Debat an der Chamber iwwer Rassismus
Den 1. Juli wor an der Chamber en interessanten Débat iwwer Rassimus op Initiativ vum Paul Galles (CSV)
Den 1. Juli wor an der Chamber en interessanten Débat iwwer Rassimus op Initiativ vum Paul Galles (CSV)
Ce 2ème rapport de l’Observatoire de l’Islamophobie au Luxembourg (OIL) démontre la présence effective d’une discrimination spécifiquement dirigée vers les individus de confession musulmane. Cependant, 75,68% de nos participants estiment qu’ils sont bien intégrés socialement au Grand-Duché du Luxembourg, et 75,04% d’entre eux pensent que les individus de confession musulmane y sont moins discriminés que dans les pays frontaliers (France, Allemagne, Belgique). Nos résultats soulignent que, depuis la création de l’OIL, nous observons une baisse générale de 8% des actes islamophobes constatés entre 2017 (34,88%), 2018 (35,52%) et 2019 (27,68%). Les expériences d’Islamophobie subies directement, quant à elles, ont baissées de 1,28% entre 2017 (18,88%) et 2019 (17,6%), et ont augmentées de moins de 1% entre 2018 (16,96%) et 2019 (17,6%).
L’approche intersectionnelle qui a été adoptée permet de mettre en lumière l’hétérogénéité des situations de discriminations selon les groupes sociaux. En effet, certains individus étant susceptibles d’être discriminés sur base d’autres critères (la situation de handicap, le port de signe religieux, la vulnérabilité particulière résultante de la situation économique, les jeunes et les seniors) recouvrent un taux d’Islamophobie perçue et vécue supérieur à la moyenne du reste de nos participants. La dimension genrée des expériences d’Islamophobie ne démontre pas de différence particulière entre les hommes et les femmes, sauf lorsque ces dernières portent un signe religieux (voile etc.). Aussi, l’Islamophobie reste fortement soumise à un phénomène de non-déclaration de la part des victimes. Environ 7% des cas d’Islamophobie vécus ont été déclarés de manière formelle ou informelle. Enfin, le monde du travail, les médias, les réseaux sociaux, l’éducation/la formation et la voie publique sont en tête de liste des domaines concernés par l’Islamophobie, qu’elle soit perçue et vécue.
L’ASTI et le CEFIS
engagent pour les besoins de l’accompagnement des communes
deux conseiller(s)/ère(s) à l’intégration
en CDI – 40h/semaine
carrière CCT SAS – BAC + 3
à partir du 1er mars 2021 ou à convenir
En savoir davantage ici
In accordance with the commitments made by the Minister of Immigration and Asylum, Jean Asselborn, following the fire which destroyed the Moria camp on the Greek island of Lesbos at the beginning of September 2020, Luxembourg is participating in the relocation of refugees from Greece with the aim of alleviating the precarious situation in the country’s overcrowded refugee camps.
Following the arrival of two families of Afghan origin on 29 September and 30 November 2020, four unaccompanied minors from the Moria camp arrived in the Grand Duchy today, Thursday 7 January 2021. The children are Afghan and Burundian nationals.
With the arrival of these four young people, in addition to the twelve unaccompanied minors having already arrived on 15 April 2020, Luxembourg has fulfilled its commitments made in 2020 to Greece by relocating a total of 25 refugees, including sixteen unaccompanied minors.
Earlier today, representatives of the Directorate of Immigration of the Ministry of Foreign and European Affairs and the National Reception Office (Office national de l’accueil – ONA) welcomed the new arrivals at Luxembourg Airport.
It is expected that relocated applicants for international protection will go through the asylum procedure in Luxembourg as provided for by the law of 18 December 2015 on international protection and temporary protection.
Le groupe apporte des aliments de base aux foyers en difficulté. Il ne donne jamais d’argent et n’en accepte pas non plus.
En temps de crise, les fins de mois sont particulièrement difficiles à boucler pour certaines familles. C’est là que le groupe intervient.
Solidarité sans borne
Huit mois plus tard, le groupe Facebook est toujours actif. Après une accalmie estivale intervenue à la levée du confinement, les demandes d’aide sont reparties à la hausse ces dernières semaines, avant les fêtes de fin d’année. «Elles ont augmenté à nouveau suite à l’introduction du confinement partiel, mais leur ampleur n’est pas comparable à celle du printemps , indique Fabio Neves. Je pense qu’entre-temps tout le monde, État et associations y compris, a eu le temps de mieux se préparer aux conséquences d’un nouveau confinement.» La mise en place du chômage partiel a permis de mettre les salariés à l’abri, mais des salaires resteraient toujours impayés.
L’entraide entre les membres du groupe n’a jamais faibli. «Les gens nous signalent les besoins ou les publient directement dans le groupe. Les membres sont très réactifs. En moins de deux heures, nous avons meublé le logement de la mère de famille qui dormait au sol , se souvient Fabio Neves. Elle a eu une machine à laver, un micro-onde… tout!» La solidarité n’a pas de limites et pas de frontières. «Les personnes que nous avons aidées ces derniers mois aident à leur tour d’autres travailleurs en difficulté», se réjouit l’entrepreneur eschois. Les appels à l’aide émanent de travailleurs pauvres du Grand-Duché mais aussi des régions frontalières. «C’est du cinquante-cinquante. Ils travaillent au Luxembourg, mais doivent se loger à l’étranger parce que se loger y est plus facile. Ceux qui restent au Luxembourg vivent avec le minimum. Un mois de salaire en retard les plonge dans l’endettement et les ennuis», explique-t-il.
Le groupe fait de l’aide d’urgence uniquement. Pas question de récolter des fonds ou de plonger les personnes en détresse dans une forme d’assistanat et de les habituer à tout recevoir. «Nous avons aidé certaines familles jusqu’à trois ou quatre fois, après nous les avons encouragées à trouver des solutions ou du travail par elles-mêmes, précise le fondateur d’Un monde meilleur – Luxembourg. Nous les avons également dirigées vers des associations. Nous sommes là pour intervenir tout de suite, pas pour gérer des dossiers. Nous ne sommes pas des assistants sociaux.» Si au début de la pandémie, Un monde meilleur – Luxembourg ne faisait pas de distinction entre les familles à aider, actuellement, son fondateur avoue cibler davantage les bénéficiaires de ses actions.
Sombres perspectives
La gestion de la page Facebook, la distribution d’aide ou encore la collecte prennent énormément de temps aux membres les plus actifs. «Chaque demande d’aide nous prend deux heures en ligne minimum, plus deux heures pour le ramassage des produits et aliments demandés, plus la livraison. Au mois de mars, rien que l’organisation me prenait huit heures par jour. Actuellement, nous sommes à une demande par jour. Pendant l’été, on était retombé à une demande par semaine» , indique Fabio Neves, qui redoute que les appels à la solidarité des membres de son groupe n’augmentent en flèche à la rentrée de janvier. L’entrepreneur entrevoit des faillites, des défauts de paiement et des vagues de licenciements. Une perspective tout sauf joyeuse pour ce début d’année.
Toutes les informations pour soutenir cette initiative figurent dans le groupe Facebook d’Un monde meilleur – Luxembourg. «Nous y indiquons ce dont nous avons besoin pour les familles et comment nous procédons. Nous récupérons les dons auprès des collaborateurs du groupe ou au restaurant O Emigrante, rue Victor-Hugo à Eschsur-Alzette, qui a été transformé en centre de récolte. À partir de là, nous organisons les distributions et les livraisons au domicile des personnes. Nous pouvons également aller récupérer les dons chez les donateurs. Je lance alors un appel sur le réseau social pour trouver quelqu’un qui peut aller récupérer les dons et les ramener à Esch-sur-Alzette» , précise l’entrepreneur, qui peut également compter sur l’association Stroossen Engelen.
C’est ce lundi 28 décembre que le Département Integration du Ministère de la Famille vient de mettre online toutes les contributions dont les contributeurs étaient d’accord à les publier .
Les voici
Suite de la démarche:
La prochaine étape du processus de consultation consiste en une série de « focus groups » qui nous permettront d’échanger en plus de détail sur certains sujets. Les focus groups seront organisés en janvier (18/1 et 21/1) et en février (1/2 et 4/2) au European Convention Center Luxembourg (ECCL) au Kirchberg de 10h à 12h, en présence de Madame le Ministre Corinne Cahen. Les quatre focus groups auront le même contenu, il n’y aura donc pas un thème spécifique par focus groups. L’organisation de quatre évènements plutôt que d’un seul s’explique par les restrictions en place concernant les règles sanitaires. Tous les acteurs qui ont remis un avis sont invités. Vu les limitations de places disponibles en temps de COVID, nous sommes toutefois dans l’obligation de limiter la présence à une seule personne par institution/commune. Les règles sanitaires s’appliquent.
Le 22 décembre 2020, le ministre de l’Immigration et de l’Asile, Jean Asselborn, a inauguré le nouveau Centre de primo-accueil (CPA) pour demandeurs de protection internationale (DPI). L’inauguration s’est faite en présence de Maurice Bauer, échevin de la Ville de Luxembourg, de Nadine Conrardy, membre de la Direction solidarité de la Croix- Rouge luxembourgeoise, ainsi que de plusieurs autres partenaires du ministère impliqués dans le projet du nouveau CPA.
C’est un ancien immeuble commercial, situé à la route d’Arlon à Luxembourg-Ville, qui a été reconverti en structure d’accueil pour primo-arrivants qui remplacera l’actuel CPA dans les locaux de l’ancienne Logopédie à Strassen. Le Centre accueillera ses premiers occupants au cours du mois de janvier 2021.
Ce nouveau Centre de primo-accueil (CPA) est une structure d’accueil où un demandeur de protection internationale séjourne en principe les premières semaines après son arrivée sur le territoire luxembourgeois. Le Centre a une capacité d’accueil maximale de 251 personnes et offre un aménagement moderne et fonctionnel, qui permettra un accueil digne et une meilleure prise en charge des demandeurs de protection internationale.
En plus des locaux réservés à l’accueil des DPI, la structure abrite une zone administrative sur deux niveaux, où se trouvent des bureaux de l’Office national de l’accueil (ONA), de l’Inspection sanitaire, de la Direction de l’immigration du ministère des Affaires étrangères et européennes, de la Croix-Rouge luxembourgeoise, ainsi qu’une zone médicale. La présence sur le site du CPA de tous les acteurs impliqués dans l’accueil des DPI est une nouveauté qui permettra une collaboration plus efficace et plus concertée.
L’accueil ainsi que l’encadrement social et ethno-psychologique des demandeurs de protection internationale sont délégués à la Croix-Rouge luxembourgeoise.
Jean Asselborn s’est réjoui de l’inauguration de ce nouveau Centre de primo-accueil et a remercié “l’ensemble des différents acteurs impliqués tout au long du processus de réalisation de ce projet important.” Le ministre a tenu à remercier tout particulièrement la ville de Luxembourg, son collège échevinal et plus précisément son échevin, Maurice Bauer, pour la disponibilité et l’aide continue de la capitale dans le domaine de l’accueil des demandeurs de protection internationale. Il a également exprimé ses sincères remerciements aux représentants de la Croix-Rouge luxembourgeoise, partenaire fiable de longue date, ainsi qu’à la Direction de la Santé pour ses conseils précieux et utiles, surtout en ces moments difficiles de la pandémie.
“Malgré les défis imposés par la pandémie, le travail d’accueil des demandeurs de protection internationale continue et ne doit pas être oublié. En ces temps difficiles, l’encadrement des personnes vulnérables doit être une priorité. Cela a été et reste le mot d’ordre pour notre gouvernement tout au long de cette année et s’applique également à la politique d’accueil du ministère des Affaires étrangères et européennes,” a souligné Jean Asselborn.
Le ministre a notamment mis l’accent sur les avantages importants qui découleront de la présence sur le site du CPA de tous les acteurs impliqués dans l’accueil d’un demandeur de protection internationale: “Cette nouvelle organisation dans ce CPA nous permettra d’accueillir les personnes en besoin dans des meilleures conditions, de réduire les temps d’attente et d’adresser également les différents besoins de ces personnes vulnérables. L’accueil en général sera ainsi rendu plus transparent et cohérent.”
S’agissant plus généralement des questions migratoires au niveau international, Jean Asselborn a regretté que les États membres de l’UE n’aient pas réussi, au cours de ces derniers six mois, à se rapprocher en vue de se mettre d’accord sur une politique migratoire européenne plus humaine.
De son côté, le chef de la diplomatie luxembourgeoise a rappelé que le Luxembourg a contribué tout au long de l’année 2020 aux efforts de solidarité internationale, notamment en ce qui concerne la Grèce, pays fortement touché par les flux migratoires, comme nous l’ont montré les images du camp de Moria.
“En matière de relocalisation, le Luxembourg s’est engagé en 2020 à relocaliser 25 personnes vulnérables – essentiellement des mineurs non accompagnés et des familles – depuis les camps de réfugiés en Grèce. Nous avons accepté la prise en charge de 31 personnes via la procédure de Dublin. De plus, depuis le début de l’année, nous avons décidé de ne pas lancer la procédure de Dublin pour 74 personnes pour lesquelles la Grèce aurait été responsable conformément au règlement en question. Le Luxembourg a donc pris en charge un nombre total de 130 personnes pour lesquelles la Grèce aurait été responsable,” a fait remarquer Jean Asselborn.
Communiqué par le ministère des Affaires étrangères et européennes 22 décembre 2020
Asylsuchende aus Griechenland
Une nouvelle zone administrative
Mais la grande nouveauté est que la structure abrite une zone administrative sur deux niveaux, où se trouvent des bureaux de l’Office national de l’accueil (ONA), de l’Inspection sanitaire, de la direction de l’Immigration, de la Croix-Rouge luxembourgeoise et une zone médicale. « Les échanges seront ainsi plus faciles et plus efficaces entre les différents acteurs , note le ministre de l’Immigration et de l’Asile, Jean Asselborn. Ces échanges plus étroits permettront de mieux évaluer les besoins individuels d’un DPI et faciliteront la détection des vulnérabilités. » Anne Vergison, chef de division de l’Inspection sanitaire, confirme : « Notre collaboration sera plus étroite entre nous. On comprendra mieux le travail des uns et des autres et ainsi on arrivera à intégrer les prises en charge médicales et sociales. »
Le nouveau centre de primoaccueil a une capacité de 251 lits.
L’accueil et l’encadrement social et ethno-psychologique des DPI sont délégués à la CroixRouge luxembourgeoise, comme actuellement au CPA de l’ancienne logopédie à Strassen. Elle aura une présence sur place de six encadrants socio-éducatifs, deux psychologues et deux infirmiers psychiatriques en semaine et une présence réduite à une personne pendant les week-ends. Par ailleurs, neuf agents de gardiennage seront sur place 24 h/24 et 7 j/7. Un règlement intérieur, édicté par l’ONA et la Croix-Rouge luxembourgeoise, devra être respecté par les DPI. Chaque arrivant devra également se soumettre à un examen médical dans les deux semaines de son arrivée. Quant aux enfants, qui peuvent être âgés de 4 à 16 ans, hébergés au CPA, ils seront scolarisés dans les classes spécialisées d’accueil de l’État à Luxembourg-Merl où ils recevront notamment des cours intensifs de langues. En principe, les élèves seront intégrés au plus tard après une année de scolarisation dans une classe normale d’une école communale. Quant aux adolescents en âge d’intégrer l’enseignement secondaire, ils seront scolarisés dans divers lycées à proximité en fonction des places disponibles.
Les DPI n’ont pas vocation rester au CPA. En principe, ils y séjournent les premières semaines après leur arrivée jusqu’à ce qu’ils puissent être relogés dans une autre structure plus durable. «La première phase d’accueil est une étape importante qui permet aux encadrants sociaux de connaître les besoins spécifiques d’une personne, de détecter des vulnérabilités éventuelles telles que des troubles psycho-médicaux ou un handicap, et ainsi de trouver une structure d’hébergement permanente qui réponde au mieux à leurs besoins, rappelle l’ONA. En principe, le DPI reste dans la même structure durable pendant la période durant laquelle sa demande de protection internationale est examinée.»
Leurs parents avant elles sont venus depuis le lointain Cap-Vert pour leur offrir un avenir meilleur. Aujourd’hui, elles sont bourgmestre, eurodéputée ou conseillère communale :
Elles-mêmes ont dû s’accrocher pour s’extraire de conditions socio-économiques peu favorables. Natalie Silva, Monica Semedo et Ana Correia da Veiga se racontent.
Un Livre noir recense des centaines de cas de personnes dont les droits fondamentaux n’ont pas été respectés. L’agence Frontex est mise en cause.
Le Monde 18 décembre 2020
C’est un Livre noir, lourd de 1 500 pages réparties en deux volumes, élaboré par des ONG regroupées depuis 2016 autour du projet Border Violence Monitoring Network (BVMN). Ce réseau collecte des témoignages et mène des enquêtes sur les cas de refoulements illégaux de demandeurs d’asile et de migrants aux frontières de l’Union européenne, et sur les violences qui les accompagnent.
Neuf cents cas recensés, 12 600 personnes concernées : le document, relayé au Parlement européen par la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL) et remis vendredi 18 décembre à la commissaire Ylva Johansson, chargée des affaires intérieures, compile des centaines de récits et autant de violations des droits humains. Cartes, photos des lieux et des personnes, données précises complètent, dans le livre, les témoignages collectés en Grèce, en Italie, en Croatie, en Slovénie et en Hongrie, le long de la route des Balkans.
L’ensemble forme un très violent réquisitoire contre les pratiques exercées à ces frontières extérieures dont l’Europe dit vouloir renforcer encore le contrôle : c’est d’ailleurs l’un des axes principaux du « pacte sur la migration » élaboré par la Commission de Bruxelles et actuellement soumis aux Etats membres. Ce projet évoque la nécessité d’un système indépendant de supervision incluant des juristes.
Déjà mises en cause à diverses reprises par d’autres organisations, les autorités des pays ciblés par le Livre noir se sont généralement limitées à des démentis plus ou moins vagues. Le document du réseau BVMN analyse en profondeur, cette fois, ce qui ressemble, selon Hope Barker, porte-parole du groupe, à « une pratique systématique continue ». Il va plus loin : la réalité des violences est beaucoup plus répandue encore que ce que les enquêteurs ont pu enregistrer.
Eurodéputée allemande du parti Die Linke, Cornelia Ernst, qui a visité plusieurs lieux d’accueil de migrants, évoque « des récits sans fin de violence impitoyable, sadique ou dégradante ». Les innombrables témoignages, plus accablants sans doute pour certains pays (la Croatie, la Hongrie) que pour d’autres (l’Italie), impliquent police, armée et gardes-frontières.
Ce catalogue, brutal et accusateur, devrait, en tout cas, relancer le débat sur les « pushbacks », ces refoulements illégaux contraires aux règles internationales
Ils mettent en évidence des pratiques récurrentes de vol, d’enfermement, de violences − y compris sur des mineurs −, de tirs destinés à effrayer, de signatures extorquées sur des documents non traduits, etc. Des migrants racontent comment ils ont été « traînés par terre, comme des ordures », « poussés dans une rivière et arrosés de cailloux », ou confrontés à des chiens. Beaucoup des personnes interrogées ont lancé le même cri : « Nous ne sommes pas des animaux ! »
Ce catalogue, brutal et accusateur, devrait, en tout cas, relancer le débat sur les « pushbacks », ces refoulements illégaux contraires aux règles internationales qui stipulent que des personnes ne peuvent être renvoyées vers un pays avant un examen de leur situation, si leur existence est en danger en raison de leur race, de leur religion, de leur nationalité ou de leur appartenance à un groupe social ou politique.
Au début novembre, des médias avaient détaillé six épisodes au cours desquels des embarcations avaient été bloquées en mer Egée. Le conseil d’administration de Frontex avait été invité à fournir des explications, réclamées notamment par la commissaire aux affaires intérieures, Ylva Johansson. Avant cela, l’Agence européenne avait minimisé, évoquant son respect des lois et l’ouverture d’une enquête par la Grèce. Celle-ci démentait, en tout cas, toute participation à de tels refoulements même si elle faisait face, depuis des mois, à de nombreuses accusations pour son action présumée en mer Egée et à la frontière terrestre avec la Turquie, dans l’Evros.
On sait désormais que ces révélations ne reflétaient qu’une partie infime de la réalité. Elles avaient, pourtant, beaucoup agité et abouti et à une mise en cause de Frontex, l’agence européenne des gardes-côtes et gardes-frontières, qui a engagé en Grèce quelque six cents agents dotés de divers moyens de surveillance. Le corps européen avait, avant cela, déjà fait l’objet d’autres accusations, qu’il a démenties. Sans détailler, en tout cas, la manière dont ses contrôles sont exercés. L’action de son service interne en charge du respect des droits fondamentaux n’a pas été davantage explicitée.
Mis sous pression, le Français Fabrice Leggeri, directeur de Frontex, a été entendu début décembre au Parlement européen. Il a affirmé ne disposer d’aucune preuve quant à l’implication de son personnel dans des refoulements et a évoqué la situation extrêmement compliquée en Méditerranée.
La médiatrice de l’Union européenne, Emily O’Reilly, a, quant à elle, ouvert une enquête sur l’action de Frontex et sur le rôle de son « officier aux droits fondamentaux »
Peu convaincus, des députés ont réclamé sa démission. Interrogée, le 9 décembre, sur le fait qu’elle maintenait, ou non, sa confiance à M. Leggeri, Mme Johansson a répondu « oui », sans donner davantage de détails. La médiatrice de l’Union européenne, Emily O’Reilly, a, quant à elle, ouvert une enquête sur l’action de Frontex et sur le rôle de son « officier aux droits fondamentaux ».
Au Parlement européen, cinq groupes politiques (les Verts, les socialistes, les libéraux, la gauche radicale (GUE) et les eurosceptiques (ECR)) membres de la Commission des libertés, de la justice et des affaires intérieures ont adressé, le 14 décembre, 56 questions complémentaires au directeur de Frontex, ce qui illustre la défiance d’une bonne partie de l’Assemblée. M. Leggeri devra donc fournir, à la rentrée, de longues explications sur le fonctionnement de son agence, le contrôle exercé sur celle-ci, son rapport avec les autorités nationales ou l’utilisation des moyens dont elle dispose, appelés à connaître une forte augmentation dans un proche avenir.