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Gleiche Behandlung / droits égaux

Und die Syrer?

Editorial

Für eine Gleichbehandlung aller Flüchtlinge

Claude Molinaro,  Tageblatt 29. März 2022

Flüchtlinge aus der Ukraine erfahren zurzeit Höhen und Tiefen der menschlichen Existenz am eigenen Leib. Einerseits erleben sie die Hölle auf Erden in ihrer Heimat, andererseits schlägt ihnen bei uns eine selten gesehene Welle der Solidarität entgegen.
Laut Angaben der UN-Flüchtlingshilfe sind bislang 3,8 Millionen Menschen aus der Ukraine geflohen. Die alltäglichen Bilder aus Europas Südosten drängen aber leider andere Krisen ins Abseits. In den Hintergrund geriet z.B. die Tatsache, dass sich am 15. März der Beginn des Syrien-Krieges bereits zum elften Mal jährte. Den Vereinten Nationen zufolge vertrieb dieser Konflikt rund 6,8 Millionen Menschen aus ihrer Heimat. Und dies ist nicht der einzige Krisenherd.
Angesichts der Solidaritätswelle für die Ukraine müssen sich Personen aus dem Nahost wie Flüchtlinge zweiter Klasse vorkommen. Die Menschen aus Syrien seien eben anders, schon allein, weil sie sich anders kleiden, ist in einem Online-Kommentar zu lesen. Und Ukrainer würden sich auch leichter anpassen. Das hängt wohl davon ab, was man unter „leichter“ versteht. Sind Ukrainer also willkommen, Syrer aber nur geduldet?
Dies soll keine Kritik an der Unterstützung für Ukrainer sein. Jeder Kriegsflüchtling hat ein unbedingtes Anrecht auf Hilfe. Doch der Teufel steckt im Detail, und das ist hierbei das Wort „jeder“, denn es scheint, als ob sehr wohl ein Unterschied gemacht wird, ob jemand aus der Ukraine oder aus dem Nahen Osten stammt.
Vorigen Samstag veröffentlichte eine Südgemeinde eine Stellenanzeige auf Englisch und … auf Ukrainisch. Eine durchaus lobenswerte Geste, aber ich kann mich persönlich nicht daran erinnern, jemals in einer luxemburgischen Zeitung ein kommunales Stellenangebot in arabischer Sprache gelesen zu haben.
Auch in Sachen Einwanderungsformalitäten kommt man den Flüchtlingen aus der Ukraine europaweit mehr entgegen als anderen: Sie profitieren von einem auf ein Jahr begrenzten Schutzstatus. Es ist ein besonderer Status für Personen, die sich vor dem 24. Februar 2022 in der Ukraine aufgehalten haben und ab dem Tag oder kurz davor in Luxemburg eingetroffen sind. Dieser Status beinhaltet auch eine Arbeitserlaubnis. Sie haben damit sofort freien Zugang zum Arbeitsmarkt, ohne dass sie eine spezielle Genehmigung benötigen. Flüchtlinge aus anderen Ländern müssen erst einen Antrag auf internationalen Schutz stellen, dessen Bearbeitung einige Zeit dauert.
Die Solidarität, die jetzt mit Ukrainern gezeigt werde, müsse sich auch auf andere Flüchtlinge positiv auswirken, forderte der Präsident der luxemburgischen Menschenrechtskommission, Gilbert Pregno, in einem RTL-Interview. Dem können wir zu 100 Prozent zustimmen. Dass die Menschen aus der Ukraine jede mögliche Hilfe erhalten, ist nicht nur gut, es ist das moralisch Richtige. Man tut eben alles, um zu helfen, aber wir sollten mehr tun, nämlich allen bei uns aufgenommen Flüchtlingen gleichermaßen helfen. Es sollte uns egal sein, ob Menschen vor russischen Bomben flüchten oder vor Baschar al-Assad.
Lettre à la rédaction (publiée par RTL et le tageblatt

Partager aussi les droits

Gilles Hempel, Serge Kollwelter, David Pereira, Raoul Schaaf, Bram Schim van der Loeff, Raymond Wagener, Raymond Weber
Une fois encore, la solidarité des résidents envers les réfugiés est au rendez-vous.
Il faut se féliciter que, cette fois-ci, le gouvernement est favorable à l’accueil dans des familles. Cet accueil des personnes ayant fui la guerre de Poutine en Ukraine, quelle que soit leur nationalité, doit aller de pair avec un accès au même degré de protection.
Nous souhaitons que l’accueil auprès de familles-hôtes soit permis à tous les demandeurs de protection. Tout comme nous estimons que le gouvernement devrait reconnaître l’effort des familles-hôtes en leur attribuant un montant mensuel couvrant une partie des frais liés à l’accueil du/des réfugié(s).
L’accès immédiat et simplifié aux emplois des personnes venant d’Ukraine doit devenir la règle générale pour tous les demandeurs de protection. Notre marché du travail est manifestement demandeur!
Enfin, la prise en charge psychologique des adultes et des enfants réfugiés reste un défi de taille!

12 plénière à Roeser

Plénière Ronnen Desch 30 mars 2022 Réiser

 

Mot de bienvenue par M Tom Jungen, bourgmestre de ROESER :

  • Monsieur Jungen met en évidence la réaction de la part de la commune de Roeser face à la vague de réfugiés de Syrie en 2015 et de ceux de la guerre en Ukraine. Il constate que chaque le flux des nationalités est en augmentation au Luxembourg et fait valoir le « Pact vum Zesummeliewen » pour maintenir la mobilisation de l’engagement concernant l’immigration. Ce n’est pas toujours facile de faire avancer les projets mais les besoins de soutien sont toujours réels. La commune de Roeser n’a pas proposé de structures d’hébergement dès le le début de la guerre en Ukraine, mais des critères devaient d’abord être définis. Cependant, la commune a pris des engagements importants hier au conseil communal. Ils ont informé l’ONA qu’ils veulent mettre à disposition une structure pour l’accueil de réfugiés. Ce qui a été approuvé par consensus général. Il faut rester attentif à la perte d’enthousiasme et de soutien de la population car il y a un risque de fatigue et de voir les réfugiés de façon moins positive. Le bourgmestre souhaite encore la bienvenue à tous, et il se réjouit pour les bonnes discussions.

 

Serge Kollwelter rappelle quelques principes : Le Ronnen Dësch n’émet en principe pas directement des revendications et il s’agit d’un lieu pour échanger.. Il s’agit du 12e Ronnen Dësch. Serge salue le président de LUKRAINE. Quelques députés se sont excusés de même que le Ministre du Travail infecté du COVID. Merci pour les présentations PowerPoint qui seront envoyées par mail. L’enregistrement audio de la plénière permet de compléter le rapport. Il n’y a pas de projet d’action avec la presse. Serge sollicite tout le monde à partager avis et réflexions lors de ce Ronnen Dësch.

 

Présentations :

  • MAE et ONA : Le ministre M. Asselborn est excusé. Présentation de la définition de la protection temporaire (Cf. présentation). Mise en place d’une coordination dès le début du conflit. L’Union Européenne a mis en place un nombre minimal de règles qui sont regroupées dans un document « accord cadre ». Au niveau pratique, les administrations concernées ont créé un guichet unique qui a commencé son activité aujourd’hui. Les acteurs concernés sont l’ONA, la Santé, l’Education et la POST. Il n’est plus nécessaire d’envoyer les personnes au guichet unique. Les personnes seront contactées individuellement par mail. Actuellement il y a une centaine d’appels par jour par des ressortissants ukrainiens et des membres de la famille (même des non- ukrainiens mais qui ont dû résider en Ukraine), mais aussi un syrien ayant été réfugié en Ukraine.. Chaque cas est examiné de façon individuelle. Attestation de bénéficiaire temporaire BPT. Le Conseil européen a activé la protection temporaire pour un an. Ceci a été enclenché le 4 mars 2022, ce qui explique l’échéance de la date du 4 mars 2023. Un autre critère est qu’un demandeur doit habiter au Luxembourg. Le regroupement familial est aussi possible. Les BPT peuvent voyager dans l’espace Schengen pour une durée de 90 jours. Ceci n’est pas valable pour des ressortissants de pays tiers. Le BPT peuvent aussi travailler et peuvent bénéficier de plusieurs aides. 4000 personnes ont déjà sollicité l’ONA.
  • Questions-réponses :
    • Sergio Ferreira : Est-ce qu’il y a une précision concernant les trois mois d’attentes sans conditions de ressources. R : rien n’est précisé dans le texte. Réponse vérifiée : Pas de temps d’attente.
    • Président de LUKRAIN : Au vu des 900 demandes traitées (200 demandes par semaine) quel est le délai moyen pour le traitement des dossiers ? R. On ne travaille que depuis deux semaines. 40 adultes par jour + enfants. Un guichet unique est mis en œuvre à partir d’aujourd’hui avec une perspective de traitement de 100 dossiers par jour. Il est estimé que toutes les demandes seront traitées au mois d’avril, mais cela dépend des nouvelles demandes.
    • Autres possibilités d’aides : structure de primo-accueil. Pour le volet médical, il faudra orienter vers la maison médicale. Il faut cependant que tout le monde soit inscrit. La POST permettra d’ouvrir un compte bancaire.
    • Question : les personnes qui habitent chez des familles d’accueil seront-elles soutenues financièrement par l’ONA R. Il faut un ancrage administratif. La personne doit être identifiée pour pouvoir débloquer les aides.
    • Q : Quid de la demande d’une protection internationale ? R : Toute personne voulant bénéficier une protection internationale peut toujours la demander (sauf celles ayant déjà fait une demande de BPT). La procédure de protection internationale est beaucoup plus longue.
  • Information générale : on garde la séparation des points d’entrés entre les ukrainiens et les DPI. Présentation du nombre et profil des personnes hébergées 25.03.2022 (cf. présentation) : 1560 ukrainiens ont été hébergées jusqu’ici. La situation reste fluctuante. Quelques familles mixtes (nationalités). Des étudiants de pays tiers. Beaucoup de femmes avec enfants (familles monoparentales) et des personnes au-dessus de 60 ans. La démographie est effectivement différente des flux usuels. Les personnes sont dans un état de santé assez positif et n’ont pas de projets de rester au pays. 2500 lits ont été ouverts (hôtels, centres d’hébergements, etc.). Tout le monde a eu accès à de la nourriture. Les questions concernant le long terme vont se poser. Une aide de 250€ par mois pour la nourriture. Argent pour l’école. D’autres besoins seront aussi assurés (p.ex. santé). Certaines personnes ne veulent pas d’aide sociale. Les frais des médecins spécialistes seront également assurés.
    • Q : président LUkraine : 4000 réfugiés au Luxembourg ? R. 4000 emails arrivés mais certaines personnes sont encore à l’étranger (en transit). Certaines renoncent. 862 demandes introduites et traitées.
    • Q : Quid des personnes n’ayant pas de téléphone ou d’adresse mail. R : ne pas fonctionner avec les téléphones. Il faut introduire un formulaire. Cela peut être fait par un tiers. Il faut éviter des doublons.
    • Q : président LUkraine : Les ukrainiens logés par des particuliers : Est-ce que les personnes sont déjà logées chez des familles d’accueil ? R. Projet Caritas-Croix-Rouge : Il faut que les personnes passent au guichet unique de l’immigration. Seulement après, le logement chez des particuliers sera possibles. La priorité reste l’hébergement collectif à cause des ressources limitées. Il faut aussi faire attention à ne pas défavoriser les groupes de personnes.
    • Q : président LUkraine : Nombre suffisant de machines pour laver des vêtements ? R. OUI.
    • Q : Serge Kollwelter : possibilité de loger dans des chambres d’hôtels R. L’ONA reste ouvert à des propositions d’hôtels. Intéressés pour des structures pouvant accueillir plus de 50 personnes, de préférence des hôtels entiers. L’ONA les équipe.
    • Q : président LUkraine : L’Etat débloque des ressources pour les structures d’accueil. Quid des familles d’accueil ? R. Pour l’ensemble des DPI et BPT il n’y a pas de mécanismes de financements de l’État. Il n’y a pas de contrôle possible. Marianne Donven ajoute que son association sollicite depuis des années une petite aide d’hébergement, mais le gouvernement n’a pas encore répondu favorablement. Il est proposé de réfléchir à mettre en place une prime.
    • Q : Syvicol (Vanessa Schmit) : Quid des familles qui ne veulent plus accueillir des réfugiés ? R. Envoyer vers le guichet unique.
    • Q : Sergio Ferreira : certaines communes sont très strictes pour l’enregistrement de plusieurs personnes dans des maisons ne prévoyant pas d’héberger autant de personnes. R. Il s’agit d’un problème qui se situe au niveau communal.
    • Q : Serge Kollwelter : Quid d’un soutien financier symbolique ? Il suggère d’approfondir cette question et pense que des solutions pourraient être envisagées.

 

 

  • Travail : Mme Isabelle Schlesser, directrice de l’ADEM représente le Ministre du Travail (G. Engel). Les personnes bénéficiant du statut BPT peuvent accéder directement au marché du travail. Le statut donne accès uniquement au marché de travail au Luxembourg. Concernant les offres d’emploi, beaucoup d’entreprise se sont montrées très solidaires. Les offres doivent être déclarées par les entreprises. Les sept premiers jours, les offres seront accessibles à ces personnes et après les jours, à tous. 20 sont complétement inscrits. 2/3 sont des femmes. La plupart sont hautement qualifiées. Il s’agit pour la plupart de personnes qui ont un lien avec une personne séjournant au Luxembourg. La cellule de traitement des dossiers a engagé des personnes qui parlent certaines langues utiles (russes, polonais, etc.), mais on n’a pas encore pu engager des personnes qui parlent ukrainien. Des informations supplémentaires se trouvent sur le sites (salaire minimum, droit du travail) et des informations sur la procédure d’inscription.
    • Q : L’UKRAINE a des traducteurs. Ils partagent aussi les offres d’emploi. Est-ce que le statut permet de créer des petites entreprises. R. Rien ne s’y oppose. Il faut juste respecter les conditions, qui sont réalisables.
    • Q : Marianne Donven : Le Chiche a ouvert trois postes et le risque existe d’être submergé de demandes. R. L’ADEM ne peut pas discriminer entre les demandeurs d’emploi. Les entreprises peuvent ajouter un critère de compétences linguistiques (en ukrainien)
    • Q : Beaucoup de frustrations de la part des autres DPI (le statut est particulier). Les BPI bénéficient des mêmes conditions.
    • Q : la PT est limitée à un an. Quid des contrats ? R. On peut proposer des CDD et des CDI, mais ils seront nuls avec l’arrêt du statut.

 

  • Education : Monsieur Pierre Reding (cf. présentation). A côté des ukrainiens, d’autres réfugiés continuent d’arriver au Luxembourg. Il faut faire attention à ne pas provoquer des jalousies. Il faut d’abord procéder à une analyse de la situation de l’enfant. 80 postes d’accueil sont anticipés par an dans le primaire et le secondaire. Des réflexions ont eu lieu pour considérer les perspectives des enfants (p.ex. en renforçant des cours d’anglais). Des efforts ont été mis en place concernant les crèches. Préscolaire : 3-6 ans. Il fait maintenir le chemin d’école le plus court possible. Certaines communes n’ont pas la capacité d’accueillir des enfants en précoce. 1200 enfants ont l’obligation scolaire et d’autres la volonté de continuer des études. Le ministère doit ouvrir des classes supplémentaires en fonction du nombre d’élèves. Choix entre l’école locale ou sept lycées organisant des classes d’accueil en anglais en fondamental et secondaire. Si les élèves apprennent une des trois langues du pays, ils pourront apprendre au choix, une deuxième langue du pays. Tout ceci n’a été possible que grâce à la mise à disposition de bâtiments supplémentaires mis en place par les écoles et lycées. Si les personnes choisissent l’école communale, ces communes recevront des soutiens de l’État. 491 personnes ont contacté les écoles. Une nouvelle loi est en voie d’approbation (votée à l’unanimité par la Chambre des Députés le 31.03.2022) pour recruter des personnes ukrainiennes. Des informations supplémentaires sont disponibles sur le site du ministère. L’éducation différenciée est également concernée. Les écoles privées sont également très solidaires. Différences de niveau entre les étudiants ukrainiens et de l’UE. Il faut soutenir ceux qui étaient dans une classe de fin d’études. Les universitaires bénéficieront d’une équivalence dans l’UE. Le guichet unique accueillera aussi des personnes avec des questions concernant la formation des adultes et la reconnaissance des diplômes. L’objectif est de pouvoir aussi former un maximum d’adultes, p. ex. en français (40h) ou en luxembourgeois. Un maximum d’enfants seront scolarisés après les vacances de Pâques,
    • Q : président LUkraine : Est-ce que les ukrainiens peuvent accéder à des postes d’assistance parentale et de mini crèches ? R. Conditions : Reconnaissance du diplôme, agrément du ministère et autorisation d’établissement.
    • Q : Est-ce que des bâtiments sont déjà disponible ? R. A voir avec le ministère compétent.
    • Bourgmestre de Kayl: La commune a déjà mobilisé des ressources. Une annonce pour du personnel de soutien a été publiée.
    • Question d’un citoyen d’origine albanaise. Remerciement pour tout le travail effectué. Est-ce qu’une structure interculturelle sera être subventionnée par le gouvernement ? Réponse : 80 ukrainiens resp. « ukrainophones » seront engagés si la loi passe demain avec fonction de médiateurs (et non traducteurs) afin de faciliter les échanges avec les élèves et étudiants. Les traductions ne seront pas interdites.

 

  • Ministère de la Famille (cf. présentation) Beaucoup de questions se sont posées sur les hébergements, les financements, etc. C’est dans ce sens qu’ils ont contacté les associations qui ont presté beaucoup d’activités pour recueillir les données des familles. On avait commencé par une hotline et une adresse email. Concernant l’hébergement par des familles d’accueil, il faut protéger des personnes qui arrivent, mais aussi les personnes qui accueillent. Il est important d’établir un délai (p.ex. minimum trois mois). La famille peut toujours décider si elle veut retourner dans un hébergement. L’ONA a un rôle important à jouer dans ce dispositif et pour analyser le matching. Les conditions de l’hébergement doivent être vérifiées. Le formulaire se trouve sur le site du ministère et de Caritas et de la Croix-Rouge. L’ASTI intervient dans la question des offres de bénévolat. Un inventaire sera établi sur les intérêts, disponibilités et des compétences des personnes intéressées. Ceux-ci seront liés aux besoins des associations. Des informations ont été rassemblées dans une foire aux questions FAQ. Les personnes sont dans des perspectives de repartir chez elles. Il est important pour l’intégration que tous les acteurs continuent à collaborer. Contrats d’accueil et d’intégration. Une plateforme a été mise en place pour centraliser les informations importantes. Il est possible de proposer des formations (langue. Welcome, etc.).

 

  • Caritas :
    • Accueil en famille,
    • Création de foyers, 850 lits ont dû être ouverts. Un foyer de type permanent pour des DBT
    • Besoins : Le matching n’est pas facile car le statut DBT n’est pas toujours clair. La stabilité financière n’est pas facile à acquérir. Quid du suivi psycho-social ? Caritas s’engage déjà beaucoup avec des fonds propres.
  • Croix-Rouge :
    • La CR est très engagée dans l’encadrement de ces nouveaux foyers. La CR gère déjà beaucoup de structures avec des DPI. 40 à 50 personnes bénévoles sont mobilisées. Le service interprétariat et le service de rétablissement des liens familiaux sont également mobilisés. Pour les jeunes, la CR est prête à accueillir de mineurs non accompagnés.
  • ASTI :
    • 270 personnes se sont inscrites aujourd’hui sur le site pour le bénévolat. Le guichet migrant peut aider à construire des dossiers concernant le regroupement familial. Des personnes peuvent participer aux séances de pratiques des langues. L’ASTI est en train de mettre en place une formation linguistique. Ils sont en train, avec l’ADEM, de construire des formations concernant le marché du travail. on prépare un dictionnaire.
  • Président de LUkraine : Remerciement du peuple luxembourgeois. Un petit pays avec un très grand cœur. Présentation de l’association : 1. Aide humanitaire en Ukraine. 500 tonnes d’aide humanitaires ont été livrés. 2. Centre d’information à Rollingergrund. 3. Aide psychologique pour les réfugiés ukrainiens. 4. Aide aux réfugiés (vêtements – vestiaire à Contern). Un fond de solidarité est en train d’être mis en place. Remerciements pour les communes.

 

Information sur le CUSS

  • Couverture Médicale CUSS : Le projet de la CUSS va entrer en vigueur à partir du mois d’avril. Les associations concernées ont beaucoup œuvré pour la mise en place de ce projet pilote. La première demande a déjà été remplie par MdM.

Remerciement : Ministères présents pour avoir essayé de répondre à une crise qui n’existait pas encore il y a cinq semaines. Merci à la commune de Roeser. Les présentations des Ministères seront envoyées demain.

Il est très positif que les étudiants africains ont été accueillis dans nos universités. Serge a constaté que beaucoup de familles se sont montrées solidaires pour accueillir des réfugiés chez elle. Un remerciement à la commune de Roeser pour le pot d’amitié. Le volet de l’accompagnement psychologique doit être abordé

 

David Pereira

 

L’Europe-forteresse face aux Ukrainiens

L’Europe-forteresse face aux Ukrainiens

Le Monde 13 mars 2022

par Philippe Bernard

C ela n’a pris que quelques jours. Sous le choc de l’agression russe contre l’Ukraine, les mots pour désigner les femmes et les hommes qui fuient leur pays afin d’échapper au malheur ou à la mort ont radicalement changé. Finie « la crise des migrants », bonjour « la solidarité avec les réfugiés ».

La guerre aux portes de l’Europe a changé les manières de voir et les politiques dans bien des domaines : énergie, défense, souveraineté. Le changement de paradigme sur l’immigration, lui aussi, est spectaculaire.

Il y a longtemps déjà que les figures du « demandeur d’asile » et celle de l’« immigré », clairement distinctes du temps de la guerre froide ou des dictatures latino-américaines – le premier « politique », le second
« économique » –, s’étaient brouillées. Le rétrécissement progressif des voies légales d’immigration, la multiplication des conflits au Moyen-Orient et en Afrique ont transformé en « demandeurs d’asile » beaucoup de ceux que l’on appelait autrefois des « immigrés ».

D’où l’adoption du terme englobant de « migrants ». L’application de la convention de Genève de 1951 qui réserve le statut de réfugié à toute personne « craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité (…) ou de ses opinions politiques » est devenue de plus en plus complexe, dans un contexte où oppression et misère sont souvent indissociables.

Des murs et des clôtures

L’Union européenne, prise entre sa volonté d’abattre ses frontières internes et l’exigence de chaque Etat de conserver la maîtrise souveraine de l’asile, tiraillée entre l’Est et l’Ouest et entre des histoires d’immigration différentes, n’a jamais réussi à s’accorder sur un mécanisme commun d’examen des demandes d’asile. D’où les murs, les clôtures et les politiques – sauf en Allemagne en 2015 – destinés à barrer la route aux Syriens, aux Afghans, aux Africains, à tenter de les maintenir en Turquie ou en Afrique du Nord.

Et voilà que des Ukrainiens, victimes d’une guerre d’agression comme le continent n’en a pas vu depuis 1945, ressuscitent la figure, typiquement européenne, du « réfugié » de l’après-seconde guerre mondiale, victime de la barbarie nazie ou de l’oppression soviétique. Ironie de la géographie, ils déferlent par centaines de milliers, dans les pays de l’est de l’Europe jusqu’à présent les plus hostiles à l’accueil des réfugiés venus d’Afrique ou du Moyen-Orient. Ce pied de nez de l’histoire a abouti, le 3 mars, à une décision inédite de l’Union européenne, aux conséquences potentiellement considérables.

Ce jour-là, les Vingt-Sept ont décidé d’accorder une « protection temporaire » à toute personne fuyant la guerre en Ukraine. Le droit au séjour et au travail est accordé automatiquement, sans l’examen individuel qu’exige la convention de Genève. L’Europe-forteresse ouvre soudain grand ses portes. Pour ce faire est exhumée une directive conçue à Bruxelles en 2001, au lendemain des guerres en ex-Yougoslavie, pour faire face à un « afflux massif de personnes déplacées en provenance de pays tiers ». Ce texte, jamais appliqué faute d’un vote majoritaire des Etats, a été activé, cette fois, à l’unanimité. Il prévoit non seulement des critères communs d’admission, mais aussi un système de répartition des réfugiés entre les Etats selon leur capacité d’accueil. Précisément ce que les Européens échouent à mettre en place depuis des lustres.

Ce pas inattendu vers une gestion mutualisée de l’asile en Europe ne garantit en rien un changement d’attitude des pays comme la Pologne ou la Hongrie, les plus hostiles aux migrants venus d’Afrique ou du monde arabe. Mais s’ils pensaient être à l’abri des migrations, la guerre en Ukraine les rappelle à la réalité. Et comment, eux qui vont devoir compter sur la solidarité des pays de l’ouest du continent pour l’accueil des Ukrainiens, pourraient-ils à l’avenir continuer de s’opposer à un partage de tous les réfugiés ?

Dénoncer la différence de traitement entre les Syriens et les Ukrainiens ne doit pas empêcher de saluer l’étape qui vient d’être franchie dans l’histoire européenne de l’asile. Les raisons pour lesquelles le sort des Ukrainiens émeut spécifiquement les Européens ne peuvent se résumer à une affinité de couleur de peau ou de religion. La proximité n’est pas seulement géographique. Le progrès qu’a constitué la protection internationale des réfugiés est d’abord une histoire européenne.

Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a été créé en 1950 pour donner un statut aux trente millions d’Européens déplacés à la suite du nazisme et des changements de frontière à l’est. A l’origine, la convention de Genève sur les réfugiés ne s’applique de fait qu’aux Européens. Elle ne sera étendue au reste du monde qu’en 1967, dans le contexte des conflits nés de la décolonisation.

L’application du droit d’asile n’a jamais été indifférente aux réalités géopolitiques et au contexte économique. Longtemps, en Europe, les « bons » réfugiés ont été les dissidents d’URSS et des pays de l’Est, puis les Vietnamiens et les Chiliens. Mais, depuis des lustres, l’accueil s’est mondialisé : les Syriens, les Vénézuéliens et les Afghans représentent les trois premières nationalités parmi les quelque 300 000 personnes obtenant chaque année le statut de réfugié dans l’Union (447 millions d’habitants).

Si l’émotion considérable causée par la guerre en Ukraine doit faire progresser l’Europe des migrations, c’est vers l’affirmation de l’universalité du droit d’asile. Loin de prêter à un chantage migratoire de la part de Vladimir Poutine, les réfugiés d’Ukraine peuvent contribuer à galvaniser l’Europe. La capacité de notre continent à offrir un asile à tout être humain fuyant les guerres est l’une de ses valeurs que, tragiquement, l’agression russe et la résistance des Ukrainiens remettent en lumière.

Les communes solidaires avec les réfugiés ukrainiens

Wort Online 11 mars 2022
Plus de 2,15 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays depuis le début de l’invasion russe, dont plus de la moitié vers la Pologne.

Ce lundi, le Syvicol a appelé les communes à se montrer solidaires en se mobilisant pour accueillir les réfugiés ukrainiens. Un message de générosité suivi par plusieurs d’entre elles.

«Mercredi après-midi, 32 réfugiés ont été accueillis, hébergés et encadrés dans les 13 chambres du Klenge Casino», raconte le secrétaire communal de Differdange Henri Krecké. Une solidarité qui doit se faire de manière «pragmatique sur le terrain» selon lui, alors que le conflit en Ukraine dure depuis plus de deux semaines.


Volunteers collect and pack household necessities to be sent to Ukraine at the De Rooy transport company in Eindhoven, on March 1, 2022. - More than 660,000 refugees have fled the conflict in Ukraine to seek shelter in neighbouring countries, the UN Refugee Agency said on March 1, 2022. (Photo by ROB ENGELAAR / ANP / AFP) / Netherlands OUT
Comment apporter de l’aide aux civils ukrainiens?

Lors du conseil communal du 2 mars, les élus de la commune de Differdange ont voté avec 17 voix pour le fait de se tenir à la disposition du gouvernement luxembourgeois et mettre en place une aide de première nécessité pour le peuple ukrainien. Près de 10.000 euros de réserve de l’année dernière seront directement engagés en soutien de la population ukrainienne, indique Henri Krecké. Ce dernier rappelle que la commune attribue chaque année 2% de ses recettes ordinaires inscrites au budget communal pour des actions solidaires et humanitaires. Une somme qui s’élève pour cette année à un montant total de 347.000 euros. «Une partie de ce montant sera à coup sûr aussi destinée à l’Ukraine.»

Un appel du Syvicol à la solidarité

L’ancien hôtel Gulliver Tower de Differdange qui doit devenir à l’avenir une résidence pour personnes âgées, mais aussi des logements abordables pour des jeunes, est actuellement vide. La commune compte s’en servir pour héberger les personnes fuyant l’Ukraine. «Avec les 45 studios, nous pourrons accueillir près de 180 personnes», estime le secrétaire communal de la ville.

La commune de Differdange n’est pas la seule à se montrer solidaire avec le peuple ukrainien. Le Syndicat des municipalités Syvicol avait d’ailleurs appelé fin février dans une résolution les communes «à faire preuve de solidarité en se mobilisant pour accueillir des demandeurs de protection internationale».


Ukrainian refugees sit at the side of the road as they arrived at the temporary refugee centre in a local primary school at Tiszabecs, eastern Hungary on February 28, 2022. - With bowls of goulash, offers of free lodging and rides to Budapest, or just a hug and kind word, Hungarians have rushed to the Ukrainian border to help refugees fleeing the Russian invasion. (Photo by Attila KISBENEDEK / AFP) / ALTERNATIVE CROP
Fini les restrictions pour les ressortissants ukrainiens

Depuis le 8 mars, la commune de Contern organise des collectes de produits de première nécessité (vêtements, produits hygiéniques) dans la Zone industrielle Um Weiergewan (24, rue Edmond Reuter, L-5326). Les personnes qui souhaitent aider peuvent venir de 7 à 12h et de 13 à 18h. Plus d’informations sont disponibles au 35 02 61 – 313/331 ou par mail secretariat@contern.lu.

Celle de Kaerjeng se dit également prête à accueillir des réfugiés ukrainiens selon ses moyens et disponibilités, mais la commune attend avant tout la décision du gouvernement en matière d’accueil. En attendant, le conseil communal de Kaerjeng a d’ores et déjà voté début mars un don de 10.000 euros pour le fonds de solidarité mis en place par Caritas Luxembourg.

 

Du côté de Pétange, la commune dit se concerter actuellement avec une série d’acteurs des secteurs privés et publics, mais aussi des initiatives privées et associatives pour une «approche coordonnée et efficace».


IPO.PK Asselborn Accueil Flüchtlinge aus der Ukraine.Foto :Gerry Huberty/Luxemburger Wort
Le Luxembourg se prépare à un afflux massif de réfugiés

Dans sa résolution du 4 mars, le conseil communal d’Esch-sur-Alzette dit «soutenir le Collège des Bourgmestres et échevins dans la recherche de possibilités d’accueil des réfugiés ukrainiens sur le territoire de la Ville». La commune eschoise a également décidé de suspendre le projet du monument dédié aux citoyens soviétiques déplacés au Luxembourg comme travailleurs forcés pendant la Deuxième Guerre mondiale, après concertation avec le Ministère de l’Etat. Les crédits budgétaires prévus seront affectés à des fins humanitaires en Ukraine et pour d’autres régions de conflits selon la résolution de la commune.

Plusieurs communes ont également publié sur les réseaux sociaux leurs initiatives pour venir en aide aux réfugiés ukrainiens, dont des collectes de vêtements.

Commune Saeul
Commune Manternach
Commune Hesperange
Commune Niederanven
Commune Junglinster
Commune Rosport-Mompach
Commune Bad Mondorf
Commune Steinfort
Commune Schengen

Droit d’asile

Le Monde 10 mars 2022

Claire Legros

Des travaux historiques éclairent la façon dont la mise en œuvre de cette idée, née dans sa version moderne au XVIIe siècle avec celle de la liberté de pensée, s’est souvent heurtée à la souveraineté des Etats. Ces derniers la conjuguent avec leurs intérêts géopolitiques et économiques
HISTOIRE D’UNE NOTION
êmes traits tirés, mêmes regards terrifiés d’hommes, de femmes et d’enfants fuyant la violence. Pourtant, selon qu’ils soient syriens, irakiens, afghans ou ukrainiens, les exilés ne sont pas tous traités de la même façon. Malgré l’inscription, depuis plus d’un demi-siècle, du
statut de réfugié dans le droit international, les réponses diffèrent en Europe pour protéger ceux qui en font la demande. « Les relations géopolitiques et diplomatiques sont déterminantes dans la reconnaissance du statut de réfugié », estime l’anthropologue Michel Agier, coauteur de Babels. Enquêtes sur la condition migrante (avec Stefan Le Courant, Points, 800 pages, 12,50 euros, à paraître le 1er avril).
Initialement religieux – le mot vient du grec asulon, désignant un sanctuaire –, le droit d’asile est appliqué dans les cités grecques où chacun peut se réfugier dans les lieux sacrés. Dans la pensée chrétienne occidentale, saint Augustin en élargit la protection aux criminels qui peuvent trouver refuge dans les églises. Au cours du Moyen Age, l’Etat en limite l’application et le transforme en droit séculier.
Mais c’est au XVIIe siècle que s’opère un basculement avec l’idée, théorisée par le protestant Hugo Grotius (1583-1645), que les individus ont droit à la liberté de religion et de pensée et que les Etats ont un devoir d’asile politique à l’égard des étrangers. « A partir de cette époque s’opère une distinction entre l’“exil blâmable”, dû à une condamnation judiciaire, et l’“exil misérable”, lié à une force de coercition », explique l’historienne Delphine Diaz, autrice d’En exil. Les réfugiés en Europe de la fin du XVIIIe siècle à nos jours (Folio, « Histoire », 2021). Le droit d’asile reste, pour autant, à la discrétion des Etats. Introduit dans la première Constitution française de 1793, il ne sera pas appliqué.
A partir des années 1830, la figure de l’exilé devient suspecte. A cette époque déjà, la protection est sélective : les Polonais fuyant la répression de la révolution de Varsovie par les troupes russes en 1831 sont accueillis en France « comme des frères, car ils partagent la même religion et l’idéal libéral », souligne l’historienne. Les juifs victimes de pogroms dans l’Empire russe à partir de 1881 seront suspectés d’émigrer pour des raisons économiques et non pour fuir les persécutions.
Besoin de main-d’œuvre
Après la première guerre mondiale, la dissolution des empires amplifie les phénomènes d’exode. La création, en 1921, d’un Haut-Commissariat aux réfugiés russes, premier acte d’un nouveau droit international, annonce la mise en circulation du passeport « Nansen » – du nom de l’explorateur et diplomate norvégien Fridtjof Nansen (1861-1930) –, afin de venir en aide aux exilés russes devenus apatrides. Là encore, son octroi n’est pas systématique. Elargi à d’autres nationalités comme les Arméniens, il est refusé aux exilés antifascistes italiens pour ne pas fâcher Mussolini.
Les considérations politiques se conjuguent aux intérêts économiques. Si les démocraties occidentales se montrent plutôt généreuses dans les années 1920, lorsque l’urgence de la reconstruction exige de la main- d’œuvre, elles se ferment après la crise de 1929. Les juifs et les militants antinazis qui fuient l’Allemagne, ces « sans-Etat » décrits comme des « monstres juridiques » par la philosophe Hannah Arendt (1906-1975), elle- même exilée à New York, ne sont pas les bienvenus.
Après la seconde guerre mondiale, le droit d’asile devient en France un principe constitutionnel qui concerne « tout homme persécuté en raison de son action en faveur de la liberté ». La création du Haut- Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, en 1950, puis l’adoption de la convention de Genève,
en 1951, fondent la protection juridique internationale du réfugié qui prévaut aujourd’hui, protégeant toute personne craignant « avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques ». D’abord réservée aux Européens, elle est étendue en 1967 à tous les réfugiés, quel que soit leur pays d’origine.

Mais la convention est, « en réalité, un texte flou, et le statut de réfugié dépend de l’état des sociétés qui prennent la décision, bien plus que de la vérité intrinsèque d’un individu, de son histoire ou de sa trajectoire », estime la sociologue Karen Akoka, autrice de L’Asile et l’Exil (La Découverte, 2020). Ainsi, pendant la guerre froide, la France accorde l’asile à tous les Hongrois et les Tchécoslovaques arrivés après les invasions soviétiques de 1956 et 1968, de même qu’aux Vietnamiens dans les années 1970. En revanche, elle refuse le statut de réfugié aux Algériens menacés par le Front islamique du salut au début des années 1990, au motif que les persécutions dont ils font l’objet émanent non d’un Etat mais d’un groupe para- étatique.

« L’application de la convention de Genève s’est durcie en Europe et particulièrement en France depuis les années 1980, comme on l’a vu avec les Syriens et les Afghans », note Delphine Diaz. Dans ce contexte, le mouvement européen de solidarité pour les réfugiés ukrainiens, « si l’on peut s’en réjouir, apporte aussi la preuve qu’on sait répondre à des situations d’urgence lorsqu’on le veut », estime-t-elle.

L’étude sur le racisme

L’étude  sur le racisme, voulue par le Parlement, a été présentée hier 8 mars 2022

Lien vers le rapport

La présentation du rapport par powerpoint

dans Paperjam du 9 mars 2022

Luxemburger Wort 9 März 2022

Le Quotidien 9 mars 2022:

Si on savait que le Luxembourg, dont la moitié de la population est étrangère, n’était pas épargné par le racisme, il était difficile jusque-là d’en évaluer l’ampleur, puisque aucune donnée n’était disponible. Un manque désormais comblé par l’enquête nationale commandée par le gouvernement en 2020 dans le sillage du mouvement Black Lives Matter.

Les résultats de ce long travail du Cefis et du Liser, mené auprès de résidents, de minorités, d’experts de terrain et de témoins issus de la société civile ou de l’administration, ont été présentés hier et révèlent, sans surprise, un racisme structurel, visant principalement les personnes noires et les musulmans.

Pour autant, «l’idéologie raciste – selon laquelle il y aurait des différences génétiques et une hiérarchie entre les races – est relativement rare au Grand-Duché, au sein de la population luxembourgeoise comme immigrée», souligne Frédéric Docquier, le directeur du programme Crossing Borders au Liser. «Avec moins de 5% des résidents adhérant à cette thèse, elle est nettement moins marquée qu’en Belgique ou en France.»

Alors qu’un tiers des résidents pensent que le racisme a augmenté ces cinq dernières années, la plupart identifient un glissement, d’une forme agressive et directe dans l’espace public à une forme plus sournoise, constituée de microagressions au quotidien et de discours de haine sur les réseaux sociaux. Un phénomène diffus et moins visible, plus difficile à dénoncer pour les victimes, qui sont 66 % à ne pas les déclarer, jugeant que c’est inutile ou trop compliqué.

Des décisions politiques nécessaires

En parallèle, l’enquête documente le racisme structurel sévissant dans le pays : des discriminations sont répandues dans des domaines clés de la société comme l’accès au logement (pour 50 % des sondés), la recherche d’emploi (pour 44 %) ou encore l’enseignement (pour 26 %). Des taux bien plus importants encore parmi les personnes noires et les Portugais. Ce qui montre combien «ces groupes sociaux sont la cible de préjugés bien ancrés dans la société», selon Frédéric Docquier.

Parmi les vecteurs principaux de discrimination, la méconnaissance de la langue luxembourgeoise, la couleur de peau ou encore les signes culturels distinctifs arrivent en tête pour près de la moitié des résidents. Mais de nombreux clichés sont à l’œuvre : les afro-descendants seraient paresseux, les musulmans terroristes, les réfugiés profiteraient des largesses de l’État, tandis que les personnes noires, des pays de l’Est et les Roms sont tenus pour responsables d’une hausse de la criminalité par un tiers des sondés.

Enfin, l’enquête épingle des couacs au niveau légal, comme le droit qui peine à être appliqué, le peu de condamnations pour discrimination, l’impossibilité de se constituer partie civile pour les associations ou encore une assistance judiciaire limitée (un projet de loi est en cours).

Ce qui explique que 68 % des résidents (jusqu’à 80 % parmi les Portugais et les personnes noires ou musulmanes) réclament de nouvelles décisions politiques. Face à ce défi, la ministre Corinne Cahen évoque pêle-mêle campagnes de sensibilisation, guide de bienvenue, charte de la diversité et plan national d’intégration, mais difficile de savoir à ce stade si les ministères réellement impliqués – Justice, Logement, Éducation, Travail – s’empareront de ce rapport pour enfin en finir avec le racisme.

 

tageblatt 9 März 2022

Même problème, même constat

Jérôme Quiqueret
Trois ans après l’étude „Being black in Luxembourg“, l’étude „sur le racisme et les discriminations ethno-raciales au Luxembourg“ constate que le Luxembourg a bien un problème de racisme. Et que les personnes de couleur noire, les musulmans et les Roms en sont les premières victimes.
Dans un pays où un citoyen sur deux n’a pas la nationalité luxembourgeoise, et qu’une part plus grande encore a des „Migrationshintergründe“, si l’on retient la définition allemande – avoir un de ses quatre grands-parents étrangers –, la question du racisme ne peut qu’être de la toute première importance, soulignait hier la ministre de l’Intégration, Corinne Cahen, au moment de présenter l’étude „sur le racisme et les discriminations ethno-raciales au Luxembourg“.
Il aura toutefois fallu attendre la publication de l’étude „Being black in the EU“, présentée en novembre 2018 par l’Agence de l’Union européenne pour les droits fondamentaux, pour que le problème soit posé sur la place publique et que les victimes se sentent enfin autorisées à l’évoquer. Mais aussi graves étaient-ils, les chiffres de cette première étude n’avaient pas déclenché de réaction politique, pas même provoqué le renforcement du Centre pour l’égalité de traitement (CET) en sous-effectif depuis sa création. Il aura fallu la mort de Georges Floyd en juin 2020, pour que le mois suivant la Chambre des députés adopte une motion invitant le Gouvernement à „faire élaborer une étude sur le phénomène du racisme au Luxembourg afin de développer une stratégie de lutte cohérente“. Et il aura fallu ensuite dix-huit nouveaux mois pour que le Centre d’étude et de formation interculturelles et sociales (CEFIS) et le Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (Liser), mandatés par le ministère de l’Intégration, rendent une nouvelle étude qui permette de „factualiser la situation“, soulignait la ministre de l’Intégration, Corinne Cahen, en se souvenant d’une table-ronde organisée par l’ASTI à l’automne 2019 qui „avait fait ressortir beaucoup de choses“.

L’islamophobie aussi

L’étude de 260 pages tient un discours clair, aussi clair que celui de l’étude „Being black in Luxembourg“, dont elle est une réplique. Elle atteste que la négrophobie est le problème de racisme le plus développé. 38% des personnes de couleur noire craignent d’être victimes d’incidents dans un futur proche du fait de leur appartenance ethnico-raciale. Mais l’étude met aussi en avant les discriminations liées à la religion musulmane, à une origine rom, à la nationalité portugaise, qu’aucune étude n’avait encore ainsi étayée.
„En termes d’ampleur, ce qu’on peut appeler le racisme idéologique est relativement rare au Luxembourg“, observait Frédéric Docquier, membre du Liser en charge de la partie quantitative de l’étude, tandis que le CEFIS s’occupait du qualitatif auprès de 139 acteurs de terrain. „Par contre, on a aussi le constat, tiré de l’enquête qualitative, que la thématique du racisme est assez mal conceptualisée dans les structures, qu’elles soient publiques ou privées, à quelques exceptions près, dont les organismes chargés de défendre les personnes racisées. Ainsi, il y a très peu de stratégie claire pour faire face à des actes potentiellement discriminatoires et un manque de formation.“
Les 3.000 sondés n’arrivent pas à se mettre d’accord s’il y a eu plus, autant ou moins de racisme durant les cinq dernières années. „L’enquête qualitative révèle que cette apparente stagnation du racisme cache peut-être la transformation du racisme“, commente Frédéric Docquier. „On a moins d’actes agressifs, moins de racisme direct sur l’espace public et plus de microagressions et un transfert vers le numérique, donc un racisme peut être un peu plus sournois qu’il y a quelques années.“
Seulement 15,2% des sondées pensent qu’un acte raciste puisse être justifié (quand les chiffres atteignent 46% en France). S’il n’y a que peu de racisme idéologique, au sens de la conviction de l’existence de races et de leur hiérarchisation, l’étude établit par contre que les stéréotypes sont bien ancrés dans la société. 31,7% des résidents pensent aussi que certains groupes sont responsables d’une hausse de la violence et de la criminalité. Ce sont d’abord les afrodescendants, puis les gens des pays de l’Est, les Roms et enfin les Musulmans qui sont le plus souvent désignés.
Quand 45,7% des résidents pensent que certains groupes ethno-raciaux ont tendance à ne pas interagir, les Musulmans sont les premiers désignés, devant les Roms puis les Luxembourgeois. Le duo de tête est le même quand 30,3% des résidents pensent que certains groupes ont du mal à respecter les règles de bon voisinage. Par contre, pour ce qui est des discriminations directes évoquées par les victimes, les personnes noires repassant devant, en compagnie des musulmans. 38% des personnes de couleur noire et 28 % des Musulmans s’estiment victime de discriminations sur le lieu de travail, 27% et 28% dans l’enseignement, 35% et 34% dans la recherche d’un emploi, 37% et 32% dans la recherche d’un logement. 54,9% de ces expériences de discrimination vécues sont des traitements inégalitaires,41,3% des gestes ou paroles déplacées et 6,3% une agression physique.
C’est dans la recherche d’un logement (50%), dans la recherche d’un emploi (44,5%), sur les réseaux sociaux (43%), sur le lieu de travail (34,6%) et lors de contrôles de police (32,6%) que les discriminations ont le plus de chance d’arriver, selon les sondés, tandis que les experts et acteurs de terrain y ajoutent l’école pour l’inégalité des chances qui y serait la règle.
À noter que 48,8% des sondés pensent que la méconnaissance du luxembourgeois est un motif de discrimination répandu (le taux monte à 61% chez les Portugais), au même niveau que la couleur de peau ou les signes cultures distinctifs.

Actions à mener

Si le phénomène n’a jamais été saisi dans toute son ampleur, c’est qu’il est „invisible“ selon le terme des chercheurs. Les victimes parlent rarement de leurs expériences, parce qu’elles jugent cela inutile ou trop compliqué. Deux tiers des victimes interrogées ne les déclarent pas. La règle est de garder le silence. Une alternative souvent empruntée est celle de fuir son emploi ou de se replier dans sa communauté, tandis qu’oser s’exprimer est l’ultime recours.
C’est justement pour modifier ce constat que plus de la moitié des répondants pensent qu’il faut améliorer l’identification et la sanction des pratiques discriminatoires. C’est le monde du travail, suivi de l’éducation puis du logement qui sont désignés comme secteurs à prioritiser, où mettre en place des mesures de mixité sociale, un renforcement des sanctions et des campagnes de sensibilisation. „Il y a un cadre, mais il n’est pas toujours appliqué, surtout en matière de discrimination“, observe pour sa part Sylvain Besch du CEFIS. „Il y a un problème de lisibilité du cadre“ ajoute-t-il, en constatant qu’il n’y a pas d’application de la possibilité d’agir comme partie civile pour les associations et syndicats.
Sont identifiés comme parades possibles par l’étude: des besoins en formation à l’interculturel et au droit anti-discriminatoire, un renforcement de l’accès à la justice, une plus forte répression en introduisant l’incrimination aggravée des infractions de droit commun en cas de motif de haine ou encore le renforcement du CET. Dans le secteur de l’emploi, il est question de davantage de transparence dans le recrutement. La ministre Corinne Cahen, à cet égard, a déclaré qu’elle irait trouver l’Union des entreprises luxembourgeoises pour discuter des moyens de sensibiliser ses membres. La ministre a aussi jugé intéressante l’idée d’introduire une clause de non-discrimination dans les contrats entre agences immobilières et propriétaires.
Le CEFIS est en train de mener une étude qualitative sur les expériences de personnes discriminées. De son côté, Frédéric Docquier imagine de nouvelles pistes d’étude pour les chercheurs. „Un prolongement relativement naturel serait de mener des études plus expérimentales pour identifier de réelles pratiques discriminatoires“, dit-il, en songeant aux délicats testings dans le monde du travail.
On a moins d’actes agressifs, moins de racisme direct sur l’espace public et plus de microagressions et un transfert vers le numérique, donc un racisme peut être un peu plus sournois qu’il y a quelques années

Luxemburg bereitet sich auf massiven Flüchtlingsstrom vor

Wort online  9 März 2022
Michèle Gantenbein
Stand Mittwoch sind knapp 400 ukrainische Flüchtlinge in einer staatlichen Erstunterkunft untergekommen. 1.119 Personen haben sich laut Immigrationsminister Jean Asselborn (LSAP) bisher bei der Immigrationsbehörde gemeldet.

Luxemburg arbeitet mit Hochdruck an der Bereitstellung von Unterkünften für ukrainische Flüchtlinge. Von 800 Betten ist bereits die Hälfte belegt.

Die Vorbereitungen für die Aufnahme des erwarteten Flüchtlingsstroms aus der Ukraine laufen auf Hochtouren. Laut Außen- und Immigrationsminister Jean Asselborn (LSAP) verfügt Luxemburg im Bereich der Erstaufnahme über sieben Strukturen mit 803 Betten, von denen 378 bereits belegt sind. Unter den Geflüchteten sind 25 Kleinkinder im Alter zwischen einem und drei Jahren sowie 95 Minderjährige zwischen drei und 18 Jahren.


A woman uses a cell phone next to her child near the Slovak-Ukrainian border crossing in Vysne Nemecke, eastern Slovakia, on March 1, 2022. - Some 677,000 refugees have fled the conflict in Ukraine for safety in neighbouring countries, while around a million people are estimated to be internally displaced, the United Nations said on March 1, 2022. (Photo by PETER LAZAR / AFP)
Wie Sie den Menschen in der Ukraine helfen können

In einer Halle, die unweit der Stadt Luxemburg aufgebaut wird, werden zwischen 500 und 1.000 Personen aufgenommen werden können.

Die Flüchtlingswelle stellt die Behörden vor große Herausforderungen. „Um das zu bewältigen, müssen wir parallele Aufnahmekapazitäten und eine parallele Prozedur schaffen“, sagte Asselborn.

Um Platz zu schaffen, für die ukrainischen Flüchtlinge, sind rund 70 Asylbewerber, so genannte Dubliner, aus der Structure d’hébergement d’urgence Kirchberg (SHUK), die über 200 Betten verfügt, in die Struktur auf Findel umgezogen. Dort befinden sich nun drei Gruppen: die Dubliner, die aus der SHUK umgezogen sind, Flüchtlingsfamilien aus der Ukraine und Obdachlose, die dort übernachten und tagsüber die Struktur verlassen müssen.

Asselborn unterstrich, dass die Gruppen getrennt voneinander in verschiedenen Gebäuden untergebracht seien. Auch sei es falsch, wie am Mittwoch in einem Leserbrief im „Luxemburger Wort“ behauptet wird, dass die Flüchtlinge die Struktur tagsüber verlassen müssten. „Die Dubliner und die ukrainischen Familien können 24 Stunden am Tag und sieben Tage die Woche in der Struktur bleiben“, so der Minister.


Mit dem Bus aus Luxemburg an den Rand des Krieges

Zusammen mit den Gemeinden ist die Regierung dabei, Unterkünfte zu organisieren, in denen die Menschen längerfristig bleiben können. Kurzfristig sollen zwölf Strukturen, darunter Hotels und Kulturzentren, zur Verfügung stehen. Auch staatliche Gebäude oder Jugendherbergen sollen zur Verfügung stehen. Über die Zahl der Gemeinden und die Kapazitäten kann der Minister zum jetzigen Zeitpunkt keine Angaben machen. Das sei alles noch in der Ausarbeitung. Die Gespräche mit den Gemeinden laufen.

 

Jean Asselborn lancierte einen Appell an private Familien, die Flüchtlingstransporte organisieren wollen, sich bei der Immigrationsbehörde unter der E-Mail-Adresse transport.ukraine@mae.etat.lu zu melden. „Die Menschen sollen sie sich bei uns melden, damit wir das zusammen koordinieren“, so Asselborn. Personen, die Flüchtlinge aufnehmen wollen, sollen sich überdies bei der Hotline 621 796 780 oder auf ukraine@zesummeliewen.lu informieren, „damit die Dinge geordnet ablaufen“.

Registrierung von Flüchtlingen

Alle Personen, die aus der Ukraine ins Land kommen, müssen sich bei der Immigrationsbehörde unter immigration.desk@mae.etat.lu melden. Wer Flüchtlinge privat aufnimmt, sollte dafür sorgen, dass sie sich per E-Mail bei der Behörde melden. Nachdem die Behörde ihre Daten erfasst hat, verschickt sie eine Termineinladung. Asselborn riet davon ab, ohne Termin persönlich bei der Behörde zu erscheinen.


„Ich habe Angst aufzuwachen und wieder in Kiew zu sein“

Ukrainischen Flüchtlingen wird vorübergehender Schutz gewährt (protection temporaire). Dieser Schutz gilt für alle Menschen, die zum Zeitpunkt des Kriegsausbruchs in der Ukraine gelebt haben, also auch Nicht-Ukrainer. Der vorübergehende Schutz gilt vorerst bis zum 4. März 2023 und kann verlängert werden.

Personen, die das Statut haben, haben ein Anrecht auf Nahrung, Kleidung, Unterkunft, medizinische Versorgung und Schulmaterial. Erwachsene bekommen eine Arbeitserlaubnis und können bei der Adem eingeschrieben werden, sie können eine Ausbildung machen und Sprachkurse besuchen.

Bis Ende März soll ein „Guichet unique“ in der Hauptstadt eingerichtet werden für Flüchtlinge aus der Ukraine, wo sie alle nötigen Informationen bekommen.