#BlackOutTuesday
Op Facebook, Twitter oder och Snapchat: an de soziale Medie poste Millioune Mënsche weltwäit schwaarz Biller. Wat stécht dohannert?
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Si une manifestation est organisée vendredi 5 juin à 14 heures devant l’ambassade des EUA en signe de solidarité aux afro-américains victimes de racisme, l’événement sera également l’occasion de revenir sur une problématique peu médiatisée au Grand-Duché, bien qu’existante selon les associations.
Vendredi, il est environ 11 h quand Stéphanie Gardini arrive à l’hôtel Ibis, situé à deux pas de l’aéroport du Findel. L’assistante sociale de Médecins du Monde frappe à la porte d’une chambre du 1er étage. Marcel, la soixantaine, ouvre. « Bonjour, comment allezvous aujourd’hui? », demande Stéphanie Gardini. « Très bien, merci, merci », répond Marcel, dont on devine le sourire sous son masque. Souffrant d’un handicap à une jambe, Marcel vit à l’hôtel depuis quelques semaines grâce à Médecins du Monde.
«Les protéger du Covid-19»
« Depuis le début de la crise du Covid-19, la prise en charge des sans-abri est assurée par la Wanteraktioun et Abrisud , explique Stéphanie Gardini. Mais ces structures, où les gens sont hébergés dans des dortoirs à plusieurs, ne sont pas adaptées aux personnes souffrant de maladies chroniques. Elles représentent même un danger. Il fallait trouver une solution pour les confiner et les protéger avant qu’ils ne soient infectés par le Covid-19 car le virus est très dangereux pour eux. » L’idée de mettre en place un hébergement à l’hôtel en faveur des sans-abri souffrant de maladies chroniques est émise dès le début de la crise sanitaire chez Médecins du Monde.
« Nous avons mis en place cette action uniquement grâce aux dons , souligne l’assistante sociale de Médecins du Monde. Le choix des patients a été fait par un médecin. Nous avons établi un budget pour dix personnes, mais nous n’avons pas réussi à joindre tout le monde parce que pendant cette période il est très difficile pour les sans-abri d’avoir les moyens de recharger leur téléphone. Nous avons contacté plusieurs hôtels et l’hôtel Ibis de l’aéroport nous a tout de suite dit oui et a même accepté de nous offrir une semaine d’hébergement. »
Et depuis le 20 avril, cinq sansabri ayant un handicap, souffrant de diabète ou d’une maladie cardiaque sont confinés à l’hôtel grâce à Médecins du Monde et suivis socialement, médicalement et psychologiquement. « Ils étaient six à un moment , note Stéphanie Gardini, mais le monsieur souffrait de bronchite chronique, son état était alarmant. Il avait besoin d’être mis sous oxygène. La Haus Omega a accepté de le prendre en charge. »
Pour l’assistante sociale, cette action est une réussite. « Chez chacun, le changement a été spectaculaire , affirme-t-elle. Ici, ils se sentent en sécurité, ils mangent trois repas par jour, ils peuvent se laver… Physiquement, ça se voit qu’ils vont mieux. Ils ont retrouvé une dignité et des perspectives. » Marcel confirme : « La vie dans la rue est trop dure pour moi avec ma jambe. Ici, c’est une autre vie. Grâce à la chambre, aux vêtements, à madame Stéphanie, au docteur… aujourd’hui, je vais bien .» Gheorghe (63 ans), souffrant de problèmes cardiaques, complète : « Avant, j’étais pendant cinq mois à la WAK. Ce n’était pas bon pour moi, je suis un peu tombé en dépression. Ici, j’ai pu me reposer, reprendre des forces et me protéger du virus. »
«J’ai un peu peur de l’après»
Mais le mardi 2 juin, ils devront quitter l’hôtel Ibis de l’aéroport du Findel car Médecins du Monde n’aura, à cette date, plus de budget pour continuer cette action. Gheorghe, ingénieur mécanique dans l’outillage de construction, se dit « prêt à aller travailler ». De son côté, Marcel aimerait aussi travailler, mais avoue « ne pas savoir ce qui va se passer après ». « J’ai un peu peur , dit-il, parce qu’avec ma jambe j’ai besoin d’aide. »
Et Stéphanie Gardini ne sait pas non plus ce qu’il se passera pour eux à partir du 2 juin : « Le virus n’est pas parti. Il reste dangereux pour ces personnes, qui doivent être isolées pour ne pas l’attraper . Si ces sans-abri retournent dans la rue, ils vont prendre un risque. Il est essentiel de trouver une solution pour eux et c’est ce que nous essayons de faire. L’idéal serait par exemple de trouver des locaux pour continuer à les encadrer dans une maison en colocation. Ce sont des personnes courageuses, qui ont travaillé et eu des imprévus qui peuvent arriver à tout le monde. Elles méritent notre tolérance et notre soutien .»
Mais il a fallu se réorganiser : adopter les gestes barrières, créer un sens de circulation dans l’hôtel, mettre en place un room service, installer des vitres en plexiglas à la réception… Et sur les 56 salariés des deux hôtels, seuls une dizaine travaillent tous les jours, les autres sont en chômage partiel ou en congé pour raisons familiales.
Les pertes sont conséquentes. « Nous avons fait entre moins 60 et moins 70 % de chiffres d’affaire fin mars par rapport à la même période l’année dernière , estime Nathalie Richalot. Avec la reprise des chantiers le 20 avril, c’est un peu reparti. Nous avons donc rouvert l’Ibis Budget le 4 mai. Nous avons hâte que les vols reprennent à l’aéroport (NDLR : à partir de vendredi) et, surtout, qu’on nous dise quand nous pourrons rouvrir le bar et le restaurant et de quelle manière. Ça va reprendre, mais pas comme avant, alors on s’adaptera. Nous sommes prêts. »
A propos du sort des sans-papiers au Luxembourg
Une régularisation est toujours gagnante
Pour les travailleurs vivant dans notre pays en situation administrative irrégulière l’arrêt des activités économiques est dramatique. Originaires de pays non-membres de l’Union européenne, ceux-ci travaillaient avant la crise surtout dans les secteurs de l’Horesca et des travaux domestiques. Leurs conditions de travail étaient non conformes à nos lois.
Le Luxembourg se distingue par son dynamisme démographique parmi les pays européens. Sur les dix dernières années, la croissance de la population est due à un peu plus de 80% aux migrations. Si l’immigration était surtout italienne après la 2me Guerrre Mondiale , se sont ensuite les Portugais, qui prennent le relais. L’immigration s’est, par la suite, diversifiée, même si les citoyens européens restent largement prédominants. Les résidants non luxembourgeois sont en grande partie des personnes jeunes en âge de travailler et de procréer, ils « rajeunissent » la structure d’âge de la population.
Le solde migratoire est le facteur essentiel de la croissance démographique au Luxembourg. Depuis plusieurs décennies, le taux de solde migratoire net du Luxembourg dépasse en moyenne largement celui de l’Europe prise dans son ensemble. En 2018, ce taux était de 16.3 pour mille par an au Luxembourg, contre 2.6 pour mille dans l’UE-27.
Parmi le solde migratoire observé en 2019, les Indiens sont la première nationalité non européenne avec un solde migratoire de 531 personnes (4.8% du solde migratoire). Deux autres nationalités non-européennes sont également présentent dans le top 10 des nationalités : les Erythréens (3.4% du solde migratoire, soit un solde de 375 migrants), pour la plupart demandeurs d’asile, et les Brésiliens (2.8% du solde migratoire, soit un solde de 313 migrants).
Le solde migratoire des Luxembourgeois est négatif depuis 1999, ce qui signifie qu’il y a plus de Luxembourgeois qui émigrent vers un pays étranger que de Luxembourgeois qui retournent vivre au Grand-Duché. L’année dernière ce solde était de -1 067.
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