Léon Gloden: «Nous devons éviter de créer de faux espoirs”

Bilan de l’année 2024

Le ministre des Affaires intérieures, Léon Gloden (CSV), et le ministre de la Famille, des solidarités, du vivre ensemble et de l’accueil, Max Hahn (DP), ont présenté ce lundi 3 février le bilan de l’année 2024 en matière d’asile, d’immigration et d’accueil. (Photo: Maint)

Si 1.018 décisions d’octroi d’une protection internationale ont été accordées en 2024, soit une hausse de 6%, le nombre de décisions de refus a lui aussi augmenté de 26%, passant de 402 à 502, selon les derniers chiffres publiés ce lundi 3 février.

Certains y voient un changement de politique d’immigration, le pays étant passé d’un ministère des Affaires étrangères et européennes mené par Jean Asselborn (LSAP) durant près de 20 ans, à Léon Gloden (CSV), désormais ministre des Affaires intérieures en charge de l’immigration, suite aux dernières élections législatives de 2023. Mais le principal intéressé s’est défendu, ce lundi 3 février, lors de la traditionnelle conférence de presse de présentation du bilan de l’année écoulée en matière d’asile et d’immigration.

«Ce n’est pas à moi de juger s’il y a un changement dans la politique migratoire du pays, le fait est que l’immigration est un sujet très important et nous menons une politique d’asile responsable. Les personnes avec une réelle perspective doivent recevoir une réponse à brève échéance pour pouvoir s’intégrer rapidement. Celles qui n’ont pas de perspective d’obtenir le statut de réfugié doivent en être informées et retourner dans leur pays dans les meilleurs délais. Nous devons éviter de créer de faux espoirs auprès de ces personnes», a expliqué Léon Gloden. Pour cette année 2024, le Luxembourg a enregistré 2.018 demandes de protection internationale, soit une baisse de 18% par rapport à 2023 (2.446).

Une «maison retour» au Kirchberg

1.018 décisions d’octroi d’une protection internationale (statut de réfugié ou protection subsidiaire) ont été accordées, contre 956 en 2023, soit une hausse de 6%, sur un total de 2.061 décisions prises. La Syrie (370), l’Érythrée (216) et l’Afghanistan (83) sont les trois premières nationalités dont les ressortissants obtiennent le plus souvent le statut de réfugié.

Et le nombre de refus a lui aussi augmenté, de 26%, passant de 402 à 502 décisions de refus.

Le nombre de retours volontaires est passé de 143 en 2021 à 308 en 2024, soit une hausse de 86% (sur 438 retours au total). «Notamment parce que nous avons mis en place une ‘maison retour’ depuis le 1er septembre dernier, dans les anciens locaux de la structure d’hébergement d’urgence Kirchberg (Shuk) pour accueillir les personnes se trouvant en séjour irrégulier et dans l’obligation de quitter le territoire. La création d’une infrastructure dédiée permet d’offrir un encadrement social ciblé afin d’accompagner les personnes en amont de leur retour et d’encourager le recours au retour volontaire, dans l’intérêt des personnes concernées.»

Par ailleurs, les autorisations d’occupation temporaire (AOT) qui permettent aux demandeurs de protection internationale de travailler pendant la procédure de protection internationale (après six mois) ont connu une croissance très forte avec un chiffre de 371 AOT en 2024, soit une hausse de 167% par rapport à 2023 (139). Les AOT étaient de 70 en 2022.