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Les réfugiés ukrainiens… et les autres

Le LFR a salué la mise en place rapide d’un guichet unique pour les réfugiés ukrainiens.

Capacités d’hébergement, traitement des dossiers, statut des différents cas : l’arrivée massive en un laps de temps très court de réfugiés ukrainiens (4 000 selon le dernier décompte et environ 2 000 demandes introduites depuis l’étranger), soulève de nombreuses questions d’ordre pratique et juridique.

Le Collectif Réfugiés (Lëtzebuerger Flüchtlingsrot, ou LFR), qui regroupe des associations veillant au respect des droits des réfugiés, a donc sollicité une entrevue avec l’Office national de l’accueil (ONA) et la direction de l’Immigration pour faire le point sur la situation. Elle a eu lieu le 25 mars.

«Une demande de protection temporaire, ce n’est jamais arrivé en Europe. Des concertations régulières avec les autorités vont donc être nécessaires et il va falloir du temps pour mettre les choses en place, car des questions seront soulevées au fur et à mesure que nous serons confrontés à différentes situations», prévient d’emblée Ambre Schulz, coordinatrice de projets pour l’association Passerell.

Parmi les problématiques déjà posées : quid des personnes fuyant l’Ukraine originaires de pays tiers? La réponse reste encore floue pour l’instant, mais devrait être précisée prochainement. La protection temporaire semble en effet pouvoir être accordée à ces personnes si elles ne peuvent «rentrer dans leur pays d’origine dans des conditions sûres et durables». «Mais quelles sont les conditions précises?», interroge Ambre Schulz, qui souligne que le cas ne s’est toutefois pas encore présenté au Luxembourg.

Autre point sur lequel le LFR a interpellé les autorités : le traitement particulier des dossiers. «Parmi les réfugiés ukrainiens, certains peuvent bénéficier du droit d’asile» et pas seulement d’une protection temporaire, explique Ambre Schulz.

Différence de traitement

Si le collectif salue la réactivité des autorités et la mise en place d’un guichet unique rassemblant tous les acteurs compétents pour l’accès à la procédure des personnes fuyant l’Ukraine, il enjoint aussi aux autorités de lancer un appel à projets pour soutenir les associations qui œuvrent en faveur de ces personnes, et à ne pas oublier les autres demandeurs de protection internationale (DPI), qui peuvent avoir le sentiment d’une différence de traitement.

«Il va falloir être vigilant, car la situation actuelle va forcément avoir un impact sur les autres procédures : les examens des dossiers et les vérifications habituelles vont être retardés, ce qui retardera d’autant l’accès aux documents des migrants, donc leur statut et leur intégration complète au Luxembourg», craint Ambre Schulz.

Le LFR déplore par ailleurs la reprise des assignations à résidence, à laquelle s’opposent depuis longtemps les associations pour lesquelles cette assignation n’est ni plus ni moins qu’une «restriction des libertés pour les personnes dans la procédure Dublin». Cette procédure permet d’établir le pays responsable de l’examen de la demande d’asile et peut donc impliquer un transfert de la personne.

Les demandeurs d’asile en procédure Dublin ont en effet été transférés de la Structure d’hébergement d’urgence (SHUK) vers la Wanteraktioun (WAK) pour laisser la place à l’accueil d’urgence des réfugiés ukrainiens. L’assignation à résidence avait donc été suspendue jusqu’au 1er avril. «Cela crée une différence de traitement entre les réfugiés, puisque ces DPI doivent obligatoirement rentrer le soir, mais en plus il s’avère que ces restrictions ont pu être très facilement et rapidement levées. On peut donc vraiment questionner leur nécessité», estime Ambre Schulz.

De même, les bénéficiaires de la protection temporaire peuvent accéder librement au marché du travail sans avoir besoin de solliciter une «autorisation d’occupation temporaire» (AOT). Une mesure qui «satisfait» le LFR, mais qui, là encore, crée une différence notoire entre réfugiés : les autres demandeurs de protection internationale doivent eux patienter six mois avant de pouvoir solliciter une AOT.

«Nous restons attentifs et vigilants face à l’appréciation qui sera faite concernant les demandes de protection pour les personnes fuyant la guerre en Ukraine et les demandeurs de protection internationale qui fuient la persécution et qui se trouvent déjà au Luxembourg», annonce le LFR.

Davantage d’hébergements

Dans sa réponse à la question parlementaire n° 5730, le gouvernement a annoncé prévoir en 2022 l’ouverture de six structures d’hébergement temporaires pour demandeurs de protection internationale (SHTDPI) avec un total de 466 lits, hors structures d’urgence dans le contexte de la guerre en Ukraine, qui sont au nombre de 19 à l’heure actuelle.

Solidarität und Fragen

Die Presse berichtet von Initiativen um Ukrainer unterzubringen

Wetten, dass wir es schaffen!

tageblatt 2. April 2022

SCHENGEN Gemeinde und freiwillige Helfer renovieren Winzerhaus für ukrainische Flüchtlinge – Einweihung Mitte April

 

Rundtischgespräch mit Ukrainern:  Tränen des Vaterlandes

Luxemburger Wort 2. April 2022

IAHU und LUkraine mobilisieren und bitten um weitere Unterstützung

 

Laut Gemeindesyndikat sind noch Fragen offen: „Es muss nicht alles hundertprozentig sein“

Luxemburger Wort 2. April 2022

Syvicol-Präsident Emile Eicher fordert die Schaffung einer Taskforce zur Bewältigung der Flüchtlingswelle aus der Ukraine

 

La plénière spéciale du Ronnen Desch à Roeser

Une centaine de personnes ont participé à la plénière spéciale du Ronnen Desch et du SYVICOL le 30 mars 2022 à la mairie de Roeser: voici les powerpoints présentés par les Ministères et ONG:

1. Arrivée et enregistrement : Direction de l’Immigration

2. Logement et appui: ONA

3. Accès au Travail: Ministère du Travail

4. Education : MENJE 

et le powerpoint présenté par le MENJE le 4 avril à la Chambre des Députés

5. Bénévolat : Ministère de la famille et de l’intégration

6. ASTI, Caritas, Croix Rouge, Radio Ara

L’Horesca appelle les hôteliers à héberger des réfugiés

Offensive russe en Ukraine

L’Horesca appelle les hôteliers à héberger des réfugiés



L’Horesca a demandé aux propriétaires d’hôtels et d’établissements d’hébergement de mettre des chambres à disposition des réfugiés ukrainiens. (Photo: Shutterstock)

L’Horesca a demandé aux propriétaires d’hôtels et d’établissements d’hébergement de mettre des chambres à disposition des réfugiés ukrainiens. (Photo: Shutterstock)

La Fédération nationale des hôteliers, restaurateurs et cafetiers (Horesca) demande aux hôtels et autres lieux d’hébergement de mettre à disposition leurs chambres vides pour accueillir des réfugiés ukrainiens.

Environ 4.000 ressortissants ukrainiens ont rallié le Luxembourg depuis le début de l’invasion de leur pays par la Russie dans l’espoir d’échapper à la guerre. Partageant l’appel lancé par l’Office national de l’accueil (ONA), la Fédération nationale des hôteliers, restaurateurs et cafetiers (Horesca) a demandé aux hôtels et autres établissements d’hébergement de mettre leurs espaces inutilisés à disposition des réfugiés.

Tous les établissements désireux d’apporter une aide «concrète» peuvent remplir un formulaire . Selon le communiqué de l’Horesca, «sont recherchés des établissements entièrement mis à disposition, mais aussi des annexes ou chambres individuelles».

Contacté par Delano, un porte-parole de l’Horesca a déclaré que «toute une série d’hôtels nous ont immédiatement contactés, et ont mis à la disposition des réfugiés un certain nombre de chambres, ou, pour ceux qui en disposent, des annexes.» Difficile toutefois de chiffrer le nombre total de chambres mises à disposition, car certains hôtels sont passés directement par l’ONA.


Lire aussi

  • L’accueil des familles ukrainiennes s’organise

  • L’accueil des réfugiés d’Ukraine se poursuit

  • Post facilite l’intégration des réfugiés ukrainiens


Au Luxembourg, cette initiative en faveur des réfugiés fait suite à d’autres depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février. Par exemple, le 28 mars, le Premier ministre Xavier Bettel (DP) a confirmé que la famille grand-ducale avait également ouvert les portes de l’une de ses résidences aux réfugiés . Parmi d’autres initiatives, Post met à disposition certains espaces qui servent aujourd’hui de lieux d’hébergement.

En ce qui concerne le coût des chambres, un accord a été trouvé avec chaque propriétaire, mais l’Horesca n’a pas indiqué les détails de l’opération. «D’autres entreprises nous ont contactés pour accueillir des réfugiés à titre privé», a ajouté la fédération, «ces dernières n’ont rien demandé et l’ont fait par pure générosité».

Le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn (LSAP), dans une interview accordée à Paperjam, avait déclaré que les hôtels ne pouvaient être qu’une solution temporaire étant donné que la saison touristique allait bientôt commencer. En conclusion, l’hébergement des réfugiés en provenance d’Ukraine apparait comme un véritable défi pour le Luxembourg. En effet, les locaux actuellement disponibles pour les demandeurs d’asile sont pour la plupart à pleine capacité. Le gouvernement recherche actuellement des installations appropriées avec l’aide des communes.

Gleiche Behandlung / droits égaux

Und die Syrer?

Editorial

Für eine Gleichbehandlung aller Flüchtlinge

Claude Molinaro,  Tageblatt 29. März 2022

Flüchtlinge aus der Ukraine erfahren zurzeit Höhen und Tiefen der menschlichen Existenz am eigenen Leib. Einerseits erleben sie die Hölle auf Erden in ihrer Heimat, andererseits schlägt ihnen bei uns eine selten gesehene Welle der Solidarität entgegen.
Laut Angaben der UN-Flüchtlingshilfe sind bislang 3,8 Millionen Menschen aus der Ukraine geflohen. Die alltäglichen Bilder aus Europas Südosten drängen aber leider andere Krisen ins Abseits. In den Hintergrund geriet z.B. die Tatsache, dass sich am 15. März der Beginn des Syrien-Krieges bereits zum elften Mal jährte. Den Vereinten Nationen zufolge vertrieb dieser Konflikt rund 6,8 Millionen Menschen aus ihrer Heimat. Und dies ist nicht der einzige Krisenherd.
Angesichts der Solidaritätswelle für die Ukraine müssen sich Personen aus dem Nahost wie Flüchtlinge zweiter Klasse vorkommen. Die Menschen aus Syrien seien eben anders, schon allein, weil sie sich anders kleiden, ist in einem Online-Kommentar zu lesen. Und Ukrainer würden sich auch leichter anpassen. Das hängt wohl davon ab, was man unter „leichter“ versteht. Sind Ukrainer also willkommen, Syrer aber nur geduldet?
Dies soll keine Kritik an der Unterstützung für Ukrainer sein. Jeder Kriegsflüchtling hat ein unbedingtes Anrecht auf Hilfe. Doch der Teufel steckt im Detail, und das ist hierbei das Wort „jeder“, denn es scheint, als ob sehr wohl ein Unterschied gemacht wird, ob jemand aus der Ukraine oder aus dem Nahen Osten stammt.
Vorigen Samstag veröffentlichte eine Südgemeinde eine Stellenanzeige auf Englisch und … auf Ukrainisch. Eine durchaus lobenswerte Geste, aber ich kann mich persönlich nicht daran erinnern, jemals in einer luxemburgischen Zeitung ein kommunales Stellenangebot in arabischer Sprache gelesen zu haben.
Auch in Sachen Einwanderungsformalitäten kommt man den Flüchtlingen aus der Ukraine europaweit mehr entgegen als anderen: Sie profitieren von einem auf ein Jahr begrenzten Schutzstatus. Es ist ein besonderer Status für Personen, die sich vor dem 24. Februar 2022 in der Ukraine aufgehalten haben und ab dem Tag oder kurz davor in Luxemburg eingetroffen sind. Dieser Status beinhaltet auch eine Arbeitserlaubnis. Sie haben damit sofort freien Zugang zum Arbeitsmarkt, ohne dass sie eine spezielle Genehmigung benötigen. Flüchtlinge aus anderen Ländern müssen erst einen Antrag auf internationalen Schutz stellen, dessen Bearbeitung einige Zeit dauert.
Die Solidarität, die jetzt mit Ukrainern gezeigt werde, müsse sich auch auf andere Flüchtlinge positiv auswirken, forderte der Präsident der luxemburgischen Menschenrechtskommission, Gilbert Pregno, in einem RTL-Interview. Dem können wir zu 100 Prozent zustimmen. Dass die Menschen aus der Ukraine jede mögliche Hilfe erhalten, ist nicht nur gut, es ist das moralisch Richtige. Man tut eben alles, um zu helfen, aber wir sollten mehr tun, nämlich allen bei uns aufgenommen Flüchtlingen gleichermaßen helfen. Es sollte uns egal sein, ob Menschen vor russischen Bomben flüchten oder vor Baschar al-Assad.
Lettre à la rédaction (publiée par RTL et le tageblatt

Partager aussi les droits

Gilles Hempel, Serge Kollwelter, David Pereira, Raoul Schaaf, Bram Schim van der Loeff, Raymond Wagener, Raymond Weber
Une fois encore, la solidarité des résidents envers les réfugiés est au rendez-vous.
Il faut se féliciter que, cette fois-ci, le gouvernement est favorable à l’accueil dans des familles. Cet accueil des personnes ayant fui la guerre de Poutine en Ukraine, quelle que soit leur nationalité, doit aller de pair avec un accès au même degré de protection.
Nous souhaitons que l’accueil auprès de familles-hôtes soit permis à tous les demandeurs de protection. Tout comme nous estimons que le gouvernement devrait reconnaître l’effort des familles-hôtes en leur attribuant un montant mensuel couvrant une partie des frais liés à l’accueil du/des réfugié(s).
L’accès immédiat et simplifié aux emplois des personnes venant d’Ukraine doit devenir la règle générale pour tous les demandeurs de protection. Notre marché du travail est manifestement demandeur!
Enfin, la prise en charge psychologique des adultes et des enfants réfugiés reste un défi de taille!

12 plénière à Roeser

Plénière Ronnen Desch 30 mars 2022 Réiser

 

Mot de bienvenue par M Tom Jungen, bourgmestre de ROESER :

  • Monsieur Jungen met en évidence la réaction de la part de la commune de Roeser face à la vague de réfugiés de Syrie en 2015 et de ceux de la guerre en Ukraine. Il constate que chaque le flux des nationalités est en augmentation au Luxembourg et fait valoir le « Pact vum Zesummeliewen » pour maintenir la mobilisation de l’engagement concernant l’immigration. Ce n’est pas toujours facile de faire avancer les projets mais les besoins de soutien sont toujours réels. La commune de Roeser n’a pas proposé de structures d’hébergement dès le le début de la guerre en Ukraine, mais des critères devaient d’abord être définis. Cependant, la commune a pris des engagements importants hier au conseil communal. Ils ont informé l’ONA qu’ils veulent mettre à disposition une structure pour l’accueil de réfugiés. Ce qui a été approuvé par consensus général. Il faut rester attentif à la perte d’enthousiasme et de soutien de la population car il y a un risque de fatigue et de voir les réfugiés de façon moins positive. Le bourgmestre souhaite encore la bienvenue à tous, et il se réjouit pour les bonnes discussions.

 

Serge Kollwelter rappelle quelques principes : Le Ronnen Dësch n’émet en principe pas directement des revendications et il s’agit d’un lieu pour échanger.. Il s’agit du 12e Ronnen Dësch. Serge salue le président de LUKRAINE. Quelques députés se sont excusés de même que le Ministre du Travail infecté du COVID. Merci pour les présentations PowerPoint qui seront envoyées par mail. L’enregistrement audio de la plénière permet de compléter le rapport. Il n’y a pas de projet d’action avec la presse. Serge sollicite tout le monde à partager avis et réflexions lors de ce Ronnen Dësch.

 

Présentations :

  • MAE et ONA : Le ministre M. Asselborn est excusé. Présentation de la définition de la protection temporaire (Cf. présentation). Mise en place d’une coordination dès le début du conflit. L’Union Européenne a mis en place un nombre minimal de règles qui sont regroupées dans un document « accord cadre ». Au niveau pratique, les administrations concernées ont créé un guichet unique qui a commencé son activité aujourd’hui. Les acteurs concernés sont l’ONA, la Santé, l’Education et la POST. Il n’est plus nécessaire d’envoyer les personnes au guichet unique. Les personnes seront contactées individuellement par mail. Actuellement il y a une centaine d’appels par jour par des ressortissants ukrainiens et des membres de la famille (même des non- ukrainiens mais qui ont dû résider en Ukraine), mais aussi un syrien ayant été réfugié en Ukraine.. Chaque cas est examiné de façon individuelle. Attestation de bénéficiaire temporaire BPT. Le Conseil européen a activé la protection temporaire pour un an. Ceci a été enclenché le 4 mars 2022, ce qui explique l’échéance de la date du 4 mars 2023. Un autre critère est qu’un demandeur doit habiter au Luxembourg. Le regroupement familial est aussi possible. Les BPT peuvent voyager dans l’espace Schengen pour une durée de 90 jours. Ceci n’est pas valable pour des ressortissants de pays tiers. Le BPT peuvent aussi travailler et peuvent bénéficier de plusieurs aides. 4000 personnes ont déjà sollicité l’ONA.
  • Questions-réponses :
    • Sergio Ferreira : Est-ce qu’il y a une précision concernant les trois mois d’attentes sans conditions de ressources. R : rien n’est précisé dans le texte. Réponse vérifiée : Pas de temps d’attente.
    • Président de LUKRAIN : Au vu des 900 demandes traitées (200 demandes par semaine) quel est le délai moyen pour le traitement des dossiers ? R. On ne travaille que depuis deux semaines. 40 adultes par jour + enfants. Un guichet unique est mis en œuvre à partir d’aujourd’hui avec une perspective de traitement de 100 dossiers par jour. Il est estimé que toutes les demandes seront traitées au mois d’avril, mais cela dépend des nouvelles demandes.
    • Autres possibilités d’aides : structure de primo-accueil. Pour le volet médical, il faudra orienter vers la maison médicale. Il faut cependant que tout le monde soit inscrit. La POST permettra d’ouvrir un compte bancaire.
    • Question : les personnes qui habitent chez des familles d’accueil seront-elles soutenues financièrement par l’ONA R. Il faut un ancrage administratif. La personne doit être identifiée pour pouvoir débloquer les aides.
    • Q : Quid de la demande d’une protection internationale ? R : Toute personne voulant bénéficier une protection internationale peut toujours la demander (sauf celles ayant déjà fait une demande de BPT). La procédure de protection internationale est beaucoup plus longue.
  • Information générale : on garde la séparation des points d’entrés entre les ukrainiens et les DPI. Présentation du nombre et profil des personnes hébergées 25.03.2022 (cf. présentation) : 1560 ukrainiens ont été hébergées jusqu’ici. La situation reste fluctuante. Quelques familles mixtes (nationalités). Des étudiants de pays tiers. Beaucoup de femmes avec enfants (familles monoparentales) et des personnes au-dessus de 60 ans. La démographie est effectivement différente des flux usuels. Les personnes sont dans un état de santé assez positif et n’ont pas de projets de rester au pays. 2500 lits ont été ouverts (hôtels, centres d’hébergements, etc.). Tout le monde a eu accès à de la nourriture. Les questions concernant le long terme vont se poser. Une aide de 250€ par mois pour la nourriture. Argent pour l’école. D’autres besoins seront aussi assurés (p.ex. santé). Certaines personnes ne veulent pas d’aide sociale. Les frais des médecins spécialistes seront également assurés.
    • Q : président LUkraine : 4000 réfugiés au Luxembourg ? R. 4000 emails arrivés mais certaines personnes sont encore à l’étranger (en transit). Certaines renoncent. 862 demandes introduites et traitées.
    • Q : Quid des personnes n’ayant pas de téléphone ou d’adresse mail. R : ne pas fonctionner avec les téléphones. Il faut introduire un formulaire. Cela peut être fait par un tiers. Il faut éviter des doublons.
    • Q : président LUkraine : Les ukrainiens logés par des particuliers : Est-ce que les personnes sont déjà logées chez des familles d’accueil ? R. Projet Caritas-Croix-Rouge : Il faut que les personnes passent au guichet unique de l’immigration. Seulement après, le logement chez des particuliers sera possibles. La priorité reste l’hébergement collectif à cause des ressources limitées. Il faut aussi faire attention à ne pas défavoriser les groupes de personnes.
    • Q : président LUkraine : Nombre suffisant de machines pour laver des vêtements ? R. OUI.
    • Q : Serge Kollwelter : possibilité de loger dans des chambres d’hôtels R. L’ONA reste ouvert à des propositions d’hôtels. Intéressés pour des structures pouvant accueillir plus de 50 personnes, de préférence des hôtels entiers. L’ONA les équipe.
    • Q : président LUkraine : L’Etat débloque des ressources pour les structures d’accueil. Quid des familles d’accueil ? R. Pour l’ensemble des DPI et BPT il n’y a pas de mécanismes de financements de l’État. Il n’y a pas de contrôle possible. Marianne Donven ajoute que son association sollicite depuis des années une petite aide d’hébergement, mais le gouvernement n’a pas encore répondu favorablement. Il est proposé de réfléchir à mettre en place une prime.
    • Q : Syvicol (Vanessa Schmit) : Quid des familles qui ne veulent plus accueillir des réfugiés ? R. Envoyer vers le guichet unique.
    • Q : Sergio Ferreira : certaines communes sont très strictes pour l’enregistrement de plusieurs personnes dans des maisons ne prévoyant pas d’héberger autant de personnes. R. Il s’agit d’un problème qui se situe au niveau communal.
    • Q : Serge Kollwelter : Quid d’un soutien financier symbolique ? Il suggère d’approfondir cette question et pense que des solutions pourraient être envisagées.

 

 

  • Travail : Mme Isabelle Schlesser, directrice de l’ADEM représente le Ministre du Travail (G. Engel). Les personnes bénéficiant du statut BPT peuvent accéder directement au marché du travail. Le statut donne accès uniquement au marché de travail au Luxembourg. Concernant les offres d’emploi, beaucoup d’entreprise se sont montrées très solidaires. Les offres doivent être déclarées par les entreprises. Les sept premiers jours, les offres seront accessibles à ces personnes et après les jours, à tous. 20 sont complétement inscrits. 2/3 sont des femmes. La plupart sont hautement qualifiées. Il s’agit pour la plupart de personnes qui ont un lien avec une personne séjournant au Luxembourg. La cellule de traitement des dossiers a engagé des personnes qui parlent certaines langues utiles (russes, polonais, etc.), mais on n’a pas encore pu engager des personnes qui parlent ukrainien. Des informations supplémentaires se trouvent sur le sites (salaire minimum, droit du travail) et des informations sur la procédure d’inscription.
    • Q : L’UKRAINE a des traducteurs. Ils partagent aussi les offres d’emploi. Est-ce que le statut permet de créer des petites entreprises. R. Rien ne s’y oppose. Il faut juste respecter les conditions, qui sont réalisables.
    • Q : Marianne Donven : Le Chiche a ouvert trois postes et le risque existe d’être submergé de demandes. R. L’ADEM ne peut pas discriminer entre les demandeurs d’emploi. Les entreprises peuvent ajouter un critère de compétences linguistiques (en ukrainien)
    • Q : Beaucoup de frustrations de la part des autres DPI (le statut est particulier). Les BPI bénéficient des mêmes conditions.
    • Q : la PT est limitée à un an. Quid des contrats ? R. On peut proposer des CDD et des CDI, mais ils seront nuls avec l’arrêt du statut.

 

  • Education : Monsieur Pierre Reding (cf. présentation). A côté des ukrainiens, d’autres réfugiés continuent d’arriver au Luxembourg. Il faut faire attention à ne pas provoquer des jalousies. Il faut d’abord procéder à une analyse de la situation de l’enfant. 80 postes d’accueil sont anticipés par an dans le primaire et le secondaire. Des réflexions ont eu lieu pour considérer les perspectives des enfants (p.ex. en renforçant des cours d’anglais). Des efforts ont été mis en place concernant les crèches. Préscolaire : 3-6 ans. Il fait maintenir le chemin d’école le plus court possible. Certaines communes n’ont pas la capacité d’accueillir des enfants en précoce. 1200 enfants ont l’obligation scolaire et d’autres la volonté de continuer des études. Le ministère doit ouvrir des classes supplémentaires en fonction du nombre d’élèves. Choix entre l’école locale ou sept lycées organisant des classes d’accueil en anglais en fondamental et secondaire. Si les élèves apprennent une des trois langues du pays, ils pourront apprendre au choix, une deuxième langue du pays. Tout ceci n’a été possible que grâce à la mise à disposition de bâtiments supplémentaires mis en place par les écoles et lycées. Si les personnes choisissent l’école communale, ces communes recevront des soutiens de l’État. 491 personnes ont contacté les écoles. Une nouvelle loi est en voie d’approbation (votée à l’unanimité par la Chambre des Députés le 31.03.2022) pour recruter des personnes ukrainiennes. Des informations supplémentaires sont disponibles sur le site du ministère. L’éducation différenciée est également concernée. Les écoles privées sont également très solidaires. Différences de niveau entre les étudiants ukrainiens et de l’UE. Il faut soutenir ceux qui étaient dans une classe de fin d’études. Les universitaires bénéficieront d’une équivalence dans l’UE. Le guichet unique accueillera aussi des personnes avec des questions concernant la formation des adultes et la reconnaissance des diplômes. L’objectif est de pouvoir aussi former un maximum d’adultes, p. ex. en français (40h) ou en luxembourgeois. Un maximum d’enfants seront scolarisés après les vacances de Pâques,
    • Q : président LUkraine : Est-ce que les ukrainiens peuvent accéder à des postes d’assistance parentale et de mini crèches ? R. Conditions : Reconnaissance du diplôme, agrément du ministère et autorisation d’établissement.
    • Q : Est-ce que des bâtiments sont déjà disponible ? R. A voir avec le ministère compétent.
    • Bourgmestre de Kayl: La commune a déjà mobilisé des ressources. Une annonce pour du personnel de soutien a été publiée.
    • Question d’un citoyen d’origine albanaise. Remerciement pour tout le travail effectué. Est-ce qu’une structure interculturelle sera être subventionnée par le gouvernement ? Réponse : 80 ukrainiens resp. « ukrainophones » seront engagés si la loi passe demain avec fonction de médiateurs (et non traducteurs) afin de faciliter les échanges avec les élèves et étudiants. Les traductions ne seront pas interdites.

 

  • Ministère de la Famille (cf. présentation) Beaucoup de questions se sont posées sur les hébergements, les financements, etc. C’est dans ce sens qu’ils ont contacté les associations qui ont presté beaucoup d’activités pour recueillir les données des familles. On avait commencé par une hotline et une adresse email. Concernant l’hébergement par des familles d’accueil, il faut protéger des personnes qui arrivent, mais aussi les personnes qui accueillent. Il est important d’établir un délai (p.ex. minimum trois mois). La famille peut toujours décider si elle veut retourner dans un hébergement. L’ONA a un rôle important à jouer dans ce dispositif et pour analyser le matching. Les conditions de l’hébergement doivent être vérifiées. Le formulaire se trouve sur le site du ministère et de Caritas et de la Croix-Rouge. L’ASTI intervient dans la question des offres de bénévolat. Un inventaire sera établi sur les intérêts, disponibilités et des compétences des personnes intéressées. Ceux-ci seront liés aux besoins des associations. Des informations ont été rassemblées dans une foire aux questions FAQ. Les personnes sont dans des perspectives de repartir chez elles. Il est important pour l’intégration que tous les acteurs continuent à collaborer. Contrats d’accueil et d’intégration. Une plateforme a été mise en place pour centraliser les informations importantes. Il est possible de proposer des formations (langue. Welcome, etc.).

 

  • Caritas :
    • Accueil en famille,
    • Création de foyers, 850 lits ont dû être ouverts. Un foyer de type permanent pour des DBT
    • Besoins : Le matching n’est pas facile car le statut DBT n’est pas toujours clair. La stabilité financière n’est pas facile à acquérir. Quid du suivi psycho-social ? Caritas s’engage déjà beaucoup avec des fonds propres.
  • Croix-Rouge :
    • La CR est très engagée dans l’encadrement de ces nouveaux foyers. La CR gère déjà beaucoup de structures avec des DPI. 40 à 50 personnes bénévoles sont mobilisées. Le service interprétariat et le service de rétablissement des liens familiaux sont également mobilisés. Pour les jeunes, la CR est prête à accueillir de mineurs non accompagnés.
  • ASTI :
    • 270 personnes se sont inscrites aujourd’hui sur le site pour le bénévolat. Le guichet migrant peut aider à construire des dossiers concernant le regroupement familial. Des personnes peuvent participer aux séances de pratiques des langues. L’ASTI est en train de mettre en place une formation linguistique. Ils sont en train, avec l’ADEM, de construire des formations concernant le marché du travail. on prépare un dictionnaire.
  • Président de LUkraine : Remerciement du peuple luxembourgeois. Un petit pays avec un très grand cœur. Présentation de l’association : 1. Aide humanitaire en Ukraine. 500 tonnes d’aide humanitaires ont été livrés. 2. Centre d’information à Rollingergrund. 3. Aide psychologique pour les réfugiés ukrainiens. 4. Aide aux réfugiés (vêtements – vestiaire à Contern). Un fond de solidarité est en train d’être mis en place. Remerciements pour les communes.

 

Information sur le CUSS

  • Couverture Médicale CUSS : Le projet de la CUSS va entrer en vigueur à partir du mois d’avril. Les associations concernées ont beaucoup œuvré pour la mise en place de ce projet pilote. La première demande a déjà été remplie par MdM.

Remerciement : Ministères présents pour avoir essayé de répondre à une crise qui n’existait pas encore il y a cinq semaines. Merci à la commune de Roeser. Les présentations des Ministères seront envoyées demain.

Il est très positif que les étudiants africains ont été accueillis dans nos universités. Serge a constaté que beaucoup de familles se sont montrées solidaires pour accueillir des réfugiés chez elle. Un remerciement à la commune de Roeser pour le pot d’amitié. Le volet de l’accompagnement psychologique doit être abordé

 

David Pereira

 

L’Europe-forteresse face aux Ukrainiens

L’Europe-forteresse face aux Ukrainiens

Le Monde 13 mars 2022

par Philippe Bernard

C ela n’a pris que quelques jours. Sous le choc de l’agression russe contre l’Ukraine, les mots pour désigner les femmes et les hommes qui fuient leur pays afin d’échapper au malheur ou à la mort ont radicalement changé. Finie « la crise des migrants », bonjour « la solidarité avec les réfugiés ».

La guerre aux portes de l’Europe a changé les manières de voir et les politiques dans bien des domaines : énergie, défense, souveraineté. Le changement de paradigme sur l’immigration, lui aussi, est spectaculaire.

Il y a longtemps déjà que les figures du « demandeur d’asile » et celle de l’« immigré », clairement distinctes du temps de la guerre froide ou des dictatures latino-américaines – le premier « politique », le second
« économique » –, s’étaient brouillées. Le rétrécissement progressif des voies légales d’immigration, la multiplication des conflits au Moyen-Orient et en Afrique ont transformé en « demandeurs d’asile » beaucoup de ceux que l’on appelait autrefois des « immigrés ».

D’où l’adoption du terme englobant de « migrants ». L’application de la convention de Genève de 1951 qui réserve le statut de réfugié à toute personne « craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité (…) ou de ses opinions politiques » est devenue de plus en plus complexe, dans un contexte où oppression et misère sont souvent indissociables.

Des murs et des clôtures

L’Union européenne, prise entre sa volonté d’abattre ses frontières internes et l’exigence de chaque Etat de conserver la maîtrise souveraine de l’asile, tiraillée entre l’Est et l’Ouest et entre des histoires d’immigration différentes, n’a jamais réussi à s’accorder sur un mécanisme commun d’examen des demandes d’asile. D’où les murs, les clôtures et les politiques – sauf en Allemagne en 2015 – destinés à barrer la route aux Syriens, aux Afghans, aux Africains, à tenter de les maintenir en Turquie ou en Afrique du Nord.

Et voilà que des Ukrainiens, victimes d’une guerre d’agression comme le continent n’en a pas vu depuis 1945, ressuscitent la figure, typiquement européenne, du « réfugié » de l’après-seconde guerre mondiale, victime de la barbarie nazie ou de l’oppression soviétique. Ironie de la géographie, ils déferlent par centaines de milliers, dans les pays de l’est de l’Europe jusqu’à présent les plus hostiles à l’accueil des réfugiés venus d’Afrique ou du Moyen-Orient. Ce pied de nez de l’histoire a abouti, le 3 mars, à une décision inédite de l’Union européenne, aux conséquences potentiellement considérables.

Ce jour-là, les Vingt-Sept ont décidé d’accorder une « protection temporaire » à toute personne fuyant la guerre en Ukraine. Le droit au séjour et au travail est accordé automatiquement, sans l’examen individuel qu’exige la convention de Genève. L’Europe-forteresse ouvre soudain grand ses portes. Pour ce faire est exhumée une directive conçue à Bruxelles en 2001, au lendemain des guerres en ex-Yougoslavie, pour faire face à un « afflux massif de personnes déplacées en provenance de pays tiers ». Ce texte, jamais appliqué faute d’un vote majoritaire des Etats, a été activé, cette fois, à l’unanimité. Il prévoit non seulement des critères communs d’admission, mais aussi un système de répartition des réfugiés entre les Etats selon leur capacité d’accueil. Précisément ce que les Européens échouent à mettre en place depuis des lustres.

Ce pas inattendu vers une gestion mutualisée de l’asile en Europe ne garantit en rien un changement d’attitude des pays comme la Pologne ou la Hongrie, les plus hostiles aux migrants venus d’Afrique ou du monde arabe. Mais s’ils pensaient être à l’abri des migrations, la guerre en Ukraine les rappelle à la réalité. Et comment, eux qui vont devoir compter sur la solidarité des pays de l’ouest du continent pour l’accueil des Ukrainiens, pourraient-ils à l’avenir continuer de s’opposer à un partage de tous les réfugiés ?

Dénoncer la différence de traitement entre les Syriens et les Ukrainiens ne doit pas empêcher de saluer l’étape qui vient d’être franchie dans l’histoire européenne de l’asile. Les raisons pour lesquelles le sort des Ukrainiens émeut spécifiquement les Européens ne peuvent se résumer à une affinité de couleur de peau ou de religion. La proximité n’est pas seulement géographique. Le progrès qu’a constitué la protection internationale des réfugiés est d’abord une histoire européenne.

Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a été créé en 1950 pour donner un statut aux trente millions d’Européens déplacés à la suite du nazisme et des changements de frontière à l’est. A l’origine, la convention de Genève sur les réfugiés ne s’applique de fait qu’aux Européens. Elle ne sera étendue au reste du monde qu’en 1967, dans le contexte des conflits nés de la décolonisation.

L’application du droit d’asile n’a jamais été indifférente aux réalités géopolitiques et au contexte économique. Longtemps, en Europe, les « bons » réfugiés ont été les dissidents d’URSS et des pays de l’Est, puis les Vietnamiens et les Chiliens. Mais, depuis des lustres, l’accueil s’est mondialisé : les Syriens, les Vénézuéliens et les Afghans représentent les trois premières nationalités parmi les quelque 300 000 personnes obtenant chaque année le statut de réfugié dans l’Union (447 millions d’habitants).

Si l’émotion considérable causée par la guerre en Ukraine doit faire progresser l’Europe des migrations, c’est vers l’affirmation de l’universalité du droit d’asile. Loin de prêter à un chantage migratoire de la part de Vladimir Poutine, les réfugiés d’Ukraine peuvent contribuer à galvaniser l’Europe. La capacité de notre continent à offrir un asile à tout être humain fuyant les guerres est l’une de ses valeurs que, tragiquement, l’agression russe et la résistance des Ukrainiens remettent en lumière.