Une forte hausse des demandes pour la carte bleue européenne au Luxembourg
Inde, Russie, Chine, États-Unis, etc. De nombreux ressortissants non européens hautement qualifiés ont introduit une demande de carte bleue européenne depuis l’assouplissement des règles, il y a six mois.
Virgule 14 janvier 2025
Depuis le 1er juillet 2024, les citoyens non européens qui souhaitent travailler au Luxembourg peuvent obtenir la carte bleue européenne plus facilement. Ce précieux sésame est nécessaire pour entrer sur le territoire et y travailler.
Dans les faits, le ministère des Affaires intérieures expliquait, à l’époque, que «le demandeur peut dorénavant présenter un contrat de travail valable d’une durée minimum de six mois et recevoir un salaire équivalent au salaire annuel brut moyen, qui équivaut actuellement à 58.968 euros, même s’ils ont des contrats à durée déterminée (de six mois ou plus) et un salaire inférieur».
De l’aveu même de la direction générale de l’Immigration, depuis l’assouplissement des règles en juillet dernier, une augmentation significative des demandes de cartes bleues européennes a été constatée. En effet, pas moins de 825 cartes bleues ont été délivrées au cours de l’année 2024, majoritairement au cours de la seconde moitié de l’année, avec un pic de 118 cartes au mois d’octobre dernier.
À titre de comparaison, en 2022, 914 cartes bleues ont été délivrées au Grand-Duché tandis qu’en 2023, ce chiffre était tombé à seulement 787. Selon le ministère de l’Intérieur, les pays les plus représentés parmi ces demandes sont actuellement l’Inde, la Russie, la Turquie, les États-Unis et la Chine, qui représentent près de 55% des demandes.
Les secteurs les plus concernés parmi les demandes sont le secteur de la gestion et de l’administration, le secteur de l’IT, le secteur des services commerciaux, ainsi que les sciences techniques et sociales, fait également savoir le ministère.
La digitalisation «en cours»
Rappelons que le programme de coalition prévoit d’adapter la législation sur l’immigration afin de «faciliter et d’accélérer les procédures d’obtention de visa pour les travailleurs de pays tiers» et de simplifier l’accès au marché du travail. De ce côté-là, le ministère de l’Intérieur fait savoir que les démarches en vue d’une digitalisation des procédures «sont en cours». Celles-ci devraient permettre une accélération des procédures à l’avenir.
L’accès au marché du travail a donc été facilité pour les ressortissants hautement qualifiés de pays tiers qui disposent d’un titre de séjour. Ils ont désormais un accès libre au marché de l’emploi. Une manière de simplifier les nombreuses tracasseries administratives et rendre les démarches plus faciles en vue de l’obtention d’un titre de séjour.
Dans le détail des assouplissements en vigueur depuis juillet, comprenez que le seuil salarial, qui était jusqu’à présent de 1,5 fois le salaire annuel brut moyen au Grand-Duché, a donc été abaissé au niveau du salaire moyen. Selon les données du ministère de l’Intérieur, cela correspond à une différence d’environ 30.000 euros. De même, les demandeurs ne doivent plus justifier que d’un contrat de travail d’une durée minimale de six mois, contre un an auparavant.
Notons toutefois que les candidats aux professions réglementées, comme les médecins ou les architectes, devront continuer à remplir toutes les conditions d’accès aux secteurs concernés. Néanmoins, pour les professions non réglementées, il suffit désormais, et selon la nouvelle réglementation, de justifier d’un diplôme universitaire ou d’une expérience professionnelle de trois à sept ans dans le secteur des TIC et d’au moins cinq ans dans les autres domaines.