectif de factualiser le sujet. Des chiffres, des profils, des retours du terrain, des propositions et revendications, ainsi que des histoires illustrées en mode bande dessinée, aideront les décideurs et la presse à mieux se saisir de la question.

Les chiffres

Lorsque la question des personnes en situation de séjour irrégulier est abordée, une question revient immédiatement : combien sont-elles ?

Par la nature de leur (manque de) statut, il y a une invisibilité due aux risques de dénonciation, de rétention ou d’expulsion qui fait que les personnes tendent à être discrètes et à vivre cachées.

L’ASTI n’a pas de chiffres exacts mais des points de repères, qui permet d’avoir une idée de l’ampleur du phénomène :

  • 450 personnes, dont 160 mineurs ont bénéficié de la distribution de bons d’achat organisée par l’ASTI depuis mars 2020 ;
  • En 2013, lors de la dernière action exceptionnelle de régularisation, 543 personnes ont obtenu une autorisation de séjour ;
  • Des études internationales[1] pointent pour une estimation de 3,9 à 4,8 millions de personnes qui vivent en Europe sans autorisation de séjour ;

Les profils

Même si leur statut administratif est similaire, il n’y a pas un profil type. L’ASTI identifie principalement 5 types de situations :

  • Les personnes qui ont déjà eu un droit de séjour mais qui l’ont perdu ;
  • Les personnes déboutées du droit d’asile ;
  • Les personnes qui sont restées au-delà de la validité de leur visa de courte durée ;
  • Les personnes qui ont déjà eu une autorisation de séjour dans un autre pays
  • Les personnes qui sont entrées en Europe clandestinement.

La vie sans autorisation de séjour

Les parcours des personnes en situation de séjour irrégulier sont très divers. Pour essayer de mieux les saisir, nous avons choisi de raconter 5 histoires inspirées de cas réels que le Guichet Info-migrants de l’ASTI a suivi, dans le cadre de son travail. À l’aide d’illustrations de la plume de Charles Vinz, nous essayons de montrer les difficultés et les pièges constants auxquels ces personnes sont soumises, ainsi que le parcours du combattant pour arriver à régulariser sa situation, quand cela arrive.

Les propositions concrètes et revendications – régularisation

Nous entendons par régularisation, la mise en situation administrative légale de personnes ressortissantes de pays tiers, se trouvant sur le territoire du Luxembourg depuis une période déterminée, sans autorisation de séjour valable, qu’elles soient majeures ou mineures.

Dans ce cadre, l’ASTI propose deux démarches  :

  • une mesure de régularisation « one-shot » sur une période limitée – dans le contexte actuel de crise, cette mesure devrait être mise en œuvre prioritairement ;
  • des modifications de la législation en matière d’immigration afin de limiter le plus possible les situations de non-droit et d’éviter ainsi à l’avenir le recours à des régularisations exceptionnelles.

Les sans-papiers, les oubliés de la crise COVID

Pour les travailleurs vivant dans notre pays sans autorisation de séjour, l’arrêt des activités économiques, surtout dans le secteur de l’Horesca, fut dramatique. Ces personnes se sont retrouvées sans emploi, sans aides de l’État, ni droit à l’aide sociale.

L’ASTI a assumé ses responsabilités dès le début de la crise sanitaire et a distribué des bons alimentaires dès avril 2020, permettant à ces personnes d’accéder gratuitement aux épiceries sociales. Jusqu’à présent, nous avons distribué l’équivalent de 270.000€, sans apport d’argent public. Uniquement grâce aux aides extraordinaires de l’Œuvre Grande-Duchesse Charlotte et de la Fondation Losch, et au soutien de nombreux donateurs.

D’ailleurs, en nous approchant de la fin de l’action, qui sera terminée à la fin de cette année, l’ASTI a dû payer des factures des épiceries sociales par ses propres moyens. Raison pour laquelle nous lançons un appel à dons pour notre compte « Solidarité migrants et réfugiés »[2], pour pouvoir continuer à soutenir les personnes en situation d’urgence.

La campagne

En octobre 2023, les électeurs luxembourgeois seront appelés aux urnes pour élire la prochaine Chambre des Députés. Pour l’ASTI, il est fondamental que les différents partis politiques se prononcent sur la question des personnes en situation de séjour irrégulier vivant au Luxembourg et sur une éventuelle régularisation. Nous lançons ainsi ce 13 décembre 2022, en amont de la Journée internationale des migrants célébrée le 18 décembre la campagne « « Les sans-papiers au Luxembourg : au-delà des préjugés et des fantasmes » qui sera déclinée par différentes actions :

  • L’édition de la brochure avec le même nom, qui sera envoyée aux membres du Gouvernement, de la Chambres des Députés, aux partis politiques, aux Chambres professionnelles et aux rédactions ;
  • L’envoi de cartes postales aux décideurs politiques, avec les voeux des personnes en situation de séjour irrégulier ;
  • Les rencontres avec les partis politiques en amont des élections communales et législatives, lors desquelles nous leur présentons nos propositions et revendications ;
  • Et bien d’autres…

Au centre des préoccupations de l’ASTI sont la dignité humaine et les droits humains. Les personnes en situation de séjour irrégulier, se trouvent non seulement en situation de vulnérabilité administrative permanente, mais aussi économique et sociale. Le Luxembourg, État de droit démocratique, membre fondateur de l’Union Européenne, ardent défenseur et promoteur des Droits Humains, doit réagir face à ces situations de détresse. Sortir ces personnes de cette situation de non-droit est pour nous une obligation humanitaire.

ASTI asbl

[1] PEW research center : https://www.pewresearch.org/global/2019/11/13/europes-unauthorized-immigrant-population-peaks-in-2016-then-levels-off/

[2] Compte ASTI Solidarité CCPL LU72 1111 1515 1501 0000 – mention « soutien aux sans-papiers ».

 

Kein Mensch ist illegal in: Luxemburger Wort 14. Dezember 2022

Qu’est ce que la CUSS – Couverture Universelle des Soins de Santé?

Voici la présentation de la CUSS faite par Roby Kieffer de Médecins du Monde à Huncherange : ici

A noter qu’il s’agit de faire bénéficier des personnes non affiliées à la Sécurité Sociale d’une couverture des soins de santé.

Le gouvernement entend faire une campagne d’information sur la CUSS.

La CUSS est une initiative née dans une plénière du Ronnen Desch.

Passerell va poursuivre son travail

Passerell vient en aide aux bénéficiaires et déboutés de la protection internationale pour faire connaître et faire valoir leurs droits.

Le Quotidien  7 septembre 2022

L’ASBL Passerell va réussir à maintenir son activité grâce aux dons, même si son équipe a dû être réduite.

L’ASBL Passerell va pouvoir continuer son travail auprès des migrants. L’association avait débuté l’été en annonçant que si elle ne trouvait pas rapidement de nouveaux financements, elle se verrait contrainte de stopper une grande partie de son activité de soutien aux demandeurs, bénéficiaires et déboutés de la protection internationale pour connaître et faire valoir leurs droits. Une campagne d’appel aux dons avait été lancée dans la foulée pour tenter de maintenir à flot les missions de l’association.

Aujourd’hui, Passerell pousse un ouf de soulagement. «Grâce à la mobilisation et aux dons de dizaines de particuliers, entreprises et ASBL, l’association est en mesure de conserver une partie de son activité salariée et ainsi continuer à veiller au respect des droits humains et à accompagner les personnes venues demander la protection internationale au Luxembourg», a annoncé l’association. La présidente Catherine Warin a tenu à remercier toutes les personnes qui se sont mobilisées pour arriver à ce résultat.

Mais le travail de Passerell est toujours en sursis, rappelle l’association. Les dons, «conséquents», n’ont pas permis de conserver l’équipe initiale de trois chargées de projet à temps plein et d’un interprète à temps partiel et, à partir d’octobre, une salariée, assurera seule la supervision quotidienne des missions de l’ASBL. L’association demande à nouveau un soutien des pouvoirs publics afin de pérenniser ses missions de Passerell.

Le gouvernement s’active

Les difficultés de Passerell s’inscrivent dans une problématique plus large, poursuit l’association : ni le ministère de la Justice ni le ministère des Affaires étrangères ne subventionnent à grande échelle des organismes actifs dans la défense des droits humains. «Dans un État qui siège désormais au Conseil des droits de l’homme des Nations unies et qui affiche son ambition de soutenir les organisations qui œuvrent pour le respect des droits fondamentaux, cela nous questionne aujourd’hui sur l’engagement réel des pouvoirs publics à soutenir ces organisations», explique Passerell.

Le ministre Jean Asselborn a précisé, hier, en marge d’une conférence de presse sur l’Ukraine (lire en page 2) que le gouvernement «penche sur la possibilité d’augmenter l’enveloppe financière pour soutenir les associations engagées dans le domaine des droits de l’homme». Un subside de 7 000 euros aurait déjà été versé cet été à Passerell, suivi d’une autre aide financière émanant de la Justice.

Le ministre de l’Immigration a aussi tenu à souligner que l’État prend d’office en charge les frais d’avocat pour chaque demandeur d’asile qui décide de faire un recours en justice contre la décision prise par les autorités luxembourgeoises.

20 juin: Journée mondiale des réfugiés

Im Integrationsbereich herrscht Nachholbedarf

Wort online 20. Juni 2022

Lëtzebuerger Flüchtlingsrot fuerdert besser Integratioun

RTL radio 20.Juni 2022

Die Menschen wollen leben“

LUXEMBURG Flüchtlingsrat stellt vier Faktoren für eine gelungene Integration vor

tageblatt 21. Juni. 2022

Un effort pour tous les réfugiés

Le Quotidien 21. juin 2022

Integrieren statt ignorieren

Luxemburger Wort 21. Juni 2022

Des livres pour les jeunes Ukrainiens

  • Plus d’une centaine de livres ont été remis à la bibliothèque créée pour les réfugiés ukrainiens au Rollingergrund.

RUHelp – Russians against the war, ASBL luxembourgeoise qui aide les personnes touchées par la guerre en Ukraine, a fourni des livres et jeux de société à une bibliothèque créée pour les réfugiés ukrainiens dans des locaux mis à la disposition par la Ville de Luxembourg au Rollingergrund. Avec le soutien du ministère de la Culture, la bibliothèque, qui représente un lieu d’accueil et d’accès à la culture pour les réfugiés ukrainiens, a été officiellement inauguré le 15 juin. Avec le soutien d’Olga Alexandrova, l’une des 100 écrivains ukrainiens les plus vendues, également réfugiée de la guerre au Luxembourg, des livres en ukrainien ont été commandés à la Fondation «Library Krajina» basée à Kiev, dont 384 sont des livres pour enfants, 378 livres du programme scolaire et 183 classiques de la littérature mondiale. Les livres, d’une valeur totale de près de 5 000 euros, ainsi que 32 jeux de société d’une valeur de 940 euros, ont été achetés grâce aux recettes du concert caritatif d’Alena Beava et Vadym Kholodenko, organisé par RUHelp le 29 avril dernier.

À la mi-avril, le ministre des Affaires étrangères, de l’Immigration et de l’Asile, Jean Asselborn, faisait état d’environ 3 000 réfugiés ukrainiens, dont 1 000 enfants en âge d’être scolarisés, présents sur le territoire luxembourgeois, qui ont fui leur pays depuis l’offensive russe en Ukraine. L’Organisation internationale pour les migrations indique que les personnes réfugiées ont généralement plus de risques de souffrir de dépression, d’anxiété et de trouble de stress post-traumatique. L’association luxembourgeoise RUHelp – Russians against the war a décidé de soutenir une bibliothèque pour les réfugiés ukrainiens, en mettant la priorité aux enfants, afin de leur offrir un lieu d’évasion et de réconfort. L’association précisait par voie de communiqué que «RUHelp – Russians against the war rassemble des personnes qui s’opposent fermement à la terrible guerre déclenchée par le régime du président russe et sont prêtes à faire ce qui est en leur pouvoir pour l’arrêter et soutenir les personnes touchées par celle-ci. Nos membres estiment qu’il est primordial d’assurer un lien avec la culture aux personnes qui fuient l’invasion russe, et plus spécifiquement les enfants. La bibliothèque offre un accueil chaleureux, un endroit sûr, où les livres ont pour rôle d’offrir un moment d’évasion et de répit au milieu des épreuves».